lundi 3 novembre 2008
Common Cause : renouveau du mouvement libertaire en Ontario
Lu sur Anarkismo:
Le mouvement communiste libertaire est en plein essor en Amérique du Nord. Après le succès de la NEFAC, créée en 2000 au Québec et au Nord-Est des Etats-Unis, de nouveaux groupes se forment aux Etats-Unis (Seattle, Chicago…) et au Canada anglophone : en Ontario, le groupe Common Cause existe depuis un an. Il s’agit d’une organisation plateformiste membre d’Anarkismo. Les 16 et 17 août s’est tenu son deuxième congrès.
Dans un contexte nord-américain peu propice au développement des idées communistes libertaires et de l’action révolutionnaire, cette toute jeune organisation rassemble une vingtaine de membres dans trois groupes locaux (Toronto, Hamilton et Ottawa). Malgré des dimensions modestes, la formation de Common Cause n’en est pas moins une réussite dans une province où ni la NEFAC ni aucun autre groupe libertaire n’ont réussi à percer depuis longtemps.
Un congrès entre bilans et perspectives
Un an après sa formation, Common Cause a d’abord cherché à améliorer son fonctionnement, à travers nombre d’aménagements de la structure organisationnelle ou des statuts, mais également des discussions politiques autour de questions idéologiques (égalité, nationalisme, patriarcat…) ou stratégiques (syndicalisme, luttes indigènes ou « amérindiennes », relations aux autres organisations de la gauche radicale, libertaires ou non…). Si les thèmes abordés sont souvent les mêmes qu’en France (à l’exception, bien sûr, des luttes indigènes) il ne faut pas oublier que la situation sous-jacente est souvent très différente. La question de la formation des membres a également été posée, et le principe d’une journée annuelle de formation adopté.
Et, bien sûr, ce congrès a marqué le temps des bilans, tant de la qualité de l’organisation que de l’efficacité de l’action menée. Le travail accompli, compte tenu du contexte et des forces militantes, est loin d’être négligeable.
Diffuser et agir
Dans un contexte de mouvement social faible, l’activité de Common Cause s’est tournée principalement vers la propagande : site internet, parution d’une brochure bi-mensuelle (Linchpin) tirée à 1500 exemplaires et distribuée le plus largement possible, réunions publiques régulières autour d’un thème, d’un livre ou d’un film, salons du livre libertaire (participation à celui de Montréal en mai et organisation de celui d’Hamilton en juin, couronné de succès)… Ces activités permettent de multiplier les contacts et de préparer l’essor de l’organisation : une mailing-list comptant plus de 225 noms a pu être constituée.
Mais une organisation révolutionnaire ne peut se contenter d’une activité de propagande. Il n’y a pas de mouvement social ? Il faut donc l’impulser ! Pas facile néanmoins quand les syndicats, s’ils sont parfois puissants, sont le plus souvent très modérés. Devant une telle situation, l’implication dans les syndicats, pour tenter de les radicaliser, n’est que plus nécessaire, et c’est la stratégie choisie par Common Cause. Certains membres de Common Cause ont aussi décidé de rejoindre les Industrial Workers of the World (organisation syndicaliste révolutionnaire, comptant 50 membres en Ontario).
Présent(e)s dans les luttes passées et à venir
Enfin, les luttes existent : manifestations contre les guerres d’Irak et d’Afghanistan, pour la libération de Mumia Abu-Jamal, mouvement étudiant contre la hausse des frais d’inscription à l’université de Toronto… A chaque fois, Common Cause est présente. Elle le sera encore pour l’opposition au G8 de 2010 à Huntsville (Ontario) et aux Jeux Olympiques de Vancouver la même année. Ces deux événements sont une opportunité importante pour Common Cause de contribuer à impulser des luttes sociales majeures et par là de populariser les idées et les actions des communistes libertaires. Common Cause commence donc d’ors et déjà à préparer la riposte à ces événements.
Le Canada anglophone a vu la naissance d’une organisation libertaire pérenne. Et même si la vie d’une organisation révolutionnaire est rarement facile, parions que Common Cause est là pour rester !
Vincent Nakash
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