lundi 27 février 2012

Voix de faits dans tes oreilles

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vendredi 24 février 2012

Le 1er mars soyons solidaires de la grève étudiante



Plus de 50 000 étudiant-e-s sont actuellement en grève générale illimitée. Hier, environ 15 000 d'entre eux et elles --selon la police là, pas les méchant-e-s gauchistes!-- ont battu le pavé à Montréal. C'était à l'appel de la CLASSE, la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante, principal regroupement de grévistes. Ceux et celles qui ont vécu la période pré-ASSÉ [et même une bonne partie de la période ASSÉ!] savent à quel point c'est majeur. C'est le retour sur le devant de la scène, au coeur du mouvement, du syndicalisme étudiant de combat. Cette grève ne fait que commencer et elle est déjà historique.

Prochaine étape : Québec


Avis aux camarades de Québec, la prochaine grosse manif nationale de la CLASSE aura lieu à Québec. C'est le premier mars. Évidemment, les étudiant-e-s marcheront avec leurs associations étudiantes. Mais cette fois, il y aura une place pour les «non-étudiant-e-s» solidaires de la grève étudiante. En effet, la Coalition régionale opposée à la tarification et à la privatisation des services publics appelle à un «comité d'accueil des mouvements sociaux». L'idée de base est de se réunir sur le trajet de la marche, d'être bien visible, de laisser la marche passer devant nous et de nous y joindre à la fin.

Si vous n'êtes pas étudiant-e mais que vous êtes solidaires, c'est vraiment le meilleur moment pour vous manifester. Rendez-vous, donc, à 13h30 au Centre Lucien-Borne (100 chemin Sainte-Foy).

jeudi 23 février 2012

Mouvement des étudiants socialement responsables : une grossière manipulation libérale


Jusqu'à un passé relativement récent, les membres des partis politiques sabotaient le mouvement étudiant en noyautant les associations étudiantes et les fédérations. Bien que surtout associé au PQ (*), il est de notoriété publique que la commission jeunesse du PLQ a déjà eu ses entrées à la FECQ et à la FEUQ. Aujourd'hui, les libéraux encore jeunes se sont tellement radicalisé qu'il leur est impossible de se faire élire. À la veille d'une grève générale illimitée il fallait bien trouver quelque chose, ce fut le "Mouvement" (**) des étudiants socialement responsables du Québec.

En effet, il semble que les dirigeant-e-s et portes-paroles de ce soit-disant mouvement spontanné de la base étudiante soient en fait des militant-e-s en vue de la commission jeunesse du PLQ. Une image assez éloquente (voir ci-haut) circule depuis hier dans les médias sociaux, le blogueur Pat Lagacé a attaché le grelot hier soir, la FAECUM en a rajouté une couche et maintenant même l'empire s'en mêle.

Le spin actuel des étudiant-e-s réactionnaires se résume à peu près à «so what?» : «Les gens ont bien droit à leurs opinions», «attaquez le message, pas le messager», etc. Pourtant, le problème n'est pas que certains étudiant-e-s contre la grève soient libéraux (le contraire aurait été surprenant), le problème c'est que c'est une grossière manipulation libérale. On peut se poser la question, est-ce que des milliers de jeunes (***) auraient adhéré si ça c'était ouvertement présenté comme une initiative libérale? Aurait-ils eu la même attention médiatique sans ce mensonge par omission?
La réponse est clairement non. La preuve? Les jeunes conservateurs ont essayé de faire la même chose, mais à visière levée, l'an dernier à l'Université Laval (les carrés bleus) et ce fut un flop monumental. Venant d'un gouvernement qui n'hésite pas à acheter le nom des associations étudiantes sur Google, ce n'est guère surprenant. Il serait peut-être sage, toutefois, de prendre avec un grain de sel toutes les nouvelles parlant des divisions du mouvement étudiant, de l'intimidation vécue par les anti-grève, etc.
 
Bonus de culture personnelle : Pour creuser le sujet de la manipulation de l'opinion publique, je suggère cette édition de l'émission de radio française Là bas si j'y suis portant sur le livre Propaganda, préfacée par le prof de l'UQAM Normand Baillargeon.
 
