samedi 28 février 2009

Notre sauveur Labeaume

Livre: La résistance communiste allemande 1933-1945

L'histoire de la Deuxième guerre mondiale m'a toujours fasciné mais il y a un chapitre qui m'a toujours semblé obscur: qu'est-il arrivé avec la gauche allemande après 1933? Ou, plutôt, comment se fait-il qu'il n'y a pas eu plus de résistance de l'un des prolétariats les plus organisé et combatif du monde?

Cette incongruité, l'absence de résistance allemande, est même devenu un argument de vente des libertaires au fil des ans. Qu'on en juge: les révolutionnaires espagnols, majoritairement libertaires, ont résisté les armes à la main pendant trois ans face aux fascistes alors que les allemands, majoritairement autoritaires, ont succombé en quelques jours. Je mesure aujourd'hui combien l'argument est profondément injuste!

Le parti communiste allemand, qui regroupait dans ses organisations de masse plus d'un million de prolétaires (dont 100 000 miliciens) et obtenait jusqu'à 6 millions de voix, a bel et bien résisté au nazisme. Avant l'arrivée au pouvoir d'Hitler, les communistes ont mené une campagne contre l'implantation de locaux de la SA dans les quartiers ouvriers. En un an, la campagne a fait 79 morts nazis et 103 morts communistes. 51 communistes avaient été tué par les nazis, presque tous les autres avaient été tué par la police du gouvernement... social-démocrate. C'est la peur d'être interdit, et donc de perdre les avantages de la légalité, qui ont poussés les communistes a mettre fin à cette campagne. Cette volonté de préserver l'existence légale du parti lui a été fatale. À l'arrivée au pouvoir des nazis, les rafles ont menées toute la direction communiste, le 2/3 des cadres intermédiaires et 20 000 militantEs en prison. Soixante camps, trente quartiers spéciaux dans des prisons d'État, soixante centres de détention sont ouverts pour les accueillir.

Pourtant, les communistes n'ont pas baissé pavillon. Ils se sont réorganisé dans la clandestinité, encore et encore. Ont été présent dans les quartiers, les usines, les camps et même l'armée. Ont fourni 5 000 hommes à la République espagnole. Ont rejoint tous les maquis d'Europe. Cent fois, mille fois les réseaux communistes ont été détruits par les nazis. Des dizaines de milliers de militantEs y ont laissé leur peau. Et à chaque fois, d'autres rouges ont pris le relais. Et ce jusqu'en 1945, sans interruption notable.

Oh, bien sur, c'était des staliniens. Oh, bien sur, ils avaient l'appui d'un puissant État étranger. Et pourtant, ça force le respect. Et, surtout, ça ne mérite pas l'omerta honteuse qui sévit depuis trop longtemps. Non, les révolutionnaires allemands n'ont pas à rougir de leur passé.

C'est cette histoire que «La résistance communiste allemande 1933-1945» raconte.

T. Derbent, La résistance communiste allemande 1933-1945, éditions Aden, Bruxelles, 2008, 115 p. Ce petit livre est disponible à la Page Noire.

vendredi 27 février 2009

Exit Crashed Ice

Une bonne nouvelle aujourd'hui pour la population résidante des quartiers centraux de Qc cité: Red Bull prendrait ses bagages et quitterait le vieux Qc. Après trois longues années d'occupation illégitime du territoire pendant plus d'un mois hivernal, les organisateurs (c'est que des mecs qu'on voit) ont décidé qu'ils en avaient assez.

Crashed Ice, de kossé?
Il ne faut pas se moquer des gens... Le Crashed Ice n'est ni un sport, ni même un spectacle en tant que tel. Ça s'approche du spectacle, bien évidemment, mais c'est d'abord et avant tout une immense vitrine promotionnelle de la marque Red Bull qui distribue des produits aussi inutiles que mauvais pour la santé. Mais bon, si Santé Canada dit que c'est bon, arrêtons de se poser des questions!


Pourquoi le départ?
Qui a bien pu faire fuir Red Bull? Une poignée d'irréductibles résidantEs du secteur, rien de plus. Quelques personnes en ont eu marre d'être assiégéEs l'hiver par cette structure immense et encombrante. Ces quelques personnes ont menacé la cie d'energy drinks d'un recours collectif et -paf-, la cie a pris ses "ailes" qu'elle vante d'offrir à tout un chacun et dit vouloir quitter la ville. Jusqu'ici, tout va bien.

Là où ça fait mal...
Bien évidemment, tout n'est pas rose. Nous sommes tout de même à Qc cité, royaume du réactionnaire et de la radio poubelle. Là où la bonne foi ne fait pas obstacle aux diffamations. Sur la bande FM, le 93,3 nous fait une jolie crise. Le morning man 2 watts Bouchard (celui que Françoise David poursuit parce qu'il tapoche dessus depuis des semaines), pâle copie du défunt Jeff Fillion, annonce ses couleurs, et elles sont celles de Red Bull. Il invite la population à acheter tout les energy drinks de la cie pour leur montrer l'appui populaire qu'il y aurait. Dans son délire, il a eu momentanément l'appui de Labeaume! Le maire incitait donc la population, du haut de sa position d'autorité (sur qui veut bien la reconnaître), à consommer Red Bull. Champion.

Sur la bande AM, le 800 se fait plus discret. On a créé un facebook afin de faire signer une pétition en ligne (comme quoi aller à la rencontre des gens de la rue est trop ardu) pour le retour de l'événement.

Dans les deux cas, on revient à la même formule choc: il ne faudrait pas laisser quelques tatas de la vieille ville imposer leur volonté à 500 000 personnes. Comme si c'était vraiment le cas... De toute façon, ça fait longtemps que les radios de Qc cité sont déconnectées de la réalité et qu'elles se lancent dans une démagogie crasse qui pollue quotidiennement les ondes.

Et après?
Ouais, et après quoi? Ça fait des années que ce climat radiophonique pourri perdure... Que faire? Dans ce cas précis, un simple support moral aux courageuses et courageux de la vieille ville qui sont tannéEs de la voir se transformer en DisneyLand serait, à mon humble avis, la bienvenue. Je ne sais pas comment leur communiquer cet appui pour le moment, mais si je trouve, je vous le dirai.

Ces personnes sont maintenant dans un long processus qui leur pourira la vie pour un moment. Les réactionnaires de la ville sont bien installéEs, et ils/elles disposent de troupes abondantes pour faire chier.

Bonne chance aux résidantEs résistantEs!

Cause commune no 23

Le numéro 23 de Cause commune, le journal de l'Union communiste libertaire (UCL), est maintenant disponible sur le web. 4000 exemplaires papier de ce journal sont distribués gratuitement par des militantEs libertaires, membres ou non de l’organisation. Cause commune se veut un tremplin pour les idées anarchistes, en appui aux mouvements de résistance contre les patrons, les proprios et leurs alliés au gouvernement. Vous pouvez soumettre un texte ou nous faire part de vos commentaires en écrivant à journal@causecommune.net. Si le journal vous plaît et que vous voulez aider à le diffuser dans votre milieu, contactez le collectif de l’UCL le plus près de chez-vous.

Au sommaire du no 23

jeudi 26 février 2009

[Pause kit-kat] Parler de révolution



Bon, ça va faire la Caisse de dépôt et placements. Pu capable. Et si on mettait un peu de musique? Histoire de penser à d'autre chose... La révolution, par exemple, quand tous les pauvres s'y mettront.

(Trouvé sur Playing for change.)

==> L'original (live).



Lyrics :

Don't you know
They're talkin' bout a revolution
It sounds like a whisper
Don't you know
They're talkin' about a revolution
It sounds like a whisper
While they're standing in the welfare lines
Crying at the doorsteps of those armies of salvation
Wasting time in the unemployment lines
Sitting around waiting for a promotion

Poor people gonna rise up
And get their share
Poor people gonna rise up
And take what's theirs

Don't you know
You better run, run, run...
Oh I said you better
Run, run, run...

Finally the tables are starting to turn
Talkin' bout a revolution

(Comme quoi, finalement, on peut-être pas si loin de la Caisse que ça...)

Super Mario à TQS


C'est confirmé, le chef démissionaire de l'ADQ Mario Dumont passera à TQS. Il y animera une émission d'affaires publiques en septembre.
L'émission s'appellera Dumont 360 (En référence probablement à faire un 360 degré, l'action de tourner sur sois-même et de revenir au point d'origine plus étourdit).

