mercredi 11 juillet 2007

Le travail, c'est la santé !

"Avez-vous passé de belles vacances?"



L'été, c'est le soleil, les vacances…
(air bien connu)



Mais ce n'est pas toujours à cause du beau temps si la sueur coule sur notre front.

Ce n'est plus un secret pour personne: nos conditions de travail se détériorent davantage chaque jour. On voit même réapparaître certaines pratiques datant du 19e siècle! Au Canada, 15% de la population travaille maintenant plus de 10 heures par jour, tandis qu'en Ontario, le gouvernement de Mike Harris vient de faire passer la semaine de travail de 40 à 50 heures en claquant des doigts. Ici comme ailleurs, la reprise économique des dernières années a d'abord et avant tout profité aux patrons et aux actionnaires. La baisse du taux de chômage cache une explosion des emplois précaires payés au salaire minimum, du travail sur appel aux jobines du secteur des services. Lorsque l'économie va bien, les capitalistes s'en mettent plein les poches. Mais quand la crise se montre le bout du nez, ce sont encore les travailleurs qui écopent...

Une crise qui n'en finit plus

En système capitaliste, une crise économique n'attend pas l'autre. L'instabilité du capitalisme est telle qu'après quelques années de croissance soutenue, c'est encore le chaos, la récession. Alors, de nouveau, on demande à la population de se serrer la ceinture, d'être plus flexible, de se faire discrète et conciliante. En un mot, de se soumettre aux conditions du patronat, sinon... c'est la porte! D'ailleurs, les entreprises ne se gênent pas ces temps-ci pour licencier des centaines de milliers de personnes partout à travers le monde. Que voulez-vous, il faut bien rassurer les investisseurs qui prennent des risques en jouant à la bourse comme on joue au casino! Pas une semaine ne passe sans que de petites, de moyennes, mais surtout de très grosses entreprises se débarrassent de leur bois mort. Qu'il s'agisse des vieux qu'on fout à la poubelle dès qu'ils dépassent les 50 ans, des jeunes embauchés à contrat ou de celles et ceux que les patrons ne jugent plus assez rentables pour leur permettre de faire toujours plus de profits: tout le monde est dans le même bateau.

A qui la faute?

Si certainEs travaillent à s'en rendre malades pendant que d'autres n'ont rien pour vivre, ce n'est pas en raison d'un soi-disant conflit de générations entre jeunes et baby-boomers, malgré ce que peuvent prétendre des groupes comme "Force Jeunesse", le lobby des chambres de commerce et des jeunes cadres dynamiques. C'est n'est pas non plus la faute des travailleurs-euses étrangerEs ou des immigrantEs si un jour ou l'autre on se retrouve au chômage, comme l'affirment certains politiciens racistes profitant de la misère pour attiser la xénophobie. Le vrai problème, c'est que le système capitaliste repose sur un principe simple et destructeur: tout s'achète et tout se vend, y compris notre travail. Dans une société capitaliste, le travail est une source de richesses si celui qui l'achète arrive à le payer le moins cher possible pour en tirer le maximum de profits. Voilà d'où viennent les pressions continuelles des patrons pour abaisser nos conditions de travail, à commencer par la pitance qu'on nous verse comme salaire. Lorsqu'un capitaliste nous "donne" de l'emploi, il le fait en vue de réaliser un profit, un point c'est tout. Si ses profits disparaissent ou s'amenuisent, le patron n'hésite jamais à nous mettre à la porte. Aux yeux des employeurs, rien ne doit entraver cette course effrénée, pas même la souffrance qu'elle ne manque pas de causer. C'est ça, la lutte des classes.

Défendre nos droits avant que les patrons ne s'en chargent


Qu'on se le dise une fois pour toute: peu importe leur âge, leur sexe ou la couleur de leur peau, les travailleurs et les travailleuses n'ont pas les mêmes intérêts que la classe des patrons, petits et grands. Dans un système capitaliste, la production de biens et de services n'est pas réalisée en vue de répondre aux besoins réels de la population. Elle ne sert qu'à enrichir une minorité d'individus au détriment de tous les autres. Voilà pourquoi on ne peut rien attendre de ceux qui possèdent les moyens de production: leurs profits sont en train de creuser nos tombes. Le problème, c'est qu'en oubliant nos intérêts communs, nous nous divisons inutilement au lieu de faire front contre ceux qui nous exploitent. Pour arrêter de subir les assauts du Capital, il n'y a pas trente-six solutions: en se regroupant pour défendre nos droits les plus fondamentaux, nous pouvons briser notre isolement. L'entraide et la solidarité sont nos armes les plus précieuses. Encore faut-il s'en servir contre ceux qui vivent à nos dépend.

(première publication dans le numéro 1 du bulletin La Nuit (septembre 2001), lire le bulletin au complet)

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