dimanche 31 mai 2009

EXIT LE CSA?


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le 30 mai 2009 à 16h45 – Les escouades d’anti-émeute ont brutalement évincé les gens qui occupaient l’édifice au coin de Saint-Patrick et Atwater cet après-midi. Hier soir, une centaine de personnes ont pris le bâtiment pour y installer le Centre social autogéré. A l’heure qu’on est, toutes les personnes qui étaient à l’intérieur ont réussi à sortir du bâtiment et à rejoindre la manifestation d’appui. Celle-ci, forte de quelques centaines de personnes, a présentement pris la rue.

Vers 15h, les policiers ont promis qu’ils allaient discuter avec les « diplomates » du Centre social avant d’intervenir. Au moment du rendez-vous, la police a foncé sur la clôture qui entoure la cour. A ce moment-là, plusieurs dizaines de personnes, dont quelques familles avec jeunes enfants, profitaient du soleil pour jouer de la musique, jaser ou manger. Les policiers ont coupé le cadenas de la clôture, ils ont foncé sur la porte d’entrée du bâtiment tout en lisant le premier avis d’éviction reçu par les occupant.es.

Les gens qui se trouvaient à l’intérieur ont réussi à fermer la porte et à la barricader. Après maints essais, la police a réussi à franchir la barricade. Ils ont entouré le bâtiment, installé des « snipers » sur le toit et lancé du poivre de cayenne par les fenêtre (qu'ils ont ensuite immédiatement rescellées). Les gens à l’intérieur ont réussi à contenir les gaz dans une seule partie du bâtiment. En assemblée générale d’urgence, ils et elles ont décidé de tenter de quitter les lieux. Plusieurs personnes ont réussi à sortir et ont été accueillies chaleureusement par la manifestation d’appui de renfort. Une autre vague de militant.es sont rentré.es à ce moment-là pour continuer à défendre le bâtiment. L’intervention policière s’intensifiant, ils et elles ont finalement décidé de sortir par Saint-Patrick et de rejoindre la manifestation d’appui. Tout le monde à réussi à sortir du bâtiment avec leurs bagages et quasiment tout l’équipement.

Nous avons su que la police tente de justifier ses actes illégitimes auprès des médias. Elle clame que les occupant.es auraient utilisé des extincteurs pour se défendre contre eux et qu’ils n’avaient donc pas le choix d’intervenir. Cette allégation est fausse. Ce sont les policiers qui ont attaqué le Centre social et pas vice-versa. L’utilisation de force excessive est preuve que nous vivons dans une société autoritaire qui ne tolère pas la dissidence et qui cherche à étouffer tout projet qui remet en question les fondements de ce système.

Le projet du Centre social continue. La lutte continue. Nous ne nous laisserons pas écraser par ce qui est arrivé aujourd’hui. Au contraire, notre volonté de mettre en pratique nos rêves pour une société sans rapports d’autorité, basée sur des valeurs d’autonomie, d’aide mutuelle et de respect, est renforcée. Longue vie au Centre social autogéré!

Pour les suites, visitez notre site Internet www.centresocialautogere.org.

Pour plus d’informations aujourd’hui contactez les porte-paroles aux numéros suivants ?
514-623-5126
514-623-5163
647-637-1736

samedi 30 mai 2009

Hamilton: les médias s'intéressent à la police (qui, elle, surveille les anarchistes!)

Nous en avions parlé lundi dernier, la police d'Hamilton (en Ontario) s'intéresse aux anarchistes et le justifie en parlant de «crimes haineux» (réf.). Nos camarades de Common Cause ont eu le bon réflexe de protester et d'envoyer un bon vieux communiqué de presse aux médias du coin. Résultats, à une semaine du Salon du livre de Hamilton les journaux parlent de l'histoire...

Trois hebdomadaires locaux ont repris ce texte: Anarchists cry foul over police targetting of book fair Monitoring seeks to criminalize political dissent, organizer says.

Le Hamilton Community News a même publié un éditorial: Hug a cop or be charged.

Good job!

(source)

RTC: la direction veut retirer le droit de grève

Selon Le Soleil, la direction du Réseau de transport de la capitale a franchi le pas et demande la suspension complète du droit de grève pour ses employés d'entretien.

Rappelons que les syndiqués ne sont pas d'accord avec la façon dont le travail sera organisé dans un nouveau garage que construit le RTC. À leur avis, les patrons en profitent pour obtenir «de la flexibilité» et contourner la convention collective. Résolu à ne pas se laisser faire, les syndiqués ont voté la grève à l'unanimité pour le 8 juin. Afin de ne pas trop faire chier la population, tout en exerçant leur rapport de force, le type de grève choisi est plutôt symbolique et vise à retirer de la route les écolobus du Vieux-Québec et empêcher l'ouverture du nouveau garage pour les bus articulés.

Cette position de compromis s'est heurté à l'intransigeance patronale.
«Nous voulons offrir la totalité des services. Nous demanderons au Conseil des services essentiels que le service des autobus électriques Écolobus soit maintenu et que nous puissions ouvrir le nouveau garage pour les autobus articulés», a affirmé au Soleil, le porte-parole du RTC, Claude Lévesque.

* * *

Les démocrates arrêtent pas de nous faire chier avec les gens qui sont morts pour obtenir le droit de vote et patati et patata. Quelqu'un osera-t-il mentionner que des gens sont également morts pour le droit de grève? Que l'enfer est pavé de bonnes intentions et que, jusqu'à maintenant, seuls les états autoritaires (genre les dictatures «communistes») ont retiré le droit de grève...

(Source)




Mise-à-jour - Les syndiqués avaient une assemblée générale samedi matin, voici ce que le reporter du Soleil en a tiré: Les employés d'entretien surpris de la position du RTC

vendredi 29 mai 2009

Transport en commun: l'avis de grève est déposé

Le syndicat des employés d'entretien (CSN) du Réseau de transport de la capitale (RTC) a déposé son avis de grève. «L’employeur ne nous donne pas le choix : nous exercerons le mandat de grève que nous avons obtenu le 9 mai», a déclaré André Carmichael, président du syndicat.

Selon Le Soleil, la proposition de service essentiel déposée par le syndicat n'affecterait à peu près pas le service auquel la population est habituée. Concrètement, la grève retirerait les écolobus des routes et empêcherait l'arrivée des bus articulés.

Droit de réplique


En réponse aux détracteurs, la dépitée Agnès Maltais notamment, le président du syndicat a déclaré au Soleil que c'est d'après eux le seul moyen à leur disposition pour faire entendre raison à la direction de la société paramunicipale.

