mercredi 30 septembre 2009

Voix de faits dans tes oreilles

L'émission du 30 septembre est disponible en ligne.

- L'actualité
Nabeaume, un couronnement sans surprise
5 octobre, La journée du logement
Conseil général de l'aile jeunesse du PLQ
Les baisses d'impots
Un suicide de plus chez France Telecom
Coalition pour lutter contre le recrutement militaire dans les écoles

- Agenda
jeudi: manif sur la loi 34 sur la gouvernance
dimanche: Manif pro-choix
5 octobre, La journée du logement

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Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).

Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.

Nouveau projet d'envergure de L'Empereur Nabeaume

mardi 29 septembre 2009

Programmation d'octobre des mardi de l'anarchie

Voici l'affiche de la programmation d'octobre des mardi de l'anarchie. Toujours au café-bar l'AgitéE, 251 Dorchester, dès 19h. Cliquez sur l'affiche pour la grossir.

Labeaume domine outrageusement le paysage

Selon une première analyse d'Influence communication, le maire Labeaume accapare 89% du poids média de la campagne électorale. «Aussi bien dire que c’est une course monolithique parce qu’il n’y a qu’un candidat dont on parle dans les médias, les autres n’existent à peu près pas. Ce n’est pas surprenant, mais en même temps, c’est très révélateur…», a analysé Jean-François Dumas, président d’Influence Communication dans le Journal de Québec. Sans commentaire.

Le 4 octobre: défendons le droit à l'avortement

Appel de Ainsi-squattent-elles ! et du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec) :

À DIFFUSER LARGEMENT!

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Le droit au libre choix à l’avortement est encore et toujours remis en question!


Appel à défendre le droit à l’avortement !!




Rendez-vous le 4 octobre 2009, à 13h00

Devant le Centre mère-enfant du CHUL

(devant Place Laurier)




C’est seulement en 1988 que l’avortement a été décriminalisé au Canada, suite aux luttes des femmes et à celle du Dr. Morgentaler. À peine 20 ans plus tard, le droit des femmes de choisir librement si elle souhaite ou non se faire avorter, est pourtant une fois de plus remis en question au Canada et au Québec.

À Québec, la situation n’est pas différente. Depuis quatre ans des anti-choix se présentent le premier dimanche d'octobre devant le Centre mère-enfants du CHUL pour s’opposer au droit des femmes de choisir de poursuivre ou non leurs grossesses.

Pour contrer cette nouvelle démonstration de la droite religieuse, près d’une centaine de manifestantEs pro-choix se sont présentéEs sur les lieux du rassemblement en 2007 et en 2008. Ils avaient dénoncé avec vigueur ces nouvelles menaces aux droits des femmes acquis de hautes luttes.

Cette année, une nouvelle manifestation anti-choix s’organise à Québec et encore une fois, le droit du libre choix à l’avortement est remis en question. L'enjeu est très important à l'heure où les attaques se multiplient.

  • Nous devons montrer que le droit à l’avortement est le droit fondamental des femmes de disposer de leur corps.
  • Nous devons montrer qu’il y a toujours un large support de la population envers le droit au libre choix.
  • Nous devons manifester pour contrer la droite conservatrice qui attaque de tout front les droits gagnés vers l’égalité entre les femmes et les hommes.


Il faut réaffirmer que le droit à au libre choix est fondamental pour toutes les femmes. Il s’agit du droit des femmes de disposer librement de leur corps.




Si votre groupe ou organisation souhaite endosser ou appuyer cet appel et participer à la mobilisation, veuillez nous contacter!

Informations :

Ainsi-squattent-elles ! : ase (à) resist.ca

Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec) : ucl.quebec (à) causecommune.net http://voixdefaits.blogspot.com

L'armée bienvenue à Québec

Ils étaient une centaine devant l’hôtel de ville, armés de poignards et de fusils. Le maire Labeaume est sorti quand leur chef a cogné à sa porte avec le pommeau de son épée. Ce n’est pas tous les jours que Québec accorde droit de cité à une troupe militaire.

L’équipage et les officiers de la frégate Ville de Québec ont répété hier une tradition vieille de près de 400 ans en défilant avec armes et tambours dans les rues du Vieux-Québec pour se voir accorder le droit de cité par le maire.



L’équipage et les officiers de la frégate Ville de Québec ont répété hier une tradition vieille de près de 400 ans en défilant avec armes et tambours dans les rues du Vieux-Québec pour se voir accorder le droit de cité par le maire.
Juste avant la cérémonie, le capitaine de corvette Guillaume Lafrance, officier en second du Ville de Québec, expliquait au Soleil qu’avec le droit de cité, «nous sommes reconnus officiellement par le maire et le chef de police comme un groupe ami, ce qui nous donne la permission de parader dans la ville avec nos armes. Et pour confirmer que la Ville reconnaît notre légitimité, nous allons présenter nos épées».

Le droit de cité est une marque d’affection et d’estime de la part d’une communauté envers une unité militaire. Le 22e régiment et le 5e groupe-brigade basés à Valcartier jouissent eux aussi de ce privilège à Québec. «J’ai eu l’occasion de constater la passion qui vous anime, a déclaré le maire Régis Labeaume, vous représentez merveilleusement notre cité.»

Cette tradition remonte au temps du roi Charles II d’Angleterre, en 1660, explique le lieutenant de vaisseau Alain Blondin. À l’origine, les villes fortifiées voulaient s’assurer que les militaires ne causent pas de désordre à l’intérieur de leurs murs.

Source: Le Soleil


lundi 28 septembre 2009

Campagne contre le recrutement militaire (suite)

La semaine dernière, nous nous demandions «si les autres syndicats présents dans l'enseignement, la Fédération autonome de l'enseignement et la Fédération nationale des enseignants du Québec (CSN), vont emboîter le pas» à la CSQ qui lançait une campagne contre le recrutement militaire dans les écoles. Et bien, nous avons eu notre réponse hier et c'est oui.

En effet, la création d'une coalition pour freiner le recrutement militaire dans les institutions scolaires québécoises a été annoncée en conférence de presse dimanche, à Montréal. Le Centre des ressources sur la non-violence (à l'initiative de la Campagne Opération Objection) s'est allié à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), à l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) pour dénoncer les pratiques de recrutement de l'Armée canadienne dans les écoles secondaires, les cégeps et les universités du Québec.

Selon les représentant-es de la Coalition, nous avons affaire à la plus ambitieuse campagne de recrutement de l'Armée canadienne depuis la Seconde guerre mondiale. En effet, la campagne de recrutement en cours vise à recruter la jeunesse pour augmenter la taille de l'armée de près de 20 % sur cinq ans. La campagne de recrutement de l'armée est motivée par la guerre en Afghanistan selon la Coalition, une guerre illégale en vertu du droit international. Cette guerre est menée contre la volonté de la population canadienne et québécoise. Ironiquement, la démocratie que nos militaires prétendent vouloir implanter en Afghanistan semble faire défaut ici même. «Il est totalement inapproprié de permettre que nos établissements d'enseignement soient exploités par l'Armée canadienne pour faire la promotion de l'engagement dans un tel conflit», dénonce Micheline Thibodeau , vice-présidente de la FNEEQ-CSN.

«Ce qui est scandaleux, c'est que l'Armée canadienne profite de la situation précaire de certains étudiants pour atteindre leurs objectifs de recrutement», a déclaré Xavier Lefebvre-Boucher, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ). En effet, une carrière militaire peut paraître particulièrement attirante pour les 6 000 à 13 000 étudiants qui n'auront plus accès à l'éducation universitaire à la fin du dégel des frais de scolarité. Il faut d'ailleurs rappeler, à cet effet, que l'Armée canadienne finance jusqu'à 50 % des frais de scolarité pour les réservistes, et 100 % pour les forces régulières.

Les recruteurs tentent effectivement de profiter de l'augmentation des frais de scolarité pour offrir une éducation subventionnée aux étudiantes et étudiants qui croulent sous les dettes. Pour l'Association pour une solidarité étudiante (ASSÉ), s'opposer au recrutement militaire dans les établissements d'enseignement est un moyen de manifester l'opposition étudiante au déséquilibre des ressources entre les secteurs de l'éducation et de la guerre. «L'éducation doit être accessible à tous, et personne ne devrait avoir à s'enrôler dans l'armée pour pouvoir étudier. Nous revendiquons du financement pour l'éducation, pas pour les guerres d'occupation !», affirme Alex Desrochers , secrétaire aux relations internes de l'ASSÉ.

Les membres de la Coalition s'engagent tout au long de l'année scolaire à alimenter, dans leur milieu, une campagne d'opposition au recrutement que mène actuellement l'Armée canadienne. À suivre donc.

Et un de plus...

Il y a eu un autre suicide parmi les employé(e)s de France Télécom. Un salarié de l'entreprise, qui travaillait dans une centrale d'appel à Annecy (est de la France) s'est jeté d'un viaduc qui surplombait une autoroute, aujourd'hui. Dans sa lettre de suicide destinée à sa femme, il explique que c'est son climat de travail qui fut propice au passage à l'acte.

