vendredi 31 juillet 2009

Des travailleuses du Honduras obligées de marcher pour la paix


(Une nouvelle qui date du 21 juillet, mais qui est toujours d'actualité.) CODEMUH, une organisation féministe du Honduras, dénonce que des travailleuses des maquiladoras soient contraintes à participer aux "Marches pour la paix" [pro-coup d'état] par leurs patrons. Qu'elles y soient envoyées sur leurs heures de travail ou pour du "temps supplémentaire" [non payé d'ailleurs!], elles appellent à la résistance contre la bourgeoisie qui abuse de son pouvoir: "les femmes sont des êtres humains, pas des machines, et les employeurs usent de leur pouvoir capitaliste et patriarcal pour opprimer les travailleur.e.s".

Nous reproduisons ici l'excellent communiqué de CODEMUH. (N'ayant pas les compétences pour le traduire, il est seulement en anglais, désolé):

FEMINIST WOMEN: POWERLESSNESS, PAIN, RAGE, ANXIETY, SADNESS AND HOPE WE LEARN FROM CONFLICT

Feminist women organized in the Honduran Women’s Collective (CODEMUH) feel it is important
to expose, both nationally and internationally, the situation that women maquila workers are
experiencing in this country.

Workers are being forced to participate in so-called “Marches for Peace” [pro-coup demonstrations]. In some companies, workers are selected from high-producing work-groups,
groups that achieve their quotas. Workers are not asked whether they want to participate or not, and in at least one case, the administrators of a cooperative are being forced to participate.
Employers are also insulting the anti-coup demonstrators, saying they are trouble-makers who
want to harm participants in the “Marches for Peace.”

This is a perverse statement on the part of the manufacturing sector, since the demonstrations of resistance from the Honduran people include workers’ family member and friends. The manufacturers’ cynical intention is to be the protagonists of a conflict which will maintain the divisions between the impoverished people of Honduras. This in turn will increase violence between people, and increase the nearly-absolute power of the Honduran State.

We also want to clarify that male and female maquila workers who have been forced to
participate in the “Marches for Peace” have not received a penny for their participation. In fact,
there are companies that are forcing workers to make up the day on the Saturday after the
march, and promising to pay them overtime on that day. That overtime pay never appears – so
not only are these workers obliged to participate in marches for the bourgeoisie, but they have to
work an extra day.

The workers living through this, just to keep their jobs, feel powerless and sad. They do not agree with these activities organized by the employers. We call on maquila workers to stop accepting when they are told they are “maquileras” but to call themselves “workers”. We have to reclaim our class identity. As well, we call on maquila workers to resist being taken to the “Marches for Peace”. Workers cannot be fired for refusing to participate. This is an abuse by manufacturers – you have not been hired to fight in the streets for their interests, but to work in their factories. Women are human beings, not machinery, and employers are using their patriarchal capitalist power to oppress the workers. Jobs yes, but with dignity!

Women want peace, but an inclusive peace where impoverished people enjoy the full respect of
their rights at home, at work and in the street - without coup d’états, without unexpected electricity cuts, without censorship of television and radio channels sending out information to the people, without curfews, without the suspension of our fundamental human rights in the absence of any authority.

This conflict has really given us the opportunity to see the true colours of our leaders. Who votes
on Election Day? Who elects our leaders? Isn’t it enlightening to see their true colours and to
remember the power we have?

WE ARE FOR TENDERNESS, BEAUTY, HOPE AND SISTERHOOD BETWEEN HUMAN BEINGS. NO MORE VIOLENCE AGAINST THE WOMEN AND MEN OF THE HONDURAN PEOPLE

San Pedro Sula, July 21, 2009

mercredi 29 juillet 2009

Starbucks conteste la syndicalisation


Comme il fallait s'y attendre, la direction de Starbucks a décidé de contester aujourd'hui la demande d'accréditation syndicale des IWW selon Rue Frontenac.

Selon le quotidien électronique des lockouté-e-s du Journal de Montréal, la multinationale emploie le même genre d'argument qui lui a permis de freiner la campagne de syndicalisation des wobblies aux États-Unis. Elle prétend en effet «que l’unité de négociation devrait être composée des quatre établissements dans la ville de Québec ou d’aucun d’entre eux».

Cette tactique avait fonctionné à New York mais à peu de chance de réussir au Québec selon Simon Gosselin, porte-parole des syndiqué-e-s (et étudiant en Relations industrielles...). En effet, il n'est pas rare de voir des syndicats ne représenter qu'un seul établissement d'une même compagnie.

Malgré ces belles déclarations, Starbucks entend donc utiliser tous les moyens possibles pour freiner la syndicalisation. Déjà nous avions appris, grâce au Journal de Québec, que la direction avait rencontré ses employé-e-s il y a deux semaines pour les mettre en garde contre la belle bande «d'anarchistes et de communistes» que sont les IWW (ce qui n'est par ailleurs pas tout-à-fait faux ;-) Mais, bon... Ça promet.

Source: Starbucks conteste une demande d'accréditation syndicale et Starbucks rencontre ses employés

Site du syndicat: http://sitt.wordpress.com/campagne-starbucks/

Ruptures Hors-Série - Printemps 2009

L'intégral de ce numéro de Ruptures

En mai 2009, à l'occasion du Salon du livre anarchiste, la toute nouvelle Union communiste libertaire (UCL) a sorti un numéro hors-série de la revue Ruptures. Ce numéro est dorénavant intégralement en ligne!




Une nouvelle organisation au Québec: l'UCL




En guise d'introduction!

Comme vous le savez sans doute, les collectifs membres de la NEFAC au Québec ont amorcé un processus de refondation, visant à créer une nouvelle organisation communiste libertaire. Cette démarche, amorcée il y a un an, a porté fruit: au mois de novembre 2008, plus de 50 personnes provenant de sept villes différentes ont participé au congrès de fondation de l'Union communiste libertaire (UCL)


Les personnes présentes ont adopté une nouvelle constitution et des buts et principes. Ces documents réitèrent notre filiation au courant communiste dans l'anarchisme et aux principes organisationnels plateformistes. La constitution de l'UCL affirme également de manière prépondérante que le privé est politique et l'importance d'une éthique libertaire dans nos activités quotidiennes.

Toutefois, au-delà de l'adoption formelle de documents de base, le congrès a été précédé d'un intense travail de réflexion qui s'est notamment matérialisé dans un cahier de textes relativement élaboré. Les thèmes abordés vont d'un retour critique sur notre histoire commune à certaines questions plus pointues concernant la praxis d'une organisation révolutionnaire.

Lors du premier conseil fédéral de l'UCL, les délégué-e-s ont décidé de publier certains de ces documents de réflexion. Nous espérons que ces contributions permettront de mieux comprendre notre démarche. Après deux années de mise en veilleuse, Ruptures renaît donc de ses cendres pour vous les présenter. L'avenir nous dira si ce n'était que temporaire ou si la revue continuera d'être publiée sur une base régulière. En attendant, bonne lecture!




Au sommaire de ce numéro

lundi 27 juillet 2009

Réflexion sur la Plate-forme

Un texte du hors-série de la revue Ruptures (mai 2009)

La Plate-forme d'organisation des communistes libertaires ou la Plate-forme d'Arshinov, écrite en 1926, eut beaucoup d'écho au sein du mouvement libertaire. Ce texte se présentait non pas comme une bible, ou un programme dogmatique, mais plutôt comme un guide suggérant aux anarchistes une voie d'organisation et d'efficacité.


Mais quelles étaient les raisons qui ont motivé à l'époque un groupe d'exilés russes et ukrainiens, ayant participé à l'un des épisodes les plus riches en enseignements révolutionnaires, pour ouvrir le débat sur l'organisation anarchiste?

Historique de la Plate-forme d'Arshinov

Mise en contexte
En 1926, un groupe d'anarchistes russes en exil en France, le groupe Dielo Trouda (Cause Ouvrière), publia dans son numéro de juin la première partie de la Plate-forme organisationnelle pour une Union Générale des Anarchistes. La publication de la Plate-forme se poursuit à travers les pages des numéros subséquents. Ce texte, contrairement à beaucoup de textes cruciaux du mouvement révolutionnaire, émergeait non pas d'une étude académique mais bien de leur expérience révolutionnaire en Russie et pour beaucoup de la guérilla qu'ils et elles avaient menée en Ukraine, dans un premier temps contre les blancs puis finalement contre les bolcheviques.

L'histoire a souvent omis le rôle crucial que le mouvement anarchiste a joué dans la révolution russe. À l'époque il y avait environ 10 000 militants et militantes anarchistes en Russie, en plus du mouvement en Ukraine dont la figure la plus emblématique fut Nestor Makhno. D'ailleurs, il est à noter que le Comité militaire révolutionnaire, dominé par les bolcheviques, qui organisa la prise du pouvoir en octobre 1917 à Moscou, comptait en son sein au moins quatre anarchistes. De plus, les anarchistes étaient impliqués dans les soviets, qui s'étaient multipliés après la révolution de février. Les anarchistes étaient particulièrement influents dans les mines, sur les docks, dans les postes, dans les boulangeries et ont joué un rôle important lors du Congrès pan-russe des conseils ouvriers qui s'est réunit à la veille de la révolution. C'étaient ces comités que les anarchistes voyaient comme base de la nouvelle autogestion qui serait mise en place après la révolution.