Le syndicaliste a rappelé que le syndicat avait tenu un vote secret sur des moyens de pression en avril à 94 % et un autre unanime sur la grève au début du mois. «Je pense que l'employeur ne pensait pas qu'on se rendrait là. Il ne nous prenait pas au sérieux. Il avait peut-être cette impression compte tenu de la situation de notre syndicat au cours des dernières années mais cela a changé», a avancé M. Carmichael.

Même s'il ne croit pas pouvoir mettre l'opinion publique de son côté, au moins le syndicat tente cette fois de communiquer clairement sa position. Voilà un progrès par rapport aux précédentes grèves lors desquelles les usagers étaient plus ou moins laissé dans le noir.

Les travailleuses et les travailleurs se réuniront en assemblée générale samedi pour faire le point et discuter des services essentiels à fournir.

Photo: CSN

(Source 1, Source 2)

jeudi 28 mai 2009

[Pause kit-kat] Stéphane Robitaille



Pas besoin de courir bien loin pour trouver de grands poètes. Il y en a en plein dans votre cour. Stéphane Robitaille fait partie de ceux-là.

Vidéo tourné lors du Carnaval de crise du REPAC le 1er mai 2009.

Le PQ se fait du capital politique sur le dos des syndiqués

Si on en crois Le Soleil, Agnès Maltais (dépitée péquiste du centre-ville de Québec) trouve que les syndiqués des garages du RTC exagèrent... Considérant que les enjeux ne sont pas «majeurs», une grève serait «scandaleuse» a-t-elle dit au quotidien.

Fidèle à la vieille recette populiste, Mme Maltais oppose les intérêts des usagers à ceux des travailleurs. «Je ne peux pas croire qu'on va vivre une grève juste pour une question d'entente sur une demande de flexibilité pour un petit garage, lâche Mme Maltais dans Le Soleil. Ce serait scandaleux que les citoyens soient pris en otage. [...] Ça n'a aucun sens que les gens se retrouvent sans service pour quelque chose comme ça.»

«Il y a toujours quelqu'un qui en fait les frais, déplore la dépitée de Taschereau (toujours dans Le Soleil). Des gens qui ont des horaires atypiques, des étudiants... Des gens utilisent le transport en commun à toutes les heures. Pas seulement sur les trajets principaux.»

C'est rigoureusement vrai... Mais pourquoi choisir de s'en prendre qu'au syndicat? Pourquoi ne pas s'attaquer à la gestion paternaliste du Réseau de transport de la capitale? Après tout, on pourrait aussi dire «je ne peux pas croire que la direction de la société de transport va provoquer une grève juste pour obtenir un peu plus de flexibilité dans un petit garage». Tout dépendant de votre perspective (...de classe!).

Outre le fait qu'on peut se demander qui, de la politicienne ou des syndiqués concernés, est le mieux placer pour juger de ce qui constitue un enjeu majeur, on comprend surtout que le PQ a décidé cette fois de se faire du capital politique sur le dos des syndiqués. Voilà une stratégie toujours payante dans la région de Québec!

(source)

mercredi 27 mai 2009

Dico anticapitaliste : Qu’est-ce qu’une nation ?

Les partisans de l’État-nation ont toujours enrobé leurs discours de grandes envolées mystificatrices. L’historien Ernest Renan écrivait en 1882 dans Qu’est-ce qu’une nation ? qu’elle est « l’aboutissement d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements ; avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent, avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore ».

Comme toute forme d’identification collective (on peut également se sentir appartenir à une classe sociale, à une corporation, à un genre, à une ville, à une « génération », etc.), le sentiment d’appartenir à une nation est une construction idéologique qui correspond à un projet politique. L’installation de la bourgeoisie aux postes clefs du pouvoir politique sous la Révolution française a été déterminante dans la définition moderne du concept de nation. La nation a alors été intronisée comme seule puissance légitime, comme fondement de l’autorité.

L’émergence de l’idée moderne de nation est ainsi liée à la pensée politique libérale qui affirmait sa volonté de regrouper dans l’allégorie nationale les différentes catégories de la population, que pourtant tout sépare : pouvoir, patrimoine, intérêts, aspirations, ressources…

À l’époque, la montée générale des nationalismes a permis aux bourgeoisies des deux mondes de mobiliser derrière elles les classes laborieuses. Cela a assuré la victoire de la bourgeoisie nord-américaine sur la couronne britannique en 1783, puis des bourgeoisies sud-américaines sur la couronne espagnole en 1820, enfin des bourgeoisies européennes sur les vestiges de la féodalité au terme de la vague révolutionnaire de 1848-1849. Les élites d’Afrique ou d’Asie s’en serviront de même dans les années 1950 pour se débarrasser de la tutelle coloniale.

L’idéologie de l’État-nation instrumentalise en permanence les forces profondes de la psyché populaire, en rapport si intime avec les spécificités culturelles, les modes de vie partagés sur un même territoire, la langue « nationale ». Le mode d’intégration que fournit l’idéologie nationale repose généralement sur l’hostilité vis-à-vis de « l’étranger », sur la résistance à une menace réelle ou imaginaire de « l’extérieur », sur un système de valeurs proclamées supérieures, sur le déploiement de mesures destinées à assurer l’unité voire la « pureté » de la patrie.

C’est cette mystique qu’est venu perturber le durcissement de la conscience de classe au XIXe siècle. En exprimant un idéal internationaliste, en théorisant l’antagonisme indépassable entre la bourgeoisie et le prolétariat, le mouvement socialiste naissant a affirmé que la solidarité de classe devait être supérieur à la solidarité nationale. Même dans le cadre d’une lutte de libération nationale, contre une oppression spécifique, il ne faut jamais se départir de ce point de vue.

Un texte de Jacques Dubart paru dans le numéro de février 2009 du mensuel Alternative libertaire.

Même pas morte!


Ma foi, crise économique ou pas, la lutte de classe se porte plutôt bien dans la région de Québec et Chaudière-Appalaches. Il y a eu le mandat de grève quasi unanime chez Prévost Car, le rejet massif de «l'offre finale» à la raffinerie Ultramar, et maintenant la menace de grève qui se précise dans le garage du RTC (selon Le Soleil, les syndiqués se préparent à frapper le 8 juin).

lundi 25 mai 2009

La police d'Hamilton surveille les anarchistes

Nos camarades de Hamilton de l'organisation libertaire Common Cause craignent que les anarchistes ne soient la cible d'une tentative de criminalisation par la police locale. En effet, un rapport policier récent classe l'activisme anarchiste dans la catégorie des crimes haineux et annonce l'intention des forces policières de surveiller de près la seconde édition du Salon du livre anarchiste de Hamilton qui aura lieu le 6 juin.

Le trésorier de Common Cause, Alex Diceanu, croit que la police détourne l'esprit de la loi sur les crimes haineux afin de criminaliser l'activisme politique. Le militant d'Hamilton s'inquiète que «des ressources publique devant servir à enquêter sur les crimes haineux ne soit détournées pour surveiller des gens qui tentent d'améliorer la communauté».

