jeudi 15 novembre 2007

Nous sommes démasqués !

Michel Hébert, le chroniqueur politique en lock-out, nous fait l'honneur de parler de nous sur son blogue. Ce n'est pas la première fois qu'il nous tire une roche au passage --ici par exemple-- mais c'est bien la première fois qu'il nous consacre autant d'espace. Malheureusement, son billet, intitulé Les anarchistes sont en ville, ne marquera pas les annales du journalisme tant il est truffé d'erreurs grossières. Le camarade Hébert peut bien nous écraser s'il veut mais il devrait au moins vérifier ses faits...

Première erreur, inquiétante venant d'un journaliste politique, Michel Hébert confond La Commune et la Révolution française. Ça part mal. À moins d'avoir affaire à des hippies, quand des gauchistes font référence à «La Commune» (comme nos camarades de Montréal), ils parlent de la Commune de Paris de 1871, pas du gouvernement républicain de 1792.

Deuxième erreur, le nom anglais officiel de notre fédération est Northeastern federation of anarcho-communists et non North Eastern Federation of Communist Anarchists. Ok, le logo sur le site utilise aussi l'appellation «anarchist communists» ce qui peut porter à confusion. Néanmoins, il ne s'agit pas d'une fédération de communistes et d'anarchistes mais d'une fédération d'anarcho-communistes (l'une des trois tendances historique de l'anarchisme). Bref, à la NEFAC, il n'y a que des anarchistes. Nous n'avons strictement rien à voir avec le Parti communiste (peut importe lequel) !

En passant, la NEFAC n'est pas que présente au Québec. La moitié de ces membres fondateurs sont de Québec! Autre précision, M. Hébert nous voit plus gros que nous ne sommes en réalité. En effet, contrairement à ce qu'il laisse entendre, nous ne sommes pas derrière l'AgitéE et la Page Noire. Il est fini le temps des ML des années 1970 où «le parti» était derrière toutes les initiatives. Aujourd'hui les gens sont plus autonomes. Ainsi, même si nous appuyons des projets comme l'AgitéE et la Page Noire, ceux-ci sont géré par des collectifs autonomes composés de personnes majeures et vaccinées qui n'ont pas besoin de notre imprimatur pour prendre des initiatives. La même chose vaut pour le mouvement étudiant et les autres mouvements sociaux.

Finalement, le camarade Hébert fait une grossière erreur en nous attribuant les «pluies de boules de billard» (!?). Si nous sommes toujours prêtEs à nous défendre en cas d'attaque, nous avons prônés ouvertement le contraire depuis le début de mouvement (ce qui nous a valu plus d'une dénonciation dans le camp des «plus radical que moi tu meurt»). Pour notre perspective sur la grève étudiante, voir cet article, diffusé à plus de 4 000 copies. On conviendra que ce texte, venant d'une fédération anarchiste qui ne s'est jamais gênée pour appeler ouvertement à former des black blocs, peut difficilement être lu comme un appel à la violence.

7 commentaires:

Michel Hébert a dit…

Sérieusement, et en tout respect, comment ça se fait que le socialisme libertaire concret ne marche pas tout seul? Pourquoi faut-il que l'État capitaliste le subventionne? Donnez-moi un exemple dans le monde où un tel modèle politique fonctionne encore.
PS: quels sont les liens entre votre mouvement et les centrales syndicales?

Nicolas a dit…

J'aurais envie de vous répondre que, vu comme ça, aucun modèle économique ne fonctionne sans aide de l'État. Même l'économie américaine est largement subventionnée (via les dépenses de sécurité, notamment).

Personnellement, je n'ai pas de problèmes majeurs graves et sérieux avec les subvention. L'argent est là, il sera attribué de toute façon alors je ne vois pas pourquoi se priver. Là où j'ai un problème c'est avec le copinage et le népotisme mais ça c'est une autre histoire.

Par ailleurs, il est faux de prétendre que toutes les coopératives sont subventionnées. Certaines le sont, d'autres pas. L'AgitéE, par exemple, a été démarré sans subvention et sans prêt d'institutions financières. Si, si, les camarades ont tout simplement fait un emprunt privé. Ce n'était pas un choix mais ils ont été refusé partout. Idem pour la Page Noire qui carbure essentiellement avec les cotisations de ses membres depuis cinq ans.

Le mouvement coopératif a une très longue histoire d'autonomie. Il serait abusif d'en faire un mouvement libertaire mais il y a des liens. L'économie sociale n'a pas toujours été la mode. Vous ne me ferai pas croire que les premières mutuelles et les caisses pop (qui reprenaient les idées de Proudhon) étaient subventionnées.

