En quittant son emploi, Henri-Paul Rousseau, l'ancien PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec, a reçu une indemnité de 378 750 $ prévue à son contrat avec le gouvernement du Québec. Rappelons que M. Rousseau n'a pas été mis à la porte et qu'il a volontairement quitté son poste pour un autre emploi, sûrement grassement payé, chez Power Corporation.
La Presse Affaires du 17 janvier dernier nous apprenait que ce «dédommagement» avait été prévu dans son premier contrat d'embauche, un cadeau du gouvernement de Bernard Landry, et que la même clause avait été reconduite par le gouvernement de Jean Charest qui en a profité pour rehausser significativement les conditions de travail de monsieur Rousseau. En 2006, la rémunération de ce dernier a été de 1,9 million et en 2007 de 1,8 million !
On est loin de la situation de l'immense majorité des salariés qui n'ont même pas droit au chômage si jamais ils quittent volontairement leur emploi. En fait, selon le Syndicats des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), on est même loin de la situation de la majorité des PDG du secteur privé, à qui on ne verse ce type d'indemnisation que si le départ est exigé par l'employeur.
Tout le monde devrait faire sa part!
Gilles Dussault, le président du SPGQ, est d'avis qu'Henri-Paul Rousseau devrait rembourser l'indemnité qu'il a reçue du trésor public. Diverses sources indiquent que les rendements de la Caisse accuseront une baisse de 18 à 20 %, principalement à cause de l'acquisition massive de valeurs fictives, les papiers commerciaux adossés à des actifs (PCAA). Comme le dirigeant démissionnaire aura, de toute manière, amplement de quoi assurer sa subsistance chez Power Corporation, le SPGQ ne voit pas pour quelle raison il conserverait cet argent dans un contexte où les finances publiques seront particulièrement serrées. «Dans cette affaire, tout est parfaitement légal mais totalement immoral», a déclaré , le président du SPGQ.
«Le gouvernement libéral ne peut le réclamer au récipiendaire puisqu'il ne peut se soustraire à son propre engagement. Toutefois, monsieur Rousseau peut, lui, refuser d'encaisser la somme au nom de la plus élémentaire décence», conclut le président du SPGQ.
Décidément, malgré la crise, y'en a qui sont bien...
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