Notons que, pour la première fois, l'activisme antipolicier (quelques graffitis) a été classé comme «crime haineux». L'incident n'est pas sans rappeler l'attitude de la police de Saint-Jérôme face à une manifestation communiste également qualifiée de haineuse. À croire que, pour les flics, «haineux» est synonyme de «radical».

(Source)

dimanche 24 mai 2009

André Gélinas la victime

Pour celles et ceux qui osaient encore l'espérer, non, le masculinisme n'est pas mort. Du moins pas encore. Les hommes castrés et les féministes vaginocrates n'ont pas su venir à bout de ce mouvement archaïque et complètement déconnecté de la réalité. Les hommes victimes de notre ô combien trop féministe société n'ont pas encore dit leur dernier mot. Le dernier en liste: André Gélinas. Ses derniers travaux aux titres évocateurs: L'égalité entre les hommes et les femmes: un piège à cons et La discrimination positive: privilèges aux femmes, discrimination envers les hommes.
Cette image est celle de la page couverture du "piège à cons" étiré sur deux tomes, plus de 1500 pages, rédigé par la victime André Gélinas. Intéressant, n'est-il pas?
Passons outre les critiques fondées faites par toutes les personnes ayant le temps et la volonté d'analyser les mascus et posons-nous plutôt une simple question: Pourquoi ce mouvement de retour au patriarcat hégémonique trouve-t-il encore aujourd'hui de nouveaux et de nouvelles adeptes? Doit-on émettre un constat d'échec ou se dire que c'est en train de se consumer à petit feu?
Il est évident que beaucoup de travail a été fait pour démystifier les mascus. Nous sommes tout de même passé d'une situation où ils tenaient (je ne féminise pas ici, puisque les femmes adhérentes à ce mouvement trouve le tout inutile de toute façon) le haut du pavé en passant dans les médias de masse comme l'équivalent du féminisme avec tout le positif que ça pourrait entraîner à ce que nous connaissons aujourd'hui, c'est-à-dire un mouvement affaibli et marginalisé. Mais pourquoi existe-t-il encore?
La réponse semble résider dans le fondement même du masculinisme: la victimisation du pauvre homme. Il doit s'adapter à tout, tout en subissant les affres d'un féminisme triomphant qui n'a fait que du tort aux mecs, selon eux.  Suivant cette logique digne d'un mauvais sketch d'humoriste, plus nous les attaquons, plus ils se sentent réconfortés dans leurs positions, prenant pour exemple sur toutes les tribunes qu'ils peuvent ces mêmes attaques. Ces individus s'organisent donc autour d'un seul et unique point de réflexion: homme = victime.
Les gamins ont de la difficulté à l'école: la faute au système "adapté aux femmes". Le divorce entraîne encore des procès où les femmes obtiennent encore quelques fois la garde des enfants: la faute aux juges "manipulés par les féministes". On pourrait continuer comme ça longtemps. Les mascus vont donc à la pêche dans ces pauvres hommes victimes.
Pour ce qui est du constat d'échec, je ne crois pas qu'il s'applique ici pour nous. Il n'y a plus personne de sérieux ou de bonne foi qui oserait encore dire ouvertement que le masculinisme est le pendant "homme" du féminisme. Il est aussi fini le temps où l'on entendait dire, dans les médias de masses, que les masculinistes sont légitimes et représentent un "cri du coeur" justifié des hommes. Nous faisons face ici à un  mouvement affaibli qui vaut toujours la peine d'être dénoncé.
Vous voulez en apprendre plus sur le masculinisme au Québec?
Le mouvement masculiniste au Québec, Blais Mélissa et D.Déry Francis, Les éditions du Remue-Ménage, 2008, 264 pages.

samedi 23 mai 2009

Équité salariale : la lutte continue dans le privé

Hier le secrétaire général de la FTQ dénonçait «le plus important employeur privé au Québec [qui] fait tout pour se défiler de ses obligations légales en matière d’équité salariale». On annonçait même des actions pour faire bouger cet employeur intransigeant chez qui l'employée de base ne peut espérer obtenir plus de 540$ par semaine après 10 ans de service.

La cible? Le Mouvement Desjardins. Comme quoi c'est pas parce qu'on est une coopérative qu'on est mieux que les pires capitalistes. La porte-parole des quelques 3500 membres de la FTQ chez Desjardins souligne que le fait que le mouvement soit maintenant dirigé par une femme n'a strictement rien changé.

«C’est précisément pour cette raison que nous avons convenu de lancer une série d’actions de manière à convaincre Mme Leroux et les membres de la direction du Mouvement Desjardins qu’il est temps qu’ils se conforment à la Loi», a déclaré Ginette Geoffroy de la section locale 575 du SEPB-FTQ.

Pour commencer, les représentants syndicaux ont déposé, le 12 mai dernier, pas moins de 388 plaintes et différends à la Commission de l’équité salariale alléguant que le Mouvement Desjardins refuse de se conformer aux dispositions de la Loi sur l’équité salariale. «Depuis 10 ans, le Mouvement Desjardins s’obstine à ne pas vouloir appliquer la Loi sur l’équité salariale, ce manque de considération à l’endroit de son personnel doit cesser» a déclaré René Roy, secrétaire général de la FTQ.

La Loi sur l’équité salariale a pour objet de corriger les écarts salariaux dus à la discrimination systémique fondée sur le sexe à l’égard des personnes qui occupent des emplois dans des catégories d’emplois à prédominance féminine.

vendredi 22 mai 2009

On rit de nous autres!

Samedi prochain, quelques 140 citoyens et citoyennes vont participer à un forum public sur le Programme particulier d'urbanisme de la Colline parlementaire. Tout sera alors sur la table pour redessiner la haute-ville.

Tout? Enfin, pas exactement. Il y a un ou deux gros morceaux déjà enclenché qui vont se faire «hors PPU». Il y a, par exemple, le chantier de la coop l'escalier qui a débuté le 27 avril dernier (et que la Ville s'entête à mettre dans le PPU pour faire croire qu'on a pas besoin de parler de logement social!).

Le comble est toutefois tombé hier. La Capitale veut un nouveau siège social sur la rue Saint-Amable. On parle d'une patente de 10 étages (3 de plus que ce que permet le zonage) pour lequel il faudra bien aller chercher des permis à la Ville.

