==>Photo-reportage
Le 11 octobre, pendant que «le gros des troupes» manifestait à Ottawa, une délégation des militantEs du FRAPRU de Québec et Trois-Rivières rendait visite à Sylvie Boucher, députée conservatrice de Beauport-Limoilou et secrétaire parlementaire de Stephen Harper. Le but de la visite était de lui remettre un détournement du ruban pro-militariste qu'on voit sur de plus en plus de pare-choc de voitures de la région sur lequel était écrit «supportez le logement social».
Une trentaine de militantEs est donc débarquée vers les onze heures dans le triste secteur d'Estimauville, là où se trouvent les bureaux de la députée. Évidemment, elle n'était pas là! La SQ, dans un excès de zèle l'avait prévenu la veille. (Fait curieux à noter, ça a l'air qu'il y a des flics payés à surveiller le web militant puisqu'une des organisatrices a reçu des appels insistants des forces policières suite à la mob internet et même une invitation à prendre un café pour jaser des méchants radicaux qui pourraient s'infiltrer dans son groupe...)
L'absence de Sylvie Boucher n'a pas empêché une délégation de rencontrer son attaché politique pour lui remettre «l'oeuvre». Écœurés de se les geler dehors, le reste du groupe est finalement rentré dans le bureau de la députée pendant la rencontre. Le temps de crier quelques slogans et de chanter quelques chansons, l'attaché et la délégation était de retour. Ce fut l'occasion pour quelques mal-logéEs de l'interpeler un peu moins poliment sur l'urgence d'agir et d'investir dans le développement de vrais logements sociaux... Peu de temps après, le groupe a levé les feutres et terminé le tout aux locaux du Comité de citoyenNEs du quartier Saint-Sauveur pour un repas communautaire.
La guerre vs le logement
Depuis peu, le FRAPRU a décidé de mettre en parallèle sa cause, le logement social, avec l'armée. C'est ainsi qu'à Ottawa la manifestation du 11 octobre a commencé devant un centre de recrutement de l'armée canadienne. Le groupe juge que le gouvernement fédéral n'a pas les priorités à la bonne place.
Comme on s'en doute, les dépenses militaires augmentent très rapidement au Canada. Dans son tract pour la manifestation, le FRAPRU rappelle que le coût de la guerre en Afghanistan s'élève à 5,1 milliards $. Cette somme est venu gonflé le budget de l'armée, qualifié d'éléphantesque par le FRAPRU, qui s'élève maintenant à 17,8 milliards $ (une hausse de 69% en onze ans!).
L'armée accapare 8,5 % des dépenses de programmes du gouvernement fédéral (et là, on ne parle même pas des immobilisations). En comparaison, le budget de la société fédérale chargée de l'aide au logement, la Société canadienne d'hypothèque et de logement (SCHL), est de 1,98 milliards $ (une hausse de 0,6% en onze ans...). Aujourd'hui, les dépenses reliées à l’aide au logement ne comptent désormais plus que pour 0,9 % de l’ensemble des dépenses fédérales de programme.
Bref, les mal-logéEs ne font pas le poids face aux militaires! Pourtant, le FRAPRU ne demande pas la lune... Juste un petit 2 milliards $ de plus pour relancer la construction de logements sociaux à la grandeur du Canada. Cce n'est pas grand chose quand on sait que, selon les dernières données disponibles, le Canada compte près de 1,5 million de ménages ayant des besoins impérieux de logement, dont 351 800 au Québec.
2 commentaires:
C'est peut-être simpliste mais monter le salaire minimum à environ 12$ aiderait:
1) Les employeurs à embaucher des travailleurs qui ne veulent pas continuellement partir;
2) Les travailleurs à dégager un (mince) profit de leur travail — ce qui les encouragerait à ne pas retomber dans le piège de l'assurance sociale;
3) La société (en général) qui pourrait concentrer ses efforts sur autre chose que de construire des HLM.
Les pauvres, ce ne sont pas des extra-terrestres, c'est nous, nos frères et nos soeurs.
Le fait que la pauvreté frappe autant de Québécois prouve que la redistribution des richesses (par le gouvernement et autrement) ne fonctionne pas.
Le salaire minimum actuel tue la "motivation au travail" et humilie ceux et celles qui se dévouent pour des pécadilles.
Une hausse du salaire minimum n'empêcherait pas "les riches" d'être millionnaires mais permettrait aux plus pauvres de vivre plus dignement.
Les riches, eux, n'accepteraient jamais de travailler au salaire minimum actuel — ce qui est, bien entendu, passablement ironique.
D'accord pour dire que la redistribution de la richesse connaît des ratés important au Québec (si je n'était pas d'accord, je ne serais pas révolutionnaire!), d'accord aussi pour dire qu'il faut augmenter le salaire minimum, mais, pour les HLM, je ne suis pas d'accord. Premièrement, il en manque et ça fait 15 ans qu'on n'en construit plus. D'autre part, le logement social ce n'est pas juste une question de sous. Il est aussi question de logements décents et en bon état. Et aussi de pouvoir exercer un minimum de contrôle sur son environnement.
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