La semaine dernière, nous nous demandions «si les autres syndicats présents dans l'enseignement, la Fédération autonome de l'enseignement et la Fédération nationale des enseignants du Québec (CSN), vont emboîter le pas» à la CSQ qui lançait une campagne contre le recrutement militaire dans les écoles. Et bien, nous avons eu notre réponse hier et c'est oui.
En effet, la création d'une coalition pour freiner le recrutement militaire dans les institutions scolaires québécoises a été annoncée en conférence de presse dimanche, à Montréal. Le Centre des ressources sur la non-violence (à l'initiative de la Campagne Opération Objection) s'est allié à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), à l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) pour dénoncer les pratiques de recrutement de l'Armée canadienne dans les écoles secondaires, les cégeps et les universités du Québec.
Selon les représentant-es de la Coalition, nous avons affaire à la plus ambitieuse campagne de recrutement de l'Armée canadienne depuis la Seconde guerre mondiale. En effet, la campagne de recrutement en cours vise à recruter la jeunesse pour augmenter la taille de l'armée de près de 20 % sur cinq ans. La campagne de recrutement de l'armée est motivée par la guerre en Afghanistan selon la Coalition, une guerre illégale en vertu du droit international. Cette guerre est menée contre la volonté de la population canadienne et québécoise. Ironiquement, la démocratie que nos militaires prétendent vouloir implanter en Afghanistan semble faire défaut ici même. «Il est totalement inapproprié de permettre que nos établissements d'enseignement soient exploités par l'Armée canadienne pour faire la promotion de l'engagement dans un tel conflit», dénonce Micheline Thibodeau , vice-présidente de la FNEEQ-CSN.
«Ce qui est scandaleux, c'est que l'Armée canadienne profite de la situation précaire de certains étudiants pour atteindre leurs objectifs de recrutement», a déclaré Xavier Lefebvre-Boucher, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ). En effet, une carrière militaire peut paraître particulièrement attirante pour les 6 000 à 13 000 étudiants qui n'auront plus accès à l'éducation universitaire à la fin du dégel des frais de scolarité. Il faut d'ailleurs rappeler, à cet effet, que l'Armée canadienne finance jusqu'à 50 % des frais de scolarité pour les réservistes, et 100 % pour les forces régulières.
Les recruteurs tentent effectivement de profiter de l'augmentation des frais de scolarité pour offrir une éducation subventionnée aux étudiantes et étudiants qui croulent sous les dettes. Pour l'Association pour une solidarité étudiante (ASSÉ), s'opposer au recrutement militaire dans les établissements d'enseignement est un moyen de manifester l'opposition étudiante au déséquilibre des ressources entre les secteurs de l'éducation et de la guerre. «L'éducation doit être accessible à tous, et personne ne devrait avoir à s'enrôler dans l'armée pour pouvoir étudier. Nous revendiquons du financement pour l'éducation, pas pour les guerres d'occupation !», affirme Alex Desrochers , secrétaire aux relations internes de l'ASSÉ.
Les membres de la Coalition s'engagent tout au long de l'année scolaire à alimenter, dans leur milieu, une campagne d'opposition au recrutement que mène actuellement l'Armée canadienne. À suivre donc.
5 commentaires:
La Fédération autonome du collégiale n'existe plus les profs votent ces temps-ci entre la CSQ ou un syndicat CSN.
Je ne suis pas étonné quand même de voir les syndicats et les étudiants du milieu collégial faire ça.
Si on voyait pas ça là...
Ouai, je sais. Vous avez l'air d'être pas mal en train de les bouffer d'ailleurs. Mais je ne parlais pas de la FAC. Je me posais la question si la FAE --c'est-à-dire ceux qui sont sorti de la CSQ dans les commissions scolaires-- allait participer.
Ah oui ok, la FAE... j'avais mal lu. Tu veux dire qu'il y a du recrutement militaire qui se fait au secondaire ??? Ça ce serait vraiment le bout de la m...
et Même au primaire! Sur le communiqué quelque chose me titille. On parle d'organismes qui s'allient et c'est très bien pour porter le flambeau. Mais on ne parle jamais des étudiant-e-s qui ont empêché le recrutement par l'action directe malgré les positions de leur asso.
C'est précisément l'appui aux actions étudiantes qui sont au coeur des prises de positions publiques contre le recrutement des syndicats. C'est avant tout grâce aux actions étudiantes (avec ou sans l'appui de leur asso) que l'armée ne se présente plus dans plusieurs cégeps !
Malheureusement, c'est un élément que les médias semblent considérer comme un détail à écarter, et habituellement ils ne mentionnent que les actions des grands syndicats.
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