Notons que le maire était présent à la conférence de presse annonçant ce projet mais qu'il était absent à celle annonçant le PPU...

mercredi 20 mai 2009

Luttes urbaines et changement social (Première partie)

Une série printanière sur Voix de faits


Luttes urbaines et changement social
Déjà paru:
Les vieux quartiers populaires sont devenus des terrains de lutte de classe importants. Sous couvert de revitalisation et pour répondre aux besoins de la dictature automobile, on démolit, construit et défigure à tour de bras. Face aux bourgeois, grands ou petits, et à l’État, des gens se lèvent et la résistance s’organise en comités de citoyen-ne-s et groupes populaires. Droit au logement, services et médias communautaires, aménagement urbain, revendications locales, les habitant-e-s des quartiers veulent avoir leur mot à dire et maîtriser leur environnement immédiat. Pour qui ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis, c’est l’une des rares expressions contemporaines d’antagonisme socio-politique et, n’ayons pas peur des mots, de conscience de classe (au moins potentiellement). Voilà qui est précieux pour ceux et celles qui veulent changer le monde.

La place de la ville dans la lutte de classes


Aujourd'hui, la majorité de la population vit en ville. La ville est plus qu'un amoncellement d'êtres humains qui vivent les uns sur les autres. C'est un cadre de vie organisé... par d'autres, en vue du bon fonctionnement de la société capitaliste. Le but de l'aménagement urbain est que «tout se passe pour le mieux», que chaque chose soit à sa place (habitation ici, travail là, consommation là bas, etc) et que les gens et les marchandises circulent bien. Tout est orienté en fonction du développement économique.

Il s'agit d'une rationalité qui ne fait aucune concession aux êtres humains qui habitent la ville --tant pis s'ils et elles doivent consacrer plusieurs heures par jours à leurs déplacements-- et qui s'oppose à ce qui a constitué historiquement... l'urbanité. En effet, une ville est un lieu où se concentrent et se mêlent la plupart des activités humaines : habitat, commerce, industrie, éducation, politique, culture. L'idée même de ville implique une mixité (de fonctions, de populations) mais l'aménagement urbain moderne en a peur parce que l'urbanité a historiquement favorisé la révolte et l'autonomie populaire.

Pourtant, dans un contexte d'atomisation des collectifs de travail --on est loin de «l'ouvrier masse» des années 1970-- la ville offre des concentrations humaines stables (que ce soit au repos, dans les loisirs ou encore en transit) et donc des possibilités de créer du lien social. Le milieu de vie offre aujourd'hui un potentiel aussi grand que le milieu de travail pour favoriser l'émergence d'un nouvel antagonisme de classe. Dans la lutte, les habitant-es redeviennent un sujet. C'est en tout cas ce que tendent à démontrer la réapparition de luttes urbaines de grande ampleur aux quatre coins de la province (jusque dans les banlieues de Québec, faut le faire!).

Aujourd'hui, le monde est devenu une usine globale. Les composantes d'une marchandise peuvent faire plusieurs fois le tour du monde avant d'être finalement assemblées. Le procédé de production est constamment en déplacement ce qui multiplie les possibilités de perturbations économiques. Autrefois, les anarcho-syndicalistes disaient que si les salarié-es croisaient les bras, l'économie s'arrêterait. Les piqueteros argentins nous ont montré qu'en bloquant les routes, on obtenait le même résultat.

La ville demeure un lieu de pouvoir et son aménagement un enjeu sujet à des rapports de force. L'intérêt des élites s'oppose à celui des habitant-es. Les unes travaillent à un fonctionnement aussi fluide que possible de l'économie, les autres recherchent la qualité de vie, la convivialité et la paix (la sainte paix!). Tout concours à isoler les habitant-es les uns des autres mais lorsque leur bulle est finalement crevée, la colère peut réveiller de vieux démons et provoquer révoltes populaires et luttes de classes.


Nicolas Phébus, 20 mai 2009


Mise en garde: Nicolas Phébus est l'un de ces anarchistes qui travaille dans un groupe populaire... et qui y croit! Il est aussi membre de l'UCL.

Voix de faits dans tes oreilles



L'émission du 20 mai est disponible en ligne.

Au menu:

- Entrevue avec Marcel Sévigny, auteur de «Et nous serions paresseux?»
- Actualité libertaire









3657-1-voixdefaits20mai2009.mp3

Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).

Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.

Coup de gueule

Quand on regarde autour, il faut bien l'admettre, c'est assez facile d'être désabusé.

Les populistes occupent les médias et sont vénérés par une plèbe de dévôts à calotte alors qu'on met à la porte les journalistes qui se tiennent (800 postes de plus seront supprimé à Radio-Canada). On salue avec des salves d'honneurs le bateau-salle-de-torture chilien l'Esmeralda alors que les victimes sont traitées de menteurs. Un ex-premier ministre se débat dans un scandale de corruption avec des relents nauséabonds d'un mélange de déjà-vu et de théâtre burlesque. L'ex gourou de la Caisse de Dépot exhibe sa moustache et parle six heures sans rien dire. Des politiciens, des hommes d'affaires russes aux mains sales et des parodies d'institutions publiques continuent à soutenir l'indéfendable projet Rabaska.

Même la ministre des ainées entre dans l'arène de l'idiotie en beauté en proposant la solution magique d'envoyer des clowns pour régler le cas des personnes âgée isolées.

Hier on parlait encore autour de la table des relations consanguines entre les cadres d'un cégep qui s'octroient des vacances entre eux tout en refusant celles des employés subalternes. J'étais là à me dire, "c'est tellement commun que je me demande encore comment est-ce que j'arrive à m'en étonner".

Et de là, résonne dans mon esprit le cri de défiance d'Émile Henry.

"On m'avait dit que cette vie était facile et largement ouverte aux intelligents et aux énergiques, et l'expérience me montra que seuls les cyniques et rampants peuvent se faire bonne place au banquet."

"On m'avait dit que les institutions sociales étaient basées sur la justice et l'égalité, et je ne constatais autour de moi que mensonges et fourberies."

Telle fut l'éclatante lucidité du condamné face à ses bourreaux le 27 avril 1894. Après plus d'un siècle, l'humanité est toujours à répéter la connerie. L'idiotie en marche. Le crétinisme militant.

J'aimerais conclure ce coup de gueule sans queue ni tête, parce que tout a été dit cent fois, en vous laissant par un mot d'espoir du poête Stéphane Robitaille.