Depuis février 2008, 24 personnes travaillant au sein de cette entreprise se sont enlevées la vie. On compte aussi un grand nombre de tentatives de suicide.

Les syndicats ont vivement réagi lundi à ce suicide en dénonçant les conditions de travail dans cette centrale téléphonique de l'agglomération d'Annecy.

«C'est honteux. Il travaillait sur un plateau qui était connu depuis longtemps pour être invivable, il y avait une vraie indifférence, aucune humanité, on ne parlait que de chiffres, les salariés étaient de la chair à pâté», a réagi Patrice Diochet, de la CFTC (syndicat chrétien).

Le pire dans tout ça, est qu'il va peut-être devoir y avoir d'autres suicides, pour qu'enfin les employé(e)s de cette entreprise soient respectés...

Source

Ils sont malades !

Les jeunes du libéraux du PLQ ont démontré, une fois de plus, en fin de semaine dernière qu'ils n'ont absolument aucune considération pour les démunis. Ils ont suggéré d'instaurer des frais de scolarité au collégial. Comme si ça ne coûtait pas assez cher comme ça !

Ces jeunes, sûrement nés avec une cuillère d'argent dans la bouche (et une plume dans le cul), ne parlent jamais des milliards cachés dans les paradis fiscaux. Cette proposition est purement idéologique. Celle d'une droite méprisant les pauvres, car elle les saigne constamment.

Pendant que je tape cet article, je me demande si le mouvement étudiant va répliquer, à part que par des communiqués de presse. Si on se rappelle le dégel des frais de scolarité, sauf à quelques endroits, la réplique fut plutôt molle.

Source

jeudi 24 septembre 2009

Les dessous de l'Équipe Labeaume

Un rigolo a mis en ligne un pastiche délirant du site de l'Équipe Labeaume. À visiter au complet (toutes les sections valent le détour) à www.equipelabeaume.com(...et profitez-en pendant que c'est encore en ligne!).

Un père qui allaite: contre-nature?


Suède, début septembre. Un jeune homme de 26 ans décide d'en faire une affaire politique et médiatisée: les hommes aussi peuvent allaiter...ou du moins, ils se doivent d'essayer. On sait déjà qu'avec stimulation et aidé de traitements chimiques (hormones et compagnie), un individu porteur du XY - généralement la définition commune pour être de sexe masculin - peut secréter du lait en son sein. Père d'un garçon de deux ans, le jeune homme en question veut toutefois pousser l'expérience plus loin en n'ayant recours à aucun traitement chimique, se limitant à une stimulation mécanique.

Il rassure la population: son enfant ne fait pas partie de l'expérience. Rassurant? La communauté suédoise en tout cas ne semble pas l'être. Si on en croit les commentaires sur le site The Local, l'annonce n'a pas seulement suscité un tollé médiatique, c'est un véritable raz-de-marée, parfois allant jusqu'à l'appel de la violence. Ou, évidemment, cette forme de violence institutionnalisée qui ferait moins mal mais qui permet de se donner bonne conscience en croyant qu'on n'est pas violent: "il faut l'interner!" Que de honte! Ce pauvre homme vient chambouler la nature, appelant la colère de Dieu sur nos têtes! On en sera sûrement puni...

L'expérience n'est pas encore concluante sur le plan scientifique, mais sur le plan sociologique, cela confirme que la première barrière n'est pas la "nature", mais surtout la volonté des gens de ne pas la franchir et la réaction prompte à incriminer ces résistant.e.s.

Dossier à suivre.

mercredi 23 septembre 2009

Régie des rentes: la CSN défend les intérêts des jeunes

Le gouvernement consulte actuellement afin de réformer la Régie des rentes du Québec, mis à mal par les récents déboires boursiers et historiquement sous capitalisée. L'enjeu est d'assurer la pérennité du régime, ce qui impose notamment une nouvelle hausse de cotisation et une réduction des bénéfices. L'ennui c'est que le régime, bien que vital, est loin d'être équitable entre les générations et que les réformes proposées creuseraient encore plus les écarts.



Selon des calculs fait par la Confédération des syndicats nationaux (CSN), un homme ayant pris sa retraite en 2006 aura payé en moyenne 85% de la rente qui lui sera versée jusqu'à la fin de ses jours. L'ennui c'est que le jeune d'aujourd'hui, qui prendra sa retraite en 2046 aura, lui, payé 267% de la rente qui lui sera versée. Bref, les jeunes n'en ont pas pour leur argent et doivent non-seulement payer pour leur retraite mais également pour les erreurs du passé.

Le pire c'est que le gouvernement veut creuser le problème. «Avec la nouvelle formule proposée, les plus jeunes devront travailler plus longtemps, soit 40 ans au lieu de 35, pour avoir droit à leur pleine rente, ce qui arrivera bien plus tardivement que 60 ans», note le vice-président de la CSN, Louis Roy. En augmentant les cotisations et en réduisant les bénéfices, tel que proposé dans le document de consultation, le travailleur âgé de 28 ans cotisera environ 276 % la valeur de sa rente, contre 85 % pour un travailleur ayant pris sa retraite en 2006.

Pour favoriser une meilleure équité intergénérationnelle, la CSN propose une autre piste que la simple hausse des cotisations et la baisse des bénéfices. «Nous croyons qu’il faut aborder différemment le redressement du régime. À notre avis, l’utilisation du Fonds des générations comme outil de financement équitable apparaît comme une voie intéressante à explorer», d’expliquer Louis Roy. «Le fait de ne pas avoir financé adéquatement les bénéfices accordés par la RRQ représente actuellement une hypothèque pour les générations futures. Il serait donc tout à fait indiqué d’utiliser le Fonds des générations pour supporter adéquatement les paiements nécessaires au régime pour les années futures évitant ainsi de faire porter un fardeau encore plus lourd aux jeunes travailleuses et travailleurs». S’il faut procéder à une hausse des cotisations, la CSN croit qu’elle doit être temporaire et combinée à un financement additionnel provenant du Fonds des générations.

Une retraite pour tous et toutes

Depuis sa création en 1966, la Régie des rentes du Québec est un élément central du dispositif social assurant la retraite des salarié-e-s. En fait, pour plusieurs, et plus précisément pour les travailleurs et les travailleuses à faible revenu, cet outil collectif couvre près du quart des revenus disponibles à la retraite. C'est essentiel, surtout que c'est bien souvent la seule part de revenu stable et prévisible que les retraités ont.

Plutôt que de réfléchir à l’élargissement de la portée du Régime des rentes du Québec, la CSN propose de mettre en place des régimes complémentaires de retraite pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs du Québec. Pour la centrale syndicale, la RRQ ne doit pas suppléer aux régimes d’entreprise. «Nous sommes convaincus que le système à trois piliers, régimes publics, régimes d’entreprise et épargne personnelle, demeure un excellent outil pour assurer des revenus décents à la retraite. Il est grandement temps de réfléchir concrètement à un régime de retraite obligatoire en entreprise», de déclarer Louis Roy. La CSN demande au gouvernement d’innover et d’adopter une loi qui reconnaît le droit aux salarié-es d’être couverts par un régime de retraite et qui oblige chacun des employeurs à verser une cotisation minimale. «Près de 60 % des travailleurs au Québec ne sont pas couverts par un régime collectif de retraite. Il nous apparaît évident qu’il faut un changement majeur. Comme le Québec compte un nombre important de petits employeurs, nous croyons que les régimes interentreprise et les régimes sectoriels constituent des pistes intéressantes à explorer et à mettre en place rapidement», de conclure le vice-président de la CSN.

À l'heure où tous les régimes de retraites sont sous pression, voilà des propositions à méditer sérieusement. Notons que la FTQ, de son côté, plaide plutôt pour un élargissement de la couverture du régime public (jusqu'à 50% si ma mémoire est bonne) au nom de la justice sociale... et de la compétitivité des entreprises. Une position qui se défend mais qui a l'inconvénient de déresponsabiliser les patrons (ce qui n'est jamais une bonne idée!).

Source

La CSQ va lancer une campagne contre le recrutement militaire dans les écoles

Le Quotidien de Chicoutimi annonçait ce matin, dans un article repris dans Le Soleil, que la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), principale centrale du secteur de l'éducation, allait lancer la semaine prochaine une campagne nationale sur le thème «Faites l'école, pas la guerre» pour s'opposer au recrutement militaire dans les écoles du Québec.

Selon le site de la CSQ, cette campagne fait suite à une rencontre avec des représentant-e-s de la campagne d’opposition au recrutement militaire dans les établissements scolaires du Québec, Opération Objection, en février 2009. Les gens d'Opération objection veulent informer la population étudiante sur les dessous d’une carrière dans l’armée, favoriser une prise de position sur la question de la présence militaire dans les écoles et mettre un terme à la présence des recruteurs dans ces institutions.

La CSQ a emboîté le pas car elle croit que «les établissements scolaires ne doivent pas constituer des lieux d’embrigadement pour l’armée». Les syndicalistes enseignant-e-s trouvent «pour le moins préoccupant de constater que l’armée recrute, au sein [des] établissements [scolaires], des jeunes qui n’ont pas encore atteint l’âge de la majorité». Pour Réjean Parent, le président de la centrale, cité dans l'article publié ce matin, «l'armée n'a pas sa place dans notre système d'enseignement. C'est une institution discriminatoire qui vise prioritairement les gens issus de communautés à faible revenus».

