mercredi 3 décembre 2008

Assez, c'est assez.

À la suite du trépassement de la Boucher, la ville de Québec s'est doté d'un autre administrateur, d'un sauveur, d'un vrai gars du peuple, bref, de Régis Labeaume. Régis est un gars ordinaire qui a su rouler sa bosse dans le business. Il a toujours été là pour sa famille et c'est un homme qui a toujours été accessible à la population en général.

Bon, c'est là qu'on arrête les conneries.

Régis est colérique. Dans les derniers mois, on lui attribue:
-"Je l'aime bien, mais il y a des fois où je la battrais."
Dirigé à Josée Verner.
-"Mon ostie, je vais t'en crisser une dans l'front."
Dirigé au conseiller municipal Michel Fecteau.

Conséquences de ces actes? Aucune. Rien. Nada. Il a dû s'excuser publiquement. Je ne sais pas pour vous, mais je sais que si j'en venais à dire à Labeaume que j't'aime bien, mais des fois j'te battrais ou mon ostie, je vais t'en crisser une dans l'front, les conséquences seraient bien pires.

Pourquoi?

Parce que nous vivons dans une société de classes où les hiérarchies sont bien implantées et que tout travaille dans ce sens. Un personnage public, encore plus s'il est au pouvoir, a bien plus de droit que vous ou que moi. Dans cette logique de société inégalitaire, Régis peut se permettre de menacer de voies de faits n'importe qui n'importe où sans que ça porte son lot de conséquences.

Beau monde n'est-il pas?

3 commentaires:

Nicolas a dit…

En fait, il commence à y avoir certaines conséquences à ses niaiseries et ses dérapages verbaux. Les cols-bleus viennent d'en donner un bon exemple. Ils ont portés plainte pour «négociation de mauvaise foi» et demandaient que la Ville soit forcée de retirer son ultimatum pour prouver sa bonne foi. Le maire a été obligé de comparaître devant la Commission des relations de travail (une première québécoise pour un maire d'une grande ville!) et a été cuisiné pendant deux heures pendant qu'on passait en boucle ses déclarations chocs faites à la radio (dont certaines se sont depuis avérées fausses). Au final, la Ville a été forcée de retirer son ultimatum (au moins pour deux semaines). Et le tribunal du travail n'a même pas encore statué sur le fond! Comme on dit, it make my day...

Farruco a dit…

Ouais, Labeaume a des conséquences "techniquement", mais rien de personnel. Il n'a pas été poursuivi pour ces deux menaces de voies de faits.

Le fond de la chose est que, mieux t'es coté dans les hiérarchies, plus t'as de droits sur les autres.

Nicolas a dit…

Heille, tu va être content... Selon Le Soleil le président de la Fraternité des flics a déposé plaine contre le maire. C'est la SQ qui est chargé de l'enquête et elle a refilé le dossier au SPVM. Ceci dit, d'après les spécialistes, ça ne devrait pas aller bien loin...