La guerre du maire Labeaume : une illusion meutrière
(À M. Régis Labeaume, maire de Québec) — Après m'avoir traité de «minable» parce que j'avais crié quelques slogans contre la guerre alors que vous receviez des officiers supérieurs de l'armée canadienne sur les marches de l'Hôtel de Ville, vous avez affirmé que vous étiez contre la guerre. Vous l'avez répété à bord du navire de guerre Ville de Québec, le 1er juillet.
Enfin, devant des représentants du Royal 22 Régiment, le jour du 400e anniversaire de Québec, vous avez dit — heureusement hué par quelques dizaines de protestataires— : «En Afghanistan, ils ont décidé de fermer les écoles, de museler les femmes, de détruire le patrimoine. […] Je veux dire à tous les Québécois et les Québécoises, à tous nos concitoyens, soyez fiers de vos troupes.»
Vous n'êtes donc pas contre la guerre. Vous êtes plutôt comme un petit garçon, fasciné par la chose militaire, qui aime visiter les navires de guerres et serrer les mains de soldats. Vous avouez même être pour une guerre, celle que «nos» soldats mènent en Afghanistan. Vous profitez de votre position pour en faire la promotion; bref, vous êtes militariste.
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5 commentaires:
Primo, je n'aime pas quand un type utilise ses titres et diplômes comme un général d'armée ses médailles pour impressionner.
Secundo, ce défilé n'avait rien ou très peu à voir avec la guerre en Afghanistan. On l'a utilisé de manière opportuniste. Je suis contre la présence de nos troupes là-bas, mais ce défilé s'inscrivait dans l'Histoire de la ville. Rien de plus.
Tertio, les manifestants étaient loin de tous être des apôtres de la non violence. Vous en voyez beaucoup des gars qui portent des gants noirs en plein été?
De toute façon, le défilé a complètement foiré et nos vaillants militaires qui sont supposés faire la loi à Kandahar ne sont même pas foutus de défiler comme du monde à 25 km de Valcartier.
Tout cela me fait penser et est prévisible comme l'astronomie. C'est une question d'alignement des astres.
Moi non plus, je n'aime pas trop les titres. En même temps, les journaux en raffolent et ça peut aider à être publié. De plus, dans ce contexte précis, où le maire l'a publiquement traité de minable, les titres peuvent être une arme et rétablir une certaine "égalité".
Je ne suis vraiment pas d'accord avec toi lorsque tu dis que le défilé "n'avait rien ou très peu à voir avec la guerre en Afghanistan". L'armée canadienne est investie dans une guerre d'occupation. Guerre qui ne trouve pas grâce aux yeux de l'opinion publique québécoise. L'armée est très ouverte sur le fait qu'elle est en guerre pour gagner la tête et le coeur des québécois. Nous sommes au beau milieu d'une vaste opération de relation publique pour redorer le blason de l'armée. Ce défilé en fait partie.
C'est comme quand les militaires disent que, même si on est contre la guerre, il faut soutenir nos troupes. C'est de la bullshit.
Il y a une grande entreprise militariste dans la région de Québec. Les forces réactionnaires essaient de tourner l'opinion. Une des tactiques est de faire taire l'opposition et de créer un consensus. Or, il n'y a pas de consensus. C'est pour cela qu'il faut ruiner les opérations de relation publique à grande échelle de l'armée. C'est pour cela qu'il fallait manifester le 3 juillet 2008 et le 22 juin 2007.
Finalement, on peut être contre la guerre tout en n'étant pas non-violent. Je suis anti-militariste et contre l'impérialisme, c'est pour ça que je suis contre la guerre. Pas parce que je suis non-violent (je ne le suis pas.).
C'est vrai que l'Armée n'a jamais été aussi présente et qu'il y a un grand jeu de relations publiques.
C'est aussi vrai que le Gouvernement du Canada dépense une fortune pour armer l'Armée et que nos militaires commencent à avoir du sang sur les mains.
Pour ce qui est de l'histoire du "minable". Le maire avait raison de lui dire de se taire; c'était pas la place, la cérémonie honorait la mémoire de soldats morts, en présence des familles. Je me souviens être passé par là en allant à la Terrasse Dufferin, et j'ai vu de militaires avec leurs conjointes descendant la Côte de la Fabrique. Le problème, c'est que les médias étaient là et le maire en a lancé ce mot-grenade. Il y surtout beaucoup d'ego en jeu ici...
Ça n'a aucun rapport avec les "égos". Dupuis-Déry dénonce une chose très précise.
Dire d'un prof d'université que c'est un "minable", c'est comme marcher sur la queue d'un Grand Danois.
Puis Labeaume n'a jamais été aussi populaire. J'ai entendu ce midi à la radio qu'il a reçu une véritable ovation lorsqu'il a fait son entrée à la première de la comédie musicale Les Misérables.
Moi, ce que je trouve le plus inacceptable dans toute cette affaire de l'Afghanistan c'est le sort subi par le jeune Kadher, âgé de seulement 15 ans au moment des faits.
Là-dedans le Canada est en-dessous de tout!
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