C'est un coup dur de plus pour ceux qui se soucient de la neutralité des médias. Les politiciens font des percées de plus en plus notables dans les médias de masse alors qu'André Arthur, le Club des ex et Jean Tremblay gouvernent déjà l'agenda télévisuel d'une bonne partie de la population.

Quand on arrive au point qu'un politicien, avec son agenda politique personnel clairement établi, est mieux placé qu'un journaliste, libre de conflit d'intérêt et neutre, pour parler de la société c'est que nos médias se portent mal. Très mal.

D'un autre côté, l'émission réjouira les amateurs d'humour morbide qui apprécient voir des populistes baver dans un décor en carton ridicule.

L'arrivée de Mario Dumont à TQS contribuera certainement à rogner un peu plus la neutralité de nos médias de masse.

On se rappelle que Mario Dumont avait gaiement attisé le foyer nazional lors de la pseudo-crise sur les accommodements raisonnables. On l'a aussi vu terrorisé des vieillards à la fin de la dernière campagne électorale.

En guise de conclusion je vous laisse sur une question: Pour autant de populistes de droite dans les médias, combien de progressistes?

Voix de Faits dans tes oreilles



En marge du mois de l'histoire des noirs, des entrevues avec:
- Hélène Nazon
- Maxime Fortin

Également au programme:
- La Parole Populiste








3657-1-voixdefaits25fevrier2009.mp3

Deux ans de garde fermée pour un p'tit adolf en puissance

Un néo-nazi montréalais qui avait sauvagement attaqué un homme d'origine arabe (sur l'unique prétexte de son origine ethnique) a été condamné hier à deux ans de garde fermée. L'identité de l'agresseur ne peut pas être dévoilée, car il était mineur au moment des faits.

C'est en se promenant sur la rue Sainte-Catherine que la victime et six autres de ses amis avaient croisé l'agresseur et deux autres personnes. Un simple regard avait suffit à déclencher une rage incommensurable du fasciste. Il avait alors sorti un couteau de barbier et avait frappé l'ami de l'homme qui a été poignardé. Celui-ci s'était retrouvé avec trois profondes lacérations à la tête.

«Le jeune néonazi s'enfuit à bord d'un taxi en compagnie de ses deux amis. Il déverse alors sa rage sur le chauffeur, aussi issu d'une minorité visible. Assis à l'arrière de la voiture, l'adolescent lui assène des coups de poing dans le dos. Le chauffeur immobilise la voiture. Le jeune en sort et abîme le pare-brise. Il continue à proférer des insultes à l'endroit des immigrants jusqu'à ce que les policiers l'interceptent, au coin de Saint-Urbain et De Maisonneuve.

Transporté à l'hôpital pour une blessure à la main qu'il s'est faite lui-même durant la bagarre, il y répétera des propos racistes. Habib et Mounir seront aussi hospitalisés. Habib a perdu tellement de sang qu'il a dû recevoir plusieurs transfusions.

Deux jours après l'agression, l'adolescent a plaidé coupable à quatre chefs d'accusation de voies de fait graves, voies de fait (deux) et possession d'une arme dans un dessein dangereux pour la paix publique.»

La présence de photos de l'accusé sur le site Nazi Watch Canada aurait d'ailleurs convaincue la juge de le condamner. Il est toutefois étrange que cette agression n'ait pas été traitée comme une tentative de meurtre...

Source: http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/200902/25/01-831176-deux-ans-de-garde-fermee-pour-un-neonazi.php


mardi 24 février 2009

Invitation Sacoches et mailloches III


Nous avons reçu l'invitation suivante.

Bonjour,

Pour la troisième année consécutive, le collectif féministe libertaire Ainsi squattent-elles ! et plusieurs collaboratrices, organise une soirée cabaret-spectacle dans le cadre de la journée internationale des femmes. La soirée est organisée par et pour les femmes.

Samedi, 7 mars, 20h
Café-bar l'Agitée
251 rue Dorchester

Contribution volontaire
Soirée non-mixte


C'est l'occasion pour plusieurs femmes de monter sur scène pour une première ou une nouvelle fois.
Au programme: chanson, musique, danse, slams, gumboots, poésie, et plus... se terminant sur la musique de DJs qui vous fera danser jusqu'aux petites heures!!

Artistes :


Sylvie Beaudry
Marie Belleau
Laurence B.-C. et Nadine D.
Émilie Dufour
Dominique Fiset et Jane Ehrhardt
Emilie Guimond
Ariane Gauthier-Tremblay
Léa Hardy
Gabrielle Noëlle-Bégin
Jodi Proctor
Véronica Rioux
Isabelle Simard
Mélissa Simard
Véro Trash

lundi 23 février 2009

Une attaque contre le droit de grève et l'équité salariale

Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, le gouvernement conservateur persévère dans sa volonté d'utiliser le budget pour miner le droit de grève et l'équité salariale. En effet, l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), principal syndicat des employéEs du gouvernement fédéral, a dû tirer la clochette d'alarme aujourd'hui au comité permanent des finances.

Selon le syndicat, le projet de «Loi sur l'exécution du budget» (le projet de loi C-10) aura des répercussions majeures sur les droits des femmes, des travailleuses et des travailleurs.

Dans son mémoire, l'AFPC met en évidence deux failles importantes du projet de loi :

La Loi sur l'équité dans la rémunération du secteur public empêcherait les travailleuses de la fonction publique fédérale de réclamer un salaire égal pour un travail d'égale valeur. Elle propose que l'équité salariale serve de monnaie d'échange à la table de négociation où l'employeur a toujours été maître du jeu. Elle interdirait aux syndicats d'aider les membres qui voudraient déposer des plaintes pour discrimination salariale. Le projet de loi C-10 ne corrigerait aucunement l'écart salarial qui existe entre les travailleuses et travailleurs de la fonction publique fédérale.

La Loi sur le contrôle des dépenses, qui prévoit des réductions de salaires, invaliderait certaines dispositions des conventions collectives négociées équitablement. Le projet de loi C-10 mine le droit constitutionnel à la négociation libre.


«Des porte-parole du gouvernement ont admis qu'il n'y avait aucune preuve que la Loi sur l'équité dans la rémunération du secteur public ferait économiser de l'argent au gouvernement. Alors, pourquoi l'a-t-on inclus au budget?», se demande John Gordon, président national de l'AFPC. «La Loi n'aidera pas l'économie et ne sauvera pas d'emplois. Elle empêchera les travailleuses de la fonction publique fédérale de réclamer un salaire égal pour un travail d'égale valeur. Il faut retirer cette loi du budget.»

L'AFPC exige donc que le Parlement retire la Loi sur l'équité dans la rémunération du secteur public du projet de loi C-10 et qu'il n'applique pas les réductions de salaires prévues dans la Loi sur le contrôle des dépenses. Reste à voir si les partis d'opposition, qui s'étaient entre autre opposé à ce type de mesure avant les fêtes, auront le courage de s'opposer au gouvernement pour défendre les droits d'un groupe de salariéEs qui ne gagnerait certainement pas un concours de popularité en ce moment.

Mardi de l'anarchie

On a reçu l'annonce suivante pour les mardi de l'anarchie...

Bonjour a tous, voici la programmation pour les 2 prochains mardis.

24 février

Éthique et style de vie II La suite...

Encore un mardi sur l'éthique?

Et oui, le dernier coup, on a fait une présentation sur l'éthique en général pour ensuite avoir une discussion de groupe sur nos aspirations futures, et certainEs d'entre vous avez réclamé avoir plus de temps pour parler de ce sujet.

Pour lancer le bal, il y aura comme introduction une présentation sur les particularités sociales de l'anarchisme (Coopératisme, entraide, aide mutuelle, et bien sûr, égalité et liberté...)


Et dès 17H00
Ne manquez pas le lancement de la revue surréaliste :

La vertèbre et le rossignol


3 mars

Arts et résistances Situationisme et Surréalisme

Présentation de différentEs auteurEs, de différents moments, de différentes histoires et de différents tout cour, sur et à propos de situationnistes et de surréaistes

Et aussi;
NON *&?%$/%$?(*&?%$/
LE SURREALISME C'EST PAS RIEN QUE DE LA PEINTURE!!!