"Les amours en dormance
à la fin du dégel
les frontières qui cèdent
aux désirs des cités
la misère grugeant
les barreaux de l'échelle
et le grand capital enfin décapité

ça viendra, tu verras, ça viendra"

mardi 19 mai 2009

Luttes urbaines et changement social (Introduction)



Manif contre la circulation de transit dans Saint-Jean-Baptiste, 22 septembre 2008 (photo: Voix de faits)


Luttes urbaines et changement social (Introduction)
Une série printannière sur Voix de faits


Luttes urbaines et changement social
Déjà paru:
Les vieux quartiers populaires sont devenus des terrains de lutte de classe importants. Sous couvert de revitalisation et pour répondre aux besoins de la dictature automobile, on démolit, construit et défigure à tour de bras. Face aux bourgeois, grands ou petits, et à l’État, des gens se lèvent et la résistance s’organise en comités de citoyenNEs et groupes populaires. Droit au logement, services et médias communautaires, aménagement urbain, revendications locales, les habitantEs des quartiers veulent avoir leur mot à dire et maîtriser leur environnement immédiat. Pour qui ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis, c’est l’une des rares expressions contemporaines d’antagonisme socio-politique et, n’ayons pas peur des mots, de conscience de classe (au moins potentiellement). Voilà qui est précieux pour ceux et celles qui veulent changer le monde.

Une série sur Voix de faits...


Ce printemps, je vais publier une série de textes intitulée «Luttes urbaines et changement social» sur Voix de faits. Sauf la première semaine, ou deux textes seront publiés coup sur coup, le rythme de publication sera vraisemblablement hebdomadaire. Outre l'introduction, j'envisage quatre textes. Le tout reprendra essentiellement la trame d'un atelier donné au Salon du livre anarchiste de Montréal et, si tout va bien, se terminera par une brochure et, qui sait, un autre atelier.

...sur les luttes urbaines


Luttes urbaines... L'expression a connu son heure de gloire à la fin des années 1960 et durant les années 1970. Après la mort de la plupart des comités de citoyens et la mutation du mouvement populaire en mouvement communautaire atomisé, on n'en a plus réentendu parlé. Pourquoi donc s'intéresser à ça aujourd'hui?

Tout d'abord, parce qu'il y a de plus en plus de phénomènes que l'on peut qualifier sans problème de luttes urbaines. Échangeur Turcot et boulevard Notre-Dame à Montréal, plan d'urbanisme à Sherbrooke, circulation de transit à Québec, les exemples abondent. On observe même, pour la première fois depuis 30 ans, la fondation de comités de citoyens autour d'enjeux de quartier.

Ensuite, il y a de plus en plus de libertaires qui s'investissent dans les luttes urbaines, que ce soit sur une base autonome ou en s'impliquant dans le mouvement communautaire. Cela témoigne, bien sur, d'une volonté d'insertion sociale et du désir de «faire quelque chose». Ceci dit, ce type de militantisme tourne facilement en rond et il y a peu d'espaces pour faire un retour critique sur cette impliquation.

À distance égale du cynisme décapant de certainEs, qui ne voient dans le mouvement communautaire que réformisme et bureaucratie, et de l'optimisme naif d'autres, qui célèbrent un peu vite leurs premières «avancées» dans le mouvement en feignant de ne pas voir les limites de leur engagement, cette série discutera du potentiel réel des luttes urbaines. Non pour identifier les meilleures stratégies de «colonisation» possible pour les anarchistes mais plutôt de la pertience des luttes urbaines «en soit» et de ce qu'elles apportent à une perspective libertaire du changement social.

Idéalement, les textes s'appuieront sur des exemples concrets tiré des expériences du mouvement populaire à Québec et tenteront une élaboration théorique sur les deux thèmes des luttes urbaines dans une perspective de contre-pouvoir et de la place des quartiers dans le projet politique libertaire.


Nicolas Phébus
Québec, 19 mai 2009


Mise en garde: Nicolas Phébus est l'un de ces anarchistes qui travaille dans un groupe populaire... et qui y croit! Il est aussi membre de l'UCL.

dimanche 17 mai 2009

420$ pour ne pas avoir tenu la rampe d'un escalier roulant



La plupart des usagers du métro l'ignorent, mais le règlement les oblige à garder en tout temps une main sur la rampe lorsqu'ils utilisent les escaliers roulants. Une Lavalloise l'a appris de rude façon, la semaine dernière, lorsqu'elle a été détenue, menottée et gratifiée d'une contravention de 420$ après avoir contrevenu à cette règle pratiquement inconnue.

Bela Kosoian, 38 ans, est étudiante en droit international. Elle venait d'entrer dans la station de métro Montmorency, mercredi dernier, lorsqu'elle s'est aperçue qu'elle n'avait pas assez de monnaie en poche pour payer son passage. Lorsqu'elle s'est penchée pour en chercher dans son sac à main, un agent de la police du métro lui a ordonné de remettre la main sur la rampe.

Au début, la mère de deux enfants n'avait aucune idée de ce que lui demandaient l'agent et son partenaire. Ils ont dû répéter deux ou trois fois avant qu'elle comprenne ce qu'ils exigeaient.

«Je lui ai répondu que je n'avais pas une troisième main pour tenir la rampe», a-t-elle relaté.

L'intervention a vite dégénéré. Bela Kosoian affirme que les deux agents l'ont empoignée, lui ont passé les menottes et l'ont emmenée dans une cellule située près des tourniquets. Elle a refusé de leur fournir une pièce d'identité et exigé qu'on lui dise de quel crime on l'accusait. Elle a également demandé à parler à un avocat, mais les policiers ont refusé.

Mme Kosoian a finalement été relâchée au bout d'une vingtaine de minutes. Les policiers lui ont remis une contravention de 100$ pour avoir «désobéi à une directive ou à un pictogramme», et une autre de 320$ pour avoir «entravé le travail d'un inspecteur dans l'exercice de ses fonctions».

Rencontrée hier à la station Montmorency, Bela Kosoian contenait mal sa rage face au travail des policiers de Laval, chargés de patrouiller dans les stations du métro. Son poignet droit porte toujours la marque des menottes, et elle dit avoir du mal à dormir depuis son arrestation.

«Je suis mère de deux enfants, a-t-elle rugi, les larmes aux yeux. C'est difficile de me faire traiter comme une criminelle.»

Elle entend contester ses contraventions.


Et attention le meilleur s'en vient. Les tentatives de réponses de la relationniste des policiers ajoutent le burlesque à l'insensé.

«Si la dame avait dit «d'accord, pardon» et qu'elle avait mis sa main sur la rampe, ça se serait terminé là, a-t-elle expliqué. C'est son entêtement à refuser de mettre sa main sur la rampe... Quand les policiers le lui ont répété deux ou trois fois, à ce moment, elle était évidemment en infraction et ils n'avaient pas le choix d'appliquer ce règlement


Pauvres policiers! De pauvres victimes innocentes du système.

Source: Cyberpresse

mercredi 13 mai 2009

Voix de faits dans tes oreilles



L'émission du 13 mai est disponible en ligne.

Au menu:

L'actualité libertaire
- Luttes syndicales au RTC
- Assassinats de syndicalistes en Colombie
- Des renforts pour l'ASSE
- Reportage sur une action du BAIL
- Lutte contre l'homophobie
- Le Salon du livre anarchiste
- 2 Paroles PoPulistes plutôt qu'une
- etc.








