lundi 31 mars 2008

Mumia Abu-Jamal: précisions

Via L'En dehors...

Pas de nouveau procès pour Mumia Abu-Jamal

La décision rendue par la Cour d’appel du troisième circuit de Pennsylvanie ne met pas un terme à la campagne internationale pour sauver Mumia Abu-Jamal.

Les avocats qui ont planché sur le dossier, les supporters de Mumia Abu-Jamal, les militants anti-peine de mort et de nombreuses associations de défense des droits de l’homme réclament — depuis le début de la campagne pour sauver Mumia, lancée au printemps 1995 — un nouveau procès pour le journaliste américain, ancien membre des Black Panthers. Le jeudi 27 mars 2008, la justice a de nouveau refusé d’accéder à cette demande. Les juges d’une Cour d’appel fédérale ont rendu une décision qui remet en cause non pas la culpabilité de Mumia Abu-Jamal, mais la peine à laquelle il a été condamné, il y a maintenant presque 26 ans.

Cependant, une nouvelle audience, dont la date reste à fixer, pourrait maintenir la sentence capitale, ou la remplacer par une perpétuité réelle.

/...Lire la suite

À soir on fait peur au monde...

Un lecteur de ce blogue nous a envoyé un article paru dans la presse quotidienne roumaine sur le mouvement anarchiste là bas. Wow ! Dans le genre jaunisme policier, ça bat même le Journal de Montréal dans ses pires délires. Finalement, à choisir entre pas d'attention méditatique et ça, on préfère pas d'attention!

SOMMET DE L'OTAN • Les "anars" de Bucarest sur le pied de guerre


Le quotidien bucarestois Adevarul a poussé la porte du quartier général de l'Initiative libertaire, où s'échafaudent les plans destinés à perturber le prochain sommet, ultrasécurisé, de l'Alliance atlantique.

L'approche du sommet de l'OTAN, qui se déroulera du 2 au 4 avril 2008 à Bucarest, a déjà mobilisé tout ce que la Roumanie compte d'organisations "révolutionnaires", et, dans le plus grand secret, celles-ci se préparent à perturber la grand-messe euratlantique. Parmi elles figure l'Initiative libertaire, un mouvement qui se veut international et qui sert de relais aux nombreux contestataires étrangers qui ont déjà réservé leur billet pour Bucarest.

D'après des sources officielles de la police, c'est l'Initiative libertaire qui aurait été la destinataire du matériel anti-OTAN découvert la semaine dernière à la frontière bulgaro-roumaine, près de la ville de Calafat (sud du pays). La police des frontières a découvert, dans des véhicules immatriculés en Allemagne, des CD, des magazines et toutes sortes de tracts antimondialistes. Considérant qu'ils représentaient une menace pour l'ordre public et la sécurité nationale, les policiers ont reconduit en Bulgarie les six jeunes ressortissants allemands, qui s'apprêtaient à pénétrer en Roumanie. Nos forces de police avaient des preuves selon lesquelles ils appartenaient à une organisation anarchiste allemande.

Dans la capitale roumaine, le fief de l'Initiative libertaire se trouve dans une ruelle obscure, près de la gare du Nord. Nous poussons la porte du quartier général de nos libertaires locaux. L'endroit est discret, sans enseigne – seuls quelques graffitis de slogans anarchistes rue Grivitei trahissent sa présence. Au rez-de-chaussée se trouve un café ouvert à tous. Mais pour accéder à l'étage, un lieu aux murs de couleurs mornes d'où filtrent les accords des Sex Pistols, il faut montrer patte blanche. C'est le célèbre morceau Anarchy in the UK, considéré un peu comme l'hymne de tous les rebelles du monde, qu'on entend. Et c'est ici, dans deux pièces enfumées, que les "anars" échafaudent leurs plans pour perturber les festivités de l'OTAN. Les intrus ont droit à des regards suspicieux. Le maître des lieux est un certain Molotov, un musicien underground bénéficiant d'une double citoyenneté, roumaine et américaine. Auras, Rares, Simina, Malina, Diana et Paul, de jeunes Roumains encore lycéens, sont quelques-uns des membres présents ce jour-là. Connaissent-ils les risques auxquels ils s'exposent en sortant manifester dans une ville qui deviendra une véritable forteresse entre le 2 et le 4 avril [voir les Repères] ?

Selon un rapport récent des services de sécurité roumains, le mouvement anarchiste est dirigé en Roumanie par un "carré" très international, composé d'un ressortissant grec qui évite de donner son véritable nom et se présente comme "le Che", d'une jeune Allemande qui agit dans les milieux scolaires et universitaires, d'un jeune Bulgare issu d'une famille d'agriculteurs et d'un Français qui s'érige en patron des arts et lettres à Iasi [grande ville du Nord-Est roumain]. Fidèles aux stratégies de conspiration, ils éviteraient de se retrouver en première ligne, laissant les jeunes recrues faire leurs preuves dans la rue.

L'Initiative libertaire est un groupe assez récent, mais ses membres ont pu tester leur potentiel dans plusieurs actions qui se sont déroulées l'année dernière. Dans une marche "contre toutes les formes de discrimination", en novembre 2007, ils ont défilé avec des drapeaux et des symboles anarchistes, une part d'entre eux portant des masques et des cagoules. Un accoutrement typique du Black Block, le bras armé des groupes anarchistes du monde entier. Les anarchistes roumains ne bénéficient pas de beaucoup de sympathie au sein de la population, parce qu'on les considère comme "violents". Mais ces derniers temps ils se sont plutôt illustrés en protestant contre la discrimination vis-à-vis des Roms et en se faisant les apôtres d'un "humanisme antimilitariste".


Repères

• La capitale roumaine a prévu des mesures de sécurité sans précédent pour le sommet de l'OTAN, du 2 au 4 avril. Ce sommet rassemblera une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, dont les présidents américain, George W. Bush, et français, Nicolas Sarkozy, de même que le président russe sortant, Vladimir Poutine. Plus de 23 000 gendarmes, policiers, pompiers et membres des services spéciaux roumains seront affectés à la sécurité de cette réunion.

• Outre les attentats, les autorités roumaines craignent les actions des militants antimondialisation. Selon plusieurs sites Internet, ces derniers se sont
donné rendez-vous à Bucarest pour un "sommet anti-OTAN", des bus au départ de Berlin, notamment, étant prévus pour les intéressés. Selon la presse de Bucarest, quelque 8 000 gendarmes ont été spécialement formés, notamment par l'Allemagne et la France, pour faire face aux "anti" de tout poil.

(Source: Courrier International)

À signaler: Quand les squatteureuses donnent dans la lutte de classe !


Les camarades du Jura Libertaire nous proposent ce matin un texte intéressant: Quand les squatteureuses donnent dans la lutte de classe ! En fait, il s'agit de relater une lutte qui se fait actuellement à Barcelone. Concrètement, il s'agit d'une bataille pour conserver un squat qui, par le hasard des circonstances, a fait la jonction avec la lutte des chauffeurs de bus de la ville pour deux jours de repos consécutif. C'est que l'édifice du squat est propriété de la société de transport en commun et que la bataille légale sur l'expulsion a coïncidé avec l'éclosion d'une lutte de base chez les chauffeurs. C'est tout naturellement qu'après avoir gagné sur le front du squat, les radicaux ont étendu leur solidarité aux salariés avec quelques actions directes et mobilisations de quartier (la présence d'anarchosyndicalistes chez les chauffeurs n'a surement pas nuit...). Il est intéressant de voir comment des luttes de quartier peuvent faire le lien avec des luttes de classes. Nous n'en sommes pas là, bien sur, mais c'est un genre de pratique à méditer... À lire ici.

samedi 29 mars 2008

La gauche antimilitariste manifeste à Québec


Environ 300 antimilitaristes ont défilé vendredi le 28 mars dans les rues de Québec. Fait rare, les principaux groupes anticapitalistes de la capitale ont marché ensemble, en compagnie de délégations de quelques autres villes, comme Montréal et Sherbrooke, pour commémorer le 90e anniversaire des émeutes contre la conscription et pour manifester leur opposition à la guerre en Afghanistan.

==> Notre photo-reportage

Québec antimilitariste

«Québec n’est pas qu’une ville de garnison, elle a aussi un fier passé antimilitariste» a déclaré Mathieu, de la Fédération des communistes libertaires du Nord-Est (NEFAC). Ce n’est certes pas au programme d’un 400ème insipide mais, il y a 90 ans, les habitantEs de la ville se soulevaient contre la conscription. Cinq jours d’émeutes ouvrières qui ont enflammé les quartiers centraux et qui se sont terminés par un bain de sang en basse-ville quand l’armée a ouvert le feu sur une foule de civils faisant 4 morts et 35 blessés. «C’est cette histoire populaire que nous voulons tirer des oubliettes» a ajouté le militant libertaire.

Résistance à la guerre

Aujourd’hui, le Canada est encore impliqué dans une guerre impérialiste. Il est remarquable que, malgré une campagne de propagande militaire soutenue, l'opposition populaire se maintienne sondage après sondage. Malheureusement, cette opposition à la guerre trouve peu d'espace pour s'exprimer. «De nombreuses personnes au Québec s'opposent à la mobilisation de leurs impôts dans cette aventure guerrière, faut que ça cesse!» a déclaré Antoine, de Gauche socialiste. «Ils font la guerre en notre nom, sans nous demander notre avis. L’opposition à la guerre doit pouvoir s’exprimer, c’est pourquoi nous avons participé à la manifestation de vendredi»

Rassemblement dans Saint-Roch

La manifestation a débuté à 17h par un rassemblement dans Saint-Roch, devant la bibliothèque Gabrielle-Roy. Après quelques discours et slogans, les antimilitaristes ont pris la rue pour aller dans le quartier Saint-Sauveur, au coin des rues Saint-Vallier et Saint-Joseph, là où se trouve un monument à la mémoire des morts de 1918. La marche s'est terminée au Parc Durocher et a été suivi d'une conférence antimilitariste organisée par Alternatives à l'AgitéE.