Notes:
(*) Anecdote, en 1996, l'externe du MDE avait une réplique assassine dans les AG quand des opposant-e-s l'accusait d'être communiste. Au lieu de se défendre, ce qui aurait été facile (il était anarchiste), il répliquait du tac-au-tac «et toi, es-tu péquiste?» Ça marchait à tout coup parce qu'en général s'était vrai. D'ailleurs, la plupart des jeunes députés péquistes sont issus de la FEUQ.
(**) Mouvement c'est vite dit, ce truc là a autant de consistence qu'un groupe Facebook.
(***) On ne sait trop combien ils ont de "membres", certains médias disent 2000, d'autres parlent de 13 000.

lundi 20 février 2012

Cause Commune no. 33 - Hiver 2012

Le Cause Commune no. 33, qui porte sur l'éducation, vient de sortir des presses et est disponible sur le site web de l'UCL.

On y retrouve notamment des perspectives libertaires sur l'éducation, des critiques des fédérations étudiantes et de Québec solidaire, des critiques de bouquins et un poème!

Télécharger le PDF

dimanche 19 février 2012

On n'a jamais rien eu qu'on ne voulait déjà nous donner en restant polis

Quand j'étais adolescent, il y avait une caricature qui revenait sans cesse dans la presse libertaire. L'image changeait parfois mais le texte restait toujours le même : la dictature c'est ferme ta gueule, la démocratie c'est cause toujours. On dirait bien que les spécialistes des coms s'en sont inspiré récemment pour concocter la ligne de presse du gouvernement face aux contestations de toute sorte.

jeudi 16 février 2012

Les mouvements sociaux bloquent la tour de la bourse

Les drapeaux rouges de la CSN, le drapeau noir des anars et le drapeau blanc (!) de la FTQ sur une même ligne de piquetage, vous verrez pas ça souvent!
La Tour de la Bourse a été bloqué pendant cinq heures ce matin. À l'appel de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, près d'un millier de manifestant-e-s ont exprimé leur rejet des mesures d'austérité du gouvernement, particulièrement les hausses de frais de scolarité, la taxe santé et la hausse annoncée des tarifs d'Hydro. Le mot d'ordre était de hausser le ton et ce fut fait, les militant-e-s ayant fait la preuve de leur grande détermination dans l'action.

Dès 7h30, des commandos ont commencer à circuler aux abords du square Victoria. L'objectif annoncé était le Centre de commerce mondial. Craignant la colère populaire, le centre était déjà fermé pour la journée. Peine perdue puisque l'objectif principal s'est révélé être la Tour de la bourse finalement. Résultats: deux tours bloquées, des banques, des ministères et un hôtel fermé. Pour ce faire, des groupes ont tout simplement bloqués les portes avec leurs corps et ont déployé une gigantesque bannière rouge autour de la tour de la bourse. Au fil du temps, toutes les portes dérobées se sont révélée une à une --quand des gens déjà à l'intérieur tentaient de les ouvrir pour faire entrer des collègues-- et ont toutes été bloquées.

La majeure partie de la journée s'est déroulée dans le calme et tout à fait pacifiquement. Toutefois, il est sidérant de constater à quel point certaines personnes peuvent prendre leur boulot à coeur. On a ainsi vu plusieurs personnes bien mises, sans doute des «créateurs de richesses» insulter les manifestant-e-s et tenter de forcer le passage. La plupart du temps cela c'est limité à un échange verbal tendu mais parfois des frustrés sont allés jusqu'à frapper des manifestant-e-s.

La tension a été particulièrement vive autour de l'hôtel Delta, qui communique de l'intérieur avec la tour de la bourse. C'est à cet endroit que le plus de gens ont tenté de forcer le passage (avec succès à au moins deux reprises). Comme si ce n'était pas suffisant, la confusion s'est durablement installée lorsqu'une décision de la «responsable de porte» --qui voulait abandonner le blocage à cet endroit en échange d'une promesse que le passage intérieur vers la tour de la bourse serait bloqué-- a été contestée avec succès. La rumeur a même courue un temps que la Coalition se désolidarisait de se qui se passait devant le Delta ce qui c'est avéré faux.

