dimanche 18 janvier 2009
Séance d'endoctrinement en direct
48 étudiants du cégep F.-X.-Garneau se rendent à Washington pour assister à l'investiture de Barack Obama. Ces étudiants ont été guidé par des enseignants en histoire des États-Unis. L'un de ceux là, Luc Laliberté, a assisté à l'investiture de tous les présidents depuis 15 ans.
Ils auront aussi l'occasion de s'imprégner de culture étasunienne à l'aller et au retour. Une intense séance de projections de films est prévue.
Remplir la tête des étudiants de merde
Et quels seront donc ces films dont les étudiants pourront visionner dans l'autocar qui les mènera au pays des freedom fries? Des documentaires? Des films de Michael Moore? Des courts-métrages présentant divers points de vue sur divers sujets? Soyez rassuré! Luc Laliberté a préparé "un véritable festival de films et de séries dans lesquels sont présenté des présidents américains". Le public est en effet friand de films sur le président. Quelques exemples? The American President: Une comédie romantique qui présente un flirt entre le président et une lobbyiste. Ou pourquoi pas Independence Day, ou le président envoie héroïquement un missile dans le vaisseau mère des méchants martiens qui ravagent Washington? Ou encore mieux: Air Force One, dont l'avion du président est pris par des méchants terroristes. Le président reprendra alors le contrôle de l'avion tout en sauvant sa femme et sa fille.
Quel est le rôle de ces films sinon de dépeindre le président comme un bon citoyen modèle, le représentant du rêve américain et un bon papa? Quand on faisait des films sur Staline en le présentant comme étant le "Petit Père des Peuples", on appelait ça de la propagande, non?
"À chaque début d'année j'avais une partie de la classe qui était proaméricaine et une partie qui était plutôt anti-américaine. Cette année on sent majoritairement un préjugé favorable à l'endroit des États-Unis" signale Luc Laliberté. En effet, l'uniformité de pensée est toujours préférable au chaos de la variété d'opinion. Ça nous évite à devoir penser. Luc ajoute "Les jeunes voient en Obama la fin de l'ère Bush".
Les gens ont donc la mémoire courte. Si le monde entier est "crinqué" contre les États-Unis, ça n'est pas qu'à cause du règne de Georges Bush! Avons nous oublié que les États-Unis est le dernier pays de l'occident qui, en 1865, même année que la Russie tariste, a abolit l'esclavage et seulement après une sanglante guerre civile? Avons nous oublié que les États-Unis supportent encore la peine de mort? Avons-nous oublié que sous Reagan, un autre grand président, les États-Unis vendaient des armes à leur ennemi, l'Iran, pour financer la guerre civile au Nicaragua? Avons nous tout oublié des leçons de l'histoire? Changer de président permet au pays entier de se refaire une virginité?
L'un des étudiants s'est exclamé "On veut tous être là, car tout le monde sait que ce sera un moment historique quand il posera la main sur la Bible".
Espérons que les étudiants noteront ce qui saute aux yeux à la seconde ou l'on met le pied à Washington:
1. Les innombrables pauvres bougres, tous noirs, parqués dans les rues parallèles des avenues touristiques qui sont dans un état tellement pitoyable qu'on croirait qu'ils ont la lèpre.
2. Le terrible embonpoint dont souffre l'étasunien moyen, gavé de fast-food et de fried dought.
Le noeud du problème
L'idée n'est pas d'être anti-américain ou pro-américain. Tous les dirigeants jouent les peuples les uns contre les autres pour servir leurs intérêts. L'idée est de nous présenter un endoctrinement nauséabond comme étant une sortie culturelle dynamique et éducative. C'est ça le noeud du problème.
Barack Obama est un politicien de carrière dans la clique des gens bien pensants. Il maintiendra le système capitaliste vecteur d'inégalités et de tensions sociales. Le complexe militaro-industriel continuera d'enfourner des milliards en dollars publics pour financer la guerre, qui ne déménagera de l'Irak que pour mieux s'installer en Afghanistan.
Le salut ne viendra pas d'un leader, d'un messie ou d'un gourou. L'individu s'émancipe par sa propre capacité à douter, à tout remettre en question. N'attendez pas quelqu'un pour vous dire quoi faire ou quoi penser. Soyez votre propre capitaine. C'est peut être plus difficile, plus incertain, plus risqué mais certainement plus enrichissant.
Source: cyberpresse.ca
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12 commentaires:
Wow, t'étais en feu. Très bon post en passant.
Excellent!
Faudrait que t'envoie ça, si tu as une adresse, aux organisateurs de cette connerie et aussi à leurs jeunes victimes...
Alex
Bin merci... j'ai suivi le conseil de chépu qui (Nic probablement) qui disait de pas attendre d'écrire sur le blogue quand on est en criss :)
La photo de la fille dans le casse-croute est vraiment écoeurante!
De la vrai ethnographie!
j'ai suivi le conseil de chépu qui (Nic probablement) qui disait de pas attendre d'écrire sur le blogue quand on est en criss :)
Oui, c'est moi. Traduction libre: il faut battre le fer quand il est chaud.
Ou comme disait le poète Benjamin Péret : Il faut battre sa mère quand elle est jeune.
Alex
Alex, t'es malade...
"Il faut battre le flic quand il est chaud" peut aussi être de mise.
Parce que ce n'est pas votre opinion, il ne faut pas en parler?
Et si lors de ce voyage, ce qu'observera un de ces jeunes le pousse dans votre vision des choses? Laissez les gens se faire une idée par eux-même, même si, comme vous, ils se trompent ;P.
On peut toujours changer d'idée. C'est la beauté du libre arbitre.
C'est justement le libre arbitre qui est massacré chez les jeunes avec cette connerie.
Alex
Je suis un peu décu que vous produisiez un tel billet sans avoir consulté le responsable du projet. Vous présumez que je suis "pro" américain et que je n'ai pas assez de jugement pour expliquer les événements et leurs interprétations? Vos affirmations sont gratuites et sans fondements, vous pouviez aisément me contacter avant de ridiculiser bêtement une activité de formation particulièremenr riche. Un enseignant qui a une bonne quinzaine d'années d'expérience aurait peut-être encore quelques petites choses à vous apprendre et quelques nuances à apporter. Je suis si facile à joindre... J'espère au moins que ce petit défoulement a un effet thérapeutique sur vous et vos lecteurs.
Sans rancune et au plaisir d'échanger avec vous.
Luc Laliberté
Collège François-Xavier Garneau
La section commentaire est une bonne façon de répliquer M. Laliberté.
Alors, qu'est-ce qui vous déplaît exactement dans cet article?
Moi j'aimerais savoir quels films vous allez vous taper...
J'en ai contre l'idée qu'on me présente comme capable de "bourrer" le crâne de mes élèves... Vous savez, ce que j'aime c'est le caractère paradoxal de l'histoire de américaine... Les américains sont capables du meilleur comme du pire, mias ils prouvent régulièrement qu'ils peuvent surprendre. Obama n'est pas un magicien et il n'a encore rien changé puisqu'il fait de la politique de la manière "classique". Cependant, l'élection d'un noir (fut-il métis) était une chose inimaginable il y a à peine 6 ou 7 ans (2/3 des américains croyaient alors qu'il faudrait attendre au moins 100 ans) et à ce titre elle est réellement historique. Avez-vous pensé à tous ces noirs pour qui la lutte remonte aux pages sombres de la traite des esclaves? La guerre de Sécession, la ségrégation raciale, les combats de King et de Malcolm X... Un bien lourd bilan que l'élection d,Obama ne peut effacer à elle seule mais qui est tout de même un symbole d'ouverture et une tentative de refaire l'unité.
Pour les films, ils étaient précédés d'un documentaire de la chaîne ARTE intitulé "M. le Président" dans lequel on présente les caractéristiques et les travers de plusieurs films américains dans leur représentation du Président. En gros on explique les choix (bons et/ou mauvais) des réalisateurs. J'ai donc retenud des caricatures (Air Force one, Independance day, Dave, etc.) et des films un peu plus audacieux et/ou critiques (Wag the dog, primary colours, La candidate, The contender). Les erniers films, souvent plus sérieux, présentent le côté résolument sombre de la "démocratie" américaine. Les élèves, après l'écoute de ces films, étaient libres de présenter leurs opinions et, surtout, de questionner leur prof sur la "véracité" du contenu ou encore sur les ficelles du système américain. Les débats furent animés et particulièrement intéressants.
Vous comprenez j'espère que dans le contexte de mon projet, le titre de votre billet n'a pas manqué de me faire sourire et de me surprendre... Prendre un minimum d'infos avant d'émettre une opinion est la base du travail d'un bon commentateur.
À +
Luc Laliberté
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