dimanche 7 décembre 2008

Athènes brûle, et nous?

Sans aucun doute, l'assassinat policier est une plaie internationale. En fait, c'est bien simple, partout où vous trouvez un État qui ait organisé une force policière pour bien assoir son pouvoir, parce que c'est bien à ça que sert la police dans nos sociétés, vous retrouvez des assassinéEs par cet organe. Le dernier meurtre policier à faire la manchette est celui d'un jeune garçon à Athènes.

Tout de suite, il est possible de voir la critique des réactionnaires poindre à l'horizon: "ouais, bien y'avait qu'à pas attaquer la police". Comme à leur habitude, ces réactionnaires ne tiennent pas compte des raisons pourquoi on en vient à attaquer les polices partout dans le monde.

Les lecteurs/trices assiduEs de ce blogue connaissent aussi notre penchant pour la défense des émeutierEs de partout dans le monde, ce qui nous évite ici d'élaborer trop sur les émeutes athéniennes de la nuit dernière.

Ce qui a attiré l'attention ici, c'est l'honnêteté d'une journaliste grecque qui, dans ce qui ressemble à un véritable cri du coeur, a lancé sur les ondes de RDI que la police grecque tue, commet un nombre relativement important de crimes et n'est jamais inquiétée. Vous avez entendu le même genre de discours ne serait-ce qu'une seule fois être permis sur les ondes télévisuelles canadienne? Dans l'affaire Villanueva, vous avez entendu ce genre de critique? Jamais.

La vérité, elle est toujours bonne à dire pour le voisin dans nos bons médias de masse. Quand vient le temps de voir à critiquer les forces répressives de l'État canadien, motus et bouche cousue.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Y a t'il des sources bonnes à lire pour en savoir plus sur les événements?

Je pense que tu y vas fort un peu sur les médias d'ici, la couverture n'a pas été si mauvaise et a même permis de montrer, à un certain point et que durant un temps limité(émissions spéciales), les problématiques du quartier et la solidarité de ses habitant-e-s(plutôt que le présenter simplement comme "montréal-noir", ghetto de gangs de rue, comme on est presque habitué-e).

Nicolas a dit…

Des camarades en parlent sur le forum anarcho-communiste international. C'est un bon point de départ pour trouver de l'information.

Voici le fil de discussion (en anglais): Riots raged in several Greek cities.

Vous vous pouvez des questions sur quelque chose qui se passe dans le monde et qui fait l'actualité? Allez voir sur Anarchist Black Cat!

Nicolas a dit…

Une vidéo pour les amateurs de Riot porn...

Farruco a dit…

Les médias d'ici se lavent la conscience avec le "people interest". C'est-à-dire que, oui, ils vont aller parler des voix discordantes, du travail communautaire et peut-être même des conditions de vies des émeutierEs.

Toutefois, une fois la poudre lancée aux yeux de la populasse, la soit-disant enquête, est-ce que ces mêmes médias sont venus questionner le fait que les flics s'en sortent toujours à très bon compte? Sont-ils venus questionner les enquêteurs sur le comment du déroulement de leur "enquête"? Jamais.

Le pouvoir, ici, a appris avec le temps. Il sait que la bullshit passe plutôt mal et qu'elle a besoin d'un peu de lubrifiant. Ce lubrifiant, c'est ce que j'ai appelé plus avant "people interest". Une fois que ça glisse bien, on nous enfile des "enquêtes" aux conclusions aussi incroyables que fausses.

Un jeune arrive, désarmé, peu importe comment il se comporte, il n'est pas une menace pour la vie d'unE flic puisque cetTE dernierE est supposéE être entraînéE et capable de se défendre autrement qu'en tuant l'"assaillant".

Mais, ce qui comptait ici, c'était surtout de faire porter le blâme à Villanueva. C'est ce que les conclusions de l'enquête, bien relayées sans questionnement par nos médias "libres", tentent de nous faire croire.

Anonyme a dit…

Scène comique (RDI, 8 décembre) :

Simon Durivage, parlant au téléphone avec Angélique Kourounis, une journaliste correspondante à Athènes :

Simon Durivage : « … Vous savez que chez nous, au mois d’août, un policier a abattu un jeune homme, comme ça, dans un parc ; il y a eu une émeute terrible le soir, mais après ça, les choses se sont calmées, et là on a annoncé qu’il y aurait une enquête publique. Qu’est-ce qui se passe en Grèce pour que la mort d’un jeune homme, là, soulève une telle colère de la population? »

Angélique Kourounis : « Écoutez, je n’ai jamais vécu au Canada, j’y suis venue plusieurs fois, mais… j’ai quand même le sentiment que, d’abord, il y a une séparation de pouvoir (justice, politique, exécutif) d’une part, et que, peut-être, les Canadiens ont le sentiment que si l’enquête est ouverte elle va être menée à terme… en tout cas, peut-être les Canadien sont-ils plus confiants que les Grecs dans le résultat de cette enquête ; peut-être ils se disent que les auteurs de… ce crime… de… enfin, ce qui s’est passé chez vous… seront vraiment punis, en tout cas, ils ne retourneront pas comme si de rien n’était, avec leur arme sur la hanche, dans les rangs de la police. Ici, ce n’est pas le cas. Ici, les jeunes, les moins jeunes, beaucoup de gens, sont désespérés. La police est incompétente, et mal formée, et surtout, quoi qu’elle fasse elle jouira de l’impunité…»