Dans un communiqué diffusé en fin d'après-midi, les éditions Écosociété confirment la sortie du livre Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique en librairie.
L'éditeur militant confirme qu'effectivement, la sortie du livre a été retardée à cause du mise-en-demeure de la société minière canadienne Barrick Gold. La compagnie menace, sans avoir lu l'ouvrage, d’intenter une poursuite judiciaire en diffamation contre les auteurs du Collectif Ressources d'Afrique, l’éditeur Écosociété et les membres de son conseil d'administration. Écosociété croit que le but de Barrick Gold est sans doute d’empêcher la parution de l'ouvrage et, par conséquent, d'éviter la diffusion d'informations, pourtant déjà disponibles dans plusieurs autres sources, auprès du public.
Selon l'éditeur, étant donné la disparité de moyens, cela s'apparente à de l'intimidation et s'inscrit directement dans la logique des «poursuites-bâillons» (ou SLAPP, comme on dit dans le jargon). Pour Écosociété, «il s'agit d'un cas supplémentaire qui devrait convaincre le gouvernement québécois d'adopter une loi contre un tel usage de la procédure judiciaire, lequel a pour effet de brimer le droit à l'information ainsi que la liberté d'expression».
«Depuis 15 ans, les Éditions Écosociété publient des ouvrages critiques et engagés, avec rigueur et professionnalisme, ne versant jamais dans la diffamation», concluent les responsables de la maison d'édition, «c’est pourquoi nous ne reculerons pas devant de telles menaces, il en va de notre éthique d’éditeur et de notre liberté d’expression». Bravo!
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N.B.: Le livre Noir Canada est la synthèse et l'analyse de documents nationaux et internationaux (rapports, livres, documentaires...) portant sur des abus de maints ordres à propos de plusieurs sociétés canadiennes présentes en Afrique. Il porte aussi sur le soutien dont bénéficient parfois ces sociétés de la part du gouvernement canadien. Le débat que ce livre cherche à inscrire dans la sphère publique est d'autant plus légitime que les actifs des Canadiens (fonds de retraite, REER, fonds publics...) sont souvent indirectement investis dans ces sociétés via la Bourse de Toronto.
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