Samedi prochain, la rue Saint-Vallier, en basse-ville, s'animera aux rythmes de Saint-Sauveur en Fête. Cette fête de quartier, avec la Fête du faubourg, est l'une des rares à ne pas être une vente de trottoir déguisée et à intégrer une forte dimension communautaire et artistique. Normal, le Comité de citoyen-ne-s Saint-Sauveur participe activement à l'organisation... Raison de plus d'être extrêmement déçu.
J'ai en effet appris qu'une fois de plus l'armée tiendrait un kiosque pendant la fête. J'avoue que dans les années passées, voir l'armée et la police au côté des pompiers et du transport en commun me faisait grincer des dents. C'est qu'avec les gros véhicules, ce genre de kiosque est extrêmement populaire auprès des ticuls. C'est pas un peu dégueu dans un contexte où l'armée avoue ouvertement vouloir recruter des jeunes chômeurs pour servir de chair à canon en Afghanistan?
Le plus ironique c'est que ce kiosque se tiendra à quelques centaines de mètres d'un monument voué à rappeler la mémoire d'un soulèvement anti-militariste! En effet, au printemps 1918 une important mobilisation contre la conscription a lieu à Québec. Après cinq jours de manifestations, les soldats mitraillent la foule rassemblée à l'angle des rues Saint-Vallier, Saint-Joseph et Bagot, tuant quatre personnes et en blessant soixante-dix autres. Quatre-vingt-neuf ans plus tard, alors que le Canada est une fois de plus impliqué dans une guerre outre-mer, l'armée revient sur les lieux pour recruter une nouvelle génération de chair à canon.
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