Les réformes mises de l’avant par le gouvernement Charest l'automne dernier ont permis, au cours des derniers mois, de remettre sur pied un mouvement étudiant endormi depuis plusieurs années. Résultat : le déclenchement de la grève générale illimitée. Ce mouvement de lutte représente une réalisation peu courante dans notre histoire. Même si les étudiantEs de Québec entrèrent tardivement dans la mouvance contestataire, le rôle que nous avons joué ne fut pas pour autant insignifiant.
Bien que le résultat que nous connaissons actuellement reste particulièrement insatisfaisant et que le spectre de la trahison était prévisible, cette période de grève demeure particulièrement instructive sous plusieurs aspects. Elle présente de nombreux points positifs qui peuvent s’inscrire dans une perspective anarchiste. En effet, en excluant l’attitude autoritaire des fédérations étudiantes, cette grève a permis à plusieurs d’entre nous (étudiantEs) d’avoir un premier contact avec certains principes libertaires. Premièrement, notons que la grande majorité des décisions furent prises en assemblée générale, incluant l’ensemble des moyens de pressions qui furent adoptés sur des bases de démocratie directe. Deuxièmement, la grève fut ponctuée d'une foule d'actions toutes plus significatives et imaginatives les unes des autres, comme par exemple les blocages et occupations de nombreux lieux reliés à la cause. Bref, le principe d’action directe mit de l’avant durant cette grève est tout à fait remarquable et s’inscrit en droite ligne avec la perspective anarchiste. Ces occupations furent à la fois une prise de position par l’action directe et une preuve d’organisation démocratique et révolutionnaire. Nous pouvons donc, malgré notre déception générale, admettre que cette grève étudiante fut formatrice pour les luttes à venir ainsi qu’un point de départ pour le rétablissement et la cohésion du mouvement étudiant futur. J’aimerais saluer la ténacité de nos camarades du Cégep du Vieux-Montréal qui ont réussi à démontrer que l’auto-organisation des lieux d’enseignements est possible.
Nous ne devons absolument pas laisser retomber la pression si l’on veut réussir à imposer d’autres choix à une société qui est la nôtre. Que la lutte continue jusqu’à la gratuité scolaire et l‘enrayement de l’endettement étudiant!
Un camarade de Québec
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Extrait de Cause commune no 6
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