Depuis des semaines, les regroupements nationaux en habitation talonnent le Parti libéral du Québec pour obtenir un engagement ferme en matière de construction de logement sociaux. Jusqu'au milieu de la semaine, à part des rumeurs «dans la machine», les libéraux restaient muets sur ce sujet. Alors le FRAPRU et ses alliés continuaient de taper sur le clou. Une manifestation-tintamarre était même prévue à Sherbrooke aujourd'hui pendant un brunch partisan de Jean Charest. Et puis, tout c'est mis à s'embrouiller jeudi après-midi.
En effet, une lettre signée de la main du chef libéral s'est mise à circuler par courriel. Dans une réponse à des demandes d'engagements d'Action plus Sherbrooke, un groupe communautaire de son comté, le chef libéral écrit noir sur blanc qu'un gouvernement libéral s'engage à «prolonger le programme AccèsLogis pour 5 ans à raison d'un minimum de 3000 nouveaux logements sociaux par année». Cet engagement est directement inspiré des demandes du FRAPRU qui veut lui aussi une prolongation sur 5 ans, mais à hauteur de 10 000 logements par année. Bref, c'est une bonne nouvelle et un gain par rapport à ce qui se fait depuis 2 ans. Le hic, c'est que cette promesse ne figure pas dans la plateforme des libéraux et qu'elle n'a été annoncé à personne d'autre pour le moment!
Malgré cette preuve écrite, le FRAPRU s'inquiète toutefois que le chef libéral n'ait pas profité de sa rencontre de vendredi avec l'Union des municipalités du Québec pour rendre l'engagement public. «Si cette promesse est sérieuse, pourquoi le Premier ministre hésite-t-il à la divulguer ? Envisagerait-il de retraiter?», s'interroge la porte-parole du FRAPRU, Marie-José Corriveau.
Selon le FRAPRU, le chef du Parti libéral avait là une belle occasion de répondre aux demandes pressantes des municipalités qui réclament, elles aussi, un plan de relance du programme AccèsLogis sur 5 ans, tout comme plus d'un millier d'autres organismes québécois qui ont signé une déclaration en ce sens depuis la mi-octobre. «Cette promesse faite à Action plus Sherbrooke serait pourtant un bon début pour faire face aux problèmes de logement que la crise financière va intensifier», souligne la porte-parole de l'organisme. «En plus, ça créerait de la richesse collective et de l'emploi dans le domaine de la construction», insiste-t-elle.
Cafouillage de l'équipe de campagne du candidat Charest? Erreur de timing? Bonne-mauvais foi? Qui sait! Toujours est-il que le FRAPRU est à la recherche depuis jeudi soir de la promesse perdu des libéraux concernant le logement social. Ça promet...
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