Au café-bar L'AgitéE 251 rue Dorchester
en collaboration avec la librairie sociale autogérée la Page Noire

Par la création de ce lieu commun hebdomadaire, nous recherchons l'avancement et l'éclaircissement des idées libertaires dans le but de les rendre viables aujourd'hui comme demain. Nous visons aussi le développement du débat politique non sectaire comme habitude d'évolution et d'épanouissement individuel et collectif.


On est un peu d'avance, mais...

dimanche 22 février 2009

Retour sur une psychose québécquoise (*)...

Depuis des semaines, les médias de la capitale n'en ont que pour une polémique entourant le 250e anniversaire de la Bataille des plaines d'Abraham. Dans le coin droit, la Commission des champs de batailles nationaux qui voulait organiser un super-méga-party-full-cool-et-festif avec bal et reconstitution pour commémorer la conquête. En face, dans l'autre coin droit, des nationalistes québécois de tout poils qui trouvent que ça n'a pas de bon sens et qui, dans le cas des plus militants, y voient un bon prétexte à l'agitation. Au milieu, une opinion publique dont une faction importante se demande si elle a la berlue et qui se rebiffe (après tout, on parle de fêter le siège de la ville!).

Après des semaines de polémique, le prez de la Commission annule une partie de son party, notamment la reconstitution, en prenant prétexte de deux ou trois déclarations malheureuses qui lui font craindre pour la sécurité du public et des participants. Et les médias de pérorer sur «l'aile radicale» du mouvement indépendantiste et les menaces de «violence extrème» en agitant le spectre du Sommet des Amériques et des émeutes de la St-Jean... Et ça n'en fini plus de rebondir.

Pardon!? Est-ce que tout le monde est viré sur le crinque? «Violence extrème», non mais ça va pas???

C'est vrai que Pierre Falardeau s'est un peu énervé dans les médias et qu'il a fantasmé à voix haute sur les défilés orangistes à Belfast. C'est vrai aussi que Patrick Bourgeois a dit qu'il y avait des gens qui n'étaient vraiment pas content et que sa gang de chum allait débarquer à Québec pour manifester. Bon, est-ce que ça créé une menace sérieuse à la sécurité? Soyons sérieux!

La vérité toute nue c'est que «l'aile radicale» du mouvement indépendantiste vient manifester à Québec tous les étés depuis à peu près 10 ans (sur la Terrace Dufferin, le 1er juillet). Ils n'ont jamais été capable de mobiliser plus d'une centaine de personnes. Même dans leur chateau fort montréalais, ces gens là ne peuvent mobiliser plus de deux à trois cent personnes. Oh, c'est vrai que des fois c'est disgracieux et que ça fait des belles images juteuses pour la télé mais rien que l'on peut associer à de la «violence extrème». Tout ce dont ces gens sont capables c'est de l'enflure verbale extrème agrémenté d'une couple de claques sur la yeule (voir le vidéo ci-bas).

Pourtant, nos flics, nos politiciens et nos journaleux aiment ben ça s'énerver le poil des jambes avec eux autres. L'été passé, ils avaient coffrés trois de leurs «résistants» pour quelques graffitis. Un jour il faudra bien se demander à qui profite cette démonisation / criminalisation d'un groupuscule somme toute innoffensif. Qu'est-ce qu'on nous prépare de la sorte? Je sais pas pour vous mais moi je trouve que ça sent mauvais. Et ce n'est pas parce que je ne porte pas les nationaleux dans mon coeur...

La propagande «violente» du RRQ :



(*) Non, ce n'est pas une faute! Écris comme ça, ça fait référence à la ville de Québec.

samedi 21 février 2009

[vidéo] La crise du crédit pour les nuls (comme moi)


The Crisis of Credit Visualized from Jonathan Jarvis on Vimeo.

Une vidéo très pédagogique sur la crise du crédit (on pourrait presque parler d'éducation populaire). Exceptionnellement, c'est en anglais. Mais ça vaut vraiment la peine, et, bon, y'a juste pas d'équivalent en français.

(Via le blogue Les Étaits-Unis d'Obama. Eh oui, je lis ça...)

vendredi 20 février 2009

Une image vaut mille mots...



Photo prise par Ivanoh Demers, de La Presse, lors d'une des conférences conjointes Obama-Harper à Ottawa. Ça dit tout... ;-)

jeudi 19 février 2009

Voix de Faits dans tes oreilles


L'émission de cette semaine est disponible en ligne.

- Conclusion de la grève des Maxis

- Nouvelle-Écosse: Une autre mort suite à des décharges de tasers

- La Parole PoPuliste

- FRAPRU: Conférence de presse sur le Dossier Noir sur le logement et la pauvreté

- 35e anniversaire de Droits de Parole

Agenda
21 février: Cabaret des luttes populaire 20hrs à l'Agitée
28 février: Manif à Montréal pour appuyer le FRAPRU









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mercredi 18 février 2009

[vidéo] LOCK-OUT AU JOURNAL DE MONTRÉAL, partie 1

Santiago, d'Actualité citoyenne, tient un journal de bord sur le lock-out au Journal de Montréal. En voici la première partie:

Les 253 travailleurs et travailleuses du J de M ont été mis en lock-out le 24 janvier 2009. Quelques jours plus tard, instinctivement attiré par les conflits sociaux, j’ai pris ma caméra et je suis allé sur la ligne de piquetage afin de documenter cette lutte.

Voici la 1ère partie de ce qui va sûrement devenir une mini-série documentaire sur le lock-out au Journal de Montréal. Bon visionnement!

[vidéo] Lock-out au Journal de Montréal
durée: 9min.58


N-É: Enquête publique sur un décès causé par le Taser

Une enquête publique aura lieu en Nouvelle-Écosse pour élucider les causes de la mort d'Howard Hyde, un néo-écossais atteint de schizophrénie avancée, décédé 30 heures après avoir reçu une décharge de Taser, en novembre 2007.

L'homme avait arrêté après que sa femme ait appelé les policiers car celui-ci était agressif, n'ayant pas pris ses médicaments. C'est en tentant de fuir le poste de police au courant de la soirée que les policiers ont fait usage de l'arme. Celui-ci fut conduit à un centre hospitalier pour y recevoir des soins pour ensuite être remis en cellule.

Selon ses proches, l'utilisation du Taser est responsable de sa mort. Un de ses amis dit souhaiter que l'usage de cette arme soit bannie (ce qui est malheureusement peu probable).

«Des groupes demandent aux autorités de réviser leur politique d'intervention dans le cas de suspects souffrant d'une maladie mentale. Le Dr Stephen Ayer, de la Société de la schizophrénie de la Nouvelle-Écosse, souhaite que les forces de l'ordre puissent reconnaître de tels cas et réagir de façon appropriée.»

L'enquête publique a commencé ses travaux cette semaine. Ceux-ci vont se poursuivre jusqu'au mois d'août 2009.

Source: http://www.radio-canada.ca/regions/atlantique/2009/02/18/005-NE-commission-taser_n.shtml

mardi 17 février 2009

Dernière heure: Entente de principe avec Maxi

Nous venons d'apprendre que les parties syndicale et patronale des Maxi de l’Est-du-Québec, en grève depuis le 22 octobre 2008, ont conclu une entente de principe vers 1 h 30 ce matin (!). Le syndicat annonce que l'entente de principe sera unanimement recommandée par les délégués syndicaux aux assemblées générales (dont un calendrier est en cours de production).

Mise-à-jour: plus de détails, notamment sur la fermeture de deux des douze épiceries en grève dans cet article du Soleil.

Back to the future: cabaret pour les 35 ans du journal Droit de parole

À peu près au moment de la prise de parole des militantEs de l'OCL sur l'autonomie et des expériences militantes québécoise dont il est question dans «On a raison de se révolter» (voir posts précédents...), naissait à Québec le journal Droit de parole. À l'époque, le besoin d'un journal pour raconter comme du monde les luttes du mouvement populaire se faisait sentir. C'était il y a 35 ans. Aujourd'hui, le besoin de prendre notre droit de parole est toujours aussi pressent. Évidemment, un tel projet carbure au jus de bras militant et nage dans les eaux troubles de la précarité financière extrême. D'où l'importance de célébrer, certes, mais aussi d'amener (un peu) d'argent neuf pour boucler le budget. D'où le cabaret militant de samedi prochain, où 15 artistes engagés s'unissent pour faire honneur au doyen de la presse libre de Québec.

