Les salariés traités comme du bétail

Les médias nous apprenaient hier qu'une proposition de délocalisation de la fonction publique sera soumise au congrès du Parti libéral du Québec. L'idée est simple, il s'agit d'envoyer certains services de l'État dans les régions pour donner un coup de pouce à leur économie. Outre le fait que ça ressemble beaucoup à déshabiller Paul pour habiller Pierre (et que ça risque d'être légèrement couteux), ça en dit long sur le peu de respect des politicien-ne-s pour les salariés de l'État. En effet, pour arriver à leur fin, la proposition soumise aux libéraux suggère d'abolir la clause des conventions collectives de la fonction publique qui dit qu'un employé peut refuser d'être muté à plus de cinquante kilomètres de son domicile. Voilà, c'est clair, pour la commission politique du PLQ, les fonctionnaires n'ont pas de familles et on peut les déraciner comme bon nous semble. (le communiqué du syndicat)

Autre nouvelle qui est tombée ce matin. Le Réseau de transport de la capitale s'apprête à reprendre le service à Saint-Augustin. Jusqu'à maintenant, c'est un sous-traitant privé qui assurait le transport en commun dans cette lointaine banlieue. Qu'arrivera-t-il aux employé-es d'Autobus Auger? La direction du RTC annonce que les chauffeurs pourront toujours appliquer pour une job à Québec mais «qu'il n'y aura pas de privilèges». Le syndicat est un peu plus ouvert, le président déclare, dans Le Soleil, «on pense que les chauffeurs d'autobus Auger ont suffisamment d'expérience en transport urbain pour être embauchés». Le hic, c'est que, même s'il s'agit aussi de syndiqué-e-s de la CSN, le syndicat du RTC ne veut pas reconnaitre l'ancienneté des employé-e-s du transporteur privé. Bonjour la solidarité!

Ces nouvelles nous rappellent que, dans notre belle société, les salariés sont traités comme du bétail. Où, comme le disait les révolutionnaires d'antan, qu'en dernière analyse les prolétaires ne sont que des marchandises dans le capitalisme.