Selon Réjean Parent, la campagne a fait l'objet de long débats lors des assemblées générales syndicales, les membres se demandant entre autre si les cadets étaient une forme de militarisation. Suite à la prise de position, une lettre de la centrale a été envoyée aux autorités concernées pour protester contre la présence de l'armée dans les écoles.

Les syndicats vont publier sous peu un tract et organiser des activités pédagogiques reprenant cinq arguments de base contre la présence de l'armée dans les écoles. Les voici:

L’armée a besoin de relève. Elle séduit les jeunes, car cela sert ses intérêts

Depuis l’intensification de la guerre en Afghanistan, une campagne massive de relations publiques de l’armée a cours. L’ordre a été donné à tous les militaires de prendre part active au processus de recrutement des jeunes, dans le but de pallier le départ des baby-boomers et de remplir les mandats offensifs.

L’armée approche les jeunes dans les établissements secondaires

Du recrutement, il y en a partout, dans toutes les régions du Québec ! Les recruteurs de la réserve tiennent des kiosques dans les écoles secondaires et les cégeps. Ils se déplacent directement dans les institutions scolaires pour faire signer le contrat d’engagement aux jeunes recrutés. Pour voter ainsi que pour acheter du tabac et de l’alcool, on doit avoir 18 ans. Toutefois, on permet aux jeunes d’être dans des organisations militaires à 12 ans, grâce aux cadets. Ensuite, à 16 ans, on peut joindre la réserve de l’armée.

L’armée recrute davantage dans les milieux défavorisés


C’est une stratégie connue des militaires d’offrir des opportunités aux classes économiquement défavorisées. La carrière de militaire est souvent présentée sous un angle bien particulier : emploi bien rémunéré, études supérieures gratuites, missions humanitaires, voyages, aventure… L’envers de la médaille passe sous silence. Et pourtant…

Des renseignements trompeurs

Pour l’armée, les écoles sont des bassins idéaux pour recruter. On attire les jeunes par des activités de plein air, l’apprentissage des premiers soins, des loisirs hebdomadaires, des camps de fin de semaine, des camps d’été avec dédommagement financier et des possibilités de voyage.

Nos écoles ne devraient pas être liées à l’armée


L’armée n’a pas sa place dans notre système d’enseignement : c’est une institution discriminatoire qui vise prioritairement les gens issus de communautés à faible revenu. De plus, la vision de la carrière de militaire qui est apportée par les recruteurs est trompeuse et bien loin de la réalité. Les soldats n’ont pas comme rôle d’effectuer des missions humanitaires, mais plutôt de procéder à des missions offensives. Travailler pour la paix n’implique pas d’apprendre à utiliser des armes, mais plutôt à développer des réflexes pacifiques permettant de prévenir les conflits. C’est ce à quoi travaille le réseau des Établissements verts Brundtland de la Centrale des syndicats du Québec en prônant des valeurs telles que l’écologie, le pacifisme, la solidarité et la démocratie.

On peut trouver d'autres textes, des références, ainsi que le tract et une lettre type sur cette page web du site de la CSQ.


Il fait toujours chaud au coeur de voir des campagnes qui prouvent que le syndicalisme n'est pas qu'une histoire de corporatisme. Excellente initiative donc. Reste à voir si les autres syndicats présents dans l'enseignement, la Fédération autonome de l'enseignement et la Fédération nationale des enseignants du Québec (CSN), vont emboîter le pas.

[vidéo] L'ASSÉ en commission parlementaire



Vous vous demandez ce que ça peut donner quand un mouvement social relativement radical décide de se présenter en commission parlementaire? En voici un aperçu...

mardi 22 septembre 2009

Vous avez dit justice? (bis)

En décembre 2008, la Commission des relations de travail avait statué que Quebecor avait employé des scabs pour continuer de publier le Journal de Québec alors que les employé-e-s légitimes étaient en lock-out. C'était pour un peu tout le monde le bon sens même. ...Sauf pour la Cour supérieure du Québec qui vient de statuer le contraire et a blanchi le Journal de Québec.

Décidément, les syndicats ont trop de pouvoir au Québec...

Petit baume sur le coeur des syndiqué-es, la Tribune de la presse de Québec a statué en assemblée générale qu'elle refusera dorénavant d'accréditer des journalistes de remplacement lors d'un conflit de travail. C'est purement symbolique mais quand même.

lundi 21 septembre 2009

Vous avez dit justice?

Le verdict est tombé vendredi: le syndicat des salarié-es d’entretien du RTC (CSN) négocie de mauvaise foi selon la Commission des relations de travail. La Commission ordonne au syndicat de reprendre les pourparlers « avec diligence » en ne posant aucun préalable à la négociation.

Selon la CRT, le syndicat poserait comme condition préalable aux discussions qui ont cours depuis l’annonce de la construction du nouveau garage, que l’employeur laisse tomber sa demande de fusionner les postes qui y sont prévus. « Nous sommes en total désaccord avec plusieurs éléments de la décision de la commissaire Myriam Bédard et nous étudierons toutes les avenues qui s’offrent à nous », a indiqué le président du syndicat, André Carmichael, dans un communiqué.

Pour le syndicat, c’est plutôt l’employeur qui fait preuve d’intransigeance dans cette négociation en refusant de discuter de son projet de revoir l’organisation du travail, entre autres par la fusion des postes.

Mauvaise foi? Préalable à la négociation? Mais qu'exigent donc les syndiqués? Tout simplement le respect de leur convention collective! Le message des commissaires est simple: laissez vos patrons vous manger la laine sur le dos sans dire un mot. Vous avez dit justice?

dimanche 20 septembre 2009

Pendant ce temps en Bolivie...


Bolivie: Mujeres Creando, un féminisme de luttes concrètes

Traduction reprise du site de l'OCL

Cet article a été partiellement traduit et publié dans Courrier International n° 981 d’août 2009. Nous vous en présentons ici une traduction intégrale.

C’est en parcourant les rues de La Paz, la capitale de la Bolivie, que l’on comprend le mieux l’histoire de Mujeres Creando [Femmes en train de créer], ce mouvement féministe anarchiste qui utilise la créativité et les graffitis comme instruments de lutte et a fait de la rue la scène principale de son action.

“La femme qui s’organise ne repasse plus de chemises”


“Parce qu’Evo ne sait pas agir comme un père, il ne comprend pas ce que c’est que d’être une mère”… sont quelques uns de leurs graffitis [1].

Elles ne se considèrent pas comme des artistes, mais comme des « agitatrices de rue ». Depuis plus de quinze ans, le groupe est un référent social en Bolivie, un modèle de rébellion et de dénonciation du système patriarcal et de la violence sous toutes ses formes.

Ses membres ont accusé les gouvernements néolibéraux d’avoir plongé la population dans la pauvreté et le chômage, et d’avoir, par le fait même, encouragé l’émigration massive vers l’Argentine et l’Espagne – en particulier celle des femmes, les « exilées du néolibéralisme », comme les appelle María Galindo, membre fondateur du mouvement.

Elles dénoncent et mettent en question aujourd’hui les femmes qui se disaient féministes mais qui ont été absorbées par le nouvel appareil de l’Etat pour se transformer en technocrates des questions de genre et en “eugénistes” qui ont profité de la pauvreté et ont coopté des femmes de différents secteurs afin d’en faire de dociles bénéficiaires. « Le néolibéralisme se déguise maintenant en femmes avides de pouvoir », écrivent-elles sur les murs.

Elles accusent aussi le gouvernement d’Evo Morales d’avoir laissé passer toutes les chances d’un véritable changement social en Bolivie. L’assemblée constituante a été une conquête de la révolte populaire d’octobre 2003. Cependant la nouvelle constitution politique de l’Etat, dictée depuis le Palais du gouvernement, a annihilé les espoirs.

Le patriarcat, représenté par des institutions comme l’Eglise ou l’armée, reste intact. Car, en dépit des propositions faites par Mujeres Creando à l’Assemblée constituante, les femmes n’ont toujours pas obtenu le droit de disposer de leur corps ni n’ont récupéré le contrôle de leur maternité. Elles ont donc écrit sur les murs : « Eve ne sortira pas de la côte d’Evo ».[2]

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samedi 19 septembre 2009

Pendant ce temps en Ontario...


Des membres de la branche de Hamilton de Common Cause à la marche de la Fête du Travail le 7 septembre (Source).


Nos camarades de l'organisation anarchiste Common cause, en Ontario, ont tenu un congrès au mois d'août. Voici un rapport qu'ils et elles nous ont fait parvenir en français (*).

Ontario, Canada: Rapport de la Conférence de Common Cause 2009


Le 1er et 2 août 2009, dans la ville de Toronto, Common Cause, une organisation anarchiste en Ontario, a tenu sa 3e Conférence annuelle. Des membres des branches d'Ottawa, Toronto et Hamilton et plusieurs nouveaux membres de London y ont participé.