3657-1-voix_de_faits.mp3

Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).

Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.

La «Galerie des horreurs»



Ce matin il y avait une action du Bureau animation et information logement (BAIL) sur le parvis de l'Église Saint-Roch. Les militant-es de cette association de locataires ont installé une exposition d'une quarantaine de photos: la «galerie des horreurs». Horreurs parce qu'il s'agit de photos prise pour illustrer les cas vécus par environs 25% des gens qui aboutissent au service d'aide aux locataires à savoir la détérioration rapide des logements et leur marche vers l'insalubrité. Voici donc quelques images de cette activité. Vous pouvez aussi écouter notre reportage radio, qui contient une entrevue avec Nicole Dionne, en plus du speech de Jonathan Carmichael.

mardi 12 mai 2009

Terrorisme patronal

Une lectrice assidue de Voix de faits nous faisait parvenir l'information suivante de la Confédération syndicale internationale (CSI): les assassinats de syndicalistes se poursuivent en Colombie.

Dans un communiqué, «la CSI dénonce et condamne énergiquement les assassinats, en avril et en mai, de cinq militants engagés dans la cause syndicale pour améliorer la situation des travailleurs en Colombie». Depuis le début de l'année, ça nous fait 17 syndicalistes assassinés. 2711 assassinats en une décennie.

Des syndicalistes assassinés en Colombie, c'est tellement banal. Pas de risque que ça fasse les nouvelles. Et pourtant, nous avons sans doute là le principal foyer de terrorisme [au sens propre] de la planète. Mais, bon, comme c'est du terrorisme patronal...

Et dire que, selon l'administration colombienne, il y a un progrès sur le plan de la violence, des assassinats et de la persécution contre le mouvement syndical.

==> Pour une info alternative sur la Colombie, visitez Colombie: les résistances de l'espoir (par la CNT).

dimanche 10 mai 2009

C'est pas tous les jours dimanche...




Ce matin c'est lutte de classe à la 'Une' dans les journaux de Québec. Disons que c'est assez rare pour le souligner (...et il faut dire que les grèves dans les transport en commun ont le don de soulever les passions).

RTC: Les employés de l'entretien prêts à faire la grève


Dans un vote pour le moins surprenant --d'habitude il y a toujours au moins un frileux pour voter contre-- les employés d'entretien ont approuvé à l'unanimité samedi une proposition donnant à leur exécutif le mandat de déclencher la grève générale au moment jugé opportun. Non, ce ne fut pas un vote à main levé...

«Ce vote donne pleinement la mesure de notre détermination à faire respecter nos droits, a déclaré le président du syndicat, André Carmichael. Notre objectif n’est pas de débrayer, mais bien de négocier dans le respect de notre convention collective. Le message que nous lançons aujourd’hui à l’employeur ne peut être plus clair : il doit l’appliquer pour les postes qui seront affectés au nouveau garage.»

Pas de demandes


Au cours des neuf séances de négociations qui se sont déroulées depuis le début de l’année, le syndicat n’a déposé aucune demande et ne recherche que le respect de l’application de la convention collective en vigueur. Il a même déposé une contre-proposition qui respecte le cadre budgétaire invoqué par la direction du RTC dans les changements qu’elle tente d’imposer.

Devant l’intransigeance du RTC, le syndicat s’était prononcé, le mois dernier, dans une proportion de 99,2 % en faveur de moyens de pression. L’employeur avait alors menacé de prendre des mesures judiciaires si le travail était perturbé. L’entêtement patronal a donc obligé le syndicat à prendre les moyens pour se faire respecter : un vote de grève. Au cours des prochains jours, le comité exécutif invitera la direction du RCT à reprendre la négociation dans un esprit facilitant un règlement satisfaisant.

Notons que ce vote de grève unanime a été immédiatement suivi d'effet: le ministre du Travail a nommé un conciliateur dans le dossier. M. Jean Poirier doit contacter les parties dans les meilleurs délais afin de déterminer des dates de rencontres.

==> Lire également «Vers une grève dans les garages du RTC?» pour connaître le fond de l'histoire.

(Photo repriqué au site de la CSN)

samedi 9 mai 2009

Que faire à Québec?

Vous vous demandez que faire à Québec avec les enfants? Que diriez-vous d'une petite visite éducative dans le vieux port...

Québec présente: l'Esmeralda


C'est la saison des bateaux qui commence. En fin de semaine, nous avons un superbe voilier qui mouille à Québec. C'est l'Esmeralda, un navire école chilien, le plus grand voilier du monde. Très joli, vous en mettrez plein la vue aux enfants.

Vous pourrez même joindre l'utile à l'agréable et en profiter pour faire un peu de sensibilisation historique. En effet, l'Esmeralda est l'un des plus beaux symboles... de la barbarie du XXième siècle. C'est qu'il s'en est passé des choses sur ce voilier en septembre 1973. En effet, lors du coup d'État de Pinochet, le navire a fait office de prison flottante, des gens y ont été torturé tandis que d'autres y sont monté pour ne plus jamais en redescendre (comme le prêtre Chilien d’origine britannique Miguel Woodward).

Pour que la page soit tournée, il faut que justice soit faite. C'est pourquoi Amnistie internationale recueillera des signatures samedi 9 mai, de 12h à 18h, au Musée de la civilisation, à Québec.

vendredi 8 mai 2009

Vers une grève dans les garages du RTC?

Samedi matin, les membres du syndicat de l'entretien du Réseau de transport de la Capitale (RTC) vont voter sur un mandat de grève générale à exercer au moment jugé opportun. L'exécutif du syndicat n'est pas satisfait de la façon dont les choses se passent dans la mise en place d'un nouveau garage devant notamment accueillir des autobus articulés et songe à la grève pour faire respecter la convention collective.

Un nouveau garage?


L'expansion du transport en commun à Québec nécessite l'ouverture d'un nouveau garage. Actuellement, Québec est l'une des villes avec le plus gros garage d'autobus en Amérique du nord. La raison en est simple, la plupart des villes ayant un réseau de transport en commun conséquent ont plusieurs garages alors que la capitale n'en a que deux. L'ajout de nouveaux bus et de nouveaux trajets change la donne. Le troisième garage comptera 88 véhicules, dont une vingtaine articulés.

Le garage, qui est actuellement en construction, doit accueillir 44 postes, soit 24 qui seront transférés et 20 postes nouvellement créés. Plutôt que d'offrir les postes prévus à la convention collective, la direction du RTC fusionne les tâches et les fonctions qui relèvent de plusieurs postes déjà existants nous indique le syndicat.

En grève pour le respect de la convention?

