mercredi 29 décembre 2010

Bye bye 2010 (bilan de La Nuit)

Cette période de l'année est propice aux rétrospectives et ce blogue n'y échappe pas... Voici donc l'année du Collectif anarchiste La Nuit en revue. Une façon comme une autre de répondre à la question «mais qu'est-ce que ça mange en hiver un collectif anar» et de mesurer le chemin parcouru...

Rapport d'activités 2010

L'année 2010 nous aura permis de constater l'importance et l'avantage de s'insérer dans un réseau politique international. En effet, lorsque survient le séisme en Haïti, Voix de faits peut compter sur une couverture des évènements réalisée par José Antonio Gutiérrez D., un camarade chilien réfugié en Irlande qui connaît bien la région. C'est via le portail Anarkismo qu'arrivent les nouvelles. Mieux, alors que tout un chacun en est réduit à donner à l'ONG de son coin [ce qui est déjà bien, on s'entend], notre réseau profite de ses liens privilégiés avec des expatriés basés en Floride pour canaliser les fonds des libertaires vers une petite organisation ouvrière combative: Batay Ouvriye. Bien que très imparfaite, cette action est pour nous exemplaire de ce que pourrait être une solidarité internationale libertaire bien organisée.

Parlant de solidarité internationale, dans le cadre de sa campagne contre la crise, l'Union communiste libertaire a entrepris de faire venir au Canada un camarade argentin de l'organisation Red Libertaria de Buenos Aires. L'objectif de cette tournée de conférences? Partager les expériences de la classe ouvrière en Argentine face à la grave crise économique qui a secoué le pays au début des années 2000 [le tract produit pour la tournée]. Ce fut un franc succès. à Québec, notre collectif a organisé le 2 février deux évènements publics très courus, l'un à l'Université Laval et l'autre à l'AgitéE, ainsi qu'une mini-conférence à la radio [dans l'une des émissions latino de CKIA].

Pour le 8 mars, en cette année de Marche mondiale des femmes, l'UCL a choisi de consacrer la 'une' de son journal au féminisme. Cette position de base, féministe tant qu'il le faudra, notre organisation sentait le besoin de la réaffirmer parce que, veut veut pas, une image ouvriériste vieux jeu nous colle à la peau. Et d'ailleurs, la Marche des femmes constituait une de nos priorités de l'année. À Québec, pour ce 8 mars, nous nous sommes contenté de passer le journal et d'appuyer les diverses initiatives comme le cabaret Sacoche et Mailloche de nos camarades d'Ainsi squattent-elles, à l'AgitéE.

C'est également en mars qu'est intervenu le coup de tonnerre du budget libéral. Ça faisait déjà plusieurs semaines, mois même, que le focus de notre collectif était passé de la crise économique à la crise des finances publiques. La riposte populaire, à laquelle nous avons largement participé, ne s'est pas fait attendre: le 1er avril, plus de 15 000 personnes prenaient la rue à Montréal pour protester contre le budget.


Une partie du cortège de l'UCL lors de la manifestation du 1er avril. (lire le tract produit pour l'occasion). À noter, il y avait 4 bus de Québec à cette marche, ce qui est exceptionnel.


Évidemment, comme chacun le sait, la gauche sociale ne fut pas la seule à réagir au budget. En lien direct avec la mission première de ce blogue [qui est de combattre la montée de la droite populiste], nous avons abondamment couvert la marche des cols rouges. Cliquez sur le lien pour revoir et réentendre les reportages sur la «manif d'une droite confuse».

Plutôt que de céder à la panique face à cette marée humaine de droite, notre collectif a décidé de mettre les bouchées doubles à partir de ce moment pour faire émerger une alternative populaire à cette merde. C'est pourquoi, avec l'UCL, nous avons choisi de transformer officiellement notre campagne contre la crise en campagne contre le budget. Plusieurs actions ont été entreprise en ce sens, à commencer par joindre la large Coalition des mouvements sociaux déjà active sur le sujet et produire notre propre matériel d'agitation.



C'est dans la rue que ça se passe: le 1er mai à Québec, nous marchions aux côtés des mouvements sociaux.


Le 15 mai, la plupart des membres du collectif se joignaient à la grande marche contre l'homophobie, tandis qu'un autre participait à un panel sur les perspectives de l'anticapitalisme.