Cabaret des luttes populaires
Samedi 21 février 2009, dès 20h
au Café bar l'AgitéE (251 Dorchester)
10$ en prévente, 12$ à l'entrée

Le mot de la fin à Marc Boutin, artisan de toujours de Droit de parole (dans le texte en «une» de l'édition courante):

En cette trente cinquième année de production, Droit de parole demeure un outil essentiel pour contrer tout ce qui tend vers l'apathie politique. Apathie qui chez nous bascule trop souvent dans un conservatisme réactionnaire et borné (pensons au FM 93), précurseur des pires dérives de l'autoritarisme. Face à cette tendance bien locale, Droit de parole doit, dans les limites de ses capacités et en tenant compte de sa mission auprès des groupes populaires, incarner une disposition révolutionnaire à l'écrit comme force pure et énergie intraitable.

Qu'on se le dise, et bon anniversaire!


(c'est beau l'enthousiasme de la jeunesse éternelle!)

lundi 16 février 2009

Archives vidéo: l'Organisation communiste libertaire (1978)

En 1978, des membres de l'Organisation communiste libertaire (OCL) ont pu exprimer à la télé leur conception de l'autonomie. C'est quelque chose...



Oh, et puis, tant qu'à faire, en voici un autre qu'ils ont monté eux-mêmes: le nouveau mouvement de masse et l'autonomie, qu'est-ce que c'est?

dimanche 15 février 2009

Critique de livre: «On a raison de se révolter»

Dans «On a raison de se révolter. Chronique des années 70», Pierre Beaudet nous livre un témoignage intimiste et subjectif sur l'extrême-gauche québécoise de ces années de feu. En fait, son récit se situe juste avant l'éclosion et l'apogée de «La Ligue» et en cela il est très précieux parce qu'il permet de comprendre (un peu) cet épisode de l'histoire de la gauche.

Si, comme moi, vous vous êtes toujours demandé comment on a pu passer en quelques années d'une nouvelle gauche aux tonalités quasi libertaires (ou, en tout cas, pas complètement assommante) à l'autoritarisme survitaminé du «marxisme-léninisme», vous détenez une clef avec «On a raison de se révolter». Le chaînon manquant entre Parti Pris et En Lutte!, c'est Mobilisation.

L'échec des autonomes québécois

Dans le tumulte des années 1960, une nouvelle génération militante voit le jour en même temps que les cegeps. Dans le lot, il y a Pierre Beaudet et ses amiEs. Leurs premiers coups, ils les font dans le mouvement étudiant en multipliant grèves, manifestations, occupations. Déjà, leur courant dépasse les cadres jugés trop étroit du syndicalisme en animant le Mouvement syndical et politique, un regroupement particulièrement flexible de collectifs autonomes, tantôt ouvert, tantôt clandestin, toujours actifs. Dans les manifs, les militantEs sont «casqués-masqués-gantés» et cassent des vitrines en essayant de ne pas se faire casser les bras par les flics. La mouvance se lie au Front de libération populaire, s'implique dans les Comités d'action politique dans les quartiers, tente le coup de la formation de Comité de travailleurs à côté des syndicats, prône «l'établissement» en usine, tout en s'inspirant de Lotta Continua, du MIR, des mao-spontex et tutti quanti. Au service du peuple et des luttes, la mouvance, toujours informe et fluctuante, jamais formellement organisée, se dote de moyens: presses, librairie, revue. C'est le réseau informel autour de la Librairie progressiste et de la revue Mobilisation. C'est une force qui est loin d'être négligeable, à son apogée, on parle de quelques 500 militantEs qui cotisent pour maintenir l'infrastructure. La ligne est toujours la même: ce sont les masses qui font l'histoire, ni la théorie, ni l'avant-garde ne sont importée du dehors, ce qui compte c'est le travail d'organisation à la base pour développer l'autonomie ouvrière, le parti viendra ensuite, si jamais il vient. Pour les «ML» en émergence, c'est un obstacle à abattre. Ce qu'il feront. C'est la «Ligue» qui aura la peau des autonomes québécois en profitant de leurs propres erreurs (dont celle de n'avoir pas su s'organiser à temps).

C'est cette histoire que raconte «On a raison de se révolter». Non pas dans une perspective académique ou historique mais depuis le point de vue subjectif de celui qui fut le principal animateur de Mobilisation, le dirigeant qui a trahi et auquel on demande de faire son autocritique...

On a raison de se révolter. Chronique des années 1970. Pierre Beaudet, Écosociété, Montréal, 2008, 248 pages.

jeudi 12 février 2009

Repartir ça sous un autre nom

Si j'ai bien compris, il était utile de sacrifier tout le monde et sa soeur (les chômeurs, les infirmières, les malades, les étudiants, les personnes assistées sociales, alouette!) pour atteindre le déficit zéro. Ça a fait mal, ça a été dur, mais «on» a réussi. Sauf que, bon, astheure qu'il faut sauver les grosses poches et leur économie, c'est le déficit zéro qu'on sacrifie. Richard Desjardins avait bien raison quand il chantait, en pleine lutte au déficit, «ils veulent votre bien... pis ils vont l'avoir». Tant qu'à sacrifier le déficit zéro, pourquoi s'arrêter en si bon chemin? On pourrait sacrifier le libéralisme, néo ou autre, le capitalisme, la société de classe, l'État et les patrons et les politiciens... On est pas plus cons que les maitres du monde, on pourrait toute mettre ça à terre et repartir ça sous un autre nom, sans eux et avec d'autres principes. C'est juste une idée, comme ça.

mercredi 11 février 2009

Voix de Faits dans tes oreilles


L'émission de cette semaine est disponible en ligne.

- Révolution en Islande

- Vos libertaires commentent l'actualité

- Des manifestants dédommagés à Los Angeles

- Votre agenda militant
- Projection du film à Fleur de Peau dimanche 15 février de 15 à 17hrs à l'Agitée
- Un film sur Noam Chomsky le mardi 17 février 19hrs à l'Agitée









3657-1-voixdefaits11fevrier2009.mp3

Manifestant(e)s brutalisés dédommagés

Le conseil municipal de Los Angeles a récemment décidé d'octroyer une somme de 13 millions de dollars à des manifestants et manifestantes qui avaient été battus par des policiers lors d'une manifestation tenue le 1er mai 2007. De nombreuses personnes avaient porté plainte après avoir été violemment dispersées, à coups de matraques et de balles de plastique. L'article ne fait toutefois pas mention du nombre de personnes visées par cette décision. De leur côté, les policiers ne furent pas réprimandés pour leurs actes (à peine quelques rappels à l'ordre et des suspensions).

Source: http://www.cyberpresse.ca/international/etats-unis/200902/04/01-824246-los-angeles-paiera-13-millions-a-des-manifestants-molestes-par-la-police.php

Double discours au Parti Indépendantiste ?

Il semble y avoir un double discours au PI. D'un côté, nous avons un élément de leur programme demandant un «contrôle plein et entier de l'immigration», ce qui est plutôt vague. Or ce n'est pas du côté de leurs textes officiels que la vérité au sujet de leurs positions à ce sujet y est dévoilée. Je suis tombée cette semaine sur un message écrit par Érik Poulin (président du comité des jeunes du PI) sur un groupe Facebook dédié à ce groupe.

En 2010, nous accueillerons 55 000 immigrants par années. De cette immigration, 90% viendront s'établir à Montréal. Sachant que cette immigration parlera majoritairement anglais à Montréal, ou encore travaillera en anglais, ne faut-il pas revoir notre politique de l'immigration au Québec et ainsi se détacher du multiculturalisme canadien ?

La position du Parti indépendantiste, aux dernières nouvelles, est de réduire à 20 000 immigrants par année. J'allais encore plus loin dans la première version du mémoire du CJPI destiné à la Commission Bouchard-Taylor en 2007. Je ne proposais rien de moins qu'un moratoire complet de l'immigration. Je proposais de ne plus accueillir d'immigrant le temps que le Gouvernement du Québec développe une politique nationale de l'immigration. Une politique nationale qui prend en considération que nous sommes la seule nation française en Amérique. Cibler l'immigration de la Francophonie catholique pour éviter les dérapages culturelles etc.

Quoi qu'il en soit, nous devons réduire l'immigration le temps d'avoir une véritable politique de l'immigration au Québec. Nous sommes présentement en train de développer un argumentaire concernant la réduction de l'immigration ainsi que les mesures que nous proposerons au Parti indépendantiste. Je vous invite à y participer ici.