Dès 1918, les bolcheviques trahirent la révolution et les intérêts de classe des travailleuses et travailleurs, en éliminant toutes les tendances qui pouvaient s'opposer à eux. En avril, plus de 600 anarchistes furent emprisonnés et beaucoup furent assassinés par la Tchéka. À partir de ce moment, une partie des anarchistes joignirent les bolcheviques sur la base de l'efficacité et de l'unité contre la réaction, et une autre partie continua la lutte pour défendre la révolution. Le mouvement makhnoviste en Ukraine et l'insurrection de Kronstadt furent leur dernières grandes batailles, et toutes les deux se terminèrent dans un bain de sang face aux bolcheviques. Beaucoup d'anarchistes à ce moment quittèrent la Russie et s'exilèrent un peu partout en Europe, notamment en France. En 1925, plusieurs d'entre eux dont Nestor Makhno, Piotr Arshinov et Ida Mett fondèrent la revue Dielo Trouda.

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Blocus au Ministère des Ressources naturelles et de la Faune



Selon un communiqué reçu ce matin, des militant-e-s de Greenpeace bloquent actuellement l’accès au Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec (MRNF). L'action veut perturber le cours des activités afin de protester contre la destruction des forêts intactes et le recul environnemental proposé par le projet de Loi 57 sur l’occupation du territoire forestier québécois.

Une dizaine de militant-e-s se sont enchaînés aux portes de l’édifice, situé au 880 chemin Sainte-Foy à Québec, après y avoir déposé des 2X4 provenant d’AbitibiBowater, la plus grande entreprise forestière destructrice du Québec. Ils y ont également suspendu une bannière sur laquelle il est inscrit : FORÊT BORÉALE : LA DESTRUCTION SE DÉCIDE ICI.

==> Pour en savoir plus (et suivre l'opération minute-par-minute via une sorte de twitter de Greenpeace)

dimanche 26 juillet 2009

Métro: vers la fin de la grève

Selon Radio-Canada, une entente serait intervenue entre la direction de Métro et le syndicat local (CSN) de son entrepôt de Québec. Après 3 semaines de grève l'exécutif syndical va recommander mercredi la ratification de l'entente de principe. Selon le président du syndicat, Jocelyn Bolduc cité sur le site de Radio-Canada, les négociations ont permis de faire d'intéressantes acquisitions. Les syndiqués ont franchi un pas, dit-il, en vue d'obtenir la parité salariale avec leurs homologues de l'entrepôt de Montréal qui gagnent 1,50 $ de plus l'heure. Prix à payer? Une convention collective de 8 ans. Ouch! Dire que la Fédération du commerce recommande des contrats de 3 ans...

samedi 25 juillet 2009

Du club politique à l’organisation de masse

Un texte du hors-série de la revue Ruptures (mai 2009)

Quelques réflexions sur les rapports sociaux dans les organisations politiques

Et si, pour comprendre les échecs et même les succès d'un mouvement social il fallait tout autant étudier les rapports sociaux internes à l'organisation que son rapport de force face à l'État et au capital? C'est moins glamour que le recours aux théories des grands intellectuels de ce monde et beaucoup plus imprévisible. D'autant plus que cela demande temps, énergie, et remises en question personnelles importantes. On est loin d'une science exacte! Mais peut-être est-il temps que le mouvement révolutionnaire, sans se déclarer vaincu, fasse une profonde remise en question de son organisation. Comment devenir une organisation de masse? C'est bien là notre leitmotiv; mais nos principes politiques, notre analyse lutte de classiste, une présence soutenue dans les mouvements de lutte et la volonté de les radicaliser suffisent-ils?

Pour élargir la réflexion, ce texte propose quelques avenues de remises en question à partir du principe féministe le privé est politique. Souvent associé à tort à la publicisation (rendre public) des gestes individuels, le privé est politique est plutôt une politisation de la sphère privée et surtout, une dénonciation de la division de la vie en deux sphères (publique et privée) comme si l'une et l'autre n'étaient pas interreliées.

Nous sommes tous et toutes inévitablement situé-e-s dans les rapports sociaux, et s'il ne faut pas s'en flageller, il faut plutôt savoir les décoder et utiliser à bon escient notre pouvoir d'action pour réorganiser l'ordre des choses. À partir de constats individuels et collectifs, de remise en question et de remise à sa place, de réflexions sur des lectures à saveur théorique tout comme d'expériences personnelles, voici un petit bréviaire pratico-pratique pour aider à faire vivre des organisations égalitaires. À vous, bien sûr, de le compléter!

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vendredi 24 juillet 2009

Zotero: un logiciel libre de qualité

Êtes-vous adeptes des logiciels libres? Concurrents des oligopoles des multi-multinationales, ils permettent une réappropriation publique et démocratique de l'informatique et surtout, de l'information qui y circule. Si les plateformes alternatives telles que Linux peuvent faire peur au grand public qui ne maîtrise son langage, je vous propose en attendant un incontournable: Zotero.

Pour les étudiants et étudiantes, il remplace avec brio EndNote ou RefWork: vous savez, ces deux logiciels que nos universités payent une fortune chaque année? Vous pourrez créer vos bibliographies de 10 pages en moins de 5 minutes! Pour les travailleurs et les travailleuses qui font de la recherche, ou pour toute personne qui veut archiver et ordonner ses pages webs, blogs, documents pdf, articles de journaux ou de revues, c'est l'idéal pour vous.

Vous aurez compris que Zotero est en réalité un logiciel qui crée sur mesure votre base de données (que vous pourrez même partager avec vos ami-e-s puisqu'il est libre de droit et sans frais). Vous avez l'occasion d'annoter directement les documents que vous trouvez sur le web, d'ajouter des notes, de joindre les pdf ou un lien vers la page web, d'étiquetter (tagger) chaque document pour les retrouver facilement.

Zotero ne fonctionne pas automatiquement à 100% - il y a effectivement des articles par exemple dont il faut prendre le temps d'inscrire nous-mêmes les références bibliographiques - mais il reste une puissante base de données pour gérer votre navigation web et les informations qu'on y retrouve à la tonne. Ah oui, pis j'oubliais...il ne fonctionne qu'avez Mozilla. C'est le temps de s'y mettre ;)

Lien pour télécharger Zotero:
http://www.zotero.org/

Le guide d'utilisation simplifié (sous l'onglet support, vous en trouverez un autre plus élaboré):
http://www.zotero.org/support/quick_start_guide

Un manuel en français:
http://portaildoc.chu-lyon.fr/hcldoc/uploads/media/manuel_Zotero.pdf

jeudi 23 juillet 2009

Médias médiocres


Le Droit, quotidien propriété de Power Corporation, fait dans la nouvelle grandiose. L'article intitulé "Ne tirez pas sur le messager, dit Colette Provencher" réussi à noircir 500 mots sur une entrevue avec Colette Provencher, la diseuse de température de la télé.

Deux mots résument bien l'intensité de l'émotion qui m'étreint après avoir lu ça: Eh bin.

Mais puisque je sens que ça vous intéresse follement, voici mes extraits préférés.

« la situation ne peut que s'améliorer », de lancer la présentatrice vedette, lorsque jointe par LeDroit.
Vedette? Eh bin!

Ils m'arrêtent sur la rue et me disent qu'ils sont tannés de la pluie. Je ne le prends pas personnel.
Eh bin!

Selon l'élégante présentatrice au centre du paysage télévisuel depuis les années 1980, la météo est le bouc émissaire des Québécois.
Élégante! Eh bin.

Aux dires de Mme Provencher, les Québécois dépendent beaucoup de la météo, notamment pour la planification de leurs sorties.
C'est drôle j'aurais cru qu'on aurait aussi pu dire "Selon tout le monde, les êtres humains dépendent de la météo pour sortir". Mais bon, qui suis-je pour juger?

Quoi retenir de tout ça?

Quand les médias vous abrutissent de balivernes, ce n'est pas sans conséquences. Pendant que vous perdez votre temps à capter ce bruit médiatique, vous ne le passez pas à penser. À quoi? Bin, à faire la révolution, pardi!

La Gratuité scolaire pour vos enfants?



(via le blogue du Collectif Emma Goldman (UCL-Saguenay))

La Gratuité scolaire pour vos enfants?
Rien de plus facile!


Plus nécessaire de mener d'incessantes luttes dans les CÉGEPs et les universités. Grâce à nos bien-faiteurs et bien-faitrices d'Ottawa, les enfants de soldat-e-s mort-e-s en Afghanistan auront désormais la gratuité scolaire à tous les niveaux, même l'université. (Source) Arrêtez d'attendre une job de qualité dans votre p'tit coin du Lac ou de la Côte-Nord, une carrière prometteuse vous attend. Peu importe vos ambitions et idées par rapport à l'Afghanistan, on dira de vous que vous avez été un ardent défenseur des droits humains, des femmes et de la démocratie à votre retour (en cercueil). Ah, ces valeureux héros qui quittent le monde des vivants, pour répandre les intérêts des multinationales à coup de mitrailleuses et abandonnent leurs femmes avec la charge des enfants. Tout ça pour un demain plus libre. God Bless Imperial Oil!


Sur une autre note, l'appui de la mission canadienne en Afghanistan serait de 15% au Québec par rapport à une opposition de 73%. Lisez à ce sujet Afghanistan - La mission canadienne impopulaire comme jamais dans Le Devoir.

mardi 21 juillet 2009

Pour un courant libertaire de masse - Quatre réflexions en marge d’une refondation

Un texte du hors-série de la revue Ruptures (mai 2009)

Avant de penser avoir une influence sur la société, sans parler de faire la révolution, il faudra que les anarchistes puissent atteindre une certaine masse critique. Pour y arriver, l'accumulation de forces est insuffisante, il faut aussi faire un saut qualitatif voire une petite révolution culturelle. Malheureusement, certains traits caractéristiques du militantisme révolutionnaire sont de véritables repoussoirs pour l'immense majorité de la population. Il y aurait deux ou trois petits trucs à changer qui hypothèquent notre avenir...

