dimanche 19 décembre 2010

Maison Lauberivière: La pauvreté s'accroit

L'organisme d'aide aux sans-abris la Maison de Lauberivière crie famine. Il y a plus de pauvres et moins de ressources pour leur venir en aide.

Selon le site web de Lauberivière
On enregistre en 2010 une hausse de 100 % du nombre de personnes qui utilisent le service de la friperie. Depuis le printemps dernier, 740 personnes en moyenne fréquentent chaque mois le service d'aide vestimentaire ce qui est énorme.

À quelques jours de la fin de la campagne de financement annuelle de la Fondation de Lauberivière, il manque toujours plus de 150 000 $ pour assurer le bon fonctionnement de tous les services de la Maison de Lauberivière. L'objectif a été fixé à 500 000 $ et ce montant est vraiment essentiel pour aider les 5 000 sans-abri et exclus sociaux qui viennent à Lauberivière tout au long de l'année.

Statistiques alarmantes en 2010

Pour le seul service de l'Accueil-femmes, on constate une augmentation fulgurante de l'ordre de 52 % quant à la durée du séjour et une hausse de 28 % du nombre de femmes qui ont utilisé le service à ce jour en 2010.

En 2010, une baisse de 10 % à 15 % des dons en nourriture à la soupe populaire a été constatée. Ce qui représente un manque à gagner d'environ 40 000 $ dans le budget annuel. Dans ce même service, le nombre de repas servis n'a pas baissé par rapport à 2009, ce qui en dit long puisque 2009 fut une année très animée.

Au service d'hébergement pour hommes, le nombre d'usagers qui ont été refusés et redirigés faute de lits disponibles est pratiquement le même que l'an passé. On se souviendra qu'en 2009, 295 refus ont été enregistrés comparativement à 45 en 2008 et la même histoire se répète cette année. 

Veuillez noter que la charité c'est bien beau, mais ça n'enraye pas les problèmes structurels de la pauvreté. Il n'y a que des services publics de qualité qui peuvent faire ça.

3 commentaires:

Mathieu a dit…

Je ne veux pas être rabat-joie, mais des services publics de qualité ne règleront pas la pauvreté structurelle, seulement l'atténuer (ce qui serait déjà pas mal, mais... franchement insuffisant).

L'abolition du système capitaliste, de l'exploitation, de l'appropriation de la richesse par une minorité de possédants est incontournable pour s'attaquer aux causes structurelles la pauvreté.

Francois a dit…

Clairement!

Sam a dit…

La perspective de services publics autonomes, populaires (solidaire aux luttes sociales) et autogestionnaires n'est pas utopique du tout au Québec. Qu'est-ce que plusieurs médecins socialistes ont fait durant le temps de la crise des années 20, dont le docteur Normand Bethune? Ils ont organisé des cliniques de soins gratuits pour la population. Qu'est-ce que Ferron faisait en Gaspésie, puis dans les quartiers ouvriers de Montréal? Une forme de médecine sociale accessible à ceux et celles qui en avaient pas le moyen. Qu'est-ce que s'est bâti à Montréal, à Pointe-St-Charles dans les années 1960 en lien avec les lutttes du quartier? Une clinique de santé communautaire autonome, ancêtre des CLSC, qui visait également une médecine sociale, c'est à dire ne s'occupant seulement des pathologies manifestées, mais beaucoup de leurs racines sociales. Cette façon de voir la médecine peut être rapprochée de celle des médecins et du personnel de santé cénétistes durant la guerre civile espagnole. En Argentine, suite à la grave crise sociale, économique et politique de 2001, des cliniques médicales populaires, autonomes et autogérées se sont développées en connexion avec les assemblées de quartier, les entreprises récupérées et le mouvement des piqueteros.

La médecine dans le monde néolibéral devient profitable et tout l'aspect préventif, malgré l'importance qui y est attribué dans nos cours de formation de professionnel-le-s, devient progressivement balayé pour la "rentabilité" et les profits. C'est pourtant le volet qu'il faudrait le plus travailler pour diminuer les coûts du système de santé. Fort paradoxe!