Chronique criminelle et politique, Romanzo Criminale nous ramène aux « années de plomb » qui ont marqué l’Italie des années 1970. On y retrace le parcours d’une bande de jeunes à l’horizon bouché dont l’amitié se forge dans la petite délinquance. Grâce à leur audace et leur recours à une violence sans modération, ces derniers prendront le contrôle du marché de l’héroïne et de la prostitution à Rome. Des truands vraiment truands, des putes vraiment putes, Romanzo Criminale n’échappe malheureusement pas toujours aux clichés du genre. En trame de fond de cette histoire de gangsters plutôt classique, le réalisateur parvient néanmoins à nous faire comprendre comment le pouvoir s’y prend pour instrumentaliser des individus qui n’ont rien à perdre et les utiliser à des fins politiques et stratégiques. Les membres de la bande se retrouvent rapidement à l’avant-scène d’une série d’attentats sanglants imputés à l’extrême gauche, mais réalisé de concert avec des militants d’extrême droite, afin de pousser la société italienne dans une dérive autoritaire. Romanzo Criminale, c’est aussi la petite histoire (véridique) d’une longue série de provocations policières et son cortège de victimes innocentes.
Romanzo Criminale, Italie, 2004
Réalisateur : Michele Placido
Scénario : Giancarlo De Cataldo
(Publié pour la première fois dans le numéro 14 de Cause commune, mai 2007)
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