Une question de vocabulaire

(feu sur la langue de bois!)

Qu'on le veuille ou non, les libertaires partagent un langage de spécialistes qui n'a aucun écho en dehors d'un petit cercle d'initié-e-s. En fait, pour être plus précis, une bonne partie de notre vocabulaire est carrément incompréhensible pour le commun des mortels et porte souvent à confusion pour les autres. Idéalement, on parle (et on écrit) pour être compris. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. Prenons un exemple simple: propagande. Ce mot a une connotation éminemment positive dans l'extrême-gauche. Par contre, le même mot a une connotation négative chez l'immense majorité des gens et rime avec manipulation et mensonge. Et nous, on n’arrête pas de dire qu’on fait de la propagande! Il en va de même avec plusieurs de nos concepts clefs et une partie de notre propagande (décidément!) qui est mal comprise (même chez les militant-e-s), ce qui vient créer une barrière superflue entre ce que l'on veut dire concrètement et... ce que (presque) tous les autres comprennent.

Non seulement l'utilisation d'un langage spécialisé rend une partie de notre travail politique inefficace, en ajoutant un filtre qui brouille la communication, mais elle rend l’intégration au mouvement plus ardue. On fait peur à beaucoup de gens, qui craignent de ne pas être à la hauteur, tandis que d'autres pensent que ce n'est pas pour eux parce qu'ils n'ont pas un profil intellectuel. Bref, la langue de bois est non seulement rebutante mais également intimidante.

Il faut faire attention à ce que l'on dit et comment on le dit. En bref, si on veut devenir autre chose qu’un mouvement d’intellos, il faut utiliser un langage que tout le monde comprend, une langue neutre. Normalement, toutes nos idées peuvent s'exprimer simplement, dans un langage de tous les jours (si vous en doutez, retournez lire Malatesta...). Il serait utile, même à l'interne et «entre-nous», de systématiquement faire l'effort d'expliquer et présenter nos idées en langage courant (autrement dit, de vulgariser). Par exemple, plutôt que de parler d'agitation et de propagande, on pourrait parler d'information et de sensibilisation ou de diffusion des idées. Ça aura peut-être l'air moins hard-core mais au moins on s'assurerait d'être bien compris par tout le monde (incluant les nouvelles personnes impliquées dans nos groupes, qui n'ont pas tous et toutes de bac ès discours d'extrême-gauche (ni même de bac, d’ailleurs!)).

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dimanche 19 juillet 2009

Féminisme et luttes de classes - Enjeux des théories de l’identité

Un texte du hors-série de la revue Ruptures (mai 2009)

La position de la NEFAC sur le patriarcat n’a jamais été claire. Si parfois on se revendique de l’anarka-féminisme, c’est jamais sans définir le terme ni faire référence à des auteur-e-s, ni même à un courant précis issu du mouvement social. On préfère plutôt s’en tenir à des positions «contre l’oppression des femmes», au même titre que lors d’enjeux précis contre le racisme ou contre l’homophobie. Mais il faut se rendre à l’évidence, la NEFAC n’a jamais été capable de dépasser cette position et d’avoir une réelle et effective unité théorique sur l’interrelation des systèmes d’oppression. Loin de moi l’idée d’en arriver à une conclusion ici. Ce texte se veut plutôt une exposition au meilleur de mes connaissances des idées théoriques qui existent déjà sur cette question pour en démocratiser la réflexion (souvent monopolisées par les milieux universitaires). Ainsi, j’espère qu’il amorcera une réflexion plus globale sur les enjeux des luttes de classes et que d’autres le complèteront ultérieurement.

Luttes de libération

La NEFAC-Québec
Présentement, la NEFAC reconnaît politiquement la diversité des luttes de classe et des formes d’aliénation, en mettant tout particulièrement l’emphase sur la lutte des femmes, de genre et contre le racisme. On les appelle communément «oppressions sociales» dans ce sens qu’elles sont interreliées au système économique tout en étant autonomes. Leur logique de production et de reproduction est plutôt reliée à la socialisation (les stéréotypes, les institutions sociales, etc., bref, les rapports sociaux) qu’à une dénonciation économique et politique de leur système autonome. Pour ce qui est de la pratique politique, on est généralement à la remorque de l’actualité, c’est-à-dire qu’on va se mobiliser lorsqu’il y a des reculs face aux libertés individuelles, que ce soit C-484 (droit des femmes) ou Montréal-Nord (racisme) ou encore contre l’homophobie à Québec. L’organisation du Québec, pour sa part, n’a aucune structure spécifique tandis que la fédération a un comité femme.

Le contexte général
Il y a très certainement une perte de sens de l’universalisme qui traverse les mouvements sociaux. On nage en pleine fragmentation des mouvements sociaux où l’on se replie sur l’identité pour construire un contre-pouvoir, principalement basé sur la volonté d’être inclus-e-s dans le projet politique. Au plan théorique, la définition foucaldienne du pouvoir fait «des petits». On sort d’un cadre théorique macrosocial où les classes sont en lutte pour se concentrer sur une analyse individualisante. Dans le fond, c’est un rejet de la libération post-révolutionnaire et dans cette optique, il vaut mieux miser sur le pouvoir d’action des individus pour transformer les inégalités d’aujourd’hui.

L’interrelation entre les identités est un enjeu important. Le problème pour l’anarcho-communisme c’est que présentement, il ne développe pas de nouvelles «idées» ou, pour être plus précise, il ne réfléchit pas aux transformations sociales qui ont percé les rapports sociaux sous l’impulsion des revendications multiples des mouvements sociaux. Il faut dire que la réalité est complexe, certes, et que nous sommes davantage propulsé-e-s par les luttes concrètes que par des enjeux purement théoriques. N’empêche, notre vision des rapports sociaux et de l’interrelation des aliénations et des luttes de classe doit être débattue.

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On a marché sur la lune?


C'est le 40e anniversaire des premiers pas sur la lune. Journaux, télévisions, médias n'en finissent plus des reportages glorifiant ce magnifique moment de l'histoire de l'humanité, n'étant jamais critique de notre mémoire collective: a-t-on déjà oublié que la conquête spatiale est une lubie guerrière (la Guerre froide), une conquête du capital (faire vivre l'industrie), un totalitarisme étatique (développement scientifique du contrôle social)?

À la fin de la 2e Guerre mondiale, l'administration américaine lance "paperclip", un programme qui vise à ramener aux États-Unis les plus brillants cerveaux de l'Allemage nazi. Von Braun, célèbre ingénieur de missiles balistiques de l'armée nazie et particulièrement du V2 qui a bombardé Londres, tente de sauver sa peau tout juste avant la fin de la défaite de l'Allemagne en se faisant allier des États-Unis. Aujourd'hui connu comme le père de la fusée Saturn V, il a grandement contribué au développement du programme spatial américain. Il a connu une vie paisible, fichtrement bien rémunérée, jouissant d'une liberté que ses victimees n'ont pas connus.

Alors que les pays européens se déchiraient le butin frais de la richesse allemande pour tenter de rebâtir leur pays dévasté par la guerre, la Russie et les États-Unis magouillaient pour leur part à décriminaliser les cerveaux allemands à risque de graves accusations de crimes de guerre. Leurs expériences seraient lucratives avaient-ils misées; sans égard au nombre de vie qu'elles ont coûté...

L'éthique et la justice: des mots vide de sens lorsqu'il s'agit des intérêts du capital. 25 milliards de dollars américains, voilà ce que l'administration Kennedy a déboursé pour la conquête spatiale. Après ça, on ose nous dire qu' "on a marché sur la lune". Allez donc dire ça aux populations dévastées par la guerre, la famine, les ravages de la maladie sans qu'on ne lève le petit doigt pour les aider.

À consulter pour connaître la collaboration États-Unis / cerveaux nazis:
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-39891865@7-89,0.html
http://www.voltairenet.org/article14657.html

samedi 18 juillet 2009

Cultivons notre Hip Hop

Dans la série des émissions de radio estivales, il y a «Cultivons notre Hip Hop» qui sort du lot. Il s'agit d'un collectif qui sévit cet été sur les ondes de CKIA 88,3 FM tous les jeudi à 20h. Leur propos est de changer l'image négative du Hip Hop et de faire connaître les artistes engagés et les groupes locaux (notez que l'un n'exclue pas l'autre). Sans être strictement francophone, une large place est fait au rap dans la langue de Molière, des deux côtés de l'Atlantique. Pour moi qui aime bien la musique mais qui a des connaissances (très) limitées, cette plateforme est un cadeau du ciel! Avis aux intéressés, ils et elles ont un blogue sur lequel ils ont mis en podcast leur 3 premières émissions.

==> Cliquez pour les podcasts

vendredi 17 juillet 2009

La NEFAC à Québec (2001-2008) - Bilan d’une implication

Un texte du hors-série de la revue Ruptures (mai 2009)

Je m’implique dans le mouvement anarchiste depuis maintenant une dizaine d’années. Avant d’arriver à l’anarchisme, j’ai milité pendant 5 ou 6 ans dans ce qui tenait lieu de mouvance radicale au début des années 1990, un mélange de trotskisme, d’antifascisme et de luttes étudiantes. Après quelques années d’implication à l’UQAM avec le MDE (Mouvement pour le droit à l’éducation) puis avec le CAP (Comité d’action politique), je participe à la création du Groupe libertaire Frayhayt au mois de septembre 1999, puis de la CLAC au mois de mars 2000.

