Ceux et celles qui lisent les quotidiens de l'empire Quebecor n'auront pas manqué de remarquer un dossier sur les prisonniers qui touchent de la CSST. Le «scandale» déterré par le Journal va comme suit: l'indemnité des prisonniers qui se blessent au travail en prison est basée sur le salaire minimum et non sur le salaire payé en dedans (3$). Bref, quand tu reçois de la CSST en dedans, ton chèque est plus gros que ton ancienne paie. Et les populistes de déchirer leur chemise sur la place publique...
L'ennui c'est que le journaliste, et les charognards qui ont fait du millage politique là dessus, n'a pas assez creusé le dossier pour bien présenter l'information. Il manque des éléments clefs pour se faire une tête, éléments que Tétoine fait ressortir brillamment.
Premièrement, les prisonniers ne «fourrent» pas le système. Leur fonds d'indemnité est entièrement financé par leurs cotisations. Tétoine nous apprend que «les prisonniers, comme beaucoup de grandes entreprises, ont un fonds rétrospectif à la CSST». Le blogueur précise que «cela veut dire qu’ils sont complètement responsable de l’ensemble des coûts associés aux indemnisation de la CSST». Alors, «si les blessures engendrent des coûts de 1 million $, le fonds créé à même les revenus des contrats des prisonniers devra couvrir cette somme en entier». Autrement dit, il n’y a pas d’argent des contribuables en jeu.
Deuxièmement, c'est une situation qui concerne strictement les prisons provinciales, donc on ne parle pas de grands criminels (pas de meurtriers, de violeurs, etc.). Ensuite, on parle aussi de sentences relativement courtes qui poseraient problème si l'indemnité était basé sur le salaire de 3$ l'heure payé en prison. En cas d'invalidité, les deux façon de faire posent des enjeux différents indique le blogueur:
Une fois sorti de prison, (souvent à court terme, on rappelle qu’on parle d’une prison provinciale), le gars se retrouvera avec une faible indemnisation de la CSST et, avant de recommencer à travailler (s’il réussi sa réinsertion), il devra demander une prestation d’aide sociale afin de boucler son budget. Ce faisant, il entre dans le giron de nos programmes sociaux publics, cette fois financé par nos impôts (avec raison).
Le scénario actuel, au contraire, fait en sorte qu’un prisonnier devenu invalide, indemnisé au taux du salaire minimum à partir de son fond autogéré, recevra sa prestation à sa sortie de prison jusqu’à la fin de ses jours, en remplacement de sa prestation d’aide sociale qui, elle, est réellement payé par les impôts des pauvres québécois qui pensent toujours être en train de se faire fourrer.
Ce qu'il faut dire.
(Source)
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