De rudes bousculades ont eu lieu pour libérer l'entrée du chic hôtel. La police anti-émeute n'a pas hésité à sortir les matraques et asperger la foule de poivre de cayenne à plusieurs reprises, dès que la résistance se faisait trop vive, dans une opération qui a duré une bonne heure.Ce n'est que lorsque cette entrée fut complètement occupée par la police et que la foule était repoussée dans la rue que la Coalition a décidé de lever tous les autres blocages pour venir devant le Delta et offrir une voie de sortie sécuritaire aux militant-e-s en quittant tout simplement les lieux en cortège. Il était alors largement dépassé midi. La dernière escarmouche poivrée a eu lieu lorsqu'une partie de la foule a tenté de bloquer le départ d'une van dans laquelle se trouvait quatre personnes arrêtées dans les heures précédentes. D'après les infos que nous avons, toutes ses personnes ont été libérées depuis.


La Coalition a prouvé une fois de plus avec cette action que les différents mouvements sociaux pouvaient être solidaires dans l'action. D'ailleurs, la foule était très diversifié avec certes une bonne présence étudiante, le contraire aurait été surprenant, mais aussi des groupes communautaires, des centres de femmes et de plusieurs syndicats. La détermination des militant-e-s étaient palpable et d'ailleurs, sans ça, ils et elles n'auraient jamais pu bloquer la tour de la bourse pendant presque cinq heures. Bref, c'était beau à voir!  

Notre reportage photo:
 

mardi 14 février 2012

Opportunisme quand tu nous tiens...

La FECQ et la FEUQ tiennent une conférence de presse la même journée que celle où la CLASSE (Coalition Large de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante), annonce le déclenchement de la grève générale illimitée.

Coïncidence ?

Pas du tout ! Il ne s'agit que d'une énième répétition du même pattern de récupération, de la part de ces opportunistes vendus. Ceux-ci ne font que prouver une autre fois qu'ils n'en ont rien à foutre des efforts effectués par les militants et les militantes dans la lutte contre l'augmentation des frais de scolarité. Tous les moyens sont bons pour ces personnes pour qui l'espoir d'un poste de député au gouvernement est plus important que l'accessibilité aux études supérieures. Même trahir ceux et celles qui sont supposés représenter !

dimanche 12 février 2012

Grève étudiante: Nostradanar

Quelques prédictions en vue de la grève générale étudiante.

Dans ma boule de cristal je vois...

des politiciens croulants et tristes qui disent des niaiseries
la police qui fesse dans le tas
des slogans créatifs
des médias qui minimisent le nombre de manifestant-e-s
des hordes d'étudiant-e-s beaux, vaillants et courageux
des fédérations étudiant-e-s cherchant à négocier les modalités de notre appauvrissement
des tire-au-flanc, des traitres et des vire-capots
duhaine furieux
des émotions vives
de maudites belles photos
des clichés
éculés
répétés
étudiant-e-s gâté-e-s
prises d'otages
boulets rouges
serrage de ceinture
Line Beauchamp trébucher
des étudiant-e-s qui veulent arrêter
des étudiant-e-s qui veulent aller jusqu'au bout
des cris et des larmes

brasse camarade
perturbations
blocages

beaucoup d'espoir

Pour ce qui est de la conclusion de la grève, ça devient flou alors je laisse la parole à François Béranger
Si on se laisse pas faire par les fachos
Si on se laisse pas faire par les provocateurs
Si on se laisse pas faire par les milices
Si on se laisse pas faire par les jaunes
Si on se laisse pas faire par les flics
Si on se laisse pas faire par le gouvernement
Si on se laisse pas faire par les patrons...
Eh bien les gars on gagnera!
Enfin ce que je vous en dis...
Prenez-le comme vous voulez mais faites-le

vendredi 10 février 2012

[Vidéo] All you fascists bound to lose



I’m gonna tell you fascists
You may be surprised
The people in this world
Are getting organized
You’re bound to lose
You fascists bound to lose

La grève générale illimitée est imminente sur les campus


C'est à l'Association des étudiants en géographie de l'Université de Montréal (AEGUM) que revient apparemment l'honneur d'avoir permis d'atteindre le plancher minimum pour déclencher une grève générale illimitée contre la hausse des frais de scolarité. C'est arrivé hier après-midi.