Érik Poulin

Nous ne sommes plus très loin du discours du FN ici ! À quand l'exigence que les immigrants et immigrantes soient de race blanche ?

Source: http://www.facebook.com/group.php?sid=0cfa49d5a68e068a2e3760a287c3af09&gid=10145157547#/topic.php?uid=10145157547&topic=6691


Témoignage d'Israël: Merci les anars




Jeudi 15/01, 7 h 39.

La rédaction de Siné Hebdo m’avait demandé un article traitant des différences entre Hamas et Hezbollah. Après le massacre d’aujourd’hui, je ne m’en sens pas capable. En une journée, 73 personnes ont perdu la vie à Gaza. En une journée, 24 enfants ont été privés de leur adolescence, par un État, mon État, qui assassine avec préméditation. Amis lecteurs, aujourd’hui on se tait. Dès demain, on se remet au travail. À l’ordre du jour : préparation d’un tribunal international pour les bouchers du ghetto de Gaza. Dimanche 18/01, 15 h 44. Hier soir, nous étions environ 3 000 à défiler dans les rues de Jaffa. Nettement moins qu’il y a 15 jours, mais c’était de loin la manifestation la plus combative et déterminée depuis des années. Chacun a son point de rupture, et je pensais avoir atteint le mien avec le carnage de jeudi (depuis trois semaines, notre vocabulaire peine à rendre compte des divers paliers de l’horreur). J’avais annoncé aux camarades de la coalition antiguerre que je ne viendrais pas, et leur avais demandé de me libérer de mes responsabilités organisationnelles. Je suis rentré chez moi pour dormir et ne plus recevoir de messages m’annonçant une nouvelle saloperie, ni voir, même de loin, des cadavres d’enfants calcinés. Mais à 60 ans, on ne se refait pas.

Je me suis quand même rendu à la manifestation de Jaffa. Je ne le regrette pas, grâce à mes jeunes copains des Anarchistes contre le mur. Je savais qu’eux seuls pouvaient exprimer ma volonté de dire à tous les criminels, mais aussi à tous ceux qui se taisent, ou encore à ceux qui pleurent des larmes de crocodile sur « les morts des deux côtés » et qui accusent le Hamas d’en:avoir fait trop ou pas assez : « On vous hait, on n’a rien, mais rien, à voir avec vous. » Entouré de ces jeunes tatoués habillés de noir, je faisais vraiment grand-père, et leur façon de manifester, leurs slogans merveilleusement rimés et provocateurs me sont étrangers. Cela faisait pourtant longtemps que je ne m’étais pas senti aussi bien dans une manif. Pas besoin d’être « politiquement correct » ni de choisir les mots qui ne fâchent pas, susceptibles de convaincre les hésitants.

Exprimer au contraire, haut et fort, ce qu’on a au fond du ventre : la rage. Qui, ailleurs qu’ici, a déjà entendu des anars manifester leur solidarité en criant tout au long du parcours, et sans état d’âme, Allah Hou Akbar ? Les anars sont les seuls à ne pas être récupérables. Les flics de l’Anti-émeute ne s’y sont pas trompés qui, par douzaines, entouraient notre bloc avec l’envie manifeste d’en découdre, sans parler des quatre agents provocateurs déguisés en Palestiniens masqués, et que j’ai rapidement repérés et fait éjecter. Et puis, au moment de la dispersion, la chaleureuse poignée de main de Jonathan, un des meneurs ; comme on les appelle : « Merci Mikado, c’est vraiment chic de ta part d’avoir manifesté avec nous. » Tu as tout faux, Jonathan : merci à vous d’exister et de me donner l’envie de continuer.

Michel Warschawski

Témoignage extrait de la revue internationale Divergences. À lire également dans ce numéro: Résister en Israël.

mardi 10 février 2009

Gros mercredi à l'AgitéE...

Si jamais vous vous demandiez quoi faire mercredi le 11 février, nous ne pouvons que vous suggérer de passer faire un tour à l'AgitéE où se succéderont tour à tour les membres du FRAPRU et les artistes venus soutenir les camarades de l'infokiosque la Page Noire.

1. Lancement du Dossier noir sur le logement et la pauvreté

Les groupes membres du FRAPRU de Québec vous invitent à un 5 à 7 convivial et militant. Les groupes font d’une pierre, deux coups en lançant conjointement le Dossier noir sur le logement et la pauvreté et un film d’Ève Lamont portant sur le Camp des 4 sans. L'activité va débuter avec des tites bouchées et une présentation de François Saillant et se terminera par la projection du film. Une belle soirée en perspective!

2. Spectacle bénéfice pour la Page Noire

Les camarades de La Page Noire ont le plaisir de vous inviter à un spectacle bénéfice pour l'infokiosque, qui aura lieu le même soir, au même endroit, à 21h.

Se produiront Bette et Wallette, un excellent duo de folk, Jane Ehrardt, la charmante chanteuse folk de Québec, la Roulotte en Feu, un duo de musique gitane, le tout accompagné par la poésie d'Edmé-Étienne.

La Page Noire suggère à tout ceux qui viennent voir ces excellents groupes de contribuer volontairement de 5$, mais ils et elles ne refuseront personne.

lundi 9 février 2009

Radio: Egregore sur l'Islande, la grève générale, l'antifascisme...


Le Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec) est loin d'être le seul groupe libertaire à proposer une émission de radio alternative. Nos camarades du groupe de Reims de l'Organisation communiste libertaire, par exemple, nous ont précédé de 20 ans (rien que ça!) sur les ondes...

La semaine dernière, Egregore, c'est le nom de leur émission, proposait une entrevue sur la situation en Islande (c'est là bas qu'est tombé le premier gouvernement des suites de la crise économique internationale). C'est Antoine, un militant français qui se rend régulièrement dans l'île, qui nous informe des racines de la banqueroute islandaise et des derniers développements de la résistance. C'est heureux parce que c'est un sujet très important qui, malheureusement, n'est à peu près pas couvert dans la «grande presse» (êtes-vous vraiment surpris?). Également au programme, les impressions des animateurs sur la grève générale du 29 janvier et une discussion sur une aggression fasciste dans un concert.








Cliquez pour downloader l'émission.

dimanche 8 février 2009

L'armée devrait payer...

Aujourd'hui, pour la deuxième fois en autant de mois, un homme s'est barricadé dans sa demeure, arme à la main, "forçant" ainsi le déploiement des forces porcines de la ville de Québec à sortir en gang pour tenter de le raisonner et sécuriser les domiciles avoisinants.

Pourquoi l'armée devrait payer? Ces deux derniers individus sont des employés de cette machine à broyer des vies. Parce que ce ne sont pas aux civilEs à payer les frais de déploiement des forces de l'ordre, surtout dans un cas où elles sortent pour aller aider une autre organisation étatique assimilable aux forces de l'ordre.

Je sais pertinemment que je rêve en couleurs, et aussi que je pousse un peu loin. Pourquoi alors rédiger ce texte? Rien de plus simple. Dans les bonnes vieilles radios réactionnaires de notre belle ville, ce genre de réaction est souvent applaudie par les auditeurs/trices lors de manifestations et autre.

Et puis, il faut bien rigoler un petit peu...


vendredi 6 février 2009

Une invitation à manifester le 14 février

Nous avons reçu par courriel cet appel un peu particulier:

Suite à l'annonce d'un investissement de $4millions pour ouvrir le premier centre de l'église de scientologie au Canada dans la ville de Québec, Anonymous Québec réagit:



Le film était accompagné du courriel suivant:

Quoi?

Une manifestion à l'échelle mondiale se déroulera le 14 février prochain contre la secte de scientologie.

Une manifestion se tiendras aussi à Québec, devant les locaux de la secte de scientologie localisée au: 665 St. Joseph Est

Militants et MilitantEs, Activistes et Hacktivistes, Citoyens et CitoyenNEs, vous êtes tous et touTEs invitéEs à vous impliquer à votre manière!

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Pourquoi cette église est-elle dangereuse?