J’ai appris l’existence de la NEFAC quelques mois avant le Sommet des Amériques, au cours de l’été 2000 si mes souvenirs sont bons. J’avoue avoir été plutôt sceptique quant à ses chances de réussir. Combien pouvait-il y avoir d’anarcho-communistes au Québec? Une douzaine? Non, vraiment, ça ne pouvait pas fonctionner. Il faut dire que l’expérience dans laquelle j’étais plongé –la CLAC- était pour le moins prometteuse. Ce à quoi nous rêvions, un mouvement de masse anti-capitaliste, était en train de prendre forme sous nos yeux, porté par la vague anti-mondialisation. Nous étions en mesure de mobiliser des milliers de personnes, non plus sur de vagues mots d’ordre dénonçant les effets du néolibéralisme (comme c’était le cas depuis plusieurs années), mais bien sur un rejet clair des fondements du système capitaliste. Mieux encore, les principes de démocratie directe, d’auto-organisation et d’éducation populaire étaient au coeur de cette démarche. Si les mois précédant le Sommet ont pu être grisants (et stressants), autant le Sommet lui-même a été à la hauteur de mes espérances. C’est à peine si j’ai eu connaissance de la participation de la NEFAC à ces événements, tellement les rues de Québec foisonnaient d’anarchistes et de révolutionnaires en tout genre.

L’après Sommet m’a vite fait déchanter. Dès le mois de juin, je rejoins celles et ceux qui, à Québec, s’étaient regroupé-e-s sous l’acronyme CASA (Comité d’accueil du Sommet des Amériques) pour une fin de semaine de réflexion près de Valcartier. Une trentaine de personnes, pour la plupart des étudiants et des étudiantes à l’Université Laval, participent à cette assemblée d’orientation. Malgré des débats intéressants, aucune perspective claire ne se dégage de la rencontre. Le Sommet est maintenant chose du passé, et avec lui, plusieurs des personnes présentes vont peu à peu abandonner l’activisme. Cette perspective –ou cette absence de perspectives- ne m’enchantait guère. Je collaborais de plus en plus régulièrement au journal «Rebelles». Je pensais pouvoir poursuivre sur cette lancée à mon retour à Québec. Malheureusement, le collectif qui édite «Rebelles» cesse lui aussi ses activités au cours de l’été. Je me tourne alors vers la seule organisation susceptible d’amener une implication à long terme, pour laquelle un projet collectif commun – le communisme libertaire- n’est pas un «tabou», mais quelque chose de pleinement assumé.

Je deviens sympathisant de la NEFAC au mois de juillet 2001. Quelques jours plus tard, le 23 juillet, je prends la parole au nom du groupe anarchiste Émile-Henry dans une manifestation pour dénoncer l’assassinat de Carlo Giuliani, devant le consulat italien à Limoilou, Je deviens membre de la fédération peu de temps après. Malgré quelques bémols à propos de la plateforme de la NEFAC, il me semblait plus important de me joindre à un groupe souhaitant développer un courant anarchiste organisé que d’aller de sommet en sommet, d’une campagne à l’autre, sans perspective révolutionnaire.

==> La suite sur le portail Anarkismo

Intégristes, Conservateurs, Pro-vies et Adéquistes : même combat!

On le sait, le Parti conservateur est proche des milieux intégristes chrétiens. C'est vrai dans l'Ouest canadien, mais aussi au Québec. Une nouvelle preuve vient de nous être fournie par l'allocution, le 30 juillet prochain, de "Maître" Fernando Noël lors d'un colloque organisé à Ste-Julienne par la revue Égards, la librairie Ville-Marie, l'Institut Rocher et Campagne Québec-Vie. L'avocat Fernando Noël est nul autre que l'attaché politique du député conservateur de Charlesbourg, Daniel Petit. Il doit prendre la parole sur "la création d’un réseau d’écoles catholiques" séparé du réseau d'éducation québécois, lequel permettrait de soustraire les élèves du cours d'Éthique et culture religieuse (ECR).

Le nouveau cours d'ECR est rapidement devenu le nouveau cheval de bataille de la droite conservatrice à travers la mise sur pied de la "Coalition pour la liberté en éducation". Ce regroupement a notamment organisé des manifestations à Québec et à Drummondville. Ses leaders incitent les parents à demander des exemptions du cours d'ECR pour leurs enfants.

Le porte-parole de la Coalition, Richard Décarie, sera également présent lors du colloque, tout comme Jean-François Plante, candidat à la direction de l'ADQ. Plante s'est surtout fait connaître pour ses positions masculinistes et mysogines lors de la campagne électorale de 2007, alors qu'il se présentait sous la bannière adéquiste dans le comté de Deux-Montagnes. Un autre exemple, s'il en fallait, de la proximité idéologique de cette formation politique avec les milieux les plus réactionnaires de la société québécoise!


Crise économique

L'indice rouge à lèvre, vous connaissez? Après les attentats du 11 septembre et la récession économique qui s'ensuivit, le pdg de la société Esthée Lauder a réalisé que les crises économiques étaient un bon moyen pour lui de faire du cash. En temps de crise, les ventes de rouge à lèvre sont en hausses! Y paraît même que le phénomène n'est pas nouveau et que ça date de la Grande dépression.

D'après les journalistes des médias de masse, les femmes délaissent les accessoires griffés, faute d'argent en banque, et achètent les valeurs sûres (rouge à lèvre, fond de teint, mascara). Le tout pour se mettre en valeur: tout le monde sait que les femmes préfèrent être coquettes que de payer leur loyer!

Dommage que l'indice ne calcule pas les profits de monsieur Lauder avec la misère des femmes et l'augmentation de la prostitution. J'sais pas pourquoi pas, j'ai plutôt l'impression que c'est du 200%. Non?

jeudi 16 juillet 2009

Nabeaume et l'Afghanistan

Resserrement des contrôles aux frontières


Le Canada vient d'imposer le visa aux Mexicains et aux Tchèques qui viennent au pays. En riposte, l'Union Européenne menace de faire de même pour les Canadiens qui désirent visiter l'Europe. De plus, le Mexique a imposé aujourd'hui une règle similaire pour les officiels et les diplomates canadiens.

Ce jeu de diplomatie internationale est triste et drôle à la fois. On ne peut que s'esclaffer une fois de plus de la sottise du gouvernement conservateur dans cette histoire. Celui-ci a imposé à la va-vite, en pleine période de tourisme, cette règle absurde. Ce qui est triste par contre, c'est la détresse de nombreuses familles qui doivent annuler leurs voyages à la dernière minute.

Ces politiques belliqueuses ne font que justifier les frontières artificielles des pays. Ça justifie l'emploi de douaniers armés aux frontières. Ça fortifie l'illusion nationale.

Face aux frontières il ne peut qu'y avoir qu'une solution: Leur abolition.

Le cours de la chair à canon est à la hausse


Nouvelles recrues canadiennes vue de la perspective d'un insurgé afghan.

L'armée se débat depuis quelques années avec un problème terrible: ses membres la quittent. Rappelons que quelques 124 soldat-e-s canadien-ne-s sont morts en Afghanistan. Forcément, ça refroidi les ardeurs des survivant-e-s. Juste l'an dernier, quelques 6 217 militaires n'ont pas renouvelé leur contrat. C'est presque 10% de l'effectif total! Hors, dans le meilleur des mondes militaires, l'armée s'est plutôt donné comme objectif d'augmenter encore ses effectifs de 10%.

D'où la campagne de recrutement massive qu'on observe depuis 2 ans. Et ça marche! Selon un article du Soleil, il y a de plus en plus de jeunes qui s'enrôlent dans l'armée canadienne. Depuis cinq ans, le recrutement a augmenté de 78 % pour atteindre 7 701 nouveaux soldats en 2008. Depuis cinq ans, malgré les pertes, les effectifs ont augmenté comme ça de 4 500 personnes.

C'est fou quand on y pense. Qui eu cru que tant de jeunes étaient prêt à se dissoudre dans l'institution la plus autoritaire de toute la société? Qui eu cru que tant de jeunes étaient prêt à tuer et être tué au nom de... de quoi déjà?

(Source)

mardi 14 juillet 2009

Culture libertaire: Anthologie de la revue espagnole BICICLETA


Les camarades de la Fondation Pierre Besnard annonce la publication en ligne d'une anthologie en français de la revue espagnole BICICLETA (1977-1982).

Qu'est-ce que BICICLETA?

BICICLETA fut une revue libertaire espagnole. Indépendante, elle n'était affiliée à aucun groupe, elle se voulait un reflet critique et un espace de réflexion anarchiste. Ces pages se font l'écho des débats houleux de la période qui a vu une formidable montée en puissance de l'anarchosyndicalisme --jusqu'à 200 000 cénétistes!-- et du mouvement libertaire en général puis son effondrement dans les scissions et le sectarisme des luttes de pouvoir entre divers «secteurs».

Même s'il n'est pas tout à fait remis, le mouvement libertaire espagnole est de loin le plus imposant au monde avec quelques 75 000 syndiqué-e-s chez les libertaires (à la CGT, à la CNT-AIT, à Solidaridad Obrera, etc.) sans parler du mouvement des okupas, de l'autonomie et des centres sociaux. Pour le comprendre, il faut revenir sur ces années «de transition».

C'est ce que cette anthologie d'une revue indépendante --dont le tirage s'est promené entre 30 000 et 6 000 exemplaires au gré des succès et boycotts divers-- permet de comprendre. Au moins un peu.