Les organisateurs

La manifestation du 28 mars est une initiative de la Fédération des communistes libertaires du Nord-Est (NEFAC). Elle a été organisée conjointement par le Collectif anarchiste La Nuit, le Collectif Piranhas et Gauche socialiste. Les groupes suivant l'ont formellement appuyé et se sont mobilisés: Québec Solidaire Capitale-Nationale, le Regroupement autonome des jeunes, le PCR-Québec, Personne n’est illégal-Montréal, Bloquez l’empire-Montréal, l’Association des Étudiantes et des Étudiants en Histoire, la Convergence l’Autre 400e, le journal Droit de parole et le PCQ-Québec. Cette diversité anticapitaliste large fait probablement de cette manifestation l'une des plus grande mobilisation ouverte de l'extrême-gauche politique dans la capitale depuis le Sommet des Amériques.

jeudi 27 mars 2008

Les temps changent (un peu)

Après l'élection d'une femme à la tête du mouvement Desjardins, voilà que le plus important syndicat de la FTQ se donne lui aussi une présidente. En effet, c'est Lucie Levasseur qui succède à Mario Gervais [1, 2] à la tête du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP, Section Québec).

Ce n'est quand même pas rien: même si le SCFP est aujourd'hui très diversifié (et compte probablement une majorité de femmes), c'est tout de même le syndicat historique des cols-bleus et autres employéEs de soutien! Y'a pas dire, les temps changent (un peu).

Outre la présidence du SCFP-Québec, Mme Levasseur est également vice-présidente régionale du SCFP pancanadien et vice-présidente de la FTQ. Avec 105 000 membres au Québec, le SCFP est le plus important syndicat affilié de la FTQ. Il est présent dans plusieurs secteurs d'activités, l'hydroélectricité, la santé et les services sociaux, les communications, l'éducation, les universités, les municipalités, les transports urbain et aérien, les sociétés d'Etat et organismes publics québécois.

(Source)

À signaler: La peine de mort de Mumia Abu-Jamal annulée

Un lecteur nous signale cette nouvelle de dernière minute sur le site de Cyberpresse. Il y a une dizaine d'année, le mouvement anarchiste québécois avait été particulièrement en pointe pour faire libérer ce militant révolutionnaire.

La peine de mort de Mumia Abu-Jamal annulée

Par Fanny Carrier
Agence France-Presse
Washington

La justice américaine a confirmé l'annulation de la condamnation à mort de Mumia Abu-Jamal, icône internationale de la lutte contre la peine capitale, tout en réaffirmant sa culpabilité dans le meurtre d'un policier en 1981.

Le comité de soutien du condamné a dénoncé une «décision dévastatrice» et appelé à plusieurs manifestations, vendredi à New York et le 26 avril à Philadelphie.

Par 2 voix contre 1, la cour d'appel fédérale de Philadelphie a en effet refusé d'accorder un nouveau procès à Mumia Abu-Jamal, un ancien journaliste radio et militant des «black panthers», aujourd'hui âgé de 53 ans, qui clame son innocence dans le meurtre en 1981 du policier Daniel Faulkner à Philadelphie.

/...lire la suite

mercredi 26 mars 2008

Cause commune no 19

Le numéro 19 de Cause commune, le journal de la NEFAC au Québec, est maintenant disponible sur le web. 4000 exemplaires papier de ce journal sont distribués gratuitement par des militantEs libertaires, membres ou non de l’organisation. Cause commune se veut un tremplin pour les idées anarchistes, en appui aux mouvements de résistance contre les patrons, les proprios et leurs alliés au gouvernement. Si le journal vous plaît et que vous voulez aider à le diffuser dans votre milieu, contactez le collectif de la NEFAC le plus près de vous.

Un pdf à basse résolution --format tabloïd-- est disponible.

Au sommaire du no 19 (format HTML)


mardi 25 mars 2008

Transport 28 mars

À titre d'information, il y aura des bus de Montréal et Sherbrooke pour la manif antimilitariste du 28 mars. Pour réserver une place dans le bus de Montréal, écrire à mtl@nefac.net. Pour celui de Sherbrooke, écrire à aecs@cooptel.qc.ca ou téléphonez à 819-346-1874.

dimanche 23 mars 2008

Classiques de la subversion : « Du côté des petites filles »


Dans Du côté des petites filles, l’auteure s’est occupée de femmes enceintes et a participé à la formation d’enseignantes et d’éducatrices. A partir de diverses études et de ses observations personnelles, elle décrit « l’influence des conditionnements sociaux sur la formation du rôle féminin dans la petit enfance » (le sous-titre du livre).

Quand on parle de l’éducation à être une femme, il est courant de s’entendre répondre que, déjà toutes petites, les fillettes aiment le rose et sont coquettes (ou adoptent tout autre comportement féminin).

Les deux premiers chapitres, « L’attente de l’enfant » et « La petite enfance », décrivent la force qu’il faut déployer pour transformer des êtres pleins de vie et d’enthousiasme en personnes passives ayant perdu une grande partie de leur créativité. Il est à craindre que les choses n’aient changé qu’à la marge. Les futures mères échangent des recettes pour concevoir un garçon, étudient les signes (positifs pour les garçons par exemple si la mère est de bonne humeur) pour déterminer le sexe de l’enfant à naître, premiers mots « c’est une fille », « c’est un garçon ». La chambre préparée aura un décor différent selon le sexe de l’enfant attendu.

Les attentes envers les enfant sont différentes, les comportements maternels seront différents.

Plus d’enfants mâles sont allaités, et plus longtemps. Les tétées sont plus longues pour les garçons, la mère est plus disponible, tolère les pauses, est bienveillante alors que le message passé aux filles est « dépêche-toi ». Les filles qui têtent trop avidement sont interrompues, et félicitées quand elles sont calmes, autant de fois que nécessaire pour obtenir le « bon » comportement.

L’éducation à la propreté est plus précoce pour les filles.

Pendant la petite enfance, on apprend à considérer son corps comme une chose bonne ou mauvaise, à s’aimer ou se détester. La nudité des garçonnets est valorisée, pour les fillettes c’est la pudeur qui l’est. Les premières manifestations sexuelles des garçons sont valorisées.

Jusqu’à un an les mouvements du corps, les gestes, les mimiques sont semblables pour les deux sexes. Jusqu’à deux ou trois ans, les choix de jouets sont libres. Cela va changer après une intense période de formation aux comportements autorisés. Par un jeu de refus et encouragements, les enfants apprennent quels sont les jouets permis et les réclament bientôt exclusivement.

Les comportements des fillettes sont domestiqués : se tenir mal, dire des gros mots, courir et grimper aux arbres sont déconseilles tandis qu’être gentille avec les autres enfants, être craintive, être serviable est encouragé. Les interventions parentales et éducatives sont différentes selon le sexe de l’enfant.

La partie suivante « Les institutions scolaires » a vieilli, et des études récentes sur le sexisme de l’enseignement ont été faites. La dernière partie « Jeux, jouets et littérature enfantine » n’a rien perdu de son actualité et on pourra lire Contre les jouets sexistes, édition de l’Echappée pour s’en convaincre.

La même étude pourrait être faite sur le conditionnement des petits garçons à ne pas être sensibles, tendres et affectueux. Et sur le comportement des pères.

Un livre démolarisant tant les comportements apparaissent acquis à un âge précoce mais à offrir à tous les futurs parents.

• Elena Gianini Belotti, Du côté des petites filles, Edition des Femmes. Première parution en 1974, réédité en 1994

Un texte Christine paru dans le numéro 169 (janvier 2008) du mensuel Alternative libertaire

samedi 22 mars 2008

Post-Mortem du RAME

La Commune, le blogue de la NEFAC-Montréal, propose aujourd'hui un premier bilan du Réseau anarchiste en milieu étudiant. Très instructif. À lire.

vendredi 21 mars 2008

Sondage: la division gauche / droite est utile



Selon un sondage très scientifique, la division gauche / droite serait utile. C'est là l'opinion de 60% des lectrices et des lecteurs de Voix de faits. Une minorité significative (27%) croit toutefois qu'il s'agit d'une division politicienne tandis que 12% croient que cette division est dépassée.

Le sondage a été effectué la semaine dernière auprès de... 40 internautes!

[Accessoirement, ça indique qu'il y a au moins 40 personnes qui lisent ce blogue... un progrès de 11,3 % par rapport au dernier sondage ! ]

jeudi 20 mars 2008

Télévision communautaire anarchiste!



Si dessus, une vidéo sur la révolution espagnole qu'un lecteur nous a recommandé. Il semble que les anarchistes du monde entier se tournent de plus en plus vers la vidéo pour diffuser leurs idées. Oh, bien sur, cela ne dépasse que rarement le niveau d'une (bonne) télévision communautaire mais quand même... L'image en mouvement, quel progrès!

Plusieurs blogues offrent de la vidéo relativement (ou très) intéressante. Il y a Ya basta! qui nous offrait, il y a quelques temps déjà, une vidéo sur l'anarchisme aujourd'hui tournée en marge d'un congrès de la FA. Plus récemment, Le Jura Libertaire nous proposait un film sur le syndicalisme d'action directe. Finalement, La Commune proposait, il y a quelques jours, un documentaire sur Nestor Makhno. C'est évidemment loin d'être exhaustif mais ça donne une idée du bouillonnement...

P.S.: Parlant de télévision communautaire, plus près de nous (et beaucoup plus au ras des paquerettes), il y a le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste qui vient de sortir un DVD sur les luttes populaires dans ce quartier de Québec. (infos)

mercredi 19 mars 2008

Fête du printemps à la Page Noire !

Invitation reçue de nos camarades de l'Infoshop La Page Noire...

La Page Noire vous invite cordialement à fêter le printemps chez elle ! Pour l'occasion, ses infatigables libraires vous offriront de savoureux rouleaux de printemps, une boîte à bisoux non-genrée, un concours de bûcheronNE pour ceux et celles qui désirent attirer l'être ou l'êtrE de leur choix, de la tire sur la neige, ainsi qu'une ambience chaleureuse rehaussée de fermentations de grains assaisonnées de fleurs de houblon !

C'est un rendez-vous ce vendredi 21 mars, à la Page Noire (265 rue Dorchester, 977-1955), dès 17 heures ! Venez nous voir, on est accommodant plus que raisonnablement !

lundi 17 mars 2008

Le coût de la vie

« La vie d’un jeune travailleur victime de la négligence criminelle de son employeur ne vaut pas cher » – Michel Arsenault, président de la FTQ


110 000$. C'est le coût de la vie selon la justice bourgeoise. Plus précisément, c'est le montant auquel a été condamné une compagnie, suite à la mort d'un de ses jeunes travailleurs.

