Un nouveau journal anarchiste, Linchpin, vient de voir le jour en Ontario. Il s'agit d'un joli magasine d'agitation de huit pages publié par nos camarades de la nouvelle fédération anarchiste Common cause.
Pour l'instant, le journal n'est qu'un pdf disponible sur leur site web [le site, le pdf] mais, rapidement, les camarades veulent en distribuer des milliers. L'ambition des éditeurs de Linchpinch est de développer un journalisme anarchiste portant sur les luttes sociales et politiques se déroulant en Ontario, ce qui semble assez réussi à la lecture de ce premier numéro. On retrouve au sommaire de l'édition de novembre des articles d'agitation politique (sur le «deux poids, deux mesures» de la justice bourgeoise, sur l'Afghanistan, sur les revendications territoriales des premières nations), une entrevue avec un syndicaliste (sur la dérive des TCA), un texte d'intro à l'anarchisme, une page culturelle, etc. À lire, donc (d'ailleurs, pour ceux et celles qui n'aiment pas les pdf, il y a, au milieu de cette page, un sommaire des textes en HTML).
Common cause
La fédération Common cause est toute récente, elle n'a été fondée que le 29 septembre dernier. Contrairement à ce que certainEs pourraient penser, il ne s'agit pas d'un 'front' de la NEFAC mais d'un groupe autonome.
L'initiative de la nouvelle fédération est venue de la jonction des derniers membres et sympathisantEs de la NEFAC en Ontario avec une poignée d'immigrantEs d'origine irlandaise ayant milité dans le Worker's solidarity movement (WSM). Concrètement, la NEFAC avait «fermé les livres» en Ontario et était dormante. C'est l'arrivée de «sang neuf» qui a relancé les débats sur l'organisation.
Plutôt que de réactiver la NEFAC, qui n'a jamais vraiment décollée en dehors de Toronto (et même là!), les camarades ont décidés de lancer un processus beaucoup plus large pour fonder une fédération anarchiste ontarienne. Ce fut apparemment une très bonne idée parce qu'une tournée de conférences sur le thème «construire un anarchisme populaire» les a amené dans une demi-douzaine de villes et leur a permis de recruter quelques dizaines de sympathisantEs sur la base d'une courte déclaration d'intention.
La nouvelle organisation a été fondée lors d'un congrès tenu le 29 septembre à Toronto. Les congressistes se sont entendu sur une plate-forme et une constitution, sur la nécessité de produire un journal bi-mensuel gratuit et d'opérer un site web, se sont élus des officiers et ont adhéré à Anarkismo (un regroupement international centré sur un site de nouvelles). La nouvelle organisation place l'anarchisme militant au coeur des mouvements sociaux, non-seulement sur les lieux de travail mais également dans les quartiers, le définit comme anti-oppression (sexisme, racisme, sectarisme religieux, homophobie, etc.), anti-impérialiste et écologiste. Les militantEs reconnaissent la nécessité de se fédérer sur des bases régionales, nationales et internationales (ahem, la NEFAC... et peut-être une confédération nord-américaine) mais pensent qu'il faut d'abord construire des groupes réellement actifs et capable de dépasser la pétition de principes.
Pour l'instant, Cause commune revendique des groupes locaux à Hamilton, Toronto, Sudbury, et Kitchener-Waterloo ainsi que des membres un peu partout en province. Déjà, des démarches sont entreprises pour monter des groupes à Ottawa (meeting demain soir!) et Windsor.
Et si on assistait, enfin!, au décollage de l'anarchisme organisé au Canada anglais?
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