mercredi 9 juillet 2008

La Ligue des droits et liberté et Amnistie Internationale sonnent l'alarme


Dans un communiqué envoyé aujourd'hui, la Ligue des droits et libertés et Amnistie internationale se disent préoccupées par les conditions de remise en liberté de personnes arrêtées à Québec.

Cuvée spéciale 400e

Deux cas récents ont fait réagir les deux organismes: les arrestations de militants nationalistes à quelques jours du 1er juillet et celle d'antimilitaristes lors de la manif du 3. Dans les deux cas, les conditions de remise en liberté sont pour le moins douteuses.

Une militante antimilitariste de Montréal s'est carrément fait interdire de manifester (même pacifiquement!) mais le sort réservé aux nationalistes est bien pire. Après avoir passé une nuit au poste (pour des graffitis!), avoir été amené devant le juge menottes aux pieds et s'être fait interdire de participer au rassemblement du Réseau de résistance du Québécois (RRQ) à l'occasion de la Fête du Canada, les trois militants «se sont notamment vu interdire [lors de leur comparution du 4 juillet] de "distribuer ou afficher des tracts" et de "participer à toute réunion ou rassemblement du RRQ" jusqu'à leur comparution le 12 août prochain».

Selon la Ligue des droits et libertés, il y lieu de s'inquiéter du retour à cette tactique de la police et de la Couronne de détourner le système judiciaire afin d'écarter des militantEs de la place publique. «Ces conditions de remise en liberté ne visent pas à empêcher la récidive, mais visent avant tout à mettre des militant-e-s hors jeu en les privant de leur liberté d'expression, de leur droit de manifester et de leur droit de se rassembler», précise Me Barrette, militant de la Ligue. Déjà en 1997, la Cour supérieure avait annulé de telles conditions de remise en liberté.

Appel au maire

Selon la Ligue et Amnistie, le Maire de Québec, M. Régis Labeaume, et le Service de police de Québec doivent s'assurer que la liberté d'expression est respectée dans la Capitale. «Toutes les opinions ont le droit d'être exprimées, 400ième anniversaire ou pas», affirme Nancy Gagnon, présidente de la section de Québec de la Ligue des droits et libertés. Selon la Ligue des droits et libertés et Amnistie internationale, la protection contre d'éventuels débordements ne doit pas servir de prétexte pour bafouer le droit de manifester.

Il est vaguement rassurant de constater que les bonnes vieilles organisations libérales sont encore capable de dénoncer les dérives autoritaires quand elles se produisent. N'empêche, que le pouvoir veuillent tuer une mouche avec un canon en dit long sur le climat qui règne actuellement. Sale temps pour les dissidents...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Arrestations à Québec: la police retire l'interdiction de manifester


Québec et Montréal, le 10 juillet 2008. Suite à la sortie conjointe de la Ligue des droits et libertés et d'Amnistie internationale du 9 juillet, exprimant des préoccupations quant aux conditions de remise en liberté imposées récemment à Québec à des gens arrêtés, le Service de police de la ville de Québec (SPVQ) a retiré l'interdiction de manifester imposée à deux personnes interpelées le 3 juillet durant la manifestation du Collectif Guerre à la guerre (défilé militaire tenu dans le cadre du 400ième anniversaire de la Capitale).

Cette annonce a été faite durant l'après-midi du 10 juillet par le SPVQ. «Après consultation et validation avec le Service des affaires juridiques, ce dernier nous a conseillé de retirer cette condition», précise le communiqué du SPVQ.

Toutefois, les autres conditions de remises en liberté de ces deux personnes demeurent inchangées, comme celles imposées le 4 juillet à trois membres du Réseau de résistance du Québécois, accusés de méfait.

Le communiqué conjoint du 9 juillet de la Ligue des droits et libertés et d'Amnistie internationale est disponible à www.liguedesdroits.ca.