Steve L'Écuyer, 23 ans, est mort le 11 octobre 2005, écrasé par une pince à pavé dans les locaux de son employeur, Transpavé Inc., de Saint-Eustache. Une enquête a clairement démontré que son décès avait été causé par une machine industrielle dont le système de protection de l’aire de travail avait été sciemment et volontairement débranché. De plus, les constats de la CSST s'accumulent contre la compagnie.

Le syndicat, affilié à la FTQ, décide de mettre toute la gomme, dans le cadre d'une campagne fédérale contre les décès au travail. En septembre 2006, des accusations de négligence criminelle ayant causé la mort sont déposées contre l’employeur. C'est une première au Québec. Malgré les représentations syndicales, c'est la compagnie et non les patrons personnellement qui est visée.

Après plus de deux années d’enquêtes, de procédures et de reports de toutes sortes, l’entreprise enregistrait finalement un plaidoyer de culpabilité le 7 décembre 2007. Transpavé Inc. devenait ainsi la première entreprise au Québec à être déclarée coupable de cette infraction depuis les modifications au Code criminel relativement à la responsabilité pénale des organisations.

La FTQ furieuse

Aujourd'hui, la FTQ est furieuse. En effet, la compagnie n'a été condamné qu'à 110 000$, ce qui fait dire au président de la centrale que «La vie d’un jeune travailleur ne vaut pas cher». «Le procureur de la couronne a bâclé son travail dans le dossier Transpavé en décrivant la compagnie comme exemplaire en matière de santé et sécurité alors que les constats de la CSST se multipliaient. Justice éclairée n’a certainement pas été rendue face à ce tragique incident qui aurait pu être évité», a déclaré ce matin Michel Arsenault, président de la FTQ, en réaction à la sentence imposée à l’employeur.

La centrale maintient que des accusations criminelles devraient être portées personnellement contre les dirigeants de Transpavé et non pas seulement contre l’entité corporative. «Ce sont des individus qui ont décidé de désactiver le mécanisme qui aurait permis de sauver la vie du jeune Steve L’Écuyer et non pas un numéro de compagnie», a illustré Michel Arsenault.

Le travail tue

En 2005, l'année du décès de Steve L'Écuyer, 223 prolétaires sont morts au travail au Québec, un record. Ici comme ailleurs, le travail tue, littéralement. C'est pas mêlant, il y a plus de morts au boulot que de meurtres (taux de 6,43 morts par tranche de 100 000 salariés contre un taux d’homicide de 2,16 par tranche de 100 000 de population). On aura beau dire, enlevez l'impératif de profit et donner le contrôle du plancher aux travailleurs et aux travailleuses et le nombre de décès risque de chuter radicalement.

dimanche 16 mars 2008

Conférence de l'usurpateur médiatique de mai 68, Daniel Cohn-Bendit


Un lecteur nous a fait parvenir ce texte. Ça concerne la conférence, à Mtl, de feu Dany Le Rouge, conférence dont nous avons parlé lors de la dernière édition radiophonique de Voix de faits. N'hésitez jamais à nous faire parvenir vos infos.

Pour en Finir avec Mai 68
Conférence de l'usurpateur médiatique de mai 68, Daniel Cohn-Bendit

Le propre de l'impuissance c'est de vouloir se répandre. Daniel Cohn-Bendit, ancien anarchiste sur lequel s'étaient tournés les feux de la rampe pendant les révoltes de mai 68 (et dont l'insignifiance avait été dénoncée dans "Enragés et Situationnistes dans le mouvement des occupations" publié quelques mois plutard) et qui, aujourd'hui, milite comme député à la droite du Parti Vert français, se proclamant lui même "libéral-libertaire", donnera, lundi le 17 mars, sa conférence "Pour en Finir avec Mai 68".

À l'évidence cette opération consiste à justifier une trajectoire politique - la sienne - qui commence à l'extrême gauche dans les années 60 et qui, de compromis en compromis, abouttit aujourd'hui dans le confusionnisme ni gauche - ni droite. Ce vieux monsieurs se sentant de moins en moins "dans le coup" voudrait voir "s'assagir" toute la gauche radicale afin d'atténuer le contraste entre son image médiatique de 1968 et celle que pourrait lui renvoyer aujourd'hui son ancienne famille politique.

En effet quelle motivation autre que ce narcissisme pourrait avoir celui dont la gidouille médiatisée a, pendant des années, représenté la révolution dans l'esprit des naïfs? Toute sa carrière politique lui étant dûe à cette célèbre photographie qui nous le montre nargant un C.R.S en mai 68, le viellard sent le besoin de simuler la cohérence, de faire passer pour maturité ce qui n'est en fait qu'opportunisme et décrépitude. Daniel Cohn-Bendit, qui est de ceux qui "tiennent pour intelligence l'usure de leurs facultés d'indignation"(1), voudrait voir le monde entier vieillir et pourrir avec lui.

(Sauf erreur de notre part, la négation de la nécéssité révolutionnaire ne fait pas vraiment partie de la mission que se sont choisie les Verts.)

Loin de nous pourtant la crainte qu'une telle entreprise ait le pouvoir de convertir les insoumis. Pour eux la nécéssité de faire cesser le massacre des corps et des esprits qui dure depuis des millénaires ne se questionne pas. Cohn-Bendit impressionnera uniquement les dupes (qui sont légion) mais n'aura pas plus de succès dans son entreprise de crétinisation que tous les autres serviteurs de la manipulation qui oeuvrent quotidiennement sur toutes les tribunes, dans tous les médias. Une goutte de plus...

Mais nous considérons comme une provocation cette conférence censée souligner le 40ième anniversaire des révoltes de mai, et qui plus est venant de celui qui en fut la fausse icône.

Ne lui donnons pas une foule béate, refusons à Cohn-Bendit la musique - pour lui agréable - des bêlements unanimes!


Alexandre Fatta

(1)Louis Scutenaire (surréaliste belge) : "l'Homme tient pour intelligeance l'usure de ses facultés d'indignation"

samedi 15 mars 2008

Équité salariale: Postes Canada fait durer le plaisir

Il y a un quart de siècle, les commis syndiquées de Postes Canada entamaient une lutte sur l'équité salariale. En 1983, l'Alliance de la fonction publique, leur syndicat, déposait une plainte devant la Commission canadienne des droits de la personne. En 2005, un tribunal leur donnait finalement gain de cause et statuait que Postes Canada leur devait 150 millions de dollars en rajustements paritaires et intérêts, soit la moitié de la somme que le syndicat considérait comme due à ses membres. Victoire! En fait, non, pas tout à fait.

Dans les minutes suivant ce jugement, Postes Canada est allé en appel tandis que l'AFPC contestait la réduction de moitié de la somme due. L'affaire a été entendue en 2007 et la Cour fédérale a rendu sa décision le 21 février 2008. Le résultat est désastreux: le tribunal annule la décision précédente. Retour à la case départ, donc.

Hier, l'AFPC a annoncé qu'elle portait la cause en appel. John Gordon, le président national de l'AFPC a promis aux membres que le syndicat continuerait à lutter pour obtenir l'équité salariale. "Nous poursuivrons la bataille devant les tribunaux, chaque fois que cela sera nécessaire. Nous nous engageons aussi à tout mettre en oeuvre pour faire adopter des lois proactives en matière d'équité salariale, afin que les générations futures de femmes n'aient pas à attendre des décennies pour obtenir la justice économique."

Bordel, 25 ans de gossage et de bataille pour l'équité salariale, et pas devant un rat de capitaliste, devant une société publique! Et après ça on prétend que syndicalisme et féminisme sont dépassés au Canada.

vendredi 14 mars 2008

Ratemycop.com : les flics sont furieux !

Aux États-Unis, un nouveau site Internet fait freaker les flics : RateMyCop.com. On y retrouve les fiches, dont certaines avec photos et numéros de matricules, de pas moins de 130 000 flics et les visiteurs du site peuvent donner une cote aux agents qu'ils ont eu la ''chance'' de connaître, en se basant sur des critères tel que l'autorité, l'honnêteté et la satisfaction. Ils peuvent aussi ajouter des commentaires. Les noms des flics mal cotés sont en rouge alors que les autres sont verts. Il est possible de faire une recherche par état, ville ou département de police. Plusieurs représentants des forces du désordre disent vouloir faire fermer ce site qui constituerait un danger pour les flics selon eux. De son côté, RateMyCop se base sur le fait que le nom et le numéro de matricule des flics sont des informations publiques et sur sa devise ''You have the right to know''.

Le budget confirme le mépris gouvernemental envers les programmes sociaux

Montréal, le 14 mars 2008 - L'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) constate sans surprise que le gouvernement Charest persiste dans le sous-financement des programmes sociaux, en éducation. Le plus récent budget déposé par le gouvernement libéral confirme l'irresponsabilité du gouvernement qui force les administrations locales à couper dans les ressources et services tout en haussant les frais pour subvenir aux besoins de leurs institutions. Une fois de plus, l'incompétence gouvernementale confirme que c'est par une mobilisation populaire que nous parviendrons à lui faire entendre raison. À ce titre, neuf associations étudiantes, comptant près de 15 000 membres, sont en grève pour obtenir un réinvestissement gouvernemental dans leurs institutions respectives.

Alors que le sous-financement du réseau postsecondaire est évalué à plus 750 M, le plus récent budget du gouvernement n'injecte que des sommes dérisoires qui ne pallieront en rien aux insuffisances du système. La ministre préfère favoriser les grandes entreprises en proposant l'abolition progressive de la taxe sur le capital, encourageant ces dernières à se déresponsabiliser socialement. Il y en a plus qu'assez du discours néolibéral qui justifie ses mesures antisociales par la « marge de manœuvre des finances publiques » : le Québec a amplement les fonds nécessaires au financement de programmes sociaux, il suffit de puiser l'argent dans les coffres des grandes entreprises.

Ce budget démontre une fois de plus l'inaptitude de la classe politique à résoudre la crise que connaît l'éducation postsecondaire au Québec. Contrairement aux fédérations étudiantes, l'ASSÉ considère que les sommes investies en éducation dans le présent budget sont non seulement dérisoires, mais ne comblent même pas les propres coupures du gouvernement en la matière. Comment se réjouir d'une telle annonce alors qu'un simple budget parait être le point culminant du débat institutionnel sur le sous-financement du réseau postsecondaire ? « Une fois de plus, l'inaction du gouvernement nous prouve que c'est seulement en faisant pression sur ce dernier que nous aurons gain de cause. La mobilisation massive demeure notre seule option pour doter le Québec d'une éducation publique, accessible et de qualité » constate Hubert Gendron-Blais, Secrétaire aux communications de l'ASSÉ.