La première journée a commencé par la présentation de rapports de chacun des officiers provinciaux et des branches donnant une vision générale de notre deuxième année en tant qu'organisation. L'année 2008/2009 a été centrée surtout sur l'éducation tant à l'interne qu'à l'externe. À l'interne, nous avons en autre eu notre première journée d'éducation à Hamilton en juin ce qui fût un grand pas vers le développement d'une vision et d'une idée de stratégie commune à travers l'organisation. Nous avons également continué à rester actif au niveau du mouvement anarchiste international en participant à Anarkismo.net par l'entremise d'un délégué et en faisant partie du comité d'organisation du North American Anarchist Class Struggle Conference.

À l'externe, les branches ont organisé avec succès le 2e Salon du Livre Anarchiste à Hamilton (Juin 2009), la première édition de la Conférence Organizing4Justice à Ottawa (Octobre 2008) et ont participé au 1er Toronto Anarchist Gathering (Avril, 2009). La branche d'Hamilton poursuit aussi sa propagande en organisant un groupe de discussion anarchiste mensuel très populaire. La branche de Toronto tente d'organiser une discussion publique similaire dans leur ville et a déjà commencé les démarches. Nous avons également développé une présentation intitulé «Le Role d'une organisation Anarchiste» qui a déjà été présentée dans 3 villes. (Quiconque est intéressé à voir cette présentation dans leur ville devrait contacter le secrétaire provincial. Voir plus bas pour ses coordonnées).

Les membres de Common Cause continuent également d'être actif à divers niveaux dont les groupes de queer et de femmes, la solidarité avec les indigènes, les syndicats, les groupe contre la guerre, le support des prisonniers, la lutte contre les certificats de sécurité et la lutte contre le racisme. Certains membres ont faits parties de deux victoires importantes cette année: le relâchement de la dernière personne encore détenue prisonnière en raison des certificats nationaux de sécurité et la syndicalisation des premiers étudiants au post-doctorat dans l'histoire du Canada.

Suivant les rapports, nous avons discuté et voté sur de nombreuses résolutions. Les résolutions les plus marquantes qui ont passé sont: donner le pouvoir au Conseil des Délégués de voter, entre les Conférences annuelles, sur des propositions de positions politiques, hausser les parts de cotisations allant au niveau provincial de 50% à 60% afin de pouvoir répondre au problème de manque de fond de celui-ci et finalement, crée un groupe de travail de littérature. Nous avons également voté pour un nouveau plan et format de publication de notre journal, Linchpin. Celui-ci sera maintenant publié 2 fois l'an, mais avec davantage de contenu et un plus grand tirage. Cette décision a été prise dans le but d'avoir une publication plus efficace et plus gérable monétairement après avoir dû suspendre notre publication pour l'été par manque de fond.

La 1ère journée s'est terminé par l'élection des officiers provinciaux. À l'exception de la secrétaire internationale/hors de l'Ontario, il y a eu rotation de toutes les positions comme l'année précédente. La venue de nouveaux visage prenant des rôles d'officiers a été très encourageant pour l'organisation.

Après une belle soirée de socialisation, la deuxième journée a été consacrée au développement de stratégies communes. Cinq sujets étaient au menu: le développement de Common Cause, les campagnes collectives, la lutte des travailleurs et de la communauté, l'éducation politique et le développement de nos idées et finalement, les médias/journalisme/outreach. La discussion a débuté par des ateliers en petit groupes pour se terminer par le rassemblement des idées en grand groupe.

Vers la fin de la Conférence, nous sentions que nous avions accompli beaucoup de choses cette année autant à l'interne qu'à l'externe pour notre relativement petite organisation politique. Cependant, il est évident que nous avons encore beaucoup de chemin à faire avant de pouvoir jouer le genre de rôle que nous voudrions jouer en tant qu'organisation anarchiste en Ontario. Plus spécifiquement, certains membres ont exprimé le désir de voir notre organisation prendre part à des campagnes touchant l'Ontario, d'améliorer notre façon de populariser les idées anarchistes à travers le journal et le web et de développer davantage nos stratégies autour de sujets spécifiques. Les membres ont tous senti le besoin d'attirer de nouveaux membres si nous voulons être capable d'atteindre nos buts en plus d'augmenter les connaissance et les habiletés de nos membres actuels..

Beaucoup de travail nous attend pour ce qui semble être l'année charnière de Common Cause. Avec une conférence aussi productive et bien organisée nous ne pouvons que commencer du bon pied.

Si vous êtes intéressés d'en connaître davantage sur Common Cause ou si vous désiré vous impliqué, vous pouvez nous contacter à : commoncauseontario[a]gmail[point]com, ou utiliser le formulaire sur le site internet à linchpin.ca ou encore nous écrire à P.O. Box 347, Station E, 772 Dovercourt Rd., Toronto, ON, Canada, M6H 4E3

(*) Il faut souligner cette délicate attention, il est en effet rarissime qu'un groupe nord-américain se donne la peine de communiquer avec nous dans notre langue.

vendredi 18 septembre 2009

[vidéo] Politique d'urbanisme à Québec



Dans le contexte des élections municipales, voici un exemple concret de ce que nous voulons dire quand nous écrivons, dans le dernier Cause commune, «plutôt que de s’énerver trop avec les résultats des élections, les révolutionnaires feraient bien de s’enraciner dans les quartiers sur des enjeux précis de logement, d’aménagement et de transport».

(N.B.: il s'agit d'une vidéo de Mathieu Dugal pour la webtv de Vox)

mercredi 16 septembre 2009

Voix de faits dans tes oreilles

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L'émission du 16 septembre est disponible en ligne.

Au menu:

- Brutalité policière raciste
- Brutalité économique immobilière
- Les élections municipales
- Actualité locale et internationale

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Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).

Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.

La minute du patrimoine révolutionnaire: La Marseillaise canadienne

La minute du patrimoine est une chronique musicale. L'idée est de faire connaître l'histoire et les dessous de certaines chansons révolutionnaires.

Cette semaine: La Marseillaise canadienne


Via le blogue La Commune de l'UCL-Montréal



La Marseillaise canadienne est à la fois l'un des textes les plus romantiques et… étranges qui soit. Lors d'une manifestation en soutien aux deux députés républicains emprisonnés de Montréal-Ouest, en 1832, la troupe tire sur la foule et fait trois morts (voir la gravure d'époque à gauche). Ces événements seront par la suite connus comme « le massacre du 21 mai ». Des assemblées de protestation sont tenues à Saint-Benoît, à St-Rémy de Napierville, à Chambly, à Saint-Hyacinthe, à L'Assomption, etc., et quelques 5000 personnes de langues et de croyances différentes assistent aux funérailles des martyrs. Une partie d'entre eux entonne « La Marseillaise canadienne ». Alors que la Marseillaise française est à la même époque interdite en France, la version canadienne la dépasse largement en radicalisme. Elle compte même de nombreux appels à l'anarchie au moins 8 ans avant que Proudhon ne fasse usage du terme… soi-disant pour la première fois.

Présence d'anarchisme avant l'heure en terre d'Amérique du nord ? Curieux hasard créé par la magie de la poésie ? À vous de juger, l'auteur nous est encore inconnu, de même que le rayonnement véritable qu'a eu cette chanson à l'époque. La seule chose qu'on sait, c'est que la Marseillaise canadienne sera à nouveau transformée plusieurs années plus tard pour devenir un hommage à Louis Riel, le métis pendu en 1885.

La Marseilaise canadienne (1832)

1.
Allons ! Enfants de la patrie,
Le jour de gloire est arrivé;
D'une trop longue tyrannie

Le sceptre de fer est usé (bis)
Entendez-vous tomber les chaînes
Des deux braves concitoyens ?
Le remords brise leurs liens
Liberté tu nous les ramènes!

Campagnards, citadins,
Formez vos bataillons!
Partons! Marchons!
Qu'un peuple entier
Suive nos pavillons

2.
Voyez quelle pompe s'apprête
Pour célébrer un si grand jour
L'anarchie entière est en fête,
Au souvenir de leur retour (bis)
On part, on, court, on a des ailes
Malgré la rigueur des autants,
Troupeaux de vieilles et d'enfants
Encombrent toutes nos ruelles

Campagnards, citadins,
Formez vos bataillons!
(…)

3.
Venez célébrer leur mémoire,
Grands politiques journaliers!
Mais, de peur de noircir leur gloire,
Débarbouillez-vous, charbonniers (bis)
Cependant, gardez-vous de croire
Qu'on dédaigne vos noirs chariots!
Non! Ils traîneront nos héros
Aussi bien qu'un char de gloire.

Campagnards, citadins,
Formez vos bataillons!
(…)

4.
Vous que de hautes destinées
Tiennent enchaînés sur nos toits,
En ramonant nos cheminées,
Dites, au moins cent et cent fois (bis)
« Vive notre démocratie!
Patriotes cabaretiers,
Vivent ramoneurs, charbonniers
Nobles champions de l'anarchie!»