«Dans le contexte économique difficile que traversent le Québec et notre région, la création de 20 nouveaux postes devrait être annoncée comme une bonne nouvelle, explique André Carmichael, le président du syndicat dans un communiqué envoyé vendredi. Au contraire, la direction du RTC profite de cet investissement pour réduire nos conditions de travail. C'est inacceptable. Nous ne demandons qu'une chose : le respect de notre contrat de travail.»

Selon la convention collective en vigueur, il doit y avoir des négociations sur les conditions de travail dans le nouveau garage. Dans ce contexte une grève serait légale mais soumise à la loi des services essentiels. Le syndicat d'environ 250 membres juge inacceptable l'attitude de la direction du RTC qui ne respecte pas la convention collective dans ce dossier. Lors de la dernière assemblée générale spéciale, le mois dernier, le syndicat avait voté à 99,2 % en faveur de moyens de pression. Reste à voir si les membres voteront pour la grève samedi matin.

jeudi 7 mai 2009

Trois millions de dollars volés... par des policiers

Une opération bien ficelée. Trois millions de dollars volés. Des gens menacés. L'acte de terroristes Al Quaediens? Non. Des policiers texans, plutôt, qui se sont bien engraissé grâce à la terreur qu'impose leur bel uniforme officiel.

Les victimes, tous latinos ou noires, sont invitées à s'arrêter sur le bord de la route. Aucune motivation n'est nécessaire autre que la couleur de la peau. Elles sont arrêtées, mis en prison et dépouillées de tous leurs biens. Des familles entières ont ainsi été interpelées. Pour sortir et sous la menace de briser leurs familles, ceux-ci doivent signer des documents les dépossédant de leurs biens. La police empoche.

Ça ne s'est pas passé en Afghanistan ou au Mexique, mais bien aux États-Unis, "the land of the freaks".

Vers qui on se tourne lorsque les voleurs sont des policiers? Vers les bandits?

Un vidéo de CNN sur la chose

L'UCL au Salon du livre anarchiste de Montréal

Rendez-vous au Salon du Livre Anarchiste de Montréal, 16-17 mai

Les 16 et 17 mai prochains, participez au 10e Salon du Livre Anarchiste de Montréal avec l'Union communiste libertaire!

16 mai (samedi)
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* L'UCL tiendra un kiosque toute la journée dans la salle principale d'exposition. Vous pourrez vous y procurer toutes nos publications ainsi que plusieurs nouvelles brochures.

* « Histoire de l'anarchisme au Québec », un atelier retraçant l'évolution de l'anarchisme dans la belle province. Présenté par un membre du collectif local de Québec.

* « Party des communistes libertaires », une soirée de fête où se rassembleront membres, sympathisants et sympathisantes, ainsi que nos allié-e-s d'ici et d'ailleurs. Pour infos, contactez-nous ou venez nous rencontrer au kiosque.

17 mai (dimanche)
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* « Luttes urbaines et changement social », un atelier dressant un portrait des luttes populaires dans un contexte urbain et des perspectives radicales offertes par celles-ci. Présenté par des membres du collectif local de Québec.

* « Analyse communiste libertaire d'une crise qui nous coûte cher », un point de vue sur la crise économique qui secoue actuellement le capitalisme. Présenté par des membres du collectif local de Montréal.

* « Organisation anti-capitaliste en milieu étudiant », un panel sur l'implication des anarchistes dans le mouvement étudiant, organisé par des membres du collectif local de Montréal.

Les deux journées d'activités du Salon auront lieu au centre communautaire CEDA, 2515 Rue Delisle, à deux pas du métro Lionel-Groulx.

Vous pouvez consulter le programme complet des activités du 10e Salon du Livre Anarchiste de Montréal au http://www.salonanarchiste.ca


À bientôt!

Secrétariat fédéral
Union communiste libertaire

L'immonde moustachu perd sa job


Et qui doit-on applaudir croyez-vous pour cette décision? La pression populaire? Un soudain éclair de lucidité des patrons de TQS? La crise économique? L'élection de Barack Obama?

«Je souhaite plein de courage et de ténacité à ceux qui essaient de vivre à l’ombre d’un géant aussi efficace que TVA.» dixit le populiste. Nommer son principal compétiteur comme étant la cause de la perte de sa job, c'est toujours bien vu par les patrons. Il semble que l'éminemment pertinent, sérieux et rigoureux François Paradis dominait les ondes sur les mêmes heures à TVA.

Rappelons tout de même que les populistes dominent encore largement les ondes radiophonique et télévisuelle. De plus, TQS aura des renforts bientôt avec Mario Dumont.

Tous les détails accompagné des commentaires sur
Le blogue de Richard Therrien

mercredi 6 mai 2009

[vidéo] Visite au Ministère de l'emploi et de la solidarité



Quelques images d'une manifestation de l'ADDS-QM et de Rose du Nord dans le cadre de la 36e semaine de la dignité des personnes assistées sociales.

Voix de Faits dans tes oreilles



L'émission du 6 mai est disponible en ligne.

Au menu:

- Retour sur le Premier mai à Québec

- Les primes de départ des dirigeants d'AbitibiBowater

- L'éthique du parlement fédéral

- Le Pen se fait fermer le clapet

- Affrontements avec des néo-nazis en Allemagne

- La minute du patrimoine révolutionnaire: El pueblo unido jamás será vencido








3657-1-voixdefaits6mai2009.mp3

Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).

Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.

Le Pen se fait couper le sifflet

Des changements ont été apportés à la dernière minute, par le Parlement européen, à ses règlements afin d'empêcher que le chef du Front National préside la séance inaugurale de l'assemblée.

Ce sont les deux groupes politiques les plus importants de cette assemblée, les socialistes et oh surprise ! les conservateurs, qui ont «modifié mercredi un règlement qui interdira au président du Front national, s'il est réélu en juin, de présider la séance inaugurale, un honneur qui revenait normalement au doyen d'âge».

Ce changement est survenu avant la prochaine élection du Parlement européen, qui se tiendra le 7 juin prochain. Jean-Marie Le Pen a de bonnes chances d'être réélu et vu son âge (80 ans), il aurait normalement présidé la séance inaugurale, cet honneur revenant au doyen de l'assemblée.

Ce règlement a été modifié afin d'éviter un autre embarras pour l'UE, car Le Pen a souvent qualifié les chambres à gaz de «détail de l'histoire».

Source: http://www.cyberpresse.ca/international/europe/200905/06/01-853780-parlement-europeen-le-pen-ne-presidera-pas-la-seance-inaugurale.php

La minute du patrimoine révolutionnaire: El pueblo unido jamás será vencido

La minute du patrimoine est une chronique musicale. L'idée est de faire connaître l'histoire et les dessous de certaines chansons révolutionnaires.

Cette semaine: El pueblo unido jamás será vencido

... mais tout d'abord, un peu de folie bérurière!