Depuis le 11 février 2008, des associations étudiantes locales sont en grève illimitée pour dénoncer la situation financière précaire de leur université et demander un réinvestissement massif du gouvernement en éducation. Quatre associations étudiantes de l'UQÀM et cinq de l'Université de Montréal, représentant près de 15 000, ont choisi de se mobiliser pour faire comprendre à leurs administrations respectives que les hausses de frais subies sont inacceptables. De nombreuses actions ont eu lieu cette semaine, dont un blocus du pont de la Concorde le 12 mars, ainsi qu'une manifestation le 13 mars ayant rassemblé plus de mille personnes. Malgré la répression institutionnelle qui s'abat de nouveau sur le mouvement de grève, les étudiants et étudiantes demeurent déterminé-e-s à poursuivre la lutte.

Seule association étudiante nationale comprenant des membres de tous les cycles d'enseignement supérieur confondus, l'ASSÉ regroupe actuellement plus de 36 000 membres dans les cégeps et les universités du Québec. Elle milite depuis sa création pour la gratuité scolaire à tous les niveaux.

Associations étudiantes en grève

Association facultaire étudiante des sciences humaines de l'UQÀM (AFESH-UQÀM)
Association étudiante du module de science politique de l'UQÀM (AEMSP-UQÀM)
Association facultaire étudiante des arts de l'UQÀM (AFEA-UQÀM)
Association facultaire étudiante des langues et communications de l'UQÀM (AFELC-UQÀM) Regroupement des étudiants et étudiantes en sociologie de l'Université de Montréal (RÉÉSUM) Association étudiante de littérature comparée de l'Université de Montréal (AELCUM) Association étudiante de service social de l'Université de Montréal (AÉSSUM).
Association des cycles supérieurs en sociologie de l'Université de Montréal (ACSSUM) Association étudiante en anthropologie de l'Université de Montréal (AÉAUM)

- 30 -

Renseignements : Hubert Gendron-Blais, Secrétaire aux communications (514) 835-2444 Bureau de l'ASSÉ : (514) 390-0110 Site Internet : www.asse-solidarite.qc.ca

mercredi 12 mars 2008

Blocages et grèves à Chibougamau


Infos reprises du blogue SagLac - Résiste au militarisme! -- Les SOS avait déjà retentis à plusieurs fois à Chibougamau, en raison des difficultés de fonctionnement de l’usine Chantiers Chibougamau, entièrement québécoise et qui œuvre dans la 2ième et 3ième transformation du bois. Principal employeur de la ville, qui compte environ 7500 habitant(e)s, l’usine en emploierait près de 700. Mais, récemment, un quart de sa production fut retranché puisqu’elle manquait de bois. La grogne a encore plus monté que, le gouvernement a attribué du bois du Parc Chibougamau à AbitibiBowater, une multinationale étrangère.

En soirée du 9 mars 2008, le Groupe d'action pour la sauvegarde de Chantiers Chibougamau a organisé, à l’aréna locale, une assemblée à laquelle plus de 900 personnes ont assisté afin de préparer une action bien spéciale. Ils et elles ont décidé que les moyens de pression devaient continuer et qu’un barrage pourraient être ériger sur la route avec la participation de la population. Il a également été décidé que les citoyen(ne)s puissent continuer à se déplacer fluidement malgré les moyens de pression.

Le lendemain, 10 mars, dès 6h00, le barrage fut érigé sur « La porte du Nord », la route 167, menant entre autres à la Baie James. Dès 9h, près de 400 personnes étaient regroupées près du Centre administratif d’Hydro-Québec(km 228), empêchant les employé(e)s de venir y travailler.

À l’action participent également beaucoup de travailleurs/euses du Syndicat des Métallos de Chantiers Chibougamau. La localité est très solidaire aux revendications de ses travailleurs/euses puisqu’il y a beaucoup de crainte pour l’avenir de l’usine. En effet, en vue des difficultés actuelles de l’établissement, on peut prévoir qu’une diminution de l’approvisionnement en bois de 50 à 60%, le 1er avril, en raison du traité de la paix des braves, pourrait être catastrophique pour le rendement de l’entreprise et l’avenir de la région. Les travailleurs/euses réclament une garantie de la conservation de 100% de leur approvisionnement actuel en bois, soit 800 000 mètres cubes, et une partie du bois du Parc Chibougamau que le gouvernement a attribué à AbitibiBowater.

Le barrage a empêché le passage des véhicules lourds et des sous-traitants, paralysant du même coup la construction du barrage d’Eastmain 1A. La plupart des commerces de la ville sont demeurés fermés en solidarité avec les travailleurs/euses. Quelques politiciens et élus, dont le maire Donald Bubar, ont même cherché à se faire du capital politique sur les événements. Du côté de Québec, les chefs de l’opposition en sont appelés à des mesures immédiates pour la survie de l’usine et de la paix sociale... On l’a déjà entendu !

Le ministre des ressources naturelles, Claude Béchard a, lors d’une apparition publique, le 11 mars, affirmé qu’il souhaitait voir les travailleurs et travailleuses cesser le blocage de la route et être patient envers le gouverne-ment, que le dossier avait besoin d’être revu. Ça aussi, c’est déjà entendu !

Assez des fausses promesses, voyez ce que le gouvernement réserve à l’avenir des régions non-centrales. Faisons tomber les masques, seule la lutte paie !



Voir les nouvelles :
Syndicat des Métallos (FTQ). « Blocage de la route à Chibougamau et à Chapais - La population veut rencontrer Jean Charest », CNW Telbec, 10 mars, Québec
BERNARD, Marie-Ève. « Des billots de bois et 400 personnes sur la route 167 », La Sentinelle, 10 mars 2008
La Presse Canadienne. « Chibougamau: blocus de la route 167 et du poste d'Hydro-Québec », Le Soleil, 4 mars 2008

La minute du patrimoine révolutionnaire: L'Internationale



La minute du patrimoine est une chronique musicale. L'idée est de faire connaître l'histoire et les dessous de certaines chansons révolutionnaires.

L'Internationale est la chanson révolutionnaire par excellence. On l'associe abusivement au mouvement communiste (marxiste-léniniste) mais elle appartient à l'ensemble du mouvement révolutionnaire.

Le texte de la chanson a été écrit par Eugène Pottier, en juin 1871, en pleine répression de la Commune de Paris. Militant de l'Association internationale des travailleurs, Pottier est élu membre de la Commune et de la Fédération des artistes. Suite à la répression, il doit s'exiler en Angleterre, puis aux États-Unis. Il est membre du Conseil général de l'Internationale lorsque celle-ci est transféré de Londres à New-York. Lorsqu'il retourne finalement en France, il se définit comme communiste anarchiste.

Le texte de L'Internationale a failli être perdu à jamais. Dans les années 1880, Pottier est très pauvre et n'a plus la cote. Il réussi quand même à emprunter l'argent pour sortir un recueil de poèmes en 1883, mais L'Internationale n'y figure pas. Ce n'est qu'en 1887 que d'ancienNEs communardEs lui rendent un hommage en éditant ces «Chants révolutionnaires» dans lequel figure, enfin, L'Internationale. Quelques mois plus tard, l'auteur meurt dans le dénuement le plus complet.

À l'origine, L'Internationale avait été écrite pour être chanté sur l'air de La Marseillaise. Heureusement, un compositeur lui a trouvé un autre air! Il s'agit de Pierre Degeyter, un ouvrier lillois, compositeur amateur qui a fait la musique à la demande Gustave Delory, maire socialiste de la ville. L'idée était de faire un hymne pour la société musicale municipale: La Lyre des travailleurs que dirige Degeyter. Une brochure, diffusée à 6000 exemplaires en 1888, publicise le texte et l'air de la chanson qui est rapidement reprise ici et là. Fait cocasse, la paternité de la musique a longtemps été contestée (jusqu'en 1922... ). Le maire de Lille insistant pour dire que c'est Adolphe Degeyter, et non Pierre, qui en est l'auteur. La différence, l'un est employé municipal, l'autre pas, ce qui renforce le prestige du maire et de la mairie... Curieusement, pour une telle chanson, une société française, Le chant du monde, en possède les droits jusqu'en 2017!

Un texte subversif

Le couplet maudit

Les Rois nous saoulaient de fumées.
Paix entre nous, guerre aux tyrans !
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l’air et rompons les rangs !
S’ils s’obstinent, ces cannibales,
A faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.
Le texte de L'Internationale est profondément subversif, au point même où il doit être amputé de son couplet antimilitariste pour être légal. La répression est brutale, en 1894, le secrétaire de mairie de Gaudry, Armand Gosselin, est emprisonné pendant un an. Chef d'accusation : provocation au meurtre et à la désobéissance militaire pour l'avoir chantée. L'imprimeur écope d'un an de prison également pour avoir eu l'audace de mettre sous presse L'Internationale. Plusieurs versions sont donc imprimées sans ce couplet qui revient à la mode plus tard pour être de nouveau supprimé dans les versions staliniennes (l'ensemble de la chanson passant à la trappe en 1944).

Un autre couplet, le dernier, ne passera pas à la postérité, trop associé à la Commune. Le voici:
L'engrenage encor va nous tordre:
Le Capital est triomphant;
La mitrailleuse fait de l'ordre
En hachant la femme et l'enfant,
L'usure, folle en ses colères,
Sur nos cadavres calcinés
Soude à la grève des salaires
La grève des assassinés.
C'est la lutte finale,
Groupons-nous et demain
L'Internationale sera le genre humain.

Deux pages pour en savoir plus:
Histoire de l' Internationale
Histoire du chant de l’Internationale

Une trentaine de versions en MP3!

Les paroles:

L'INTERNATIONALE
(Version française stabilisée en 2007)

Couplet 1 :

Debout ! les damnés de la terre
Debout ! les forçats de la faim
La raison tonne en son cratère :
C’est l’éruption de la fin
Du passé faisons table rase
Foule esclave, debout ! debout !
Le monde va changer de base :
Nous ne sommes rien, soyons tout !

Refrain : (2 fois sur deux airs différents)

C’est la lutte finale
Groupons nous et demain
L’Internationale
Sera le genre humain.


