Au Québec, on a la fâcheuse manie de jumeler politiséE avec nationaliste, péquiste ou souverainiste. Un peu comme si être conscientE de la chose politique est l'équivalent de s'enfermer dans le modèle ultra restrictif parlementaire. Les générations nous ayant précédé ont même décidé de se créer deux clubs politiques avec comme suffixe "québécois". On a droit au parti et au bloc, que ce soit au privincial pour le premier ou au fédéral pour le second.
Cette fois-ci, concentrons-nous sur le Bloc. Bien installé au parlement canadien depuis 1990, cette formation se donne pour objectif d' affirmer "l’existence de la nation québécoise, [exiger] sa reconnaissance et [défendre] les intérêts de ses citoyens et de ses citoyennes ainsi que leur droit de choisir librement leur avenir".
"L'existence de la nation québécoise". Quelqu'unE a déjà tenté de tirer une définition claire de ce que c'est ce machin-là? Elvis Gratton (dans le premier) démontre bien dans l'avion ce qu'est le "Québécois". Une entité indescriptible qui, trop souvent, renie ses racines autochtones, métisses, irlandaises, africaines et britanniques (et j'en oublie). Les nationalistes purEs ne se cassent pas la tête au moins: blanc, francophone et catholique. Demandez à monsieur Fiset et sa fédération des québécois de souche. Bien évidemment, le parlement fédéral a reconnu l'existence de la nation québécoise... Mais c'est quoi? Nous, les travailleuSEs, chômeuSEs ou étudiantEs avons beaucoup plus en commun avec les gens de notre position de partout dans le monde qu'avec Julie Schnider, PK Péladeau ou autre bouffon de cette grande "nation québécoise".
"Défendre l'intérêt de ses citoyens et de ses citoyennes". Quel intérêt? Les intérêts de l'immigrantE colombienNE ou haïtienNE qui bosse dans une usine depuis dix ans sont beaucoup plus proches des nôtres que ceux de Desmarais. Les intérêts de quelque politicailleuSE que ce soit sont beaucoup plus arrimés à ceux des gens de la finance que qui que se soit d'autre (sauf quelques petites formations parlementaires qui diluent toujours un peu plus leurs discours afin d'obtenir quelques votes de plus). Bref, le Bloc pour les bloquistes et rien de plus au fond.
La question à mille balles: pourquoi les anars sont contre les nationalismes? Vous avez déjà vu un nationalisme inclusif? NON, sauf dans les belles paroles des nationaleuSEs gauchisantEs. Vous avez déjà vu un nationalisme mener à quelque chose de positif? NON, l'ex Yougoslavie, l'actuelle Russie et plusieurs autres exemples historiques vous le prouveront. Vous avez déjà vu un nationalisme profitable pour touTEs? NON. On y recrée toujours le même système d'exploitation, même "entre nous". Les friquéEs exploitent toujours les masses, qu'elles soient nationales ou immigrantes.
Bah, assez de destruction comme ça. De toute façon, le nationalisme québécois est générationnel et émotionnel plutôt que rationnel et fondé.
Bonne journée
2 commentaires:
Ce qui est intriguant avec le Québec, c'est qu'être nationaliste est la norme. C'est très souvent bien vu d'aimer le drapeau fleurdelisé et de se dire souverainiste. Par expérience, je sais qu'un non-souverainiste est souvent considéré comme un hérétique.
Ce n'est heureusement pas le cas de tous les pays. Allez en France par exemple et allez dire que vous trippez sur le tricolore. Vous risque fort de vous faire regarder de travers! De ce point de vue la, on aurait de quoi à apprendre de nos voisins d'outre-atlantique.
Curieusement, la seule définition opérationnelle de "nation" que je connaisse vient de... Staline! Le petit père des peuples définissait ainsi la nation en 1913, dans Marxisme et question nationale: «La nation est une communauté stable, historiquement constituée, de langue et de territoire, de vie économique et de formation psychique qui se traduit dans la communauté de culture»...
En fait, je conseille à quiconque se pose des questions sérieuse à ce sujet de lire «Nations et nationalisme depuis 1780» de Éric Hobsbawm (folio histoire).
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