mardi 13 novembre 2007

Pas de quoi se péter les bretelles


Je vis dans le quartier Limoilou. Vous savez, l'autre côté de la rivière, là où ça pue...

Chez-nous ça pue parce que c'est un quartier populaire (où peut-être est-ce l'inverse). Non pas que les pauvres manquent d'hygiène, c'est simplement que les riches n'habitent pas dans les quartiers où ça pue. Ils vont ailleurs. Là où on n'est pas.

Par chez-nous ça pue pour deux raisons principales:
1. Le moulin à papier (la Stadaconna, voir première photo)
2. L'incinérateur de Québec (voir deuxième photo)

Dans ma coopérative, il y a des gens qui ont milité pour la fermeture de l'incinérateur. C'est un dossier récurent dans le quartier. Sauf que si j'en crois un article du Soleil de ce matin, ça n'a pas fini de puer. Québec serait en effet la dernière ville au Canada en matière de compostage. Ici, il n'y a que 7% des ménages (dont le mien!) qui compostent. Quand on sait que 60% du contenu d'un sac de poubelle type est compostable, on comprend pourquoi l'incinérateur a encore de beaux jours devant lui. Malheureusement, composter c'est vu comme un truc de hippie-granola, juste bon pour les Ann Bourget de ce monde. C'est plus un objet de moquerie qu'un motif de fierté. Il faut dire que les infrastructures ne sont pas là et que la mise sur pied de sites de compostage communautaire est un véritable parcours de combattantEs.

Au Québec on aime ben ça se péter les bretelles avec notre différence. Là, il me semble qu'il n'y a rien à fêter. Les «blôques» compostent, mais pas nous. 67 % des ménages compostent à Halifax, 59 % à St. John. Nous, on vient juste de mettre en place des projets pilotes. Il y avait une Politique québécoise sur la gestion des matières résiduelles 1998-2008 qui avait fixé à 60% le taux de recyclage et de revalorisation de nos poubelles. Sauf que toutes les villes se sont traînées les pieds et se réveillent maintenant à la veille de l'échéance sans atteindre leurs objectifs. On peut bien chialer sur le non-respect du protocole de Kyoto. Québec vert my ass.

Source.

Les deux photos sont tirées de Québec Urbain (Merci Google!).

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