Selon Radio-Canada, la cinquième édition du défilé de la fierté gaie de Québec n'a attiré en tout et pour tout qu'une dizaine de marcheurs. À priori, on pourrait penser que ça fait dur dans une ville qui vient de connaitre sa plus sérieuse agression homophobe depuis belle lurette... Ça c'est si on ne connait pas l'historique de l'organisation Fierté Québec qui organise la marche.
Il y a cinq ans, cette organisation montréalaise, et son dirigeant auto-proclamé André Gagnon, s'est mêlée de venir dire aux homos de Québec comment s'organiser. En gros, le monsieur était pas content des pique-niques organisés depuis 1996, pas assez militants, pas assez gros. Il a donc voulu organiser un grosse fin-de-semaine de party politico-touristique et une "manif-défilé", comme à Montréal, sans vraiment demander l'avis de personne. Ça n'a pas super bien marché.
En moins de deux ans, le bonhomme et son groupe se sont mis à dos à peu près tous les militants et les institutions de la communauté gaie de la capitale. À un point tel qu'un groupe local a décidé de boycotter Gagnon et Fierté Québec et d'organiser en septembre sa propre Fierté gaie, la Fête Arc en ciel. Cette fête communautaire est certes moins in your face et flasheuse mais elle est a le mérite d'être issue de la base --en tout cas une certaine base--, d'être auto-organisée localement, démocratiquement et dans la transparence.
Malgré le désaveux retentissant, Gagnon persiste à vouloir organiser des trucs à Québec, depuis Montréal. Avec un aussi grand succès populaire, le message finira peut-être par passer...
D'ailleurs, en passant, le 2 septembre la Fête Arc en ciel se repolitisera un peu à l'occasion d'un brunch de solidarité sur la Place d'Youville. Une occasion de se solidariser avec la communauté gaie suite à l'épisode de gay-bashing de l'été.
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P.S.: Les "vieux" (sic!) gauchistes se souviendront d'André Gagnon pour son passage dans le mouvement étudiant à l'UQAM et au 'national'. Là aussi, il avait fait le vide autour de lui. Certains le tiennent même encore responsable de la mort de l'ANEEQ. D'autres ont encore en tête un certain journal "communautaire" qu'il dirigeait dans les années 1990 et qui n'était pas particulièrement tendre envers les anars.
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