Couplet 2 :

Il n’est pas de sauveurs suprêmes :
Ni Dieu, ni césar, ni tribun,
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes !
Décrétons le salut commun !
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l’esprit du cachot
Soufflons nous-mêmes notre forge,
Battons le fer quand il est chaud !

Refrain


Couplet 3 :

L’Etat opprime et la loi triche ;
L’Impôt saigne le malheureux ;
Nul devoir ne s’impose au riche ;
Le droit du pauvre est un mot creux.
C’est assez languir en tutelle,
L’égalité veut d’autres lois ;
« Pas de droits sans devoirs, dit-elle,
« Egaux, pas de devoirs sans droits ! »

Refrain


Couplet 4 :

Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail ?
Dans les coffres-forts de la bande
Ce qu’il a créé s’est fondu.
En décrétant qu’on le lui rende
Le peuple ne veut que son dû.

Refrain


Couplet 5 :

Les Rois nous saoulaient de fumées.
Paix entre nous, guerre aux tyrans !
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l’air et rompons les rangs !
S’ils s’obstinent, ces cannibales,
A faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.

Refrain


Couplet 6 :

Ouvriers, Paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs ;
La terre n’appartient qu’aux hommes,
L'oisif[3] ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent !
Mais si les corbeaux, les vautours,
Un de ces matins disparaissent,
Le soleil brillera toujours !

Refrain

(Source: Wikipedia)


Une version moderne, par le rappeur Monsieur R:

Le FRAPRU manifeste...



Environ 250 locataires ont défilés à Québec, hier, à l'appel du FRAPRU. Ultime pression avant le dépôt du budget, prévu demain, la manif était également prétexte à annoncer le «camp des 4 "sans"» qui aura lieu cet été, en plein 400ème.

Budget


Le mouvement pour le droit au logement s'est coalisé autour d'une campagne pré-budgétaire demandant la reconduction du programme Accès-Logis (seul programme permettant de construire du logement social). La semaine dernière, une pétition de 29 000 noms a été déposé à la ministre responsable de l'habitation, Nathalie Normandeau.

Les groupes craignent que le logement soit laissé pour compte dans le budget libéral. Le premier budget de Monique Jérôme-Forget avait été désastreux à ce chapitre. Les investissements prévus étaient rachitiques: 2000 logements en deux ans alors que des projets totalisant 10 000 unités sont dans les cartons des GRT (groupes communautaires développant des coopératives d'habitation et des OSBL). À Québec, la chute a été drastique: de 440 nouveaux logements sociaux il y a deux ans, on est passé à 78 l'an dernier.

Pourtant, la crise du logement perdure. Québec est d'ailleurs championne québécoise à ce chapitre (il s'agit de la ville québécoise la plus touchée). Véronique Laflamme, intervenante dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, estime que l'été 2008 sera particulièrement dur pour les locataires de Québec: «Alors que le taux d'inoccupation des logements locatifs devrait être de 3 %, il n'est que de 1,2 % dans la région métropolitaine de Québec et chute à 0,9 % dans le cas des logements familiaux de deux chambres à coucher et plus. Quant aux logements pour familles à plus faible revenu, ils sont à peu près inexistants, ce qui n'est pas surprenant compte tenu que le coût du logement a augmenté en moyenne de 24 % depuis l'an 2000». Seulement, voilà, ça ne fait plus la manchette et ce n'est plus sur l'écran radar des politicienNEs.

Frapper un grand coup

Le FRAPRU chiffre ses demandes à 50 000 nouveaux logements sociaux en cinq ans. L'idée est de relancer le développement du logement social avec un programme ambitieux qui s'étalerait sur un mandat. À moyen terme, l'objectif serait de doubler le nombre de logement sociaux pour atteindre une densité de 20%. Évidemment, c'est extrêmement ambitieux dans le contexte politique actuel, c'est pourquoi le mouvement veut frapper un grand coup.

L'idée du FRAPRU est d'organiser un campement à Québec, en plein 400ème. Le nom choisi est le «camp des 4 "sans"» puisqu'il s'adressera «aux sans toit, aux sans l'sou, aux sans droits et aux sans voix». L'idée n'est pas de nuire au 400ème mais d'attirer l'attention sur les problèmes de logement.

Le FRAPRU a fait cette annonce à la fin de la manifestation d'hier à la Place Royale, site de «L'Abitation» construite par Samuel de Champlain à son arrivée à Québec. François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, a expliqué le choix de ce site : «À son arrivée à Québec, la première préoccupation de Champlain a été la construction d'une habitation pour loger tout son monde. 400 ans plus tard, ce besoin est toujours présent. Le droit au logement n'est toujours pas respecté pour une large partie de la population qui est sans-abri, mal-logée, discriminée ou qui doit engloutir une partie exagérée de ses revenus uniquement pour avoir un toit sur la tête».

L'ouverture du camp est prévue pour le 26 juin. Une manifestation nationale aura lieu le 28 juin.

mardi 11 mars 2008

Bilan sommaire des grèves étudiantes

Depuis le 11 février 2008, des associations étudiantes locales sont en grève pour dénoncer la situation financière précaire de leur université et demander un réinvestissement massif du gouvernement en éducation. L'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) appuie les associations étudiantes en grève, membres et non-membres, et salue leur initiative de mobilisation contre l'irresponsabilité gouvernementale. Bien que ces associations luttent pour une amélioration de leurs conditions locales d'étude, c'est dans la perspective d'une responsabilité collective du financement de l'éducation, vers la gratuité scolaire, que ces associations ont décidé de s'organiser.
À l'UQÀM, l'Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH-UQÀM), en grève depuis le 11 février, a été rejointe le 21 février dernier par l'Association étudiante du module de science politique (AEMSP-UQÀM), ainsi que le 6 mars par l'Association étudiante d'histoire des arts visuels (AEHAV-UQÀM) et l'Association étudiante du module d'études littéraires (AEMEL-UQÀM). Rappelons que le Conseil étudiant d'animation et recherche culturelle de l'UQAM (CEARC-UQAM) a été en grève du 19 février au 4 mars.
À l'Université de Montréal, le Regroupement des étudiants et étudiantes en sociologie (REESUM), en grève depuis le 26 février, a été rejoint le 27 février par l'Association étudiante de littérature comparée (AELCUM) et celle de service social (AÉSSUM). Comme à l'UQÀM, les associations étudiantes en grève refusent les hausses de frais afférents imposées par leurs administrations respectives et exigent que le gouvernement mette un terme au sous-financement via un réinvestissement public massif. En date du 11 mars 2008, près de 8 000 étudiants et étudiantes sont en grève au Québec.
D'autres associations étudiantes uqamiennes tiendront des assemblées générales de grève cette semaine. Notons que l'Association étudiante d'anthropologie de l'Université de Montréal (AÉAUM) et l'Association des cycles supérieurs en sociologie (ACSSUM) déclencheront la grève lorsque 5 associations de l'Université de Montréal seront en grève.
Toute information, nouvelle ou erronée, peut être communiquée au bureau de l'ASSÉ afin qu'elle soit ajoutée au présent bilan : Par téléphone : (514) 390-0110 Par courriel : executif@asse-solidarite.qc.ca

lundi 10 mars 2008

Résistance à la guerre, d’hier à aujourd’hui

La guerre c'est la paix
La liberté c'est l'esclavage
L'Ignorance c'est la force

Mars 1918. Le Canada, en tant que Dominion de l’empire britannique, est en guerre outre-mer. Depuis 3 mois, la conscription est en vigueur. L’enrôlement, qui était jusque là volontaire, devient obligatoire. La situation est explosive aux quatre coins du pays. Le 28 mars, l'arrestation à Québec de Joseph Mercier, un jeune homme exempté du service militaire, met le feu aux poudres. Les habitantEs de la capitale tiennent tête aux autorités religieuses, civiles et militaires et s'attaquent aux symboles de l'oppression militariste. L'insurrection prend de l'ampleur, des milliers de personnes prennent la rue. Cinq jours qui se sont terminés par un bain de sang dans le quartier Saint-Sauveur quand l’armée charge la foule, faisant 35 blessés et 4 morts. Début avril, 2000 soldats occupent la ville.

Mars 2008. Le Canada, en tant que membre de l'OTAN, est à nouveau en guerre outre-mer. Depuis neuf mois, ce sont des soldatEs québécoisES qui occupent le sud de l'Afghanistan. Malgré une opposition populaire soutenue, la fin de la mission est repoussée de terme en terme. On ne voit plus trop quand l'armée canadienne se retirera de ce bourbier où elle n'a rien à faire. La conscription des corps n'est plus à l'ordre du jour mais la conscription des esprits fait rage.

Depuis un an l'armée est partout pour nous vendre la guerre et culpabiliser les opposantEs. Les militaires sont maintenant abonnés aux écoles, aux parades, aux fêtes populaires et aux compétitions sportives. Les médias aux ordres nous abreuvent de tous les détails de la vie et des états d'âmes de «nos» soldats, on peut même lire leurs lettres d'amour, mais ne nous parlent à peu près pas du peuple de ce pays qu'on est sensé libérer. Nous savons le nom et connaissons l'histoire de tous les militaires morts ou blessés au front mais les mortEs afghanEs demeurent anonymes et ne sont même pas comptabilisés. Les soldatEs font maintenant partie de la famille, un peu comme «nos» vedettes. Comment ne pas les soutenir?

Le débat sur le bien fondé de l'occupation de l'Afghanistan, et plus globalement sur la soit disant guerre au terrorisme, est difficile, voire impossible. N'est permis que le débat sur la nature de l'intervention militaire, à la limite on peut discuter de la date de péremption mais c'est tout. Les opposantEs à la guerre sont présentés comme de doux rêveurs ou comme des irresponsables. Le terrorisme intellectuel est omniprésent.

Manifestation anti-militariste

Vendredi le 28 mars
Rassemblement à 17h
Devant la bibliothèque Gabrielle-Roy

Matériel de mob (pdf):
- l'affiche
- le tract
Il est remarquable que, malgré ce matraquage incessant, l'opposition populaire se maintienne sondage après sondage. Malheureusement, cette opposition à la guerre trouve peu d'espace pour s'exprimer. ChacunE est isolé dans son salon, à rager devant son téléviseur ou son journal. Il faut que ça cesse! Depuis quelques mois, à l'initiative de la NEFAC, une mobilisation antimilitariste prend forme à Québec. Le 28 mars prochain, les opposantEs prendront la rue pour commémorer le 90ème anniversaire des émeutes contre la conscription et pour manifester leur opposition à la guerre en Afghanistan. Toutes les couleurs de la gauche, des anarchistes à Québec solidaire en passant par les maoïstes et les indépendantistes, seront représentées. Ce sera l'occasion de manifester contre la machine militariste et la conscription des esprits qu'elle veut imposer. Serez-vous de la partie?