Maintenant, je dois dire que je ne suis pas réformiste. Les coops, les modes d'organisation alternatif, le communautaire, le commerce équitable et patati et patata, ça peut être une source d'inspiration, voir un mécanisme de survie ou un «en attendant», mais ce n'est pas une fin en soit. Dans une certaine mesure, les ultra-radicaux ont raison que c'est l'autogestion de la misère. Tout ce que ça prouve c'est qu'une économie qui ne soit ni étatiste, ni libérale est possible. Sauf que c'est limité par le contexte dans lequel ça s'inscrit (une économie de marché). Nous ce qu'on propose réellement c'est une rupture globale, une approche antisystémique: l'autogestion généralisée. Une société à la fois sans capital ET sans État. Un socialisme libertaire. Utopique? Certainement pas plus que le libéralisme «pur» qu'on nous vante à tous vents mais que personne n'a jamais vu fonctionner ailleurs que dans les livres.

* * *

Il n'y a aucun lien formel entre notre mouvement et les centrales syndicales. En général nous avons une politique d'appui aux conflits de travail, ce qui passe essentiellement par un travail de contre-information et, des fois, des gestes de solidarité. Les hasards de la vie ont fait que plusieurs camarades sont syndiqués (comme 40% des salariés). Certains s'impliquent dans leur syndicat (d'autres pas). Il y a quelques personnes ici et là qui ont fait de leur implication syndicale leur gagne-pain mais, dans la plupart des cas, elles ont quitté l'organisation faute de temps pour s'impliquer (le syndicalisme c'est vraiment une job à temps plein!). Tout cela, évidemment, reste homéopathique.

Anonyme a dit…

M. Hébert, je me demande ce que vous avez tant contre les anarchistes. Avez-vous écouté Voix de Faits au moins une fois? Les anars passent leur temps, de façon bénévole, à lutter contre le racisme et l'ostracisme sous toutes ses formes. Il me semble que c'est quelque chose de positif non?

Vous seriez plus utile à dénoncer l'intolérance qui sévit de plus en plus à Québec. Pourquoi ne pas plutôt parler des groupes d'extrême droite de Québec, qui contrairement aux anarchistes, représentent un réel danger?

Michel Hébert a dit…

@ françois
Acharnement? Je crois avoir évoquer les anars deux fois en six mois...
Heureusement que vous n'êtes pas vraiment en politique, ça vous prendrait du Prozac pour tenir le coup...

Farruco a dit…

laissez-moi rire...

un journaleux "politique" sait toujours de ce dont il parle, COMPRIS? les analystes ont toujours fait un boulot excellent pour définir à la masse les anarchistes. par exemple, souvenons-nous de N. Lester qui décrivait, l'année dernière, les anarco-communistes comme étant "des jeunes hommes entre 15 et 25 ans avec la testotérone dans le piton agissant comme des primates" et j'en passe. c'est vraiment du bon boulot.

j'aimerais vraiment pas que ce soit représentatif de la qualité de la majorité des "analystes politiques" au qc, mais je n'ai pas le choix de me rallier à la dure réalité... dans les médias de masse, on fait souvent une "analyse raisonnée" lorsque vient le temps de parler de l'extrême droite, mais on n'hésite pas à faire du salissage sans fondements lorsque vient le temps de parler des anars.

finalement, j'ai toujours eu pour mon dire que lorsque l'ennemi est réduit à faire du salissage crass envers toi, c'est toujours ça de bon! vous vous attendez à quoi sérieusement? le jour où nous n'aurons plus de diffamation envers nous, je crois que je serai triste (ou bien nous serons rendus le lendemain matin du Grand Soir).

sur ce, merci michou!
Farruco

Anonyme a dit…

Michel Hébert nous démontre sa grande incompétence journalistique ici.... J'espère au moins que ce papier n'a pas été publié dans Média Matin Québec ? Le seul fait qu'il mette en lien la NEFAC et le PCQ démontre son empressement, sa mauvaise foi et le manque de recherche (et de crédibilité du même coup). Oui, vous n'avez parlé des anarchistes que 2 fois en 6 mois, mais à chaque fois en leur crachant dessus, en les traitant de comédiens la première fois, et en vous fourvoyant totalement la 2e fois. Ne pensez-vous pas que ce serait le temps de retourner parler des sujets que vous savez au moins maitriser ? Votre texte est tellement peu crédible d'un point de vue objectif (malgré le mal qu'il peut quand même nous faire ''médiatiquement'' parlant) qu'il ne vaut même pas la peine de nous en attrister. Vous faite pitié, vieux moron.

Anonyme a dit…

M. Hébert, à quel endroit ais-je écrit le mot acharnement? En lisant aussi mal, je viens de comprendre d'ou vient la profondeur de votre jugement.