==> Le communiqué avec des liens vers les fichiers pdf des chapitres

Un café Starbucks de Québec se syndique aux IWW



Selon Le Soleil c'est maintenant officiel: une requête en accréditation syndicale a été déposée lundi par un groupe de salariéEs du café Starbucks du 1200, avenue de Germain-des-Prés. Fait inusité, le nouveau Syndicat des travailleurs et travailleuses de Starbuck est affilié aux IWW, la mythique centrale syndicaliste révolutionnaire nord-américaine.

Selon nos sources, la tentative de syndicalisation n'émane pas des wobblies directement. Il s'agirait d'un groupe autonome qui s'est tourné vers les syndicalistes révolutionnaires après s'être fait reviré de bord par les syndicats plus traditionnels. La présence d'une vigoureuse campagne aux États-Unis a attiré l'attention des québécois (vous n'avez qu'à taper Starbucks et Syndicat dans Google pour comprendre).

Selon le site des wobblies montréalais, il y aura aujourd'hui un piquetage de solidarité dans la métropole et une conférence de presse dans la capitale.

À lire dans Le Soleil
==>Syndicalisation des employés de Starbucks: Québec part le bal

À lire sur le site du syndicat
==> Se syndiquer avec les IWW: « Si nous pouvons le faire à Starbucks, nous pouvons le faire partout »
==> LES IWW CONTRE STARBUCKS

samedi 11 juillet 2009

L'anarchisme à la télé


Matthieu Dugal renoue avec ses mauvaises habitudes et ose aborder, quelle hérésie, des sujets controversés. Cette fois, l'anarchisme fait son entrée à l'antenne de VOX à l'émission des Éclecticks.

Les invités sont Paul St-Pierre Plamondon, fondateur de Génération d’idées, et Mathieu Houle-Courcelles qui présente son bouquin « Sur les traces de l’anarchisme au Québec ».

À voir sur Génération d’idées et anarchisme

vendredi 10 juillet 2009

La folie des grandeurs...


Place Québec comme on l'imaginait en 1969

La Ville de Québec a levé hier un obstacle pour le tandem FTQ-Accurso dans le dossier du développement de Place-Québec. En effet, la Ville a rétrocédé des «droits aériens» qu'elle avait acheté il y a quelques années... précisément pour empêcher la construction d'une nouvelle tour comme veulent le faire les promoteurs.

Tout le dossier est plutôt flou. Qui veut faire quoi? Combien d'étages? Qui sait... Une chose est sûre cependant, seul deux conseillers municipaux se sont opposé hier: Pierre Maheux, le conseiller du quartier, et Anne Guérette, la conseillère du quartier voisin de Montcalm. Tous les autres (enfin, ceux et celles qui étaient là!) ont voté pour. Même le RMQ dont c'est l'administration qui avait acheté ces droits-là!

Pourtant, il me semble que c'est clair. Si l'ancien propriétaire est prêt à racheter des droits aériens pour 2,5M$ afin de conclure une vente, c'est que le nouveau propriétaire veut faire quelque chose avec. Et avec le maire qui n'arrête pas de parler de tours et de gratte-ciels... Un moment donné 1 + 1 = 2. Faut se rendre à l'évidence! Et tant pis pour les problèmes occasionnés, notamment en matière de circulation automobile.

N'empêche. Pensez-y. Acheter des «droits aériens». Tout ça c'est de l'air bordel! On a cadastré de l'air au dessus d'une battisse. Quelle belle illustration de la folie d'un système débile. À Québec, le droit de construire éventuellement une tour vaut 2,5M$...

Source

jeudi 9 juillet 2009

Pendant ce temps en Afghanistan

Interview de Zoya, militante de l’Association révolutionnaire des femmes afghanes (RAWA)

Fondée en 1977, l’Association révolutionnaire des femmes afghanes (RAWA) est la plus vieille organisation politique active en Afghanistan. Sa « priorité est l’établissement d’un régime démocratique et laïc », fondé sur l’autodétermination du peuple afghan et où les droits des femmes seraient reconnus. RAWA mène clandestinement des opérations éducatives sur le terrain. Les militantes sont constamment menacées et agissent donc sous couvert d’action humanitaire. Cependant, RAWA « n’est pas une organisation humanitaire », et ses actions sociales restent subordonnées à des buts politiques.

Dans le cadre d’une tournée de conférences faite en février, Alternative libertaire a pu s’entretenir avec une de ses militantes, Zoya.



Alternative libertaire : Où en est la gauche radicale en Afghanistan ?

Zoya : La situation de la population est extrêmement préoccupante à tous points de vue : la guerre et l’occupation n’ont fait que renforcer la misère économique, sociale et culturelle. Pour les organisations de la gauche radicale comme RAWA, le contexte est très confus car elles doivent lutter contre une alliance objective entre quatre ennemis : les troupes d’occupation émanant d’une coalition de 41 pays étrangers, le gouvernement Karzaï de collaboration avec l’occupant, les barons de la drogue et les deux principales forces intégristes que sont les Talibans et les moudjahidin. Les organisations de résistance sont soumises à des pressions de toutes parts et peu parviennent, comme RAWA, à ne jamais se compromettre avec aucun de ces quatre ennemis du peuple afghan.

Comment analysez-vous le gouvernement Karzaï ?

Zoya : On peut voir le gouvernement Karzaï comme une interface politique entre les armées d’occupation et les potentats locaux (intégristes et barons de la drogue, qui bien souvent sont les mêmes). Depuis le premier jour, ce gouvernement a délaissé la cause du peuple afghan pour se plier aux intérêts des occupants en favorisant le trafic d’armes et de drogue et en instituant le règne de la corruption au cœur du système politique et juridique. Ainsi, le gouvernement gracie systématiquement les coupables de violences contre les femmes [1]. On pourrait faire la même analyse concernant le Parlement ou le système judiciaire.

Comment situez-vous votre combat dans ce contexte ?

Zoya : Notre combat est avant tout celui d’une résistance politique radicale à cette alliance objective. Nous dénonçons le compromis que propose le gouvernement Karzaï aux talibans pour les intégrer au gouvernement : cela n’apportera pas la paix. Le seul moyen d’avoir la paix est d’avoir la justice ! […] Nous prônons une forme d’auto-organisation politique seule apte à exprimer les revendications du peuple afghan dans un cadre non violent. Nous militons pour la création d’un front populaire démocratique qui rassemblerait des individus et des organisations démocratiques et anti-fondamentalistes aussi bien en Afghanistan qu’ici en Occident pour soutenir le peuple afghan. C’est très difficile, mais pas impossible !

Parlez-nous de votre action de terrain…

Zoya : L’action politique directe est très dure à mener en Afghanistan même, car elle est très durement réprimée : la fondatrice de RAWA, Meena, a été assassinée par un intégriste en 1987. Cela ne nous empêche pas de diffuser nos publications ou de faire des manifestations dans les camps de réfugiés au Pakistan, puisque les manifestations sont interdites en Afghanistan. D’autre part, nous faisons un travail de justice sociale : nous dispensons des cours de lecture et d’écriture pour lutter contre l’illettrisme, nous créons des orphelinats. Grâce à ce travail d’éducation nous luttons pour la démocratie et contre les préjugés et le fatalisme. On peut noter que RAWA, contrairement à la plupart des organisations humanitaires et politiques, intervient principalement dans les zones rurales, où l’influence des intégristes est bien plus forte qu’à Kaboul.


Propos recueillis par David (AL Alsace) en février 2009
(texte repris du portail Anarkismo)

www.rawa.org


[1] Entre-temps le gouvernement afghan a avalisé un projet de loi autorisant le viol conjugal, avant de reculer devant le tollé international.

mardi 7 juillet 2009

«Crise du logement: circulez, y'a rien à voir» dit l'OMH

En entrevue au Journal de Québec, Claude Foster, directeur général de l’Office municipal d'habitation (OMH), a déclaré sans rire, la semaine dernière, qu'il n'y avait pas de crise du logement à Québec. « La crise n’existe plus depuis deux ans parce que tous les organismes travaillent ensemble. Encore une fois, on essaie de rationaliser une situation qui est très émotive et on y arrive très bien avec l’aide de tous les intervenants » a-t-il dit.

En d'autres mots: tout va très bien, circulez, il n'y a rien à voir. Qu'en est-il vraiment? Concrètement, selon les chiffres même de l'OMH (cité dans un communiqué du FRAPRU), 136 ménages avaient fait appel à ses services au 1er juillet. De ce nombre, 86 avaient remplis une demande formelle. Au final, seul 4 ménages ont reçu un supplément au loyer. Rappelons qu'il y a 1601 ménages en attente d'un HLM à Québec.

Une chance qu'il n'y a pas de crise du logement à Québec... Qu'est-ce que ce serait sinon? Qui sait, peut-être qu'il y aurait un bidonville sur les plaines, comme dans le temps de Cove Fields...

lundi 6 juillet 2009

Luttes urbaines et changement social (Deuxième partie)

Une série estivale sur Voix de faits




Luttes urbaines et changement social
Déjà paru:
Les vieux quartiers populaires sont devenus des terrains de lutte de classe importants. Sous couvert de revitalisation et pour répondre aux besoins de la dictature automobile, on démolit, construit et défigure à tour de bras. Face aux bourgeois, grands ou petits, et à l’État, des gens se lèvent et la résistance s’organise en comités de citoyen-ne-s et groupes populaires. Droit au logement, services et médias communautaires, aménagement urbain, revendications locales, les habitant-e-s des quartiers veulent avoir leur mot à dire et maîtriser leur environnement immédiat. Pour qui ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis, c’est l’une des rares expressions contemporaines d’antagonisme socio-politique et, n’ayons pas peur des mots, de conscience de classe (au moins potentiellement). Voilà qui est précieux pour ceux et celles qui veulent changer le monde.

