lundi 16 juillet 2007

Frapper vite et fort

La menace très concrète d'une grève générale au plus fort de la saison touristique aura été suffisante pour faire plier les tauliers de l'hôtellerie. Tous, sauf ceux du Plaza Métro-Centre et de l'Omni au centre-ville qui ont forcé un affrontement avec leurs employé-e-s. Les patrons du Plaza Métro-Centre ont pliés après trois semaines de grève (et un rapport condamnant l'utilisation de scabs) mais ceux de l'Omni ont fait durer la grève 9 semaines avant de se rendre face à la détermination des syndiqué-e-s. Devant l'intransigeance patronale, les syndicalistes révolutionnaires du Réseau de solidarité des travailleurs-euses ont menés plusieurs actions de soutien.

Ailleurs en province la partie se joue grosso-modo comme à Montréal. Sauf au Manoir Richelieu où une grève générale des 130 syndiquéEs CSN est en court. Très combatif, les syndiqué-e-s de l'hôtel ont répondu par une grève sur le tas aux brimades de la direction qui interdisait des moyens de pression banal (port de t-shirt, macaron, etc.). La grève risque d'être longue, puisqu'il y a un rattrapage salarial énorme à faire dans cet hôtel longtemps syndiqué aux TUAC (FTQ). Pour un même travail, l'écart est en effet de 5,15$ de l'heure entre le Manoir Richelieu et un hôtel de même catégorie et de la même chaîne à Montréal.

La négociation coordonnée dans l'hôtellerie s'avère une fois plus très payante pour les syndiqué-e-s. Outre des augmentations de salaire substentielles (11,5% sur 3 ans), les syndiqué-e-s sont allée cherchée une prime intéressante pour les départs à la retraite (jusqu'à
8 000$ dépendant de l'ancienneté) et la possibilité d'une réduction du temps de travail pour les plus vieux salarié-e-s. De plus, les syndiqué-e-s ont repoussée l'introduction d'une échelle de salaire qui aurait eu pour effet de faire payer les augmentations par les nouveaux employé-e-s (les syndiqué-e-s tiennent mordicus au principe "à travail égal, salaire égal" peut importe l'ancienneté). Voilà la preuve formelle que l'industrie du service n'est pas condamné à des conditions minables pour peu qu'on daigne y développer un syndicalisme combatif.



(Publié pour la première fois dans le numéro 8 de Cause commune, automne 2005)

Aucun commentaire: