Ce matin, la ville de Québec est plongé dans le brouillard. Au propre, comme au figuré. Hier, une femme est morte. Andrée P. Boucher, la mairesse de Québec, a succombé à une crise cardiaque. Comme on pouvait s'y attendre, elle est morte au boulot (qu'elle avait amené à la maison).
Je vis depuis hier le plus grand décalage de ma vie entre ce que disent les médias et ce que j'entends dans mon entourage. Depuis hier, les médias dégoulinent d'hommages et de bons mots. 20 pages, rien que dans Le Soleil, même Média Matin Québec (le journal des lockoutés du Journal de Québec) a produit une édition spéciale. Comme à chaque fois qu'une vedette politique meurt, c'est indécent tellement c'est unanime. À croire que tout le monde aimait cette femme là!
Permettez-moi d'être indécent à mon tour et de vous parler de l'autre côté de la médaille (ce qu'on ne lit pas dans les médias). J'ai appris la mort de la mairesse quand une collègue m'a appelé au bureau. Elle était presque hystérique et... folle de joie! (Non, je ne travaille pas à l'hôtel de ville) Et ce n'était pas la seule. Dans la rue des gens m'abordait avec le grand sourire pour m'apprendre la nouvelle. À la maison, même chose avec les voisins. Oh, bien sur, tout le monde était un peu gêné mais personne ne pouvait réprimer une réaction se résumant à "bon débarras". On se disait tous que c'était un peu indécent, mais bon... C'est certainement pas pire que de lire les hommages hypocrites dans le journal.
J'ai passionnément détesté la mairesse. Elle a même réussi à me faire aller voter, moi l'anars, aux dernières élections! Elle représentait tout ce que je déteste : autoritarisme, arrogance, populisme, haine de classe, et j'en passe. Dans mon livre à moi, elle détestait la ville de Québec. Elle représentait la revanche de la banlieue. Je sais qu'elle sera remplacée par un autre. Probablement plus retors et vicieux. C'est vrai qu'elle était "droite dans ses bottes" et qu'elle ne souffrait pas du syndrome de la langue de bois. Ceci dit, je ne la regretterai certainement pas.
4 commentaires:
Eh bien je suis contente de voir que je ne suis pas la seule à avoir eu cette réaction ! Au sujet de la couverture des médias de la capitale à ce sujet, celle du Journal de Québec est à vomir: La mairesse du peuple. Ouach !
Ouai, tous les journalistes soulignent à quel point elle était proche des "citoyens ordinaires". Ça ne cadre pas avec l'expérience que j'en ai! En tout cas, elle était tout, sauf proche des locataires en général et des pauvres en particulier! À mon avis, pour les journaliste, le peuple et les citoyens ordinaires c'est du monde comme eux (i.e des proprios de bungalow en banlieue ou de condos dans le nouvo St-Roch).
La mairesse du peuple... Mon Oeil
À une certaine époque elle considérait les propriétaires de maison mobile comme des citoyens de seconde zone pcq ces derniers n'étaient pas propriétaires de leur terrain.
Lors de sa campagne anti-fusion au micro d'une station de radio, elle en rajoutait: les étudiants et les locataires dans un monde idéal ne devraient pas avoir le droit de vote au sujet des fusions, pcq ils ne sont pas propriétaire foncier, donc n'ont pas de sentiement d'appartenance très fort.
Si elle avait vécue à l'époque de l'abolition du régime seigneurial elle aurait millité pour le maintien du régime calvaire.
Dire que la population de Québec à votée massivement pour cette desposte.
Dire que la population de Québec à votée massivement pour cette desposte.
Ça dépend ce quon entend par "massivement". La mairesse a certe eu la pluralité des voix et elle est arrivée première dans 60% des districts (tous, sauf ceux de l'ancienne Ville de Québec où Larose du RMQ dominait) mais elle n'a finalement reçu l'appui que de 45% des électeurs. Et il faut savoir que le taux de participation aux élections municipales n'est jamais très fort. Donc, au mieux, il y a quelque chose comme un tiers de la population de Québec qui a voté pour elle, surtout en banlieue. Ça change rien au fait qu'elle a été élue mais ça nuance les choses.
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