==
Texte à paraître dans le prochain numéro de Droit de parole

dimanche 9 mars 2008

Tour du monde du 8 mars

Le blogue Solidarité ouvrière propose un tour du monde des manifestations du 8 mars. Instructif. À noter, la photo enneigée de Montréal où on distingue clairement un drapeau rouge et noir...

>> 8 mars 2008 : Tour du Monde

À noter, Wikipedia propose une page instructive sur les origines du 8 mars (...par ici)

samedi 8 mars 2008

DVD: Goya et ses fantômes

Ne vous laissez pas tromper par la jaquette du DVD, Goya, bien que personnage important, n'est qu'un prétexte à cette fresque. Ce film parle d'intégrisme et de fanatisme, de la barbarie catholique et de l'impérialisme.

En 1792, Francisco Goya est le peintre le plus populaire d'Espagne. Alors que l'empire est en déclin et que la révolution fait rage en France, l'Église relance férocement le «saint-office», l'inquisition, dans une tentative de maintenir son emprise totalitaire sur la société espagnole. Déjà tourmenté par l'époque, comme en témoignent ses gravures, le monde s'invite chez le peintre quand sa muse est arrêtée par l'inquisition et qu'il se trouve mêlé, presqu'à son corps défendant, dans les tentatives désespérées de sa famille pour la sortir des griffes des moines. C'est la barbarie catholique, qui n'a franchement rien à envier à l'intégrisme islamique, qui est ici dénoncée. Mais le film ne s'arrête pas là. Quinze ans plus tard, alors que la République française démocratique et populaire s'est transformée en empire conquérant, l'Espagne est envahie pour la «libérer». La monarchie est abolie, l'Église remise à sa place et l'inquisition jugée pour ses crimes mais la démocratie n'est pas au rendez-vous. Les français, aussi universels et généreux soient leurs idéaux, restent une armée d'occupation honnie qui commet les crimes qu'on associe généralement à ce genre d'entreprise (viols, abus de pouvoir, violence sanguinaire, etc.). Les espagnolEs, comme les afghanEs, se retournent rapidement contre leurs «libérateurs»... Et on suit, tant bien que mal, les tribulations d'un Goya qui tente de faire son chemin, et d'aider son ancienne muse toute droit sortie des geôles de l'Église, sans trop se perdre dans tout ça.

À une époque où l'impérialisme «démocratique» est de nouveaux sensé combattre l'intégrisme religieux et «libérer» des peuples, Miloš Forman nous rappelle qu'on n'a de leçon à donner à personne et que, finalement, ce sont toujours les peuples qui se libèrent eux-mêmes. Oh, et le tout dans un très beau film d'époque.

Goya et ses fantômes (Goya's Ghosts), un film de Milos Forman, avec Javier Bardem, Natalie Portman, Stellan Skarsgard, Randy Quaid. Espagne 2006.

vendredi 7 mars 2008

La révolution n'est pas possible sans la paix

Nous avons reçu un texte des camarades du Comité de relations anarchistes (CRA) du Vénézuela qui analyse la situation actuelle. Les camarades s'étaient donné la peine de le traduire en anglais pour une audience internationale, en voici une version française.

Castro l’a dit: «Le vacarme de la guerre résonne fort en Amérique du Sud». L'escalade verbale entre Uribe et Chavez semble être plus que de la rhétorique. Des chars d’assaut envoyés à la frontière, des ambassadeurs chassés, des discours enflammés et des apparitions publiques qui nous mènent à l'antichambre de l'affrontement. Peut-être que ce ne sera pas cette fois, mais la situation est alarmante. Peut-être que les torrents rentreront dans leurs lits, en attendant la prochaine occasion de déclencher le conflit. Je souhaite de tout cœur cela n'arrivera jamais, parce que, quelles que soient les circonstances, la perspective de voir nos peuples s'entre-tuer pour des intérêts d'Etat me dégoute. Mais pour l'instant tout semble sombre.

La vérité, c'est que la rhétorique belliqueuse favorise autant Uribe que Chavez, celui-ci peut-être plus. La vérité, c'est que le discours révolutionnaire du Comandante a connu des jours meilleurs. Après la défaite 2 Décembre, la première volée électorale qu'il a reçue, les vannes de mécontentement au sein du chavismo se sont ouvertes. Pas le mécontentement à haute déclarations vu à la télévision, mais celui des gens qui se sont abstenus et ont entrainé la défaite de la réforme constitutionnelle, les mêmes qui sont fatigués des étagères vides des supermarchés et des Missions abandonnées pendant que la Boli-bourgeoisie roule en voitures de luxe. Les mêmes qui dénoncent la corruption et confrontent le ministère du Travail et de la bureaucratie et qui se font tirer dessus par la Garde nationale en retour. Les mêmes que les chavistes proches de la présidence traitent de déviationnistes de gauche, d'ultra-gauche ou d'anarchistes, dont on dit qu'il ne sont pas prêt pour le socialisme après neuf ans d'attente pour des gestes réels, qui désespèrent de voir Chavez flirter avec la droite depuis quelques mois. Les mêmes à qui s'adressent les appels à la discipline interne du pouvoir constitué qui se multiplient, exigeant l'unité pour la prochaine bataille électorale. Ceux et celles qui se plaignent dans le PSUV (le parti socialiste du Vénézuela) sont sommairement expulsés, même quand ils ne font que dénoncer la corruption, même si le dit parti n'est pas encore officiellement constitué, n'a pas de statuts, mais a déjà un comité disciplinaire.

Ce n'est pas la première fois que, lorsque la rhétorique révolutionnaire d'un mouvement populiste est épuisée, il recourt à un nationalisme agressif à la véhémence rancie. C'est le meilleur remède contre la dissidence, car quand vous avez un ennemi extérieur, vous pouvez le confondre avec n'importe quelle menace intérieure à la stabilité du régime, résolvant ainsi le problème des dissidents, qui sont sûrement sur la liste de paie de l'ennemi. Nous avons vu beaucoup de cela au Venezuela: Bill Gates implante des puces sur les personnes, un tel travaille pour la CIA, toujours le même vieux disque. En réalité, un conflit ouvert avec la Colombie ne sera qu'un pas de plus dans ce jeu, une bouée de sauvetage pour le régime chaviste qui perd ses repères et sa base. Il n'est donc pas étrange que, bien que le problème principal soit la violation de la frontière équatorienne par les troupes colombiennes, le gouvernement vénézuélien ne perde pas de temps pour entrer dans la mêlée et augmente la tension en envoyant des troupes, au lieu de jouer un rôle pacificateur qui pourrait vraiment avoir un bénéfice diplomatique.

Bien sûr, Uribe aussi se nourrit de la confrontation. Il a fait tout son possible pour saboter tout dialogue avec la guérilla, pour entraver la libération des otages, afin de faire avancer une solution armée au conflit (ou de son maintien d'ailleurs) puisqu'il est arrivé au pouvoir avec ce discours et qu'il explore déjà les possibilités de réforme constitutionnelle lui permettant de se faire réélire. Il y a des coïncidences effrayantes. Sinon, expliquez-moi pourquoi tuer le médiateur chargé de la libération de Betancour, quelques jours avant l'annonce de sa libération. Il a montré clairement qu'il préfère la guerre à un accord pacifique. Il a toujours eu une politique agressive et para-militaire prétendant que l'organisation d'une société civile vivante et active, une nécessité urgente en Colombie après soixante années de conflit, équivaut à soutenir la guérilla. Un autre exemple de la façon dont un ennemi connu peut être utilisé pour persécuter ce qui est perçu comme une menace. Bien sûr, les États-Unis appuient tout cela puisqu'ils seraient le plus grand bénéficiaire d'un conflit qui plongerait le Venezuela dans une longue guerre. Rien ne plait plus aux pouvoirs établis que les consensus, et Uribe l'exploite autant qu'il peut, au point d'accuser tout critique du gouvernement d'être dans la guérilla, sans parler des syndicalistes, des défenseurs des droits humains, etc. Uribe a parié sur le pouvoir personnel au détriment de tous les Colombiens, qui sont aujourd'hui menacés de la possibilité d'une guerre, en raison de la reprise de la part des FARC d'une campagne d'attaques aveugles. Il y a peu de peuples dans le monde qui souffrent autant de leur gouvernement que le peuple colombien.

Après tout, une guerre ne servirait qu'à maintenir les deux dirigeants au pouvoir, chacun agitant les haillons de couleur qui émeuvent tant les nationalistes, des drapeaux qui dans ce cas sont douloureusement similaires. En attendant, les gens saignent dans une guerre qui n'est pas leur guerre, qui n'est pas la guerre de classes, pleurant pour leurs enfants, sans la justice, le pain ou la paix. Ni la bourgeoisie, ni les politiciens, ni les bureaucrates n'y prendront part.

Mais dans le cas du Venezuela, il y a un mal ajouté. Qu'il n'y ait aucun doute que, en cas de guerre, la révolution est finie. Une fois de plus, les politiciens de tout acabit échangeront l'espoir des gens pour des miroirs et des breloques, dans ce cas, des balles et des coups de machette. En cas de confrontation armée, rien n'est plus facile que d'intensifier les appels à la discipline, de disqualifier ceux qui osent prendre des initiatives en dehors du gouvernement, rien de plus facile que de changer les priorités et passer de la construction du socialisme pour le XXIe siècle à la victoire dans la guerre. Le socialisme pour plus tard, quand il sera à nouveau possible, voire pas du tout. Nous avons vu ça en Espagne, à la fin nous n'avons pas de révolution, nous perdons la guerre et nous sommes vraiment floués.