Campagnards, citadins,
Formez vos bataillons!
(…)

5.
Mais, peuple souverain, silence!
Voici venir tes défenseurs
Fais tonner ta mâle éloquence,
Grêler tes coups de poings vainqueurs (bis)!
Peins la liberté, ses miracles;
Voilà ses martyrs parmi nous
Qu'ils ne pensent plus aux verrous
Et soient sans cesse nos oracles!

Campagnards, citadins,
Formez vos bataillons!
(…)

6.
Enfin le drapeau tricolore
Vient se déployer à nos yeux!
Sur ce sol va-t-il donc encore
En héros transformer des gueux ? (bis)
N'en doutons point! Ce guet-apens,
Qu'il réunisse – il en est temps –
Les vrais enfants de l'anarchie!

Campagnards, citadins,
Formez vos bataillons!
(…)

7. Mais, si notre réjouissance
Signale leur heureux retour,
Notre vive reconnaissance
Leur droit un tribut en ce jour (bis)
Ce n'est point assez des culottes
Dont nous rappellent leurs menottes !

Campagnards, citadins,
Formez vos bataillons!
(…)

8.
Promenez de ville en village
Tracey, Duvernay, Papineau,
Morin, Lafontaine, Bourdage,
Letourneau, Boissonneau,
Mousseau! (bis)
Que de ces grands noms toute bouche
Publie en baillant les hauts faits!
Qu'en leur honneur tous nos mousquets
Fassent péter une cartouche!

Campagnards, citadins,
Formez vos bataillons!

(…)

Si vous désirez lire en entendre d'autres chants révolutionnaires de l'époque, rendez vous à ce site, dans la section sur les patriotes, vous trouverez paroles, musiques et partitions.

À signaler: Entretien sur l'éducation



[Un entretien accordé par Normand Baillargeon à la CNT, France]

1) On te connait pour tes livres, comme Petit cours d'autodéfense intellectuelle ou L'ordre moins le pouvoir : Histoire et actualité de l'anarchisme. Professionnellement, tu es enseignant en sciences de l'éducation. Peux-tu commencer par nous parler des critères qui, selon toi, caractérisent une éducation émancipatrice ?

Pour répondre, même superficiellement, à cette vaste et difficile question, il faut selon moi soigneusement distinguer entre une éducation émancipatrice dans un monde qui serait relativement sain et une éducation émancipatrice dans ce monde-ci, le nôtre, qui, hélas, est bien loin de l’être.

Dans une société qui serait relativement saine, l’éducation devrait assurer l’autonomie de la personne en lui permettant de faire un tour d’horizon le plus large possible des formes de savoir et de l’expérience accumulées par l’humanité, dans tous les cas en ce qu’elles ont de meilleur. Elle devrait aussi préparer à prendre part activement, lucidement et sur une base égalitaire à la vie politique et économique de cette société.

Dans des sociétés comme les nôtres en sont, c’est-à-dire profondément inégalitaires et constituées d’institutions qui, bien souvent, incarnent des valeurs et sanctionnent positivement des comportements qui vont littéralement à l’encontre de ce que serait une éducation dans une société saine, nous devons, je pense, nous efforcer d’incarner au mieux les idéaux que j’ai rappelés, même si bien des obstacles redoutables se dressent contre eux.

C’est ainsi que contre cet idéal d’un large tour d’horizon des savoirs et de l’expérience humaine se dresse l’obstacle de l’instrumentalisation des savoirs, tout particulièrement au profit d’intérêts économiques, ainsi que diverses tendances endoctrinaires; que contre l’idéal d’une réelle participation sociale et politique se dressent des pratiques pédagogiques qui engendrent des spectateurs ou des personnes qui ignorent ou méconnaissent la nature réelle des institutions au sein desquelles elles vivent; encore ainsi que contre l’idéal d’égalité se dressent de formidables inégalités économiques qui placent certains enfants dans des circonstances qui pèsent très lourd sur leurs parcours scolaires et sur leurs vies, au point d’en faire presque un destin; c’est enfin ainsi que contre la participation lucide et volontaire à la vie économique se dressent l’esclavage salarial et la condamnation à oeuvrer comme simple exécutant au sein de ces tyrannies privées que sont typiquement les entreprises.

Maintenir vivant, au sein de notre monde et dans toutes les composantes que j’en donnais plus haut, cet idéal d’une éducation émancipatrice n’est pas une mince tâche : mais elle est primordiale. Elle exige d’abord de ne pas tomber dans le cynisme ou le désespoir. Mais elle exige plus encore. En effet, en ce moment historique où la culture et le savoir sont, et parfois avec raison, tenus en haute suspicion, elle nous demande d’avoir la sagesse de distinguer ce qui, ayant valeur émancipatrice, mérite d’être transmis à tous les enfants, avant de prendre les moyens les plus appropriés pour ce faire.

Lire la suite sur le blogue de Normand Baillargeon.

lundi 14 septembre 2009

Pendant ce temps en France... Le retour des classes sociales

Cet été, Alternative libertaire proposait un imposant dossier de 11 pages sur «Le retour des classes sociales». Malgré les différences entre la France et le Québec, les libertaires devraient y trouver matière à réflexion.


La part du prolétariat dans la population active. Chiffres tirés de l’enquête emploi de l’Insee, 2005, en pourcentage des actifs occupés. Dessin de Colloghan.


Dossier classes sociales : les classes en face


Qu’entend-on exactement par « lutte des classes » ? La formule conserve une forte puissance évocatrice. Mais chacune et chacun y met un peu ce qu’il veut. Rappelons un peu d’où elle vient et ce qu’elle signifie exactement.


Le retour des classes sociales

Il est de bon ton, chez les bien-pensants qui pontifient dans les médias ou dans l’Éducation nationale, d’apprendre au bon peuple, avec une pointe de nostalgie dans la voix, que « la lutte des classes, ça n’existe plus ».

Si en effet, on imagine que la formule de « lutte des classes » correspond à des batailles homériques mettant en scène des quarterons de patrons en queue-de-pie et haut-de-forme, assiégés dans leurs manoirs par des bataillons de prolétaires en bras de chemise, la casquette enfoncée sur les yeux et la clef anglaise à la main… alors oui la lutte des classes ça n’existe pas ! Ou plutôt… disons que ça peut exister sous cette forme colorée, mais à de rares moments de l’histoire.

En réalité, la lutte des classes n’est pas réductible à une forme particulière (grève, manifestation, guerre sociale, révolution, etc.). Tantôt latente, tantôt explosive, elle est plus ou moins virulente et politisée, selon les moments de l’histoire, en fonction de la hausse ou de la baisse de la conscience qu’ont les travailleurs et les travailleuses de former une classe – ce qu’on appelle la « conscience de classe ». La lutte des classes est un concept. Il ne s’agit pas d’être pour ou contre, c’est cela que ne veulent pas comprendre les libéraux. Il s’agit de constater qu’elle existe. Autant aujourd’hui qu’hier. Et d’agir avec.

Une théorie en perpétuelle reconstruction

A l’origine, la lutte des classes est un concept développé entre 1815 et 1848 par… des libéraux comme Charles Comte, Charles Dunoyer ou Guizot. Cette théorie fut ensuite reprise par les fondateurs du socialisme moderne, au premier rang desquels Pierre-Joseph Proudhon, Auguste Blanqui et Karl Marx. Évidemment, la théorisation de la lutte des classes ne s’est pas arrêtée là. Elle a évolué et a été enrichie à travers les époques, et elle s’enrichit encore de nos jours.

Une classe est un groupe social défini par sa position dans les rapports de production ou de hiérarchie, donc avant tout par des intérêts antagonistes à ceux d’une autre classe. La lutte des classes s’appuie sur un rapport social inégal, chaque classe défendant ses intérêts contre ceux d’une classe opposée.

Une classe regroupe donc des individus qui occupent des positions similaires dans les rapports sociaux, et qui de ce fait partagent des intérêts communs.

Ces diverses classes sociales peuvent être en concurrence, et même en conflit, pour renforcer leur position économique dans la société.

Maîtres et esclaves

La lutte des classes ne s’est pas limitée au système capitaliste, qui rappelons-le ne domine l’économie que depuis deux siècles.

En fait, les rapports de forces entre classes, en ce qu’ils contribuent à faire bouger les antagonismes, sont un facteur majeur de changement des rapports sociaux et donc une clef fondamentale pour comprendre l’évolution historique des sociétés :
  • la dualité entre les esclaves et les maîtres dans les sociétés esclavagistes ;
  • la concurrence entre la bourgeoisie et la noblesse à la veille de la Révolution française ;
  • la lutte entre les salarié-e-s et leurs employeurs dans la société capitaliste moderne ;
  • la hiérarchie des castes en Inde (hiérarchie économique avec un alibi religieux) ;
  • colons et indigènes dans les colonies (hiérarchie économique avec un alibi raciste) ;
  • lettrés-fonctionnaires dans la Chine ancienne, etc.

Un texte fondateur du mouvement ouvrier moderne, le Manifeste du parti communiste de 1847 [1], débute par ces phrases devenues célèbres : « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes.

Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande [2] et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte.

