Ailleurs en province la partie se joue grosso-modo comme à Montréal. Sauf au Manoir Richelieu où une grève générale des 130 syndiquéEs CSN est en court. Très combatif, les syndiqué-e-s de l'hôtel ont répondu par une grève sur le tas aux brimades de la direction qui interdisait des moyens de pression banal (port de t-shirt, macaron, etc.). La grève risque d'être longue, puisqu'il y a un rattrapage salarial énorme à faire dans cet hôtel longtemps syndiqué aux TUAC (FTQ). Pour un même travail, l'écart est en effet de 5,15$ de l'heure entre le Manoir Richelieu et un hôtel de même catégorie et de la même chaîne à Montréal.
La négociation coordonnée dans l'hôtellerie s'avère une fois plus très payante pour les syndiqué-e-s. Outre des augmentations de salaire substentielles (11,5% sur 3 ans), les syndiqué-e-s sont allée cherchée une prime intéressante pour les départs à la retraite (jusqu'à
8 000$ dépendant de l'ancienneté) et la possibilité d'une réduction du temps de travail pour les plus vieux salarié-e-s. De plus, les syndiqué-e-s ont repoussée l'introduction d'une échelle de salaire qui aurait eu pour effet de faire payer les augmentations par les nouveaux employé-e-s (les syndiqué-e-s tiennent mordicus au principe "à travail égal, salaire égal" peut importe l'ancienneté). Voilà la preuve formelle que l'industrie du service n'est pas condamné à des conditions minables pour peu qu'on daigne y développer un syndicalisme combatif.
(Publié pour la première fois dans le numéro 8 de Cause commune, automne 2005)
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