Comme d'habitude, la seule solution à la folie gouvernementale est le peuple, une vague révolutionnaire qui emportera les démagogues, les populistes et ceux qui vendent leurs mères des deux côtés de la frontière, qui se consacre à l'édification d'une société civile d'en bas forte, indépendante de ce pouvoir qui essaie toujours de se perpétuer, une société auto-gérée, révolutionnaire par vocation et par nature, sans dirigeants aveuglants, internationaliste et solidaire, qui reconnait que les peuples de Colombie, du Venezuela et de l'Équateur sont des frères pour de nombreuses raisons, frères dans la souffrance, frères dans leur désir de paix et de justice. Pour commencer, rien ne vaut mieux que de ne pas être trompés par les déclarations de guerre en rejetant totalement la guerre entre les États, toute guerre, sauf la guerre de classes. La mobilisation en faveur de la paix doit commencer dès que les tambours de la guerre commencent à résonner. Plus tard, il sera trop tard.

Miguel Martin

[Plus d'info sur le site du journal El Libertario]

(Nous avons traduit une version anglaise, elle même traduite d'une version espagnole.)

jeudi 6 mars 2008

Le droit à l'avortement menacé par la bande


Selon Le Devoir, un controversé projet de loi privé vient d'être adopté par la Chambre des communes à Ottawa. Ce projet de loi, qui sera donc envoyée à un comité parlementaire pour une étude approfondie, reconnait des droits au fœtus ce qui ébranle les fondements du droit à l'avortement.

Selon la journaliste du Devoir, le projet de loi vise à considérer un foetus comme une victime distincte lorsque sa mère est attaquée ou assassinée. Selon le quotidien, plusieurs voix se sont élevées contre ce projet quand il a été présenté le 14 février, craignant que celui-ci ne compromette le droit au libre choix en matière d'avortement. Car pour la première fois, si cette loi est adoptée, le droit canadien reconnaitra au fœtus des droits.

«C'est une façon de s'attaquer au droit à l'avortement par la porte d'en arrière», avait dit Joyce Arthur, de la Coalition du Canada pour le droit à l'avortement. «Cela vise à octroyer aux fœtus une sorte de statut juridique. Dans notre Code criminel, on ne devient une personne que lorsqu'on sort vivant du ventre de notre mère. Si vous donnez ce droit à un fœtus, comme le fait ce projet de loi, cela entre automatiquement en conflit avec les droits constitutionnels des femmes.»

Caucus pro-vie

C'est l'action du caucus pro-vie qui a permis l'adoption du projet de loi par un vote serré, de 147 voix contre 133. Presque tous les conservateurs, sauf 3 ministres et une députée, ont voté pour de même qu'un néo-démocrate et une vingtaine de libéraux associés au caucus pro-vie. Fait à noter, Josée Verner et Sylvie Boucher, les deux seules femmes du contingent conservateur québécois (tout comme l'ex-libéral Cannon) ont voté contre... Pour une fois qu'elles se distinguent pour les bonnes raisons, soulignons le! Malgré le vote libre, tous les députés du Bloc sans exception (y compris le curé?) ont voté contre.

Visiblement, il faudra rester particulièrement vigilant face à ce gouvernement réactionnaire.

mercredi 5 mars 2008

La minute du patrimoine révolutionnaire: Bella Ciao



Bella Ciao - Modena City Ramblers - Sur un montage du collectif Bella Ciao

La minute du patrimoine est une chronique musicale. L'idée est de faire connaître l'histoire et les dessous de certaines chansons révolutionnaires.

Bella Ciao est le chant des partisanNEs antifascistes italienNEs. Contrairement au Chant des partisans français, qui a été écrit à Londres en exil, Bella Ciao semble être une authentique création des maquis. En fait, on n'en connais ni l'auteur, ni l'origine exacte. La seule chose qui est sûre, selon Wikipedia, c'est que Bella Ciao s'inspire d'une chanson populaire, traditionnelle et protestataire, chantée par les «mondine», des femmes travaillant dans les rizières de la plaine du Pô. Les partisanEs auraient tout simplement repris cet air connu et y aurait plaqué de nouvelles paroles. Selon Wikipedia, l'expression «Bella ciao» en italien n'a pas vraiment de sens, c'est plutôt une interjection. Elle est utilisée ici pour interpeler le spectateur sur le sort des «mondine», puis des partisans.

La chanson a été reprise dans de nombreuses langues, une quinzaine au moins, et figure en bonne place dans le patrimoine mondial révolutionnaire. Aujourd'hui, on l'entend dans les manifestations altermondialistes (merci Zebda!) et les rassemblements protestataires. Fait curieux, selon Wikipedia, «cette chanson est également utilisée comme hymne dans les meetings du Parti socialiste français et plus particulièrement dans les réunions du Mouvement des jeunes socialistes français». Ça a l'air que Bella Ciao «représente une bonne alternative à l'Internationale plus rattachée à l'extrême gauche et au Chant des partisans, considéré comme plus triste et morose». Pourtant, en Italie, et ailleurs dans le monde, Bella Ciao est clairement un chant rouge.


Des partisanNEs italienNEs dans les rues de Milan en 1944

Traduction française
(Source Wikipedia)

Un matin, je me suis levé
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao
Un matin, je me suis levé
Et j'ai trouvé l'ennemi

Oh partisan emmène-moi
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao
Oh partisan emmène-moi
Je me sens prêt à mourir

Et si je meurs en partisan
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao
Et si je meurs en partisan
Tu m'enterreras

Tu m'enterreras sur la montagne
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao
Tu m'enterreras sur la montagne
Sous l'ombre d'une belle fleur

Et les gens qui passeront
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao
Et les gens qui passeront
Me diront « Quelle belle fleur »

Car c'est la fleur du partisan
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao
Car c'est la fleur du partisan
Mort pour la liberté

Une autre version, en anglais, par Chumbawamba (je l'ai mis par chauvinisme, i.e. les images sont de Québec):

Attentat envers des anti-racistes albertains

Edmonton Journal
CALGARY - Jason Devine et sa compagne Bonnie croient que des néo-nazis sont responsables de l’attentat à la bombe incendiaire contre leur maison.Dans la nuit du 12 février, Devine, âgé de 27 ans, était chez lui en compagnie de ses quatre enfants, qui dormaient, quand il a entendu un fracas et vu des flammes. Il a composé le 911.
«Le moins que l’on puisse dire c’est que c’était terrifiant», a-t-il déclaré. L’auteur de l’attentat a raté la fenêtre arrière qu’il visait, et le feu à brûlé une clôture et un ensemble de patio.
Collins et Devine sont tous deux communistes et membres de l’«Action anti-raciste de Calgary» («Anti-Racist Action Calgary»). Collins est candidate du Parti communiste aux élections provinciales dans la circonscription de Calgary-Est.

Les autres interactions survenues avec des groupes suprémacistes blancs de Calgary, nommément la «Garde aryenne» («Aryan Guard»), portent le couple à croire qu’il ne s’agissait pas d’un acte de violence.«Nous n’avons pas de preuve et nous ne voulons accuser personne injustement, mais les coïncidences ne sont trop nombreuses» a dit Collins.
En effet, depuis la tenue d’une manifestation de protestation à l’Hôtel de ville, il y a quatre mois, le couple avait régulièrement reçu des appels téléphoniques suspects, a dit Collins.
Collins, qui est âgée de 27 ans, n’était pas chez elle au moment où la bombe incendiaire a été lancée et a déclaré qu’après avoir pris connaissance de l’incident, elle a eu peur. «Je ne reculerai pas. Je ne cesserai jamais mes activités.»
La police de la ville mènent une enquête sur cette affaire, mais elle n’a pas encore déclaré si Collins et Devine ont été visés en raison de leur militantisme.
© The Edmonton Journal 2008
(via Reactionism Watch: http://reactionismwatch.wordpress.com)

mardi 4 mars 2008

Un prisonnier politique à Québec

Les camarades du COBP nous ont fait suivre le communiqué suivant. La NEFAC n'a pas de position collective sur «les droits des animaux» mais nous sommes solidaires de toutes les victimes de répression politique. Surtout que dans le cas présent, la campagne s'affiche comme «non-violente» (pas sur que nous supporterions n'importe quelle action de type ALF mais là, franchement, c'est bénin). N'hésitez jamais à nous faire parvenir vos infos.

Activiste canadien de SHAC en prison

CherEs activistes,

Gabriel Villeneuve a besoin de votre support!

Lors d’une visite en dehors de la ville pour donner une conférence sur l’action directe et les tactiques de SHAC, Gabriel Villeneuve ainsi que 3 autres activistes se sont fait arrêter vendredi le 22 février dans la ville de Québec pour avoir supposément participé à une manifestation contre une compagnie qui fait affaire avec Huntingdon life Sciences. Selon les dires, ils auraient pénétrés dans l’établissement armés d’un mégaphone, de pancartes et de brochures informatives. Ils auraient informé les travailleurs et clients des liens que la compagnie entretient avec HLS et auraient quitté les lieux lorsque demandé de le faire. Trois des activistes ont été relâchés après 3 jours de prison mais les autorités ont décidé de garder Gabriel pour une période indéterminée.

Apparemment la liberté d’expression couverte par la Constitution canadienne ne couvre pas la liberté d’exprimer notre dégoût face aux compagnies qui ne voient aucun problème à payer HLS pour encourager la torture et le meurtre de 500 animaux par jour!

Gabriel est un activiste de SHAC depuis longtemps. Il a décidé, il y a quelques années, de mettre tout de côté dans sa vie pour se dédier entièrement à faire fermer HLS. Il est une grande source d’inspiration pour plusieurs, s.v.p. supportez-le.

Vous pouvez lui envoyer des cartes postales, des lettres, des photos (pas de polaroid), des dessins, des coupures de journaux, des articles d’Internet, des timbres internationaux ou canadiens ainsi que des mandat-poste. Vous pouvez également lui envoyer un email (à shaccanada@riseup.net) qui sera imprimé et envoyé par son comité de support aux prisonniers. Il apprécie de recevoir des lettres courtes plus souvent que des lettres longues moins souvent.

Il serait intéressé à connaitre toutes sortes d’actions qui se déroulent dans votre entourage où n’importe où ailleurs. Il aime le punk rock DIY, le hardcore, l’histoire de noirs, les causes activistes de toute sorte ainsi que l’alimentation crudivore.

Le vœu le plus cher de Gabriel pendant son incarcération est de voir une hausse du nombre de manifestations et d’actions de toutes sortes partout autour du monde contre Huntingdon Life Sciences.

S’il-vous-plait, prenez quelques minutes de votre temps pour lui écrire!