Dans les premières époques historiques, nous constatons presque partout une organisation complète de la société en classes distinctes, une échelle graduée de conditions sociales. Dans la Rome antique, nous trouvons des patriciens, des chevaliers, des plébéiens, des esclaves ; au moyen âge, des seigneurs, des vassaux, des maîtres de corporation, des compagnons, des serfs et, de plus, dans chacune de ces classes, une hiérarchie particulière.

La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n’a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n’a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d’oppression, de nouvelles formes de lutte à celles d’autrefois. »

Notons que la théorie des classes n’est pas réductible au marxisme. Le Manifeste, texte de commande, est le produit d’une synthèse faite par Marx et Engels, des économistes et des penseurs socialistes de l’époque. L’historien Charles Andler y voyait « une résultante, plutôt qu’une invention originale et un point de départ : il s’inspire aussi bien de List, de Lorenz von Stein et de Pecqueur que de Bazard et de Proudhon » [3].

Deux classes structurantes

Les rapports sociaux, multiples au sein d’une société, peuvent opposer différentes classes autour de divers antagonismes, et concourir à différentes hiérarchisations sociales. Depuis le triomphe du capitalisme au XIXe siècle, un antagonisme structure profondément deux classes sociales dans notre société : celle des capitalistes et celle des travailleurs. Avant 1981 on aurait dit « bourgeoisie » et « prolétariat », mais ces mots sont aujourd’hui tellement surchargés d’imaginaire qu’il est difficile de les limiter à leur seule valeur conceptuelle.
  • les capitalistes ou « bourgeois » forment la classe dirigeante de la société capitaliste. Elle possède le capital financier ou matériel (entreprises, machines, etc.) et dispose ainsi des moyens de faire travailler le prolétariat à son profit en achetant sa force de travail. C’est cette classe qui, via l’État, qui est son instrument et son régulateur, fixe les grandes destinées de la société (choix de production, aménagement du territoire, guerres…) ;
  • les salarié-e-s, ou « prolétariat », sont les personnes qui ne vivent pas de leur capital, mais de leur force de travail manuel ou intellectuel pour subsister.

Outre qu’on distingue parfois des sous-classes à ces deux classes fondamentales (par exemple grand patronat et petit patronat), s’ajoute une classe intermédiaire, un peu flottante : la « petite bourgeoisie », ni salariée ni capitaliste. Elle regroupe les personnes qui possèdent leurs propres moyens de subsistance comme les petits commerçants et les professions libérales, ce qui leur confère une autonomie précaire par rapport aux capitalistes. La façon dont cette petite bourgeoisie défend ses intérêts est fluctuante. Elle se solidarise parfois avec le prolétariat, avec lequel elle a des intérêts objectifs (elle souffre elle aussi de l’économie de marché). Parfois au contraire, elle se solidarise avec la bourgeoisie, à laquelle elle souhaiterait s’identifier (sans en avoir les moyens réels) et dont elle peut partager les valeurs.

A la pointe de la lutte

Pour conclure, signalons ce trait de l’ex-marxiste Denis Kessler, qui a été le n°2 – et l’idéologue – du Medef entre 1998 et 2002, une période où le principal syndicat patronal a été particulièrement à l’offensive. Boute-en-train, Denis Kessler n’avait pas hésité à déclarer à son ami Dominique Strauss-Kahn, un des dirigeants du PS : « La lutte des classes, j’y crois toujours, mais maintenant je suis de l’autre côté de la barrière ! » [4]. Merci, Denis, pour ce cri du cœur.

Guillaume Davranche (AL Paris-Sud)

Notes:

[1] Le titre peut paraître énigmatique pour un texte qui voit le jour plus de soixante-dix ans avant la fondation du Parti communiste tel qu’on le connaît. Mais le mot « parti » est ici à prendre non au sens de l’organisation politique (qui s’écrit, elle, avec une capitale initiale), mais au sens plus général d’un « camp politique » : celui des partisans du communisme.

[2] Maître de jurande, c’est-à-dire occupant une place dirigeante dans l’organisation corporative d’un métier.

[3] Charles Andler, Le Manifeste communiste de Karl Marx et Friedrich Engels. Introduction historique et commentaire, Rieder, 1901.

[4] L’Express 24 février 2000.




Intro au dossier:
Le retour des classes sociales

Cause commune no 25


Le numéro 25 de Cause commune, le journal de l'Union communiste libertaire (UCL), est maintenant disponible sur le web.

4000 exemplaires papier de ce journal sont distribués gratuitement par des militantes et des militants libertaires, membres ou non de l’organisation. Cause commune se veut un tremplin pour les idées anarchistes, en appui aux mouvements de résistance contre les patrons, les proprios et leurs alliés au gouvernement. Vous pouvez soumettre un texte ou nous faire part de vos commentaires en écrivant à journal@causecommune.net. Si le journal vous plaît et que vous voulez aider à le diffuser dans votre milieu, contactez le collectif de l’UCL le plus près de chez-vous (voir la liste sur http://www.causecommune.net).

Au sommaire du numéro 25:


dimanche 13 septembre 2009

Pendant ce temps en Irlande...


Le Workers Solidarity Movement (WSM), ou Mouvement de solidarité ouvrière, vient de passer le cap des 25 ans. Il s'agit d'une (relativement) petite organisation anarchiste irlandaise qui fut une importante source d'inspiration pour les camarades qui ont lancés la mouvance anarcho-communiste québécoise il y a une douzaine d'années.

l'Irlande n'a pas de tradition anarchiste bien implantée. De plus, c'est un petit pays où la question nationale et la religion catholique pèsent extrêmement lourd. L'émergence d'un mouvement anarchiste dans ce pays peut nous enseigner quelques leçons.

En 1984, quand le WSM fut fondé les conditions étaient extrêmement défavorables avec une gauche dominée par la sociale-démocratie et le trotskysme ainsi qu'une formidable crise économique qui servit de prétexte à l'implantation d'un néolibéralisme corsé. Les camarades étaient... 5! (à cheval entre deux villes en plus).

Leur stratégie de construction était relativement simple. Il s'agissait d'une part de créer une organisation disciplinée et unie --de type plateformiste-- capable de produire du matériel d'information et de sensibilisation pour faire connaître l'anarchisme et d'autre part de s'enraciner dans les mouvements populaires en prônant une ligne combative fondée sur l'action directe.

Contrairement à de nombreux mouvements libertaires de par le monde, le WSM n'a jamais développé de pratique insulaire. Les plateformistes irlandais se sont toujours retrouvé au coeur de luttes --contre la taxe d'eau par exemple-- et n'ont jamais eu peur de confronter la gauche et d'argumenter pour leurs positions.

Cette stratégie semble avoir payée puisqu'après des années de vache maigre, le WSM semble en voie de se consolider. Aujourd'hui l'organisation compte environ 70 membres dans plusieurs villes (avec des concentrations significatives à Dublin, Cork et Belfast) et publie un journal gratuit à 10 000 exemplaires.

Pour en savoir plus vous pouvez visiter leur site, en anglais, ou lire la brochure «Quand il faut s'organiser» que nous diffusons depuis plusieurs années.

mercredi 9 septembre 2009

L’anarchie de A à Z: «W» comme Wobblies



Un article du numéro 25 de Cause commune

Depuis quelques mois, un «nouveau» syndicat révolutionnaire fait parler de lui au Québec: le Syndicat industriel des travailleurs et travailleuses (SITT). Il s’agit de la section locale des Industrial Workers of the World (IWW) aussi connu sous le nom de wobblies. C’est le mouvement qui soutient la syndicalisation des cafés Starbucks dont nous parlons ailleurs dans ces pages.

Les wobblies sont apparus aux États-Unis, au tournant du siècle dernier (à Chicago, en 1905, pour être plus précis). Il s’agit d’un mouvement syndical qui s’est développé en réaction au conservatisme et à la corruption du syndicalisme d’affaire américain. La grande innovation des wobblies était de pratiquer un syndicalisme industriel fondé sur l’action directe, généralement non-violente, dans une perspective de classe. Les IWW furent la première centrale syndicale américaine à organiser les salarié-e-s non-qualifié-e-s de la grande industrie et à refuser la ségrégation raciale. Les wobblies avaient comme objectif ultime d’organiser toute la classe ouvrière dans un grand syndicat pour renverser le capitalisme par la grève générale.

À leur apogée, les wobblies étaient de toutes les luttes de la classe ouvrière américaine et ont pris la tête de plus de 150 grèves héroïques. Refusant l’institutionalisation et les conventions collectives, considérées comme des «trêves» dans la guerre de classe, les IWW ont pu syndiquer jusqu’à un million de prolétaires au cours de leurs vingt premières années d’existence, sans jamais avoir plus de 100 000 membres à la fois. Une répression inouïe, et dans une moindre mesure des dissensions stratégiques internes, ont provoqué une chute dramatique du mouvement dans les années 1920 et son éclipse progressive comme mouvement de masse jusque dans les années 1950.