L'église de scientologie, bien qu'elle se réclame d'être une religion et de fonctionner comme telle, se comporte cependant de façon marquée comme une entreprise et une secte. La politique du "gibier de potence", par exemple, a été appliquée de longue date à de nombreux critiques de la scientologie. L. Ron Hubbard a dit, à propos des personnes suppressives (ceux qui ne soutiennent pas la scientologie):

“Les maisons, propriétés et biens des personnes qui sont suppressives envers la scientologie ou des scientologues échappent aux mesures de protection accordées par le code d'éthique de la scientologie, sauf cas d'absolution par une Éthique nouvelle ou une amnistie... Cette mesure s'étend aux femmes, époux et parents non-scientologues suppressifs, aux autres membres de la famille, à tout groupe hostile et même aux amis proches.”

Tout cela est déjà assez grave, mais la scientologie a aussi été impliquée dans de nombreux décès de ses propres membres, y compris le cas fameux de Lisa McPherson, dont le tragique décès est honoré sur un site Internet qui lui est dédié http://www.lisamcpherson.org/).

Il y a de nombreuse procédures judiciaires intentées contre des gens qui présentaient l'église d'une manière qui ne lui plaisait pas, y compris la tentative d'empêcher la publication d'un article dans le magazine Time qui qualifiait la scientologie de "secte cupide et dangereuse".

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Qui est Anonymous?

Anonymous est un phénomène culturel qui a commencé sur des forums d'images sur l'Internet. Parce que nombreux sites de ce type ne requièrent pas d'inscription pour poster des messages, les messages restent donc anonymes. Ce type de communication est bruyant et chaotique par essence. Cependant, l'ouverture sans précédent rendue possible par ces sites a nourri l'émergence d'une culture unique et durable.

Nous sommes un collectif d'individus rassemblés par des idées. Vous avez sans doute entendu parler d'Anonymous, sans savoir exactement qui nous sommes. Anonymous est partout, et en même temps nulle part. Notre force tient à notre nombre. Notre volonté collective est la volonté combinée des individus. Notre principal avantage tient à la connaissance des fondements que nous partageons en tant qu'êtres humains. Cette connaissance est le fruit de notre anonymat.

Anonymous a déjà laissé sa trace dans la société plus d'une fois. Des actions antérieures ont conduit à la fermeture de l'émission radiophonique prônant la suprématie de la race blanche produite par Hal Turner, et à la poursuite judiciaire du pédophile canadien Chris Forcand. Anonymous a été appelé un "groupe de cyber-surveillance" par le Toronto Sun et Global News, même si en réalité nous sommes beaucoup plus que cela.

Nous sommes Anonymous. Vous aussi, pouvez être Anonymous. Ensemble, nous pouvons donner forme à la société.

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Comment manifeste-t-on contre la Scientologie?

L’Église de Scientologie n’a pas de respect pour la vie privée des gens. Que ce soit avec les membres de l’Église ou les gens qui la critique, la secte a la fâcheuse habitude de chercher et d’utiliser les informations personnelles des gens pour les manipuler.

L’Église de Scientologie a aussi comme directive, entre autre, d’utiliser des moyens déloyaux contre les gens qui la critique. Elle peut, par exemple, utiliser des agents provocateurs contre des manifestants pacifiques dans le but de les pousser à commettre des actes répréhensibles qui vont troubler l’ordre public et forcer l’intervention des policiers qui, eux, vont causer la fin de la manifestation.

Voici les tactiques que nous utilisons. Elles proviennent de notre expérience acquise après un an de manifestations ainsi que des conseils de gens qui manifestent depuis plus de 20 ans contre cette secte :

1- Protégez votre identité (port du masque ou du foulard, déguisement, etc.).

2- Soyez poli avec les scientologues et ne troublez pas les activités de leur magasin.

3- Respectez la loi et les règlements de la ville (ne pas bloquer le chemin des passants, etc.)

4- Soyez poli et courtois avec les policiers si vous en rencontrez.

Tout est dans l’attitude. Ces conseils simples sont terriblement efficaces et n’empêchent personne d’avoir du plaisir durant les manifestation.

Au plaisir de vous voir,

Anonymous

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Le thème de cette manifestion non-violente sera "V for Valentine", vous êtes donc invités à arborer le masque du personnage de 'V pour Vendetta', ou, à vous déguiser en fonction de ce thème.

Pour tout les détails et pour vous impliquer, rendez vous sur le site web de ANONYMOUS QUÉBEC:

HTTP://WWW.ANONQC.COM


Qu'est-ce que vous en pensez?

Média: un morceau d'anthologie

À Québec, non seulement on peut entendre des choses hallucinantes à la radio, mais on peut aussi en lire dans les journaux. Prenez Jean-Jacques Samson par exemple. Voilà un «journaliste sérieux». Chroniqueur politique sénior de la région, il officie dans les pages éditoriales des quotidiens depuis quelques décennies (d'abord au Soleil et maintenant au Journal de Québec). On peut l'entendre régulièrement à la radio sérieuse --la radio d'État-- et même le voir à l'occasion à la télévision. Quand il se passe quelque chose à Québec, il fait partie de la demi-douzaine de «confrères» que les journalistes appellent. Bref, c'est un vecteur d'opinion, une institution. Pourtant, ça ne l'empêche pas de déraper complètement dès qu'il est question de gauche sociale ou politique.

Prenez par exemple sa chronique d'hier sur l'affaire opposant Françoise David à Sylvain Bouchard, du 93,3. Sous couvert «d'objectivité», il éreinte les deux côtés, Jean-Jacques Samson accrédite toutes les thèses les plus farfelues du morning man de la radio poubelle. Extraits:

Françoise David est une politicienne active, co-chef et candidate de Québec solidaire, un parti marginal à connotation communiste et souverainiste qui a recueilli 3,7 % des voix aux élections du 8 décembre dernier.


Premier point: Si Québec solidaire est communiste (rien que ça!) alors la principale insulte de Bouchard --que David est soviétique-- est justifiée. Traiter Québec solidaire de communiste, alors que le parti n'est que vaguement social-démocrate, est aussi subtil que de faire un rapprochement entre l'ADQ et le Front national (ce qui avait été dénoncé par Samson à l'époque) mais, bon, who cares.

Le choix de cette personne pour représenter les militantes féministes dans le cahier d’exercices du cours d’éthique et culture religieuse est au minimum une erreur de jugement de la part des responsables du matériel scolaire ou, au pire, une volonté philosophique d’offrir Mme David comme modèle à des élèves du secondaire.

Ces derniers la reconnaîtront inévitablement à la télévision ou dans les journaux lorsqu’elle apparaîtra en tant que porte-parole de Québec solidaire et ils seront enclins à accueillir favorablement ses propos politiques.


Deuxième point: la thèse de la propagande et du lavage de cerveau accrédité.

Le gouvernement du Québec fait la chasse à une entreprise commerciale comme Saputo qui cherche à faire goûter ses petits gâteaux Vachon aux élèves; il interdit la publicité destinée aux enfants; il bannit la commandite de certains équipements en milieu scolaire ou de la santé; il retire tout symbole religieux au nom de la liberté de choix; mais le ministère de l’Éducation donne à répétition son imprimatur à du matériel qui fait la promotion d’orientations gauchistes ou du syndicalisme. Le féminisme n’est pas de gauche, mais la porte-parole de Québec solidaire, à qui on accorde un traitement de vedette, l’est à l’extrême.


Troisième point: le parallèle avec Saputo est directement repris du show du 93,3! Notons qu'au passage M. Samson en profite pour régler de vieux comptes avec le syndicalisme alors que ça n'a absolument pas rapport dans le cas qui nous occupe (Françoise David et QS sont très certainement pro-syndicaux mais ce n'est ni pour ça qu'ils sont connus, ni pour ça qu'on en parle en ce moment).

Les parents du Québec constatent depuis longtemps avec impuissance le lessivage de cerveau que les enseignants font subir à leurs enfants. Ce phénomène n’est d’ailleurs pas étranger à la montée de popularité des écoles privées. Outre l’encadrement plus serré que celles-ci offrent, de nombreux parents veulent soustraire leurs enfants de l’emprise idéologique des enseignants du réseau public et leur permettre de se développer dans un milieu où les valeurs mises de l’avant correspondent davantage aux leurs.


Et voilà, la dérape! Ce n'est plus une page d'un manuel, ni même un cours, qui est problématique mais tout le système public et les méchants profs syndiqués gauchistes . Camille Samson, sort de ce corps!

De nombreuses autres femmes québécoises, à commencer par Thérèse Casgrain, ont fait plus pour l’avancement des femmes que Mme David et auraient pu être présentées aux élèves pour illustrer ce mouvement.


