lundi 15 décembre 2008

Écologie: le marché c'était peut-être pas une si bonne idée que ça finalement...


Depuis quelques années un grand nombre d'écologistes se sont convertis au marché. On parle de plus en plus de bourse du carbone et autres mécanismes de marché pour régler les problèmes environnementaux. C'est un peu (beaucoup!) la vieille idée de retourner les armes de l'ennemi contre lui-même. Une sorte de judo pragmatique quoi.

Les récents développements dans le domaine du recyclage indiquent toutefois que de détourner le marché à des fins écologiques n'est peut-être pas une si bonne idée que ça. En effet, voici ce que disait récemment un éditorial du Soleil:

«Aussi étonnant que cela puisse paraître, la crise financière et économique qui secoue le monde a même des répercussions dans le recyclage des déchets. L'Asie n'est plus au rendez-vous sur le marché à cause de la dégringolade du prix des matières premières. Des matières recyclables habituellement prisées ont perdu de leur valeur. Par exemple, la tonne de vieux cartons ne vaut plus qu'une vingtaine de dollars, alors qu'on pouvait en tirer 140 $ au début de l'automne. Pour l'aluminium, la tonne vendue 2000 $ à l'été est laissée aujourd'hui à 200 $.

Conséquence? Les centres de tri affichent des pertes. Certains accumulent des inventaires en espérant des jours meilleurs. Des municipalités se demandent si le verre, le papier et le plastique récupérés ne prendront pas finalement le chemin des sites d'enfouissement compte tenu qu'ils ne valent plus rien.» (Source


Rendons à César ce qui appartient à César, c'est le Blogue du Québécois libre qui m'a mis sur la piste. J'en arrive toutefois à une conclusion fort différente: on ne peut pas faire confiance aux mécanismes qui nous ont mis dans la merde au point de départ pour nous en sortir! Le marché est inadéquat, que ce soit pour le partage des ressources ou la gestion de nos déchets. Il est urgent de socialiser le recyclage (...comme tout le reste!).

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Attention avant de confondre le capitalisme étatiste tel qu'on le connaît et qui a causé cette merde et le véritable marché libre en dehors de l'étatisme, qui n'a peut à voir avec les bourses du carbone ou les mécanismes soi-disant "de marché". Cette constatation s'adresse tout autant à vous qu'à Gilles Guénette.

Par contre, vous avez raison quand vous dites: "on ne peut pas faire confiance aux mécanismes qui nous ont mis dans la merde au point de départ pour nous en sortir!", ce que Gilles Guénette ne semble pas comprendre. Mais la socialisation est-elle la seule avenue envisageable?

Anonyme a dit…

Je me reprends:

Attention avant de confondre le capitalisme étatiste tel qu'on le connaît et qui a causé cette merde avec le véritable marché libre en dehors de l'étatisme, qui n'a à peu près rien à voir avec les bourses du carbone ou les mécanismes soi-disant "de marché". Cette constatation s'adresse tout autant à vous qu'à Gilles Guénette.

Par contre, vous avez raison quand vous dites: "on ne peut pas faire confiance aux mécanismes qui nous ont mis dans la merde au point de départ pour nous en sortir!", ce que Gilles Guénette ne semble pas comprendre. Mais la socialisation absolue est-elle la seule avenue envisageable?

Nicolas a dit…

Je pense que Anne Archet t'a répondu l'essentiel de ce que je pourrais te répondre par rapport aux marchés (dans les commentaires ici) alors je n'embarquerai pas trop là dedans. Brièvement, il n'y a jamais eu de marché dans étatisme, ce n'est qu'un modèle théorique abstrait.

La socialisation est-elle la seule avenue envisageable? Absolument. Tout ce qui relève du service public devrait être socialisé.