dimanche 2 mai 2010
[vidéo] Premier mai 2010 à Québec
Plus de 500 personnes ont participé à la manifestation du Premier mai à Québec cette année. Pour la deuxième année consécutive, la marche était à l'initiative du RÉPAC 03-12, un regroupement d'organismes communautaires. Sur le thème «démasquons les vrais clowns», la marche en tant que telle fut précédée d'un pique-nique familial haut en couleur et très animé avec gumboots, cirque, fanfare, etc. La marche fut très diversifiée, unissant groupes communautaires, syndicats, associations étudiantes et groupes politiques de gauche. Un succès comme en témoigne nos reportages multi-média.
(pour une raison qui nous échappe, certains de nos MP3 sortent mal sur les speakers de certains ordi, si ça vous arrive, mettez des écouteurs, ça devrait marcher)
Trois rassemblement pour le prix d'un
La journée internationale des travailleurs et des travailleuses, le Premier mai donc, a commencé à Québec par une action de solidarité du Conseil central de la CSN en appui à leur 400 membres qui viennent de perdre leur job avec la fermeture de l'entrepôt Provigo. Il y avait un rassemblement à 10h30 au Parc Victoria pour ça. Malheureusement, la faible mobilisation ne leur permettant pas grand chose, ils se sont finalement rabattus sur le rassemblement du RÉPAC sur le parvis de l'Église Saint-Roch (c'est un mal pour un bien donc).
Dès 11h, les groupes populaires se rassemblaient à l'appel du RÉPAC pour un pique-nique familial suivi d'une marche dans le quartier Saint-Roch. Cette année, le thème de la marche était tout trouvé: le budget! L'assemblée générale du regroupement décidé de tout simplement adopter l'argumentaire et les revendications de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics (un regroupement national d'une centaines de mouvements divers). Cela a sans doute facilité la formation d'un cortège de la dite Coalition dans la marche, ce qui a permis au RÉPAC de ratisser beaucoup plus large que l'an dernier.
Le Premier mai revêtait donc le même caractère unitaire que la manifestation du 1er avril dernier qui avait regroupé 15 000 personnes contre le budget à Montréal. On a ainsi pu voir des groupes populaires marcher dans la bonne entente avec des syndicats (essentiellement la CSN, l'AFPC et le SPGQ), des associations étudiantes (de FX-Garneau et l'Université Laval) et des groupes politiques (l'UCL, QS, le PCR et le PCQ). Sans oublier, bien entendu, des collectifs donnant plus dans l'animation culturelle, comme le Cirque Automate, la gang de Gumboots et la nouvelle fanfare libertaire Tint(A)nar. Tout ce beau monde s'entremêlait et partageait une même volonté d'en découdre.
Réclame ton parvis
La marche du RÉPAC fut suivie d'une initiative libertaire autonome visant à un Réclame ta rue / Bal masqué. Les flics, soudainement massivement présentEs, ont fait capoter l'initiative. Ainsi alors qu'une centaine de personnes semblaient être resté sur place pour ça, la foule a fondue comme neige au soleil à cause du climat lourd et pas du tout festif induit par la présence policière, jusqu'au point ou on a pu compter deux flics par participantEs. C'est à ce moment que les forces de l'ordre ont refoulé tout ce beau monde sur le parvis de l'Église.
Les mains rouges ne font pas (encore) le poids face aux cols rouges
Évidemment, si on compare la marche du Premier mai avec la marche des cols rouges, du 11 avril, on risque d'être déçu. C'était effectivement un peu (!) moins populeux. Mais il faut éviter de comparer des tomates et des oranges. Le RÉPAC ne dispose pas des appuis, notamment médiatique, des cols rouges. Si on compare avec ce qui est comparable, par exemple la marche de l'an dernier, on note un réel progrès. C'est pas compliqué, il y avait deux fois plus de monde qu'en 2009 et c'était beaucoup plus diversifié.
Le festival de la confusion
Toutefois, il faut absolument noter que l'organisation du Premier mai fut le festival de la confusion. Au final, plusieurs groupes se sont ralliés au RÉPAC mais non sans avoir d'abord essayé d'organiser leurs propres trucs dans leur coin. Québec n'est peut-être pas assez grosse pour se permettre d'avoir des mouvements sociaux qui fonctionnent en vase clos (i.e. les syndicats d'un bord, le communautaire de l'autre). Si, dès le départ, les syndicats, notamment les directions régionales, les associations étudiantes et le communautaire s'étaient entendu et avait mobilisé pour la même chose, il est à peu près certain qu'on aurait pu avoir deux fois plus de monde dans la rue.
Malgré l'importance des enjeux, une certaine logique d'appareil et la force d'inertie propre aux mouvements sociaux de Québec continue de prévaloir dans l'organisation de la riposte au budget dont le Premier mai devait être un temps fort. Ça fait un petit bout maintenant que les réseaux militants hérités du début des années 2000 sont profondément sclérosés. Il serait peut-être temps de remettre les compteurs à zéro et de repartir le travail régional sur de nouvelles bases (par exemple en créant une antenne régionale de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics).
La lutte oui... mais la fête aussi!
La journée s'est terminée par un cabaret-spectacle aux profits de la librairie sociale autogérée La Page Noire. Comme chaque année, l'AgitéE a fait salle comble et les gens ont pu découvrir de nouveaux talents amateurs, participer à des chorales éthyliques de chants révolutionnaires traditionnels, et apprécier des artistes plus expérimentés comme Maggoty Brats, Filon d'art, Stéphane Robitaille ou Burned Ship. Une maudite belle soirée qui rassure sur l'avenir de la gauche libertaire à Québec.
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