Là on profite de l'ignorance politique crasse de la populace pour en passer une petite vite. En effet, Françoise David est pas mal l'équivalent moderne de Thérèse Casgrain. Qu'on en juge: Thérèse Casgrain fut certes sénatrice libérale à la fin de sa vie --nommée par Trudeau en 1970-- mais elle a surtout été députée et militante active du CCF (l'ancêtre du NPD) et chef, de 1951 à 1957, du Parti social-démocrate du Québec (branche provinciale du CCF). C'est aussi la fondatrice, en 1966, de la Fédération des femmes du Québec. C'est drôle mais j'ai comme l'impression que les scribouillards des années 1950 devait la trouver pas mal communiste la Thérèse!

Alors voilà, c'est ça qu'on lit dans les journaux «mainstream» et sérieux de la capitale. Et après ça, on se questionne encore sur le mystère de Québec.

(Source)

mercredi 4 février 2009

Voix de Faits dans tes oreilles


L'émission de cette semaine est disponible en ligne.

- Le point de vue libertaire sur le lock-out du journal de Montréal.

- Entrevue avec Alex Desrochers de l'ASSE contre la privatisation du système public.
asse-solidarite.qc.ca

- Deux nouveaux assassinats politique en Russie.

- L'Action des nouvelles conjointes et nouveaux conjoints du Québec (ANCQ), des masculinistes en jupon.

- Un avant-goût du film d'Ève Lamont sur le camp des 4 sans qui sera projeté le 11 février, lors d'un 5 à 7 du FRAPRU à l'AgitéE (le film est prévu à 18:30).








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Une chance que le ridicule ne tue pas...



En cette ère d'«accommodements raisonnables», les syndicalistes sont parfois confrontés à des situations pas possible. Ainsi en est-il des Métallos qui sont actuellement sur la place publique parce qu'ils n'auraient pas adéquatement défendu un de leur membre. Une belle cause mêlant lutte de classe, liberté d'expression, de conscience et tout le tralala.

Tout débute à Granby, en 2007. Un travailleur de l'usine Transformateur Delta du Canada se fait épingler par la direction de l'entreprise parce qu'il porte des t-shirts qui irritent ses collègues. Il est écrit «Dieu n'existe pas» sur l'un et «Voici le vrai visage de Dieu» avec une représentation d'un extraterrestre sur l'autre (eh oui, le bonhomme n'est pas athée mais... raélien). En bref, la compagnie lui demande de ne plus les mettre au boulot. Un jour, la direction décide de décide de retourner le travailleur chez-lui, sans rémunération, pendant deux heures afin qu'il enlève le chandail qu'il porte à ce moment-là. Le syndicat dépose deux griefs. Le premier porte sur la discrimination et le deuxième réclame les deux heures perdues.

On pourrait croire que les Métallos ont fait leur boulot. Et bien non! Les raéliens ont décidé de se servir de ça pour se faire de la pub!

Dans un premier temps, le travailleur décide de poursuivre le syndicat devant la Commission des relations de travail (CRT) alléguant que ce dernier ne l'a pas défendu. Un conciliateur convoque une rencontre chez l'employeur. Suite à des discussions, la compagnie est prête à rembourser les deux heures perdues. Le travailleur refuse l'offre patronale, se désiste par écrit de sa plainte contre le syndicat et indique qu'il va continuer à porter les deux chandails! L'employeur applique alors une gradation des sanctions telle que le prévoit la convention collective (qui inclue par ailleurs une politique qui interdit toute discrimination sur la base de la religion, du sexe, de la race, etc.). Il rencontre le travailleur et lui donne trois jours de suspension, puis dix jours et finalement le congédie. Ce à quoi le syndicat répond par trois griefs (un pour chaque sanction). Mais ce n'est pas suffisant pour les raéliens, qui accusent aujourd'hui les Métallos de ne pas défendre leur membre!

Non, mais qu'est-ce que vous voulez faire avec des cons pareil?

mardi 3 février 2009

L’impasse afghane (3/6) : Injustice sans limite

Deuxième partie d'une chronique qu'un de nos camarades de l'UCL-Montréal tient dans le mensuel Alternative libertaire. (lire la première et la deuxième partie)

Le 7 octobre 2001, les États-Unis entament des représailles contre l’Afghanistan, à la suite des attaques du 11 septembre 2001. Pourtant, ces attaques ont été commises par 19 terroristes provenant du Liban, des Émirats arabes unis, d’Égypte et d’Arabie saoudite.

Le 11 septembre 2001, quatre avions sont détournés aux États-Unis et s’écrasent sur différentes cibles dont le World Trade Center, tuant 2 973 personnes et faisant des milliers de blessés. Le lendemain, le président George W. Bush qualifie ces attentats d’« acte de guerre » et réclame la constitution d’une coalition internationale contre le terrorisme, à laquelle l’Otan adhère. Le 13 septembre, le gouvernement états-unien accuse Oussama Ben Laden d’être le commanditaire des attentats et exige des talibans afghans de leur livrer le suspect, faute de quoi ils attaqueraient l’Afghanistan. Et ce bien qu’aucun des terroristes ne soit d’origine afghane. L’état d’urgence est décrété et 50 000 réservistes sont rappelés. Le Conseil de sécurité de l’Onu exige, à l’unanimité, la remise « immédiate et inconditionnelle » d’Oussama Ben Laden. Les États-Unis déploient des troupes dans le Golfe et avec l’aide d’une quarantaine de pays alliés forment alors la coalition Infinite Justice (Justice sans limites). À ce moment, un million et demi d’Afghanes et d’Afghans prennent le chemin de l’exode pour fuir la riposte américaine à venir. Les talibans refusent en exigeant des preuves permettant de justifier l’extradition de Ben Laden [1].

Georges s’en va t’en guerre

Quelques jours plus tard, le nom de la campagne est changée en Enduring Freedom ( Liberté immuable), et le gouvernement états-unien fait adopter à l’unanimité la résolution 1 373 à l’Onu, justifiant sous prétexte de légitime défense une attaque contre le territoire afghan. Ce qui est d’ailleurs absurde, puisqu’une attaque subséquente d’un territoire dont on présume qu’il est la base d’opération des agresseurs, alors que les attaques ont cessé, est une agression pure et simple, interdite par le droit international ! Parallèlement, ils invoquent l’article 5 de l’Otan stipulant que : « Les parties conviennent qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles […] sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties. […] Les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d’accord avec les autres parties, telle action qu’elle jugera nécessaire, y compris l’emploi de la force armée […] » [2].

Puis les événements se précipitent : en octobre, les talibans proposent de remettre Ben Laden au Pakistan, pour qu’il soit jugé par un tribunal international, ce à quoi la Maison-Blanche rétorque qu’« il n’y aura ni discussions, ni négociations avec les talibans » [3]. C’est qu’entre temps, l’objectif a changé. Il n’est plus de capturer les terroristes mais bien de renverser le régime taliban. L’avantage majeur, mais non dit, est bien sûr de se positionner dans la zone d’influence de la Russie et d’y justifier l’installation de bases militaires pour permettre le contrôle de cette zone en plus de satisfaire momentanément la colère de la population américaine. Les premiers bombardements américains et britanniques sur les grandes villes afghanes sont entamés et ce sera le début d’une guerre sans merci.

Du terrorisme à la terreur

Sept ans après le début du conflit, plus de 13 000 civils afghans tués directement par les combats [4], des millions de réfugiés et de nombreux crimes de guerre dont la torture et le viol commis par les forces de la coalition [5], le conflit se poursuit et la plupart des pays de l’Otan affirment vouloir augmenter leurs effectifs en Afghanistan dans leur guerre au terrorisme. Une guerre au terrorisme qui paradoxalement utilise les mêmes méthodes que celles supposément combattues, soit la terreur contre la population civile.

Stéphane Boudreau (UCL Montréal)

Extrait du numéro de janvier d'Alternative libertaire

[1] http://www.monde-diplomatique.fr

[2] http://www.nato.int

[3] Dupuis-Déri F., L’Ethique du vampire. De la guerre d’Afghanistan et quelques horreurs du temps présent, Lux, 2007.

[4] http://www.unknownnews.net

[5] Amnesty International. Rapport annuel 2006.

lundi 2 février 2009

Québec : Naissance de l’Union communiste libertaire


Au Canada et en Amérique du Nord, le mouvement communiste libertaire poursuit sa recomposition et son développement, avec la création d’une nouvelle organisation au Québec.

À la suite de la création de Common Cause en 2007 (voir AL n°177), c’est l’Union communiste libertaire (UCL) qui est née le 23 novembre 2008 à Montréal. Cette nouvelle organisation correspond à l’ancienne union régionale québécoise de la Nefac, à d’importantes nuances près cependant.

Une recomposition sans rupture

Depuis sa fondation en 2000, la Nefac (Fédération des communistes libertaires du Nord-Est – principale organisation communiste libertaire nord-américaine) rassemblait des militantes et militants du nord-est des États-Unis comme du Québec. La cohabitation au sein d’une même organisation de militants de pays différents avait fini par poser plus de problèmes (frontière, langues…) qu’elle ne permettait d’en résoudre. Dans la pratique, les Québécoises et Québécois fonctionnaient d’ailleurs de manière autonome depuis quelques temps déjà. Ils ont donc décidé de créer officiellement une organisation autonome.

Mais séparation ne signifie pas rupture des liens : les militants de l’UCL envisagent de transformer l’actuelle fédération en une confédération regroupant les différentes organisations communistes libertaires, en plein essor, à l’échelle du continent.

Outre ces raisons pratiques, la fondation de l’UCL avait pour but l’élargissement de l’implantation dans la province, notamment dans les petites villes et pas seulement dans les grands centres urbains. Pari réussi, puisque six collectifs locaux ont été parties prenantes du congrès de fondation, alors que l’ancienne Nefac-Québec n’en comptait que trois.

Vers un Manifeste inédit

Le congrès a d’abord été l’occasion d’adopter de nouveaux statuts. De plus, tout en prévoyant de se munir dès que possible d’un manifeste inédit, les congressistes ont adopté une version amendée des Buts et Principes de la Nefac, incluant les principes fondamentaux de toute organisation communiste libertaire (anticapitalisme, lutte de classes, antipatriarcat, etc.).

Les militants et les militantes de l’UCL étaient déjà impliqué-e-s dans les mouvements sociaux : dans le mouvement étudiant, très actif au Québec (notamment à travers l’ASSE, organisation étudiante de lutte) ; dans le mouvement contre la guerre, le Canada étant présent en Afghanistan ; dans les luttes communautaires et les luttes antifascistes, pour ne citer que quelques exemples. Aujourd’hui, l’UCL réaffirme sa volonté d’implication dans les mouvements sociaux avec pour objectif de les radicaliser.

Enfin, les actions concrètes à venir incluent une campagne sur la crise économique, qui sera rapidement mise en place. L’UCL va également s’impliquer dans une campagne internationale communiste libertaire contre la guerre en Afghanistan, dont elle avait proposé le principe il y a quelques mois à Alternative libertaire. Elle se pose donc aussi comme une force motrice dans la construction d’une internationale communiste libertaire.

Vincent Nakash (AL Paris-Sud), de Toronto


Extrait du numéro de janvier d'Alternative libertaire

Position de l'UCL sur le lock-out au Journal de Montréal

Nos camarades du collectif local de Montréal de l'Union communiste libertaire viennent de rendre publique leur position dans le lock-out au Journal de Montréal. Une position nuancée qui appuie par principe les salarié-e-s en lock-out mais n'oublie pas qu'ils et elles travaillent pour un torchon populiste qui, 9 fois sur 10, a pris le parti des puissant-e-s dans les conflits et débats sociaux des dernières années.

Extrait:

Nous ne pouvons fermer les yeux sur le bilan néfaste de leur journal, c'est pourquoi notre solidarité ne sera que de principe à ce point-ci. En espérant que de les retrouver pour une fois du côté des précaires et des exploité-es - alors que beaucoup leur seront solidaires - les fera réfléchir à leur fonction et au rôle néfaste social que leur journal joue.


À lire sur La Commune

dimanche 1 février 2009

Féministes?

Ce matin, Le Soleil nous intitule un article Droits des conjoints de fait: des féministes partagées sur la question pour continuer à parler de ce fameux divorce qui frappe de plein fouet le jet-set international québécois.

En gros, l'article rappelle le fait que l'ex conjointe de fait d'un richissime québécois demande une pension alimentaire qui sort de l'ordinaire, malgré le fait que le couple n'était pas marié et que les conjointes de faits n'ont pas légalement les droits des femmes mariées.

Jusqu'ici, rien de spécial. Un autre de nos médias de masse fait encore du kilométrage sur le star system sans apporter rien de trop controversé. Là où le bat blesse, c'est lorsque la journaliste Louise Lemieux laisse comprendre que Louise Langevin de la chaire Claire Bonenfant est féministe au même titre que Lise Bilodeau de la pseudo-organisation des nouvelles et nouveaux conjoints.


Les nouvelles et nouveaux conjoints

L'ANCQ, lorsque l'on gratte un peu sous la surface, n'est rien de plus qu'une organisation masculiniste qui accepte les femmes. Mieux encore, les masculinistes aiment beaucoup pouvoir se servir de quelques femmes bien soumises afin de faire en sorte de porter l'odieux de leur message.

Les points dénoncés par cet organisme regroupent, entre autres:
-Au Québec, 96% des ordonnances alimentaires, gérées par le ministère du Revenu, sont payées par des hommes.
-Au Québec, après le partage du patrimoine familial, des régimes de pension, des REER, les ex-épouses sans enfants bénéficient de pensions alimentaires à vie (sans terme).
-Au Québec, les ex-épouses ou conjointes peuvent changer d'orientation sexuelle à vos frais!

Bon, assez rigolé ou pleuré comme ça. Pour voir toutes leurs "dénonciations", allez sur le site officiel de l'ANCQ au http://www.ancq.qc.ca/. Bien entendu, on y retrouve des "dénonciations" qui peuvent, à la limite, avoir du sens, mais sans plus. Un survol de leur site vous laissera voir que le tout n'a rien de féministe.


La Chaire Claire Bonenfant

Une courte visite sur le site web de la Chaire, nettement plus clair que celui de l'ANCQ, vous laissera comprendre à quel point nous entrons dans une toute autre catégorie.

Ses mandats et objectifs:

Le mandat de la Chaire d’étude est de développer la recherche multidisciplinaire sur la condition des femmes et d’assurer la diffusion des résultats des études effectuées.

La Chaire d’étude Claire-Bonenfant sur la condition des femmes entend donc :

1. Promouvoir les travaux qui ont pour objectif la transformation des systèmes de valeur, structures et rapports sociaux qui maintiennent les inégalités entre les hommes et les femmes.

2. Favoriser l’interdisciplinarité dans le domaine de la recherche et l’enseignement sur la condition des femmes.

3. Collaborer avec les groupes de femmes en leur facilitant l’accès aux ressources pertinentes.

4. Favoriser l’échange et la concertation avec les chercheuses intéressées par l’étude de la condition des femmes et l’approche féministe.

De façon plus précise, la Chaire d’étude vise les buts suivants :

a. L’étude des interactions entre l’évolution des conditions de vie des femmes, les changements socioéconomiques et technologiques, les idéologies, les images et représentations au sujet des femmes.

b. La connaissance des femmes comme actrices de changement social et l’étude de l’influence de leurs décisions sur l’ensemble des institutions de la société : famille, école, travail, etc.

Le tout tiré du http://www.etudesfeministes.fss.ulaval.ca/ChaireClaire-Bonenfant/index.html.


De la mauvaise foi?

Le féminisme peut prendre plusieurs visages, on s'entend. De "bonnes bourgeoises" ont pu avoir une quelconque utilité historiquement dans ce mouvement, mais jamais les collaboratrices qui se complaisent dans leur rôle de femme bien soumise ne pourront, sans être dénoncées, se faire passer pour des féministes.

Le fait que Lise Bilodeau de l'ANCQ se fasse passer personnellement pour une féminste passe encore. Il faut, tout comme les politicienNEs qu'elle fasse passer son message, peu importe comment. Jamais mentir n'a bloqué les politicienNEs d'aller de l'avant, ce n'est pas elle qui commencera à avoir une conscience à cet égard.

Toutefois, la journaliste du Soleil, sous ce faux couvert d'objectivité, intitule son texte de manière à faire croire que les féministes s'affrontent. C'est, après une courte analyse, complètement faux (dans ce cas précis) et pathétique.