Au moment d'écrire ces lignes 18 associations étudiantes, regroupant +/- 20 260 étudiantes et étudiants sur 5 campus ont un mandat de grève. Rappelons que le congrès de la CLASSE avait fixé le plancher à 7 associations étudiantes dans 3 campus et 20 000 personnes ayant un mandat de grève illimitée contre toute hausse de frais de scolarité.

La Coalition large de l'ASSÉ, une organisation formée des membres de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante et d'associations indépendantes  ayant adhéré temporairement (le temps d'une grève), a d'ailleurs convoqué les médias mardi prochain pour dévoiler la suite de son plan d'action.

Nous savons déjà que des manifestations importantes sont prévues à Montréal le 22 février et le 1er mars à Québec. D'ailleurs, parlant de Québec, notons que les associations d'anthropologie, de service social, d'études littéraires et de sociologie (cycles supérieurs) de l'Université Laval ont des mandats de grève. Des assemblées de grèves sont déjà prévues en philosophie (premier cycle et cycles supérieurs), en génie physique, en études internationales, en langues modernes à l'Université Laval. Du côté des cégeps, même si Limoilou et FX-Garneau participent aux instances de la CLASSE, aucun vote de grève n'est prévu pour l'instant.

L'équipe de Voix de faits souhaite bonne grève aux étudiantes et aux étudiants; que la victoire soit avec vous! Pour terminer, un petit beat pour saluer la bonne nouvelle (on repique l'idée du Comité BAILS Hochelaga-Maisonneuve) :

mercredi 1 février 2012

L'autoroute de la désertion

Des politiciens en manque d'attention suggèrent l'idée de rebaptiser une autoroute. On propose de changer Henri IV pour "l'autoroute de la Bravoure".

Notre collectif est plutôt mitigé par rapport à cet épineux sujet. D'un côté, nous ne sommes pas trop fanas de la monarchie. De l'autre, nous avons quelques réticences envers l'institution militaire en général. Car sous le fallacieux prétexte d'"honorer nos soldats", c'est surtout un exercice de relation publique des forces armées royales dont il est ici réellement question.

Les partisans de l'histoire sont scandalisés qu'on songe à bafouer ainsi l'honneur d'Henri de Bourbon, un roi très très important. Les politiciens, la plupart de droite notons le, considèrent plutôt un grand honneur que de nommer un grand coulis d'asphalte de banlieue à la gloire des forces armées.

Mais, entre vous et moi, "bravoure", pour désigner "nos" soldats, n'est-ce pas une conception plutôt floue et abstraite? Les soldats afghans et les civils, tués par nos soldats, ne sont-ils pas, eux aussi, en quelque sorte, "braves"?

Nous, collectif anarchiste toujours sans nom, sommes préoccupés par cette question et souhaitons y apporter une modeste contribution.

Nous proposons plutôt un autre nom. Un nom qui devrait satisfaire les partisans de l'histoire et qui refléterait mieux la réalité patrimoniale québécoise. De plus, elle rendrait plus justement hommage aux hommes et aux femmes qui ont été enrôlés dans toutes les guerres passées et actuelles, que ce soit par la force ou par la nécessité. Nous proposons "l'autoroute de la désertion".

Les québécois ont toujours été de farouches opposants à la conscription. Champions de la poudre d'escampette, les conscrits québécois se sont, de tous temps, démarqués dans des disciplines telles que: le "coursage de la gendarmerie", le "camouflage dans le bosquet" et le "crosse en l'air et détale".

Lors d'une manifestation contre la conscription à Québec le 1er avril 1918, l'opposition à la guerre est si grande que quatre hommes sont tués lorsque l'armée ouvre le feu sur une foule. On trouve aujourd'hui un monument pour commémorer ces morts.

Mais si on souhaitait vraiment saluer le travail de nos soldats. Si on souhaitait vraiment les remercier. On pourrait commencer à leur offrir des services médicaux adéquats. Ne serais-ce que pour le stress post-traumatique. Mais surtout, on n'enverrait tout simplement pas des femmes et des hommes se faire sauter sur des mines aux quatre coins du monde. Si on était vraiment honnête, on condamnerait toutes les guerres maintenant et à jamais. Et là, on ferait réellement un vibrant et cohérent hommage.


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