Juin fut sans conteste le mois du G20 à Toronto. Bien que notre collectif ait modestement contribué à payer le bus des gens qui sont allé manifester à Toronto, aucun d'entre nous n'est allé finalement. Ce qui ne nous a pas empêché, évidemment, de couvrir abondamment la mobilisation et la répression et de nous solidariser par la suite. [D'ailleurs, parlant de solidarité avec les arrêtés du G20, saviez-vous que vous pouviez donner des sous pour le support légal dans une petite boite noire qui traine au bar à l'AgitéE?].

Bien que notre émission faisait relâche durant l'été, l'anarchisme était quand même à l'honneur sur les ondes de CKIA en juillet et août. En effet, nous avons proposé tout l'été un feuilleton sur la guerre d'Espagne [que l'on peut encore télécharger et écouter].

La rentrée d'automne fut pour le moins mouvementée. D'une part, l'UCL a produit un numéro spécial de Cause commune sur le budget que nous avons diffusé à environ un millier de copies. D'autre part, nous avons participé à toutes les mobilisations sociales possibles [comme le blocage du centre fiscal, le 30 septembre].

En parallèle, notre collectif préparait une conférence publique sur la lutte contre le budget. Cet évènement, qui a regroupé des panélistes de différents mouvements sociaux eut lieu le 8 octobre et fut un succès. Environ 30 personnes ont participé à cet échange militant très riche [dont on peut écouter l'audio ici]. C'est suite à cette conférence que notre collectif a décidé de prioriser la création d'une coalition régionale opposée à la tarification et à la privatisation des services publics et d'un comité de mobilisation régional. Ça a pris l'automne mais, début décembre, on y était arrivé: une quarantaine de groupes sociaux, populaires, féministes, étudiants, syndicaux et... politique, se sont coalisé et ont créé un comité de mobilisation dont on pourra voir les fruits l'an prochain.



Le 3 octobre, notre collectif a organisé sa traditionnelle Vigile Pro-choix. Bien que peu populaire, l'action a été couverte dans le Journal de Québec et Droit de parole.


Octobre fut également le mois de la Marche mondiale des femmes, que nous avons soutenu autant que nous avons pu (que ce soit en participant à des actions locales ou à la marche en tant que telle le 17 octobre... Cliquez pour voir et entendre nos reportages).

Dans un registre un peu plus sombre, des membres du collectif se sont infiltrés, le 24 octobre, dans le premier rassemblement du Réseau liberté Québec pour en ramener, notamment, un Vox Populi. Voir aussi les meilleures citations du RLQ.

En novembre, outre la mobilisation pour les actions du 23 novembre, notre collectif a fait la tournée des campus pour donner une formation sur la tarification des services sociaux.


Le 6 décembre, lors de la manif de l'ASSÉ contre le dégel des frais de scolarité, les membres du Collectif anarchiste La Nuit se sont joint au comité de mobilisation de la nouvelle Coalition régionale opposée à la tarification et à la privatisation. Notre reportage.


Finalement, le 12 décembre, le Collectif anarchiste La Nuit lançait un appel aux progressistes: «il faut sauver CKIA». En effet, la station de radio qui diffuse Voix de faits est en crise. À court terme, c'est sa survie même qui est en jeu. Heureusement, les membres se mobilisent. Plus de 75 personnes ont participé à l'assemblée générale qui a créé un comité de survie [auquel nous participons activement]. La première action de ce comité fut de lancer une méga-campagne de membership avec l'objectif très ambitieux de 1000 membres. La réponse des gens est somme toute positive puisque, à la veille de Noël, 40% de l'objectif était atteint [ce qui est très honorable]. En passant, vous aussi vous pouvez devenir membre de la station en échange d'un vingt! Si vous avez une carte de crédit, vous pouvez même le faire en ligne. Il s'agit d'une mobilisation très importante pour la gauche sociale de Québec sur laquelle nous aurons sans doute l'occasion de revenir.

* * *

À tout cela pourrait se rajouter nos implications sociales et politiques diverses (et il y en a!) mais, en ce qui concerne le collectif, c'est à peu près ça. Nous pourrions sans doute faire plus. Mais, pour cela, il faudrait être plus nombreux et nombreuses...

1 commentaire:

Francois a dit…

Tu l'as dis bouffi! Joignez les rangs du collectif politique le plus enthousiasmant de Québec!