samedi 14 juillet 2007

Pas de guerre entre les nations, pas de paix entre les classes!

Ce texte fut originalement écrit par le Collectif anarchiste Roundhouse, nos camarades de la NEFAC présent à Baltimore. Il a ensuite été traduit et distribué lors des manifestations anti-guerre du mois de janvier et février 2003 ici au Québec. Nous le reproduisons ici dans le but de faire connaître notre position sur la guerre en Irak à nos lecteurs et lectrices qui n'aurait pas été aux rendez-vous des grandes mobilisations.

Les élites des USA et de l'Iraq, personnifiées par George Bush et Saddam Hussein, conduisent leurs pays ainsi que la plupart du monde, dans une confrontation désastreuse sur les plaines où la civilisation est apparue. Le coût de cette confrontation de puissances va être payée, en sueur et en sang, par des millions de personnes à travers le globe pour remplir les coffres des sultans de l'industrie, de leurs exécutants de l'état ainsi que des officiers de guerre.

Dans cette lutte pour la richesse pétrolière nous n'aurons pas notre part de récompenses, seulement du désaroi. Cette guerre, et toutes les guerre nationalistes futiles du futur, ne seront jamais évitées en faisant appel à ceux qui nous dirigent. Seulement quand nous, dont le travail seul produit la richesse, nous nous débarasserons de tous ces despotes meutriers que nous pourrons vivre dans la paix et la liberté, ce qui est le droit de tous et de toutes.

Les excuses vides pour justifier cette guerre sont indéfendables. Le régime tyrannique en Iraq, la misère de sa population et la menace pour ses voisins, n'est pour les puissances occidentales qu'une opportunité d'introduire une présence militaire dans un point économiquement et géographiquement stratégique sur l'échiquier global. Pendant que les chefs d'état préparent la guerre en Iraq, ils font une danse diplomatique autour de la Corée du Nord. Pendant qu'ils démonisent un tyran en Iraq, ils supportent des monarchies et des dictatures à travers le monde. Ils feront la guerre en Iraq non pas parce qu'ils doivent, mais parce qu'ils peuvent.

Le chômage, les petits salaires, le manque d'éducation et le manque de logement dans les pays occidentaux sont répliqués par la famine et la guerre continuelle en Iraq. Notre souffrance mutuelle existe pour le bénéfice de l'élite et des états qu'elle contrôle. Les impôts des travailleursEUSES occidentaux financent l'armée qui va garantir le contrôle de pétrole pas cher pour l'industrie et les profits de ses propriétaires. Pour leur plaisir, nous payons l'état, en sueur et en sang.

Le pétrole pour lequel on tue empoisonne la terre. Au lieu de développer des formes d'énergie renouvelables et gérer les ressources pour le bénéfice de toute l'humanité, l'énergie la plus facilement contrôlable est extraite et mise en marché pour le profit des puissants. Ces guerres de pétrole ne sont pas seulement des guerres contre l'humanité, mais contre la terre elle-même.

La présente crise économique de surproduction, d'esclavage salarial et de spéculation effrénée dans le marché financier ne peuvent pas être résolus par la destruction gloutonne de la guerre. La guerre va seulement augmenter les misères que nous connaissons; nous qui devons payer pour les plaisirs de ceux qui exploitent le monde pour leurs propres désirs. Les population de ce monde doivent dire non à l'Iraqnophobie et dire oui à la liberté! Non aux guerres contre nos amiEs les peuples du monde et oui à la guerre contre toutes les élites dirigeantes internationales. La guerre va seulement s'arrêter avec la fin du capitalisme et du nationalisme. Non à la guerre contre nos amis travailleurs et oui à la guerre contre les patrons et les états!

Pas de guerre entre les nations, pas de paix entre les classes.

(Publié pour la deuxième fois dans le numéro 3 de Ruptures (mars 2003)

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