Gabriel Villeneuve #HUL03299801
500, de la Faune
Case Postale 87130
Québec, Québec
G1G 5E4
CANADA

Pour en savoir plus sur le groupe en question: www.SHAC.net

La censure religieuse de retour au Canada ?

C'est la question que l'on peut se poser, avec le projet de loi C-10 des conservateurs qui aurait comme conséquence que des œuvres cinématographiques et télévisuelles qui ne respectent pas «l'ordre public» seraient privées de subventions du gouvernement fédéral. Il y a déjà un certain contrôle à ce niveau. Mais quand on voit qui est à l'origine de cette tentative éhontée de censure, la réelle motivation apparaît.

L'évangéliste Charles McVety (le président de la Canada Family Action Coalition), qui s'est déjà battu contre le mariage gay, a affirmé être à la source de cette mesure, dans une entrevue accordée au Globe and Mail.

Sans exagération aucune, nous sommes en présence d'une tentative d'un retour à la Grande Noirceur, l'époque où de nombreux films québécois furent charcutés pour la simple et bonne raison qu'ils ne correspondaient pas aux valeurs du clergé. La ministre du Patrimoine, Josée Verner, n'a pas réussi à trouver d'arguments intelligents, disant tout simplement que «ce n'est pas vrai que c'est une erreur et que les contribuables canadiens vont devoir financer des films de pornographie juvénile».

Putain...mais est-ce que quelqu'un a déjà vu un film pédophile être réalisé au Canada !? Ce que je veux dire, c'est que les arguments des conservateurs dans ce dossier sont tout simplement pathétiques et ridicules. C'est de la censure religieuse pure et dure...et on tente de nous faire croire le contraire !

Selon la sénatrice libérale Céline Hervieux-Payette, cette loi pourrait ouvrir la porte à bien des abus et que selon elle, «il faudra sans doute aussi vider la moitié de nos musées». Cette loi pourrait aussi mettre en péril plusieurs emplois, car les sources de financement se feraient de plus en plus rares.

Pour conclure, je rajouterai qu'il s'agit d'une attaque directe et honteuse envers la liberté d'expression. Comme quoi la religion et la liberté de parole n'ont jamais fait bon ménage...

Sources: http://www.cyberpresse.ca/article/20080229/CPACTUALITES/80229174/6488/CPACTUALITES
http://www.cyberpresse.ca/article/20080304/CPACTUALITES/803040578/5025/CPDMINUTE

Sondage: la droite populiste continue sa progression


Selon un sondage très scientifique, la droite populiste serait en progression dans la région. C'est là l'opinion de 66% des lectrices et des lecteurs de Voix de faits. 19% des répondantEs pensent qu'elle stagne alors que 2% pensent qu'elle recule tandis que 11% ne le savent pas.

La grande question maintenant est de savoir: qu'est-ce qu'on fait?

Le sondage a été effectué la semaine dernière auprès de... 36 internautes!

[Accessoirement, ça indique qu'il y a au moins 36 personnes qui lisent ce blogue.]

lundi 3 mars 2008

Dico anticapitaliste : « L’autogouvernement »

« Le 9 août 2003, dans l’État mexicain du Chiapas, l’Armée zapatiste de libération nationale décrétait la naissance des « conseils de bon gouvernement » dans les cinq zones territoriales sous son contrôle. Il s’agit en fait de structures d’autogouvernement » nous dit le Réseau d’information et de solidarité avec l’Amérique latine (Risal).

La question de l’autogouvernement, de l’autogestion généralisée pourrait-on dire aussi, se pose quand un peuple en lutte prend ses affaires en main et s’organise pour gérer la vie quotidienne, alors que le pouvoir capitaliste est délégitimé, menacé, déstabilisé, voire en voie de liquidation. L’autogouvernement commence avec l’organisation des masses en lutte pour leur libération et débouche sur la structuration progressive de nouvelles institutions politiques et la réintégration des anciennes classes dominantes au sein du corps social, au fur et à mesure que se met réellement en place l’égalité économique au sein de la société.

Ainsi, né d’une révolution, c’est-à-dire au sein de grandes mobilisations sociales, associé à de larges débats, à l’implication du plus grand nombre parmi les anciennes classes dominées, l’autogouvernement est le contraire d’une dictature, même si les ex-capitalistes, déchus de leurs prérogatives, sont temporairement exclus des structures politiques.

L’autogouvernement est à l’intersection de deux grandes structures. D’une part l’organisation des travailleuses et des travailleurs dans les unités de production autogérées où ils et elles décident de l’organisation du travail, de la répartition des richesses créées, des investissements nécessaires. D’autre part l’organisation des citoyens au sein des communes pour décider les besoins en termes d’équipement et de services collectifs.

C’est une logique de démocratie directe instaurant la prééminence de la base de la société dans l’élaboration des politiques. Mais c’est aussi la coordination fédérale de ces structures de base, de façon bicéphale, par secteur économique et par région, pour permettre les décisions collectives au niveau le plus adapté, dès que les enjeux dépassent le cadre local.

C’est une rupture avec la logique étatique. Les grandes décisions résultent d’abord des débats à la base et les délégué-e-s, y compris et surtout au niveau central, sont mandaté-e-s pour les mettre en œuvre. L’autogouvernement se stabilisera au travers de nouvelles institutions politiques en cohérence avec une société sans classes sociales et sans État, prohibant la propriété privée des moyens de production collectifs et favorisant donc l’organisation collective de la production.

Dès maintenant il est fondamental d’expérimenter et de populariser les modes de fonctionnement et d’organisation propres à l’autogouvernement de la société, tant au sein des organisations révolutionnaires que dans le mouvement social dans toutes ses dimensions. Cette expérimentation peut permettre de préparer la dynamique d’autogouvernement qui peut naître d’une crise révolutionnaire.

Texte de Jacques Dubart
Publié dans Alternative Libertaire no 169 (jan. 2008)

dimanche 2 mars 2008

D'ABORD L'ONU...

Comme vous devez touTEs le savoir maintenant, même les étudiantEs dans le jus par-dessus la tête le savent certainement, Israël a commencé son nettoyage dans la bande de Gaza. Le bilan est monstrueux... Les données officielles nous le démontrent clairement, c'est le pire massacre depuis maintenant près d'une décennie. Encore une fois, les PalestinienNEs de Gaza sont lourdement arméEs. Alors que la pauvre armée israëlienne doit se contenter des armes et des équipements dernier cri achetées par des fonds provenant des ÉU, les forces de l'empire Palestinien répliquent lourdement avec leurs troupes surentraînées et armées des cailloux fraîchement fabriqués par les récentes pluies de bombes. Ici, on va atteindre 400 cm de neige et tout le monde braîlle, là-bas les yeux tournés vers le ciel attendent de voir quand tombera la prochaine pluie meurtrière.

Bien évidemment, les Nations civilisées de cette belle grande planète se sont équipées d'une organisation béton pour faire régner les droits de l'homme et de la femme. Le tout ne saurait être toléré plus longtemps. Les méchantEs PalestinienNEs arméEs jusqu'aux dents et les pauvres militaires IsraëlienNEs sauront être pacifiéEs dans le temps de le dire. Franchement, pas un seul pays au monde serait capable de combattre à lui seul la franche camaraderie, l'unité et le respect mutuel implanté dans cette magnifique organisation appelée les Nations Unies. Partant du principe qui dit que l'unité fait la force, c'est logiquement impossible que quiconque ne barre la route à l'ONU. Et bien non, un aussi petit et aussi peu populeux pays comme Israël est à même, avec ses amiEs, de bloquer l'ONU.

Les Nations Unies bloquées par un pays aussi populeux que la province du Québec bloquerait la grande unité des nations dans la recherche de la paix et de la prospérité? C'est surréel de le dire, mais c'est le cas. Une magnifique structure strictement anti-démocratique dans l'organisation supranationale, ajoutée à un acharnement d'une grande puissance cherchant à tout prix à avoir des pays alliés dans toutes les zones du globe vous donne des résultats époustouflants. Aujourd'hui encore, puisque c'est comme ça depuis plusieurs générations maintenant, l'ONU va regarder Israël massacrer Gaza en faisant comme si c'était impossible d'agir.

Que feront les populations de ce bas monde pour changer les choses? Celles qui en ont l'opportunité iront voter aux prochaines élections pour un parti qui en promet beaucoup et qui, comme toujours, ne fera pas grand chose. Les vrais problèmes: le système économique, le parlementarisme, les religions et autres, ne sont et ne seront jamais gênés par quelque parti politique que ce soit. Il ne faut pas s'attendre à ce que quelqu'unE fasse le dur travail à notre place, ça n'arrivera pas...

Une histoire graphique de la contestation

POUR CHANGER LE MONDE
Affiches des mouvements sociaux au Québec (1966-2007)


Rassembler en un livre 40 ans d'affiches sociales et politiques est un projet pour le moins ambitieux. C'était le rêve de David Widgington qui s'est associé à deux vieux routiers de l'affiche militante, Jean-Pierre Boyer et Jean Desjardins du Centre de recherche en imagerie populaire (CRIP). Le résultat, Pour changer le monde, publié conjointement par Lux et Cumulus Press en février, est tout simplement époustouflant. Les affiches passent tellement vite --et la plupart sont tellement laides et faites vite-- qu'on en oublie que certaines sont de véritables œuvres d'art tandis que d'autres sont des petit chefs d'œuvre de propagande.

Les auteurs ont pioché dans la collection de 20 000 affiches du CRIP, auxquelles Widgington a ajouté 300 d'affiches plus récentes collectées dans les réseaux militants, pour en choisir 659. Les plus belles, les plus parlantes et les plus pertinentes. Tous les mouvements y passent: syndical, politique, populaire, féministe, groupes de pression, solidarité internationale, contre-culture, altermondialisme. Fait à noter, le livre ne s'arrête pas qu'aux groupes les mieux établis ni aux affiches les plus «pro», d'obscurs groupes radicaux (comme la NEFAC! ;-) ont droit de cité... autant que leurs affiches sur les murs d'ailleurs. Autre fait à noter, les auteurs ne se sont pas limités à Montréal, on reconnait certaines affiches de la capitale (et pas juste de 2001!) et surement d'autres venues d'ailleurs.

À lire, chaque section est introduite par un texte, et, surtout, à voir. On en ressort avec une véritable histoire graphique de la contestation. Un beau livre, abordable en plus, pour trouver de l'inspiration, se rappeler et mesurer le chemin parcouru.