vendredi 14 novembre 2008

"Négociation" à la Ville de Québec: l'envers de la médaille

On entend beaucoup le maire et ses alliés pérorer dans les médias à propos des négociations avec les employéEs syndiquéEs de la Ville. Par contre, on entend peu l'envers de la médaille. Et, franchement, ce n'est pas rose... Voici quelques faits tirés d'un communiqué publié par les cols-bleus (que je vous invite d'ailleurs à lire par vous-même).

1. C'est la Ville qui retarde les négociations

Le syndicat des cols-bleus n'a jamais quitté la table de négociation. Il y a même eu une rencontre le 31 octobre. C'est la Ville qui retarde les négociations! Comment ça? Parce qu'elle refuse de justifier ses demandes de concession par écrit. «On est bien prêts à s’asseoir avec eux demain matin, mais on veut travailler sérieusement. C’est impossible s’ils ne justifient pas leurs demandes à partir de faits établis, de preuves, d’une quelconque démonstration. Si on veut trouver des solutions, il faut comprendre les problèmes! Pour l’instant on nage dans le flou et dans les préjugés», lance Denis Plante, conseiller au SCFP.

En ce qui concerne le régime de retraite, la situation est exceptionnelle : la Ville de Québec est la seule municipalité reconstituée qui n’a toujours pas déposé le texte final de l’entente sur la fusion des régimes de retraite réalisée en 2004. «Ils n’ont pas fait leur travail, on attend encore et ils voudraient qu’on accepte toutes leurs suppositions? Est-ce qu’on peut négocier de façon sensée et professionnelle pour une fois, avec des textes, avec des chiffres. En ce moment, la Ville ralentit les pourparlers en ne fournissant pas les documents essentiels et le maire, par ses sorties publiques, joue au provocateur», explique Denis Plante.

2. CertainEs employéEs sont sous-payé

Le maire Labeaume répète sur toutes les tribunes que les employés manuels gagnent beaucoup trop cher. Une prétention contestée par le SCFP qui souligne que la Ville a de sérieux problèmes de recrutement pour plusieurs corps de métiers, tels les électriciens, les plombiers, les cimentiers-applicateurs, les mécaniciens et les soudeurs, par exemple. «Pourquoi? Parce que les conditions de travail offertes sont en-dessous de ce qu’on retrouve sur le marché du travail dans le secteur privé. La Ville n’est pas compétitive pour attirer les ouvriers qualifiés. La plupart préfèrent travailler dans le secteur de la construction ou de la mécanique automobile où ils gagnent mieux leur vie. L’argumentation du maire Labeaume ne tient pas la route», dit Réjean Rochette, vice-président du syndicat.

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Peut-être suis-je fou mais il me semble que la moindre des choses, quand on demande à des employéEs de couper dans leurs avantages, c'est de leur expliquer pourquoi et de voir avec eux toutes les alternatives possibles. Une négociation se doit normalement d'être au moins rationnelle. Or, ce n'est pas ce à quoi on assiste. On a droit à un gros show de boucane qui sert essentiellement à augmenter le rapport de force du patron pour lui permettre d'écraser sans avoir à convaincre. S'il continue comme ça, le maire va finir par faire sortir de terre des syndicats combatifs là où il n'y en avait pas! À preuve, pour la première fois de mémoire de blogueur, le syndicat des cols-bleus de la Ville de Québec va demander un mandat de grève à ses membres.

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