Des luttes coulées dans le béton


De quoi parles-t-on au juste lorsque l'on parle de luttes urbaines? D'abord précisons qu'il ne s'agit pas de toutes les luttes se déroulant en ville, ça n'aurait aucun sens et, surtout, rien de spécifique. Les luttes urbaines sont les luttes qui ont pour objet l'organisation même de la ville. Ce sont les luttes pour savoir qui décide de l'aménagement et du développement des quartiers: les promoteurs en fonction de la rentabilité immédiate de leurs projets, la bureaucratie municipale au nom d'un schémas de développement économique ou les gens en fonction de leurs besoins? Ce sont les luttes contre la gentrification, les luttes contre la dictature automobile, les luttes pour obtenir des équipements collectifs qui font défaut, les luttes sur le transport, etc. Ce sont en général des luttes qui unissent un nombre significatif d'habitant-es d'un quartier contre une autorité ou une menace externe quelconque.

Dans les quartiers, deux logiques s’affrontent. D’un côté, les résident-e-s veulent préserver et améliorer la qualité de vie, régler les problèmes communs et développer des projets qui répondent à des besoins locaux. De l’autre, la logique marchande pense le quartier comme un terrain vague à développer, un obstacle à franchir ou une marchandise à consommer par ceux et celles qui ont de l’argent à dépenser, sans tenir compte de l’impact ou des besoins des habitant-e-s. Par exemple, la Ville de Québec entend développer le secteur de la colline parlementaire et le secteur du boulevard Laurier, à Sainte-Foy. On parle de permettre la construction de nombreuses tours alors que les résident-e-s de ces quartiers se plaignent déjà de la circulation automobile infernale. On pourrait également parler de la surenchère d'«évènements spéciaux» dans le centre-ville. Dans tous les cas, on oppose les besoins et la qualité de vie des gens qui vivent sur place à un vague intérêt général.

Les conflits viennent du fait que la Ville est organisée en fonction du développement économique et qu’elle sert les intérêts des promoteurs immobiliers et des grandes institutions qui font rouler l’économie (et génèrent toujours plus de taxes, ce qui en retour sert les intérêts de la Ville!). Les citoyen-ne-s ne sont bons qu’à habiter la ville et, à la limite, se plaindre du déneigement (*). Le déséquilibre politique qui caractérise la ville crève les yeux. Alors que la vie se passe dans les quartiers, le vrai pouvoir est concentré entre les mains de quelques élus-es du comité exécutif et d’une haute fonction publique qui règne de droit divin technocratique. Il n'y a pour ainsi dire aucune reddition de comptes. Les élites locales tolèrent mal d’être dérangées dans leurs plans et leurs projets de développement par une populace bruyante et plus ou moins désargentée. Ils veulent bien consulter pour la forme (et encore!), mais ce ne sont pas les élus locaux, et encore moins la plèbe, qui vont leur dire quoi faire!

Tant que la population accepte d’être réduite à une masse de consommateurs et de touristes dans son propre patelin, l’avenir appartient aux affairistes. Par contre, quand ceux et celles qui habitent la ville et la font vivre se regroupent et se mobilisent, alors l’avenir est ouvert. Lorsqu'elles développent un rapport de force suffisant, les luttes urbaines permettent de remettre les élites locales, la haute fonction publique et les démagogues populistes à leur place. La seule manière de le faire est de faire parler la rue, encore et toujours, et de faire résonner sa voix jusque dans leur hôtel de ville et leurs salles de rédaction. Avec ou sans relais politique, le peuple ne doit pas avoir peur de s’imposer s’il veut être entendu... que ce soit sur le déneigement ou la densification!


Nicolas Phébus, 6 juillet 2009


Mise en garde: Nicolas Phébus est l'un de ces anarchistes qui travaille dans un groupe populaire... et qui y croit! Il est aussi membre de l'UCL.

(*) Rappelons que Régis Labeaume n'a reculé que sur un enjeu depuis son élection, à savoir une nouvelle politique de déneigement qui avait soulevé les passions et provoquée des assemblées publiques particulièrement houleuses aux quatre coins de la ville.

Grève à l'entrepôt d'épicerie METRO de Québec

Un conflit de travail a éclaté à la fin de la semaine dernière dans l'entrepôt d'épicerie METRO de Québec. Suite à un débrayage syndical de 2 heures, la direction de METRO a décrété un lock-out jeudi soir. Ce à quoi les syndiquéEs ont répliqué par l'application immédiate d'un mandat de grève obtenu à 99,1% le 14 juin dernier.

La parité Montréal-Québec au coeur du conflit

Dans un communiqué laconique, où elle oublie de mentionner que la grève suivait immédiatement un lock-out, le v.p. au ressources humaines de METRO déclarait souhaiter une entente qui permettrait à l'entreprise de rester compétitive. «Nous regrettons la situation d'autant plus que Metro connaît de façon générale d'excellentes relations avec l'ensemble de ses employés et syndicats et que nos employés bénéficient des conditions parmi les plus avantageuses de l'industrie», a précisé Alain Picard.

«En général, nous avons effectivement de bonnes relations avec Métro, réplique Jocelyn Bolduc, le président du syndicat CSN, mais quand vient le temps de négocier les clauses pécuniaires, les esprits des parties s'échauffent en raison des intérêts divergents». Selon Radio-Canada, les syndiquéEs de l'entrepôt de Québec gagnent toutefois 1,50$ de moins de l'heure que ceux et celles de Montréal ce qui, au bout de cinq ans, se traduit par une différence de 18 000$.

Le syndicat indique dans un communiqué qu'il revendique des conditions de travail semblables à celles de leurs camarades de l'entrepôt METRO de Montréal et demeure disposé à négocier à tout moment. «Les employé-es de l'entrepôt resteront en grève tant qu'ils n'obtiendront pas leur juste part des profits et que les conditions des travailleurs et travailleuses ne seront pas convenablement améliorées» conclu le syndicat.

Notons que METRO n'est pas exactement une petit entreprise en difficulté. Selon le communiqué patronal, la compagnie a un chiffre d'affaires annuel de près de 11 milliards $ et emploie plus de 65 000 personnes. L'entrepôt de Québec, où travaillent 164 personnes, dessert environ 175 marchés d'alimentation Métro et Super C de la région de Québec, de l'est de la province et du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

dimanche 5 juillet 2009

Pendant ce temps en Espagne

La CGT, une centrale syndicale anarchosyndicaliste en Espagne, tenait en juin son XVIe congrès confédéral. Selon la délégation de la CNT --qui y était, contrairement à nous!-- la CGT revendique actuellement 160 syndicats regroupant environ 60 000 personnes. Notons que la syndicalisation n'est ni automatique, ni obligatoire en Espagne ce qui donne encore plus de poids à ce chiffre.

La CGT d'aujourd’hui est prise au sérieux: elle a une réelle capacité de mobilisation pour mener des actions, lancer et gagner des grèves comme ce fut le cas en 2008, par exemple, dans le secteur du nettoyage (Madrid) ou dans les transports (autobus de Barcelone). Il nous a semblé intéressant de pouvoir présenter la perspective qui anime la principale organisation libertaire de la planète. Ça tombe bien, les anarcho-syndicalistes français ont traduit une entrevue récente de Jacinto Caecero, réélu secrétaire de la CGT, dans laquelle il revient sur la campagne que mène la CGT contre la crise capitaliste et ses effets désastreux en Espagne avec son cortège de licenciements de masse et un taux de chômage proche de 20% qui ne cesse d’augmenter.


Face à la crise du système capitaliste que propose la CGT ?


Jacinto Ceacero : La CGT est une organisation bien implantée autant au niveau territorial qu’au niveau des différents secteurs d’activités. Ceci implique, d’une part, la possibilité d’articuler une réponse de lutte coordonnée dans la totalité du pays et dans les différents secteurs d’activité, dans une optique anticapitaliste très claire.

Et d’autre part, d’assumer les responsabilités et les engagements envers la classe ouvrière et les secteurs sociaux exclus dans le but d’empêcher que ce soient toujours les mêmes qui payent la crise.

Les militant-es de la CGT sont présent-es dans toutes les luttes qui sont en cours dans le pays, parfois en tant qu’animateur-trices du fait de leur implication directe dans le conflit ou en tant qu’ appui ou soutien aux personnes ou collectifs en lutte.

A la CGT, nous luttons au jour le jour, entreprise par entreprise pour la défense de l’emploi, contre les chômages techniques imposés, contre les licenciements en général, contre les arrangements et pactes sociaux conclus entre le patronat, le gouvernement et les syndicats majoritaires (UGT, CCOO).

D’autre part, la CGT se veut force de proposition afin de réaliser une unité d’action avec l’ensemble des organisations sociales et syndicales qui partagent avec nous la même volonté de lutter contre la capitalisme et pour une nouvelle société basée sur la justice sociale, l’égalité, la liberté et le partage du travail et des richesses.

La CGT est campagne contre la crise depuis un bon nombre de mois. Comment est ce que tu analyses le chemin parcouru ?


La CGT, en tant qu’organisation syndicale et sociale anarcho-syndicaliste et libertaire a été en lutte depuis sa création pour l’amélioration des conditions de travail, des droits syndicaux et sociaux de la classe ouvrière, des classes populaires, des personnes dépouillées par le système, exploitées, marginalisées, dépossédées. La crise, pour la classe ouvrière et pour cette majorité sociale exclue, a toujours existé, ce n’est donc pas une nouveauté. Et la CGT a toujours fait ce qu’elle pouvait contre cet état de fait.

