samedi 26 avril 2008

Sale temps pour les syndiquéEs de la ville

Le sort fait aux syndiquéEs de la fonction publique municipale est dégueulasse.

Antisyndicalisme féroce


Le maire de Québec, qui se définissait pendant la campagne électorale comme un «social-démocrate en colère» et qui disait vouloir mobiliser les employéEs de la ville, se révèle être un antisyndicaliste féroce et vicieux. Dans une région travaillée au corps par le populisme de droite depuis plus d'une décennie, le maire n'en rate pas une pour mobiliser «le peuple» contre les employéEs de la ville dans un bras de fer dont l'enjeu est de couper dans la masse salariale et les charges sociales de la ville.

Le «premier magistrat» distille à la petite semaine son venin. Quand il ne s'étonne pas publiquement que les brigadiers scolaires ne sont pas bénévoles (ben quin!), il dit que les cols-bleus «fourrent le système» parce qu'ils ont droit à des jours de maladie payés. Pas une journée ne se passe sans que notre millionnaire de maire n'attaque les syndiquéEs. Alors même qu'il n'y a pour ainsi dire pas eu de véritables moyens de pression, il est rendu à demander une loi spéciale!

Le résultat c'est que la haine purjutte et que le climat social pourri à vue d'oeil. Évidemment, personne n'osera s'en prendre ouvertement aux pompiers et aux policiers (pas fou les québécois!) mais les petits employéEs de première ligne en mangent toute une. On rapporte que des brigadières ont été aggressées, que des cols-bleus se font insulter en pleine rue quand ils sont au travail, que des téléphonistes se font engueuler comme du poisson pourris. Réjouissant!

Le maire, et l'opposition qui l'appuie, devrait avoir honte! Quant à ceux qui n'ont pas encore succombés au nouveau sport municipal qui consiste à casser du sucre sur le dos de syndiquéEs, il faudrait pouvoir manifester notre opposition de principe. C'est une réaction de looser que de s'attaquer aux petits quand on est frustrés (parce qu'il faut être frustré en sacrément pour aller jusqu'à apostropher des gens qui ne font que leur travail sur la rue). C'est juste normal que les employéEs de la ville soient payés décemment. Personne ne gagnera rien à les voir s'appauvrir.

Ironiquement, la semaine où le maire disait que les cols-bleus «fourrent le système» il y avait une descente au Parti conservateur et le dégé au Québec du Parti libéral se faisait embarquer. Quelques jours plus tard, plusieurs grands capitalistes annonçaient qu'ils jetaient leurs employéEs à la rue comme de vieille chaussettes... On ne regarde pas dans la bonne direction si c'est chez les employéEs de la ville qu'on cherche des crosseurs.

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