Selon le site de la CSQ, cette campagne fait suite à une rencontre avec des représentant-e-s de la campagne d’opposition au recrutement militaire dans les établissements scolaires du Québec, Opération Objection, en février 2009. Les gens d'Opération objection veulent informer la population étudiante sur les dessous d’une carrière dans l’armée, favoriser une prise de position sur la question de la présence militaire dans les écoles et mettre un terme à la présence des recruteurs dans ces institutions.
La CSQ a emboîté le pas car elle croit que «les établissements scolaires ne doivent pas constituer des lieux d’embrigadement pour l’armée». Les syndicalistes enseignant-e-s trouvent «pour le moins préoccupant de constater que l’armée recrute, au sein [des] établissements [scolaires], des jeunes qui n’ont pas encore atteint l’âge de la majorité». Pour Réjean Parent, le président de la centrale, cité dans l'article publié ce matin, «l'armée n'a pas sa place dans notre système d'enseignement. C'est une institution discriminatoire qui vise prioritairement les gens issus de communautés à faible revenus».
Selon Réjean Parent, la campagne a fait l'objet de long débats lors des assemblées générales syndicales, les membres se demandant entre autre si les cadets étaient une forme de militarisation. Suite à la prise de position, une lettre de la centrale a été envoyée aux autorités concernées pour protester contre la présence de l'armée dans les écoles.
Les syndicats vont publier sous peu un tract et organiser des activités pédagogiques reprenant cinq arguments de base contre la présence de l'armée dans les écoles. Les voici:
L’armée a besoin de relève. Elle séduit les jeunes, car cela sert ses intérêts
Depuis l’intensification de la guerre en Afghanistan, une campagne massive de relations publiques de l’armée a cours. L’ordre a été donné à tous les militaires de prendre part active au processus de recrutement des jeunes, dans le but de pallier le départ des baby-boomers et de remplir les mandats offensifs.
L’armée approche les jeunes dans les établissements secondaires
Du recrutement, il y en a partout, dans toutes les régions du Québec ! Les recruteurs de la réserve tiennent des kiosques dans les écoles secondaires et les cégeps. Ils se déplacent directement dans les institutions scolaires pour faire signer le contrat d’engagement aux jeunes recrutés. Pour voter ainsi que pour acheter du tabac et de l’alcool, on doit avoir 18 ans. Toutefois, on permet aux jeunes d’être dans des organisations militaires à 12 ans, grâce aux cadets. Ensuite, à 16 ans, on peut joindre la réserve de l’armée.
L’armée recrute davantage dans les milieux défavorisés
C’est une stratégie connue des militaires d’offrir des opportunités aux classes économiquement défavorisées. La carrière de militaire est souvent présentée sous un angle bien particulier : emploi bien rémunéré, études supérieures gratuites, missions humanitaires, voyages, aventure… L’envers de la médaille passe sous silence. Et pourtant…
Des renseignements trompeurs
Pour l’armée, les écoles sont des bassins idéaux pour recruter. On attire les jeunes par des activités de plein air, l’apprentissage des premiers soins, des loisirs hebdomadaires, des camps de fin de semaine, des camps d’été avec dédommagement financier et des possibilités de voyage.
Nos écoles ne devraient pas être liées à l’armée
L’armée n’a pas sa place dans notre système d’enseignement : c’est une institution discriminatoire qui vise prioritairement les gens issus de communautés à faible revenu. De plus, la vision de la carrière de militaire qui est apportée par les recruteurs est trompeuse et bien loin de la réalité. Les soldats n’ont pas comme rôle d’effectuer des missions humanitaires, mais plutôt de procéder à des missions offensives. Travailler pour la paix n’implique pas d’apprendre à utiliser des armes, mais plutôt à développer des réflexes pacifiques permettant de prévenir les conflits. C’est ce à quoi travaille le réseau des Établissements verts Brundtland de la Centrale des syndicats du Québec en prônant des valeurs telles que l’écologie, le pacifisme, la solidarité et la démocratie.
On peut trouver d'autres textes, des références, ainsi que le tract et une lettre type sur cette page web du site de la CSQ.
Il fait toujours chaud au coeur de voir des campagnes qui prouvent que le syndicalisme n'est pas qu'une histoire de corporatisme. Excellente initiative donc. Reste à voir si les autres syndicats présents dans l'enseignement, la Fédération autonome de l'enseignement et la Fédération nationale des enseignants du Québec (CSN), vont emboîter le pas.
2 commentaires:
J'appuie entièrement cette initiative!
"mais plutôt à développer des réflexes pacifiques permettant de prévenir les conflits. C’est ce à quoi travaille le réseau des Établissements verts Brundtland de la Centrale des syndicats du Québec en prônant des valeurs telles que l’écologie, le pacifisme, la solidarité et la démocratie."
Un petit vernis étatiste un peu agaçant mais c'est mieux que le recrutement militaire.
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