Aujourd’hui, face la crise systémique en cours, crise économique, financière, écologique, énergétique, environnementale, sociale, crise des droits et des libertés, crise de l’emploi, la CGT continue en s’opposant au système et en défendant les travailleurs et travailleuses.

Nous ne nous sommes positionnés dans l’intérêt de classe des travailleurs et des travailleuses. Nous n’avons jamais signé d’accord dans leur dos, nous ne les avons jamais trahi leurs intérêts. De plus, nous essayons maintenant d’avoir une réponse qui soit le plus globale possible, le plus complète possible et qui englobe tous les territoires et tous les secteurs économiques.

Nous qui faisons partie de la CGT, nous sommes très critiques vis a vis de nous mêmes et nous aspirons toujours à une utopie. Ainsi, les choses peuvent toujours être améliorées.

Cependant, nos exigences sont telles que des changements profonds seront nécessaires et qu’ils devront être radicaux et devront englober les bases et les principes même du système capitaliste... De ce fait, nous réalisons en permanence que le chemin qu’il reste a parcourir pour les réaliser est encore long mais en même temps, nous pensons que notre organisation va dans le bon sens, suit le bon chemin et avec elle, toutes les personnes qui la composent.

Quelles sont les prochaines échéances de votre campagne contre la crise ?

Nous faisons face a une agression globale du capitalisme contre les travailleurs-seuses, une agression globale et planifiée, une agression qui a pour but l’exclusion absolue de la classe ouvrière des prises de décision. La CGT lutte dans la rue et se mobilise via des manifestations, par des appels à la participation au 1er mai pour qu’il redevienne un jour d’agitation sociale, par la coordination de semaines de luttes telle que celle que nous avons réalisé du 11 au 16 mai. Le tout est de créer des conditions d’agitation et de mobilisation afin d’aller à terme vers une grève générale. Seule une grève générale interprofessionnelle imposera au gouvernement des mesures sociales et obligera les patrons et les banquiers à payer la crise. La CGT ne tombera pas dans le piège qui serait de croire que les professionnels de la politique sont ceux qui vont résoudre les problèmes. La CGT ne tombera pas dans le chantage à la peur, à la démobilisation et à la résignation.

L’objectif a atteindre est une grève générale pour cet automne. Comment est ce que tu envisages la réalisation de cet objectif ?

Les objectifs de notre organisation, nous nous les auto-imposons à travers les accords adoptés lors de nos assemblées. En effet, tout au long de ces derniers mois nous avons pu observer, par les nombreuses assemblées, réunions, rencontres... qui ont lieu dans les syndicats, les fédérations locales, les différents territoires... qu’il existe des raisons d’envisager une grève générale, une mobilisation sociale globale qui bloque le pays et exige du gouvernement un changement de perspectives au moment de choisir les solutions, c’est a dire qu’ils arrêtent de donner des solutions aux patrons et a la banque, en pensant que c’est le seul moyen de solutionner les problèmes des travailleurs et des travailleuse. Il faut exiger un changement de direction et parler d’un autre modèle économique, d’un autre modèle social oppose au néolibéralisme. La seule règle du jeu néolibéral est de lutter tous contre tous pour voir qui finit avec le maximum de privilèges, de bénéfices, en piétinant, si nécessaire, les droits des autres. Nous parlons d’un changement de société basée sur la solidarité, le partage et l’égalité.

Puisqu’il y a des motifs suffisants et puisque l’organisation en a la volonté, celle-ci se fixera la convocation d’une grève générale comme l’un de ses objectifs, et l’automne pourrait être le moment le plus indique pour son déroulement. Mon opinion personnelle est que la grève générale est un instrument très important dans une lutte, et vu le nombre d’actions locales et sur les lieux de travail qu’elle a déjà mené, la CGT a montre qu’elle était prête a s’en servir. Nous déciderons ensemble du moment le plus adéquat pour prendre définitivement la rue.

Comme je l’ai dit, l’automne peut être un bon moment pour une grève générale et nous devrons chercher un maximum d’appuis possibles sans pour autant renoncer a nos positions. Cependant, si une quelconque reforme touchant au travail ou si une quelconque agression particulièrement préjudiciable aux travailleurs et aux classes populaires était imminente, je pense que l’organisation avancerait la convocation de la grève générale.

Quels sont les buts de cette campagne ?

Nos buts sont réalistes et nous sommes conscients que pour réussir à paralyser le pays avec une grève générale, il est nécessaire de le faire en réunissant un maximum d’organisations syndicales et sociales afin d’être capables ensemble de transmettre notre message anticapitaliste aux travailleurs-seuses, à nos collègues, aux exclus et aux exploités. La CGT sera là pour assumer ses responsabilités en tant qu’outil au service des travailleurs.

Il faut s’unir, il faut s’organiser, il faut lutter, il ne faut pas se soumettre, il faut vivre en accord avec notre mode de pensée, il faut arrêter d’être des consommateurs, il faut montrer l’exemple de la cohérence, de la dignité et de la lutte, il faut fuir le chant des sirènes du capitalisme.

Traduction : Roland.
Source: Secrétariat international de la CNT

samedi 4 juillet 2009

Pendant ce temps en Allemagne



Le SVU veut renouveler la gauche libertaire

Dans un contexte militant délicat, un groupe communiste libertaire veut développer une nouvelle politique révolutionnaire.

En Allemagne, l’extrême gauche est dominée par la mouvance « autonome », dont une ligne d’action est fondée sur la perpétuation d’une contre culture (squat, musique, black block, alimentation, style vestimentaire, etc.). Jusqu’ici, la seule organisation rouge et noire digne de ce nom était la Freie Arbeiter Union Deutschlands (FAUD), une structure anarcho-syndicaliste. Depuis quelques mois existe également un groupe à Berlin qui s’inscrit dans le réseau communiste libertaire relié par le portail internet anarkismo.net. Son nom : Solidarität Von Unten (SVU). Formé d’une dizaine de militantes et militants, pour certains immigrés d’Espagne, d’Afrique du Sud et de France entre autre, SVU vut développer une politique révolutionnaire en Allemagne.

Le contexte n’est pas facile. Contrairement au pays latins, où une partie du mouvement syndical d’une certaine radicalité « de masse » peut exister, en Allemagne, le syndicalisme est de façon monolithique social-démocrate, ce qui tue toute velléité d’auto-organisation des travailleurs et des travailleuses. Du coup, pour de nombreux et nombreuses jeunes révoltés, être anticapitaliste revient à « vivre autrement », en marge de la société. Jusqu’à la naissance il y a quelques années de Die Linke (...), il n’existait à la gauche du parti social-démocrate que quelques chapelles trotskistes, des milliers d’autonomes… et la FAUD.

Malgré tout, SVU est acquis à l’idée de convergence des luttes et de front anticapitaliste. Mais, composer avec les forces en présence n’a rien d’évident, tant Die Linke est polarisé par les questions électorales et la mouvance autonome est étrangère à toute idée d’organisation pérenne, dans laquelle elle voit une preuve flagrante de réformisme rédhibitoire !

L’intervention politique en direction des luttes salariales n’est pas non plus très aisée. En effet, elles ne prennent jamais une tournure interprofessionnelle, si symbolique soit-elle. La centrale syndicale unique, la DGB, prônant un syndicalisme de services qui ferait passer la CFDT [un des grands syndicats réformistes français] pour de dangereux gauchistes ! Néanmoins, c’est peu connu, mais il existe des réseaux de militantes et de militants syndicalistes révolutionnaires au sein de la DGB, présents dans plusieurs secteurs (automobile, chimie, enseignement, rail, municipaux de Berlin…). Ces militants rencontrent régulièrement, en France, au niveau syndical, Sud [un syndicat français combatif] et, au niveau politique, Alternative libertaire.

(...)

Pour l’instant, SVU est amené à agir de deux façons : travailler en lien avec les réseaux syndicalistes révolutionnaires et se concentrer sur des collectifs de lutte décidés à porter des revendications précises.

Sophie (AL Nantes)

Extrait du numéro de juin du mensuel Alternative libertaire.

vendredi 3 juillet 2009

Compagnies minières: Laissons les nous enculer!


Les compagnies minières arnaquent le monde, pille l'environnement et refile la facture au public? On s'en sacre! C'est la conclusion des Libéraux rendue publique lundi par Serge Simard, ministre des Ressources naturelles.

Pourtant, selon un rapport du Vérificateur général, les faits sont accablants. De 2002 à 2008, 14 entreprises n'ont versé aucun droit minier alors qu'elle enfournaient 4,2 milliards $ en valeur brute annuellement.

Vous avez déjà les veines qui sortent du cou? Attendez voir. Les contribuables devront débourser 264 millions pour restaurer les sites d'exploration abandonnés par les pillards. En effet, une compagnie minière à la fâcheuse tendance de polluer son environnement de produit toxique (arsenic, mercure et autres). Faut bin nettoyer ça!

Le Vérificateur observe aussi que depuis 2003, Québec a investit davantage dans les mesures fiscales que ce qu'il a reçu en droits miniers.

Pour paraphraser Omar Aktouf, en dehors d'être un comité de gestion des classes riches, à quoi sert le gouvernement? À quand cesserons nous de compter avec cette irresponsable cupidité et commencerons nous à calculer les dépenses globalement? Prendre en compte les coûts sociaux, en plus de la machinerie, n'est-ce pas ce qu'on pourrait appeler une façon responsable de dépenser?

400e: Les bourges dans la flotte



Québec a reçu un hommage particulièrement burlesque en ce grand jour. Toute une brochette de chefs d'états étaient réunis dans la bouette pour célébrer le 400e anniversaire de Québec. Un gros défi logistique et sécuritaire pour 750 grosses huiles grasses.

