Au cours des derniers mois, de nombreuses attaques racistes ont semé l’émoi dans les différents centres urbains du Québec.
À Trois-Rivières, une mosquée a été vandalisée avec des affiches tirées d’un site web xénophobe (« Québec Radical »). À Montréal, des écoles juives ont été la cible de graffitis haineux et d’attaques au cocktail molotov. À Québec, deux agressions racistes menées par un groupe de boneheads (1) ont eu lieu à quelques semaines d’intervalle, la première contre des étudiants lors de la Saint-Jean-Baptiste et la deuxième lorsque le rapper Eddie Racine s’est fait tabasser à deux pas de chez lui aux cris de « White Power ». À Sherbrooke, un homme et une femme de couleur se sont fait attaquéEs par des racistes alors qu’ils se promenaient dans un parc. Loins d’être isolés, ces événements démontrent que la bête immonde releve actuellement la tête au Québec.
Face à cette vague de violence, plusieurs seront tenté-e-s de faire confiance aux
« forces de l’ordre ». Après tout, les policiers et les policières sont senséEs protéger le public contre de tels actes haineux. On passe alors sous silence que les racistes portent aussi le badge et l’uniforme. À l’occasion, les victimes de l’intimidation policière brisent le silence et dénoncent publiquement leurs agresseurs. Plusieurs policiers de la Sûreté municipale de Québec ont récemment été reconnus coupables de profilage racial à l’endroit de personnes de couleur. Mais il arrive parfois qu’il soit trop tard pour prévenir l’irréparable. À Sept-Îles comme à Montréal, des flics n’hésitent pas à appuyer sur la gachette lorsque le
« suspect » est d’abord et avant tout coupable d’être noir ou autochtone. Dans tous les cas, les policiers s’en « tirent » avec de simples suspensions, grâce à la complicité de leurs supérieurs. Comment leur faire confiance, alors qu’ils ne sont même pas en mesure de faire cesser le problème dans leurs propres rangs?
Que faire alors pour combattre le poison du racisme dans nos communautés? Tout d’abord, on doit refuser de tolérer l’intolérable. Les racistes gagnent du terrain quand leurs opinions, puis les gestes qu’ils posent, ne trouvent aucune opposition. Si chacun-e peut faire sa part pour confronter une personne raciste dans son milieu de travail, à l’école ou dans son quartier, il faut s’organiser lorsque le problème prend de l’ampleur. On a tendance à oublier que des groupes ouvertement racistes et fascistes ont amorcé un travail de recrutement et de propagande un peu partout au Québec. Avant que le problème ne prenne des proportions encore plus alarmantes, il faut se regrouper et manifester fermement notre opposition. Nous devons également poser des gestes de solidarité avec les individus et les groupes qui sont la cible de ces attaques. Les militant-e-s de la NEFAC sont au cœur de ce travail de mobilisation. N’hésitez pas à nous contacter pour que nous puissions lutter ensemble contre le cancer raciste.
(1) nazis au crâne rasé
(Publié pour la première fois dans le numéro 11 de Cause commune, automne 2006)
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