Aujourd’hui, les IWW sont surtout concentrés en Amérique du nord et regroupent environ 2000 membres. L’organisation ne compte qu’une poignée d’accréditations syndicales reconnues mais continue d’attirer plusieurs libertaires intéressé-e-s au syndicalisme et à la solidarité ouvrière. Depuis quelques années, malgré l’absence de stratégies communes, les wobblies jouissent d’un certain regain de vie et sont à l’initiative de plusieurs campagnes intéressantes. Il s’agit sans conteste du principal réseau libertaire «lutte de classiste».

L’implantation contemporaine des wobblies au Québec est récente (1). Pour l’instant, les syndicalistes révolutionnaires semblent se situer dans la continuité de l’action du Réseau de solidarité avec les travailleurs et les travailleuses (RSTT). L’objectif est encore et toujours de relancer le syndicalisme de combat en articulant l’action directe ici et maintenant (campagne «Réclame ta paie»), solidarité et information avec les luttes syndicales en cours et syndicalisation éventuelle de groupes de travailleurs et de travailleuses précaires.

Les avis sont partagés sur les chances de succès de cette stratégie syndicaliste révolutionnaire. Pour l’instant, la ligne est mince entre la pratique d’un groupe comme les wobblies et celle d’une organisation politique solidaire des luttes sociales comme l’UCL. Seul l’avenir nous dira si les wobblies sauront impulser des luttes syndicales autonomes au Québec. Si c’était le cas, il serait alors du devoir des communistes libertaires de les appuyer.

(1) L’IWW a été présente au Québec à différents moments (1905-1914, 1968-1970, 1999-2000). Voir notamment le livre «Sur les traces de l’anarchisme au Québec (1860-1960)».

mardi 8 septembre 2009

Voix de faits de retour en onde!

Ça y est, la programmation régulière de CKIA Radio Basse-ville Québec est de retour. Nous reprenons donc notre place sur les ondes du 88,3 FM tous les mercredi à 20h (en rediffusion le jeudi à 14h). Vous pouvez aussi nous écouter sur le web, en direct à www.ckiafm.org et en tout temps sur temps sur notre podcast (mais peut-être pas dès cette semaine!).

Vous pourrez notamment entendre lors de cette première édition de la saison un retour sur le Réclame ta rue et une entrevue avec un responsable de la CSN sur le concours [re:public] (voir la vidéo ci-bas pour vous mettre l'eau à la bouche).

[Luttes urbaines] Le centre-ville de Québec dans la mire des promoteurs


Un texte du numéro 25 du journal Cause commune

Depuis son arrivée au pouvoir, le maire de Québec, Régis Labeaume, n’a qu’une idée en tête : assurer coûte que coûte le développement économique de «sa» ville. Et tant pis pour le reste! Quand les résidants et les résidantes d’un secteur décident de se regrouper pour s’opposer à la destruction d’un boisé ou la tenue d’un événement touristique particulièrement dérangeant, Labeaume sort ses crocs. Avec lui, les promoteurs en tout genre ont trouvé un allié précieux, capable d’écraser l’opposition populaire quitte à s’allier aux radios poubelles pour s’assurer la victoire.

Rêvant de transformer la ville de Québec en un nouveau Chicago, le maire Labeaume s’est mis en tête de multiplier les gratte-ciel, y compris dans Saint-Jean-Baptiste, le dernier quartier populaire de la Haute-ville. Depuis maintenant plus de 40 ans, les résidants et les résidantes de Saint-Jean-Baptiste se battent contre la destruction de leur milieu de vie. La mise sur pied en 1976 d’un comité de citoyens et de citoyennes combatif (1) a permis de regrouper les forces vives du quartier et de mieux coordonner la riposte. Malgré la pression constante des élites politiques et économiques, plusieurs victoires importantes ont permis d’éviter le pire. Encore récemment, une nouvelle coop d’habitation est apparue là où devaient se construire des condos de luxe, grâce à une bataille de longue haleine (2).

La prochaine manche de cette lutte à finir entre les intérêts des promoteurs immobiliers et la population du quartier s’est amorcée le printemps dernier avec le lancement d’un vaste programme de développement du secteur de la colline Parlementaire. Une vingtaine de sites sont sous la loupe des responsables municipaux. À terme, ce Programme particulier d’urbanisme (PPU) influencera de façon déterminante les rapports de pouvoir au centre-ville entre les classes populaires et la classe dirigeante de Québec, laquelle s’emploie à servir du mieux qu’elle peut les intérêts des multinationales du tourisme et de l’immobilier.

Les enjeux derrière le PPU sont majeurs. Sous prétexte de «densifier» le centre-ville, on souhaite construire plus gros et plus haut, sans se soucier des impacts sur la population environnante. On oublie évidemment de dire que le secteur est déjà le plus densément peuplé de Québec! Construira-t-on des bureaux et des hôtels ou des logements sociaux sur les rares espaces encore disponibles? Quelles seront les mesures prises pour réduire efficacement l’omniprésence de l’automobile, dont la population résidante connaît bien les effets négatifs sur la qualité de vie (pollution, bruit, circulation de transit)?

Pendant que l’administration municipale tente de calmer le jeu en proposant toute une série de consultations publiques pour canaliser l’opposition, le maire Labeaume multiplie les annonces et donne le feu vert à des projets de construction et de démolition. Raison de plus pour se mobiliser dès maintenant, dans la rue, sans attendre le résultat de ces consultations qui ne semblent être là que pour donner un semblant de légitimité à des décisions déjà prises en haut lieu.

La population de Saint-Jean-Baptiste n’a pas dit son dernier mot. Grâce à sa trame urbaine, Saint-Jean-Baptiste reste un quartier à dimension humaine où vivent 9000 personnes, à 83% locataires. M. Labeaume, notre quartier n’est pas à vendre : tenez-vous le pour dit!

Notes:

(1) Le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste.
(2) Voir à ce sujet le dossier sur la Coopérative l’Escalier sur le site : www.compop.net

lundi 7 septembre 2009

Réclame ta rue 2009



Quelques centaines de personnes se sont jointes au Réclame ta rue 2009. Après une courte marche dans Saint-Roch, c'est finalement la rue de la Couronne, en face de l'hôtel Pur qui a été bloquée. Une très forte présence policière, assez forte pour que les flics se sentent safe pour vider les bières des gens, a rendu une bonne partie de l'évènement tendu et passablement moins festif que par le passé. Il n'empêche que la fête était au rendez-vous. Nos espions restés sur place pourront vous dire si le sound system Reggae, qui commençait quand je suis parti, aura réussi à vraiment détendre l'atmosphère.

Le fait que le rassemblement ne soit pas évident à trouver, sous les bretelles de l'autoroute Dufferin (plutôt proche de la falaise que près de Charest), explique peut-être que moins de gens aient participé que par les années passées. Il se peut aussi que le mouvement qui porte Réclame ta rue depuis sept ans s'essouffle un peu. Qui sait?

==> Notre photo-reportage

dimanche 6 septembre 2009

Arrestations politiques à Belgrade


Le samedi 4 septembre, cinq militants politiques ont été arrêtés à Belgrade sous de fausses accusations. Les cinq, Tadej Kurep, Ivan Vulović, Sanja Dojkić, Ratibor Trivunac et Nikola Mitrovic, sont des militants ou des associés de l'Initiative anarchosyndicaliste, la section serbe de l'Association internationale des travailleurs (AIT).

Ces arrestations seraient liées à une action directe qui a eu lieu à l'ambassade de Grèce le 25 août. Il s'agissait d'un acte de solidarité symbolique avec Thodoros Iliopoulos qui a laissé des dommages négligeables: une fissure dans une fenêtre, une petite marque de brûlure sur la façade et un A cerclé sur l'ambassade. Le procureur imagine cependant cela comme un acte de «terrorisme international» et souhaite faire payer nos camarades à ce titre. Si l'Etat autorise de telles accusations, ils pourraient être confrontés à 3-15 ans de prison.

À ce jour, les cinq ont été arrêtés, harcelés et doivent demeurer en détention pendant au moins un mois pendant que le cas est organisé.

Bien que l'un des accusés, Trivunac Ratibor, secrétaire général de l'AIT, a clairement et publiquement déclaré qu'il ne savait rien de l'action, il a été arrêté. Ce n'est pas la première fois que les autorités s'en prennent à lui ou à ses camarades pour aucune autre raison que le fait qu'ils sont des critiques radicaux de l'Etat.

Nous demandons aux gens partout dans le monde de prendre des mesures dès maintenant!

Si vous pouvez organiser une protestation à une ambassade, consulat ou autre mission diplomatique de Serbie, s'il vous plaît faites le au P.C.. Plutôt qu'une journée d'action, nous pensons que les actions peuvent être réparties sur quelques jours, mais nous pensons qu'il vaut mieux ne pas attendre! Essayez de faire une action d'ici les 15-16 septembre.

De plus, envoyer des fax et des lettres de protestation! Nous avons mis une liste d'adresses sur notre page web. Si vous le souhaitez, vous pouvez également envoyer une lettre au gouvernement à travers notre site (ici: http://asi.zsp.net.pl/free-the-anarchists/. Vous pouvez écrire votre propre texte ou utiliser notre lettre type. Notre site peut tenir un décompte des signataires afin de les transmettre aux camarades en Serbie afin qu'ils sachent que les organisations et les gens ont envoyé des protestations.

