Il est de bon ton, chez les bien-pensants, d’enseigner au bon peuple, avec une pointe de nostalgie dans la voix, que « la lutte des classes, ça n’existe plus ». Si en effet, on imagine que la « lutte des classes » correspond à des batailles homériques mettant en scène des quarterons de patrons en queue-de-pie et haut-de-forme, assiégés dans leurs manoirs par des bataillons de prolétaires en bras de chemise, la casquette enfoncée sur les yeux et la clef anglaise à la main… alors oui la lutte des classes ça n’existe pas ! Ou plutôt… disons que ça peut exister sous cette forme colorée, mais à de rares moments de l’histoire.
En réalité, la lutte des classes n’est pas réductible à une forme particulière (grève, manifestation, guerre sociale, révolution, etc.). Elle est tantôt latente, tantôt explosive. Elle est plus ou moins virulente et politisée, selon les moments de l’histoire, en fonction de la conscience qu’ont les travailleurs et les travailleuses de former une classe – ce qu’on appelle la « conscience de classe ».
La lutte des classes caractérise les enjeux de pouvoir et d’exploitation entre les classes sociales d’une société. Entre une classe productrice de richesse, et une classe qui accapare une partie de ces richesses. Elle n’est pas limitée au système capitaliste, qui rappelons-le ne domine l’économie que depuis deux siècles. Elle a eu d’autres expressions en d’autres circonstances : rapports entre les esclaves et les maîtres dans les sociétés esclavagistes ; entre la bourgeoisie et la noblesse à la veille de la Révolution française ; entre les salarié-e-s et leurs employeurs dans la société capitaliste moderne ; entre la bureaucratie rouge et les travailleurs dans le système soviétique ; entre les castes en Inde ; entre colons et indigènes dans les colonies, etc.
Dans le système capitaliste actuel on distingue deux classes-clefs (ce qui n’exclut qu’il en existe d’autres) :
– les capitalistes ou « bourgeois », classe dominante qui se définit ainsi : elle possède le capital financier ou matériel (entreprises, machines, etc.) et fait travailler le prolétariat à son profit en le salariant, c’est-à-dire en achetant sa force de travail ;
– les salarié-e-s, ou « prolétariat », regroupant les personnes qui n’ont pas de capital et vivent en vendant leur force de travail manuel ou intellectuel pour subsister.
Quand elle leur explose à la figure, avec des grèves par exemple, les idéologues libéraux sont bien obligés de reconnaître l’existence d’une « conflictualité sociale ». Mais c’est aussitôt pour signaler qu’il s’agit d’un archaïsme à résoudre. Argument purement moral, mais nullement réaliste. Il ne s’agit pas d’être pour ou contre la lutte des classes, ce que ne comprennent pas les libéraux. Il s’agit de constater qu’elle existe. Autant aujourd’hui qu’hier. Et d’agir avec.
Un texte de Jacques Dubart paru dans le numéro de septembre 2008 du mensuel Alternative libertaire.
2 commentaires:
très intéressant comme texte mais je ne sais pas pourquoi je ne me reconnais pas dans cette lutte des classes. j e connais des travailleur et des gens d'affaire, des gens moins nantie et d'autre avec beaucoup d'argent et ce sont tous a la base des être humain qui essaye tant bien que mal de tiré leur épingle du jeux. ce ne sont pas toute les boss qui sont riche a cracker surtout au Québec!
je suis un travailleur et je ne me sent pas vraiment exploité même que je crois que je gagne bien ma vie et je rêve de bâtir ma propre entreprise et employé a mon tour des gens!
le seul reproche que je pourrais faire a ce texte c'est de mettre dans le même bateau bourgeoisie et capitalisme ce qui n'est pas le cas . les bourgeois sont des familles souvent bien nantie snob et souvent debile et ce surtout chez leur rejeton méprisant et élevé dans la ouate souvent irresponsable et arrogant et qui héritera de la fortune de sa famille...
Les capitaliste pense business travail et embauche et souvent essayeront de concrétisé des idées et des concept que ceux qui ont moins de fond ne sont pas capable d'accomplir par eux-même.
aussi j'oubliais le marcher de l'emploie a changer et il y a plusieurs patron qui sont pas mal plus cool que dans les années 50-60! le monde du travail a changer et est beaucoup plus ouvert!
Aussi il a de très bon emploie et bein rémunéré de nos jours pour toute personne qui se donne la peine d'étudier ou qui a le moindrement d'ambition et on ne parle pas de job dans des mine de charbon a se détruire la santé! quoi que même les mine de nos jours ce sont des grosse job a 40-50$ de l'heure!!
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