Les agents porcins étaient salement sur les dents. À peine le maire avait-il déposé une couronne de fleur au pied de la statue de Champlain qu'elle fut instantanément confisqué par la GRC (pas le maire, les fleurs, malheureusement). Et la attention ça se gâte. Les employés de la ville ont aussi décidé de déposer une gerbe de fleur. Flairant le complot terroriste, la sécurité a décidé d'évacuer les estrades et poussé les dignitaires vers des abris plus proche. Va savoir si ces bousculades ont réussis l'épique exploit de dérider l'ignoble sourire figé de Michaelle Jean.

Pendant ce temps Nabeaume et Harper piquaient copains-copains une jasette de 20 minutes sur le hockey, le sujet favoris de ces deux nigauds (On pourrait quand même espérer mieux de millionnaires instruits dans les meilleures universités). Craignant la pluie, les 750 bourgeois ont tout de même boudé la parade militaire. Le 5e Groupe-brigade de Valcartier se sera mouillé pour rien. Tristesse.

Laissons François Bourque raconter lui-même l'épisode suivant.

"La scène qui suit m'a été racontée par plusieurs sources. J'en déduis qu'elle fut inoubliable et je souris juste à l'imaginer.

Sept cent cinquante dignitaires dégoulinants se bousculant dans les corridors et salons du Château.

Les mesdames VIP en bobettes dans les salles de bains, agitant frénétiquement leur jupe sous les séchoirs à mains ou cherchant à sauver ce qui pouvait encore l'être de leur maquillage ou de leur coiffure, pour se présenter au déjeuner d'honneur.

Il n'y avait plus «ni dignitaires, ni dignité», raconte avec amusement le maire Labeaume. «Ce fut le wet lunch le plus célèbre de Québec.»"


Sacré Nabeaume toujours le mot épais pour relever le niveau.

Et là attention, ce carnaval vaudevillesque n'est pas terminé. Nous en sommes rendu au F-18.

Clarifions le tout de suite. Le F-18 est un engin de guerre de 50 millions de dollars. Cet engin a servit à bombarder des êtres humains au nom de la démocratie canadienne de Yougoslavie au Golfe Persique. À chaque fois qu'on exhibe ce genre d'armement, l'idée est de remplir de fierté le coeur des patriotes Canadiens. Ça s'appelle des relations publiques dispendieuses.

Toujours est-il que deux de ces engins de morts étaient programmés pour voler au dessus des célébrations. Les deux ne se sont pas pointées au bon moment. Dommage pour les relations publiques dispendieuses. D'un autre côté si, dans ces conditions idéales, nos militaires ne font pas mieux, ça nous donne une bonne idée de la façon interprété le terme "frappe chirurgicale" en situation de guerre.

Bon, je laisse un mot pour les responsables de la sécurité: y'avait pas de quoi s'exciter, on y était même po!

Lisez le compte-rendu délirant de François Bourque au complet sur cyberpresse.ca

UK: Réclame tes taxes!



Il y a actuellement un scandale en Angleterre concernant les comptes de dépense des députés. Des anarchistes ont décidé de s'en mêler en occupant la maison secondaire en construction de Alan et Ann Keen, un couple de députés travaillistes qui ont demandé des remboursement de plus de 140 000 livres en 4 ans. Génial, même la droite populiste jubile!

Pour en savoir plus, cherchez anne keen squat dans Google Actualité.

jeudi 2 juillet 2009

Putsch d’État au Honduras : le retour des Gorilles ou la tactique du travail de sape ?



[via Anarkismo­]

Analyse sur les évènements du Honduras et le dilemme qu’un putsch d’État indéfendable pose à l’oligarchie du Honduras : ou s’accrocher à la stratégie des « gorilles » ou utiliser la conjoncture pour saper le réformiste Zelaya, afin de reconquérir l’hégémonie absolue dans l’espace politique. De manière égale, nous posons le dilemme auquel font face les forces qui s’opposent aujourd’hui au putsch : ou on permet que la crise se résolve par le haut, au niveau institutionnel, ce qui laisse intactes les racines du problème, ou il est mis en échec au putsch par une mobilisation populaire de masse qui, non seulement blesserait à mort l’oligarchie, mais fortifierait le peuple du Honduras dans son rôle d’acteur politique de poids.

Les sabres reluisent de nouveau dans des terres latino-américaines


Les putschs d’État et les processus de déstabilisation orchestrés depuis Washington se sont succédés dans divers pays où l’on met en oeuvre des gouvernements réformistes qui peuvent s’avérer inconfortables pour la digestion des élites hémisphériques - le Vénézuéla 2002 ; Haïti 2004 ; La Bolivie 2008. Cette fois c’est le tour du Honduras, dont le président Manuel Zelaya a été renversé par des militaires et exilé au Costa Rica. Entretemps Zelaya avait été séquestré par les militaires, et, au Congrès on lisait une lettre écrite par Zelaya (qui s’est avérée fausse) dans laquelle il renonçait à sa charge comme président. En même temps, et tandis que divers parlementaires dénonçaient la conduite présidentielle mettant en danger l’ « Etat de droit » ils l’accusaient de violations multiples et imaginaires de la Constitution, le destituaient de sa charge, laquelle était assumée par le président du Congrès, Robert Micheletti (qui, comme Zelaya, est membre du Parti Libéral).

Le putsch s’est produit le jour même où devait avoir lieu une consultation des citoyens, convoquée par Zelaya, sur la nécessité de changer la Constitution, rédigée en 1982, quand le pays sortait d’une dictature militaire - soutenue par les USA - extrêmement brutale qui avait détenu le pouvoir de 1972 à 1981. En cas de réponse favorable, une Assemblée constituante devait être convoquée en novembre.

Cette proposition a fait face à une opposition acharnée des secteurs réactionnaires de l’oligarchie hondurienne, qui contrôlent le Législatif, la Cour Suprême et l’Armée, et qui sont réunis sous la bannière incontestée de l’ultra- conservateur Parti National du Honduras. Ces secteurs s’opposent à la plus petite réforme qui peut produire la plus petite mise en question de sa domination absolue sur le Honduras. Le pouvoir Judiciaire, en coordination avec ses alliés du corps législatif, s’est empressé de déclarer le référendum inconstitutionnel ce jeudi 25 juin ; le décor pour le putsch était mis en place. Les tanks sont sortis dans les rues dimanche 28 aux premières heures en direction de la résidence de Zelaya, et par conséquent ont annulé le référendum et réglant ainsi (ou croyant régler) par la force le différend entre les pouvoirs étatiques. [1]

Qu’y a-t-il la stratégie « golpiste » ?

Le Honduras est un pays qui, comme nous le mentionnions, n’est pas étranger à l’histoire, partagée dans notre continent, des dictatures militaires, lesquelles ont occupé toute la période des années 60 et 70. Dans les années 80 cette histoire de violence de classe et de terrorisme d’État continua sous la forme d’un régime "démocratique" sous lequel a proliféré le para-militarisme, qui a couté la vie à des milliers de paysans et travailleurs honduriens, et qui a servi de plate-forme pour le terrorisme des Contras qui a dévasté le Nicaragua. Ces opérations étaient directement dirigées par John Negroponte, ambassadeur américain au Honduras. La présence américaines s’est également exprimée de manière physique par l’existence d’une base militaire des USA avec au moins 500 soldats américains sur le sol hondurien. C’est de cette dynamique politique et sociale que s’est nourri un puissant système de domination comprenant une oligarchie absolument coloniale et une armée imprégnée par la propagande sur la doctrine de sécurité nationale.

Zelaya est loin d’être un révolutionnaire : c’est un membre du Parti Libéral, qui est passé à une tendance réformiste, un peu plus à gauche que la majorité de son parti, et qui a mis en place certaines réformes sociales (y compris la nouvelle constitution). Ce qui inquiète le plus l’oligarchie hondurienne c’est l’entrée du Honduras dans l’ALBA, initiative d’intégration latino-américaine conduite par le Vénézuéla. Toutefois, comme nous l’avons indiqué à d’autres occasions, la "radicalité" d’un mouvement ou d’un politicien dirigeant ne peut pas être mesurée en termes absolus, mais doit être comprise dans son contexte : dans ce cas, la "radicalité" de Zelaya n’émane pas de sa propre politique, mais de l’opposition absolue de l’oligarchie à tout compromis ou à quelque changement que ce soit. Ce n’est pas que Zelaya soit vu comme un "radical" parce qu’il est socialiste, mais par le caractère complètement néanderthalien de l’oligarchie hondurienne. Ce paradoxe c’est ce qui a fait que la lutte pour des réformes, pourtant assez tièdes en Amérique latine, a été le fondement de luttes révolutionnaires. La stratégie putschiste , intègre ce paradoxe, pour s’opposer au réformisme dans le contexte latino-américain, qui consiste à adopter des formes de "contre- révolte" en l’absence d’un mouvement révolutionnaire et peut se résumer à ce qui suit : la nécessité de freiner tout processus de changement social, si timide soit-il. Le grand problème pour l’oligarchie est que l’époque où une dictature militaire pouvait être acceptée sans complication est révolue. Nous ne sommes plus dans les années 70 et les USA sont plus intéressés à garder des aspects démocratiques en utilisant d’autres méthodes plutôt qu’en imposant sa volonté au moyen du raccourci des coups d’État. Pour cette raison, la stratégie putschiste présente comme principal inconvénient pour cette oligarchie, qu’elle n’est pas soutenable à long terme dans le contexte du Honduras. [2]

Le scénario compliqué du post-putschisme...

==> Lire la suite de cette analyse de José Antonio Gutiérrez D. sur le portail international Anarkismo.