J'ai découvert cette chanson lors de ma première écoute de «Viva Bertaga» (l'album live de la tournée d'adieu des béruriers noirs). N'en déplaise à mes copains reds, je n'avait pas une grande culture oï à l'époque et je ne pouvais savoir que c'était une reprise des mythiques Sham 69 [tenez, allez là si vous voulez voir l'original en concert en 1979, soit 10 ans avant le cover des BxN, et ici si vous voulez en savoir plus sur le groupe et ce qu'il représente].

Pourquoi je vous parle de ça? Parce qu'en faisant des recherches sur Wikipedia pour parler d'une autre chanson, j'ai appris que Sham 69 s'était en fait inspiré de «El pueblo unido jamás será vencido» le mythique hymne chilien! Holy shit, de BxN à la gauche latino-américaine, méchant voyage... Alors voici, en grande première (sic!), Ze Original, tel que l'on pouvait l'entendre à Santiago de Chile en 1973, quelques mois avant le coup d'état de Pinochet. Vous allez voir, on est vachement loin des Bérus!



(cliquez si vous voulez voir les mêmes, au même endroit, quelque 25 ans et nul ne sait trop combien de morts plus tard)

* * *

Ce qu'en dit Wikipedia:

«El pueblo unido jamás será vencido» (« Le peuple uni ne sera jamais vaincu ») a été écrite par le compositeur chilien Sergio Ortega en juin 1973. Elle fut enregistrée pour la première fois par le groupe chilien Quilapayún. Ce fut après le coup d'État du 11 septembre 1973 que le groupe Inti Illimani rendit la chanson célèbre.

Au fil du temps cette chanson a été utilisée par des militants de toutes causes, n'ayant plus de rapport direct avec le Chili et a été traduite en plusieurs langues. En Iran, l'air a été repris par les militants de la révolution islamique dans un chant nommé Barpakhiz. De même le groupe punk Sham 69 a composé une chanson qui s'en inspire (et qui reprend le même air) intitulée If the kids are united, et aussi le groupe de ska-punk les Betteraves dans la chanson "viva zapata", ainsi que par le groupe Mano Negra dans une chanson du même nom (album Casa Babylon).

Dans certaines versions, la phrase «El pueblo unido jamás será vencido» dans le dernier couplet est remplacée par «El pueblo armado jamás será aplastado» (« Le peuple armé ne sera jamais écrasé »).

* * *

Notons que les deux groupes qui ont fait connaître la chanson était loin d'être des «nobodies». S'était en fait des groupes à l'avant-garde de la renaissance de la chanson chilienne (Quilapayún avait été nommé «ambassadeur culturel» par Allende). D'ailleurs, tout deux ont pu échapper à la dictature parce qu'au moment du coup d'état, ils étaient en tournée à l'étranger. Malheureusement, l'exil a eu raison de l'esprit collectif et les groupes se sont disloqués et ont été entraînés dans des scissions et des querelles juridiques pour les droits et l'utilisation des noms. (bref, c'était de vrais gauchistes!)

* * *

Paroles
(Source: Wikipedia)

Le peuple uni ne sera jamais vaincu,
Le peuple uni ne sera jamais vaincu !

Debout, chanter, que nous allons triompher.
Ils avancent déjà, drapeaux d'unité,
Et tu viendras, allant à mes côtés,
Et ainsi tu verras ton chant et ton drapeau fleurir.
La lumière, d'un rouge lever de jour
Annonce déjà la vie qui viendra.

Debout, combattre, le peuple va triompher.
La vie qui viendra sera meilleure
Conquérir notre félicité,
Et en une clameur, mille voix de combat
Se soulèveront, ils diront,
Chanson de liberté,
Décidée, la patrie vaincra.

Et maintenant, le peuple qui se soulève dans la lutte
Avec des voix de géants criants : En avant !
Le peuple uni ne sera jamais vaincu,
Le peuple uni ne sera jamais vaincu !

La patrie forge l'unité.
De nord au sud, elle se mobilisera,
Du Salar ardent et minéral
A la forêt austral,
Unis dans la lutte et dans le travail, ils iront
Ils couvriront la patrie.
Son pas annonce déjà l'avenir.

Debout, chanter, que nous allons triompher
Des millions déjà imposent la vérité.
Ils sont d'acier, ardent bataillon.
Leurs mains vont porter la justice
Et la raison, femme,
Avec feu et valeur,
Déjà tu es ici, avec du travailleur.

Et maintenant, le peuple qui se soulève dans la lutte
Avec des voix de géants criants : En avant !
Le peuple uni ne sera jamais vaincu,
Le peuple uni ne sera jamais vaincu !

mardi 5 mai 2009

L'indécence

La FTQ dénonçait hier, dans un communiqué, les primes et salaire de 25 millions accordés à l'ex-P.D.G. d'AbitibiBowater.

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), dénonce vivement le versement d'une prime de départ de 17 millions de dollars et un salaire de 7,5 millions pour seulement 7 mois et demi de travail à l'ex-président d'AbitibiBowater, John Weaver. «Au moment où les travailleurs se battent pour sauver leur emploi et leur régime de retraite, l'ex-P.D.G., John Weave, se sauve avec la caisse en laissant une entreprise en état de faillite; franchement c'est rire du monde, c'est scandaleux», a déclaré le secrétaire général de la FTQ, René Roy.

La centrale syndicale souligne que le gouvernement du Québec a été sollicité par la compagnie pour verser une garantie de prêt de 100 millions. Espérons que cet argent ne servira pas à engraisser encore plus quelques gros bonnets.

À quand la goutte qui fera déborder le vase? Les capitalistes et leurs amis se rendent-ils compte qu'ils creusent leurs tombes en agissant de la sorte, dans la plus parfaite indécence? N'en déplaise à Nathalie Elgrably, le monde serait franchement dû pour une vraie séance de «chasse aux patrons»! (tsé, style, une genre de révolution...)

lundi 4 mai 2009

Premier mai 2009: tour du monde rouge & noir

Le Premier mai c'est la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses ! Voici, pour le plaisir des yeux, un tour du monde rouge et noir... Ça n'a rien d'exhaustif mais ça démontre bien le caractère international de l'anarchisme de classe.

Alacant:



Allemagne:



Amsterdam:



Athènes:



Barcelone:



Belfast:



Berlin:



Brighton:



Buenos Aires:




Bulgarie:



Canaries:



Chesterfield:



Colombie:



Équateur:



Gand:



Hamilton:



Londres



Lyon:



Madrid:



Melbourne:



Minneapolis:



Montréal:



Murcia:



New York:



Paris:



Philipines:



Prague:



Providence:



Québec:



San Francisco:



Stockholm:



Toledo:



Toronto:




Ukraine:



Uruguay:



Valancia:




Vigo: