Forcé de justifier l’intervention militaire canadienne en Afghanistan auprès de la population, le gouvernement Harper a envoyé au front la ministre de la coopération internationale, Josée Verner. Comme ses collègues avant elle, la députée conservatrice de Louis-Saint-Laurent a tenté de nous faire croire que c’est pour venir en aide aux femmes afghanes et lutter contre le fondamentalisme religieux que le Canada déploie ses troupes dans la région de Kandahar.
Le dégoût qu’inspirent les Talibans est la dernière carte du gouvernement canadien. Qui, après tout, peut soutenir le retour au pouvoir de ces intégristes? On passe ainsi sous silence les nombreuses critiques formulées par les femmes afghanes à l’endroit du régime du président Karzai. Ce dernier s’est entouré des principaux responsables de l’Alliance du Nord, une vaste coalition de seigneurs de la guerre, lesquels sont devenus députés, ministres et généraux du nouveau gouvernement « démocratique » soutenu par le Canada et les États-Unis. L’Association révolutionnaire des femmes afghanes (RAWA) a dénoncé avec force leur présence au pouvoir (source: www.rawa.org). Depuis des années, les nouveaux alliés de l’Occident n’ont jamais cessé de piller, violer et tuer pour asseoir leur domination sur la population civile. Ces criminels de guerre affichent les mêmes convictions misogynes et fondamentalistes que les Talibans. Pas étonnant que la population afghane, et les femmes en particulier, ne voit pas les soldatEs de l’OTAN comme des libérateurs. En définitive, les militaires occidentaux n’ont fait que changer le visage de la tyrannie.
(Publié pour la première fois dans le numéro 11 de Cause commune, automne 2006)
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