S'il vous plaît envoyez-nous des informations sur vos manifestations, actions ou articles sur le cas!

LIBÉREZ LES CINQ MAINTENANT!

ADRESSES DES MISSIONS DIPLOMATIQUES DE LA REPUBLIQUE DE SERBIE:

http://www.mfa.gov.rs/Worldframe.htm

==> Déclaration de l'ASI

L'ennemi de mon ennemi


Je suis curieux de savoir ce que les partisans québécois de la "révolution bolivarienne" pensent de cette (nouvelle) poignée de main chaleureuse entre Chavez et Ahmadinejad? Pendant que les forces progressistes iraniennes font de nouveau face à la répression la plus brutale, le soutien inconditionnel de Chavez à ce régime fondamentaliste et autoritaire a comme une odeur de cadavre...

Mahmoud Ahmadinejad et Hugo Chavez s’engagent à soutenir les "fronts anti-impérialistes"

Téhéran.Irna. 05 septembre 2009.

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et son homologue vénézuélien Hugo Chavez, principal allié de Téhéran se sont engagés samedi à soutenir les "nations révolutionnaires" et les "fronts anti-impérialistes ».

"Venir en aide aux nations révolutionnaires et opprimées et développer les fronts anti-impérialistes sont les deux missions principales de l'Iran et du Venezuela en renforçant leurs liens bilatéraux", a déclaré le président iranien à l'issue d'une rencontre avec M. Chavez en visite de deux jours en Iran.

samedi 5 septembre 2009

Le Ministre et le Manifeste

J'ai failli m'étouffer en lisant le journal ce matin. On y lisait que le ministre libéral Sam Hamad avait fait une sortie virulente contre le Moulin à parole. Il en veut surtout, semble-t-il, à la lecture publique du Manifeste du Front de libération du Québec (FLQ). Selon lui le FLQ faisait l'apologie de la haine et du terrorisme. «Ils sont rendu loin de la poésie. Le FLQ, pour moi, le souvenir que j'en ai, ce sont les assassinats, les bombes.» Ouf!

Je suis désolé mais le Ministre est dans le champ. Premièrement, il faut être aveuglé idéologiquement, ou ne pas savoir de quoi on parle, pour assimiler le FLQ à un mouvement «haineux». On peut dire bien des affaires du FLQ mais pas qu'il était haineux. En tout cas, pas au sens où on l'entend habituellement (comme dans haine raciale ou religieuse). Si le FLQ avait de la haine c'est contre l'oppression et l'exploitation. Est-ce mal?

Deuxièmement, le Ministre est dans le champ lorsqu'il dit qu'on est loin de la poésie avec le Manifeste du FLQ. Il s'agit en effet de l'un des plus beau texte politique de l'histoire du Québec. C'est un texte puissant, dont la forme est extrêmement riche, un texte qui possède un rythme et une musicalité évidente. Tellement que plusieurs artistes en ont effectivement fait des chansons et des poèmes. Ce n'est pas pour rien que le Manifeste est constamment réédité et remis à l'étude.

Troisièmement, sur la question de la violence et du terrorisme. Le FLQ était un groupe de lutte armée, c'est indéniable. Par contre, ça n'a rien à voir avec ce que l'on entend habituellement par terrorisme. Il y a eu des bombes, il y a eu des morts mais rien à avoir ni avec le terrorisme islamique d'aujourd'hui ni avec le terrorisme nationaliste. Jamais le FLQ n'a utilisé de violence de masse contre la population civile. On chercherait en vain, par exemple, des attaques contre le métro d'une grande ville.

Ce qu'il ne faut jamais oublier c'est que les combattants de la liberté des uns sont toujours les terroristes des autres. Il ne fait aucune doute que les patriotes, les ancêtres politique du parti de M. le Ministre, étaient considéré comme de dangereux terroristes en leur temps. Après tout, n'ont-ils pas dirigés deux insurrections armées contre les pouvoirs établis?



La première lecture publique, surréaliste, du Manifeste du FLQ, sur les ondes de Radio-Canada en pleine crise d'octobre (l'intégral par ici).

Voir aussi le manifeste du FLQ revisité en 1997 par le groupe Guerrilla.

vendredi 4 septembre 2009

Voix de faits à deux ans (...et des poussières) !


On a failli passer tout droit mais Voix de faits a eu deux ans durant le mois d'août. Voici un bref aperçu de l'état de santé du blogue, un peu à l'image de ce que nous avions fait l'an dernier.

En un an, nous avons publié 482 messages (soit 1,3 par jour). Le deux tiers (62%) de ces messages sont des exclusivités écrites pour le blogue. C’est un peu moins que l’an dernier, mais ça reste pas si mal.

Côté fréquentation, nous sommes en net progrès par rapport à l’année dernière, on a un grand total de 49 000 visites et 73 000 pages vues cette année. Remarquez, ce n’est guère surprenant dans la mesure ou le blogue ne pouvait avoir atteint sa vitesse de croisière la première année. Par contre, la fréquentation mensuelle joue au montagne russe. Pendant les six premiers mois de l’année, la moyenne de visites quotidienne a été de 150 alors que dans les six mois suivants elle est retombée à 132 (ce qui est tout de même mieux que la même période l’an dernier alors que la moyenne était de 119).

Combien ça fait de lectrices et de lecteurs tout ça? Dur à dire... Google Analytics, en tout cas, prétend qu’environ 45% de nos visiteurs ne viennent qu’une fois... mais qu’ils et elles sont 36% à venir plus d’une fois par semaine! À voir les commentaires, on voit bien que nous avons maintenant plusieurs lecteurs réguliers. L’immense majorité des visites viennent du Canada (78%), le reste vient de France (12%) et d’une trentaine d’autres pays.

Deux excroissances du blogue à mentionner: les pages flickr et youtube du collectif avec une fortune diverse dépendant du vidéo (de 67 à 3044 visionnements).

Un blogue ne remplacera jamais un journal mais il est loin d’être certains que nous arriverions au même rayonnement sur un support papier. En effet, considérant qu’un exemplaire papier d’un journal est en moyenne lu par 3 personnes différentes, pour obtenir un résultat similaire, il faudrait diffuser tout les deux mois l’équivalent d’un Cause commune de 12 pages à plus de 3000 exemplaire.

* * *

Avis aux intéressés: Voix de faits est également une émission de radio. Nous entamerons mercredi prochain, à 20h, notre troisième année consécutive sur les ondes de CKIA 88,3 FM.

L’UCL en campagne!

Cet automne, l’Union communiste libertaire lance une campagne contre la crise économique. Outre une affiche et un 4 pages d’analyse, l’organisation veut organiser une tournée provinciale avec un militant anarchiste argentin pour nous parler de leur expérience durant la sévère crise économique qui les a frappé et qui avait été le théâtre d’un véritable soulèvement populaire.

Levée de fonds

Pour organiser cette tournée, nous aurons toutefois besoin de sous (beaucoup plus que ce que permet notre budget actuel). C’est pourquoi nous sommes actuellement en campagne de levée de fonds. Il y aura plusieurs activités bénéfices (par exemple, nous avons édité quelques C.D. pirates de chants anarchistes que vous pourrez vous procurer au Réclame ta rue et un t-shirt s'en vient).

Vous aussi pouvez contribuer en envoyant un don! Chèque ou mandat poste à l’ordre de «UCL» à poster à UCL a/s E.H. 55051, CP Langelier, Québec (Qc) G1K 9A4

Merci!

jeudi 3 septembre 2009

Réclame ta rue 2009

(nous y serons, et vous?)



!!Le 7 septembre 2009 la rue est à toi!!


Une journée seulement, libère ta rue! Laisse place à ta créativité, ton imagination et exerce ton pouvoir citoyen. Viens acter, créer, danser, jongler, jammer. Invente tes activités les plus folles et surprends tout le monde. Montre ce que tu peux faire de ta rue, sans les autos.

Le Réclame Ta Rue, c'est toi et moi. C'est la populace qui fait taire les voitures et reprend la rue pour en faire ce qui lui plaît. Ensuite... c'est ta créativité qui occupe sa place au grand jour et par dessus tout, c'est ta rue qui reprend vie!

Une journée seulement, dis adieu à la rue stationnement, la rue centre-d'achat, la rue des touristes et des riches! Oublie tout ça et comme à chaque année mets toi le feu au cul pis viens faire ton show avec tes skis! Rien n'est trop fou; sports inédits, danse invisible, musique gustative, skate costumé, art extrême, unicycle en apnée, acrobaties jardinières... Fais ce qui n'y a jamais été fait, qui sait ce que tu y amèneras!

Fais sauter tes propres barrières, viens rejoindre tout le monde pour rendre la rue irrésistible et faire mourrir de jalousie les absents. Le 7 septembre au Réclame Ta Rue: laisse ta trace!

Le 7 septembre 2009, rendez-vous à l'Ilôt Fleurie sous l'échangeur Dufferin à Québec

Site Internet de l'événement