L'émission de cette semaine est disponible en ligne.
Au menu cette semaine:
À ce temps ci de l'année, tous les journaux nous gavent de bilans et autres récapitulatifs. Voix de faits ne voulant pas être en reste, nous vous proposons un rappel de la décennie, année après année, en nous concentrant sur les évènements qui ont pu être importants pour la gauche libertaire de la capitale. Aujourd'hui, de l'an 2005 à 2009.
3657-1-voix_de_faits_30_12_09.mp3
Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).
Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.
jeudi 31 décembre 2009
lundi 28 décembre 2009
Usines sans patrons (Prise 2)
Usines sans patron : la réponse des classes populaires argentines à la crise économique de décembre 2001 - Tournée de conférences au Québec et en Ontario (Prise 2)
CALENDRIER de la tournée :
Jeu 21 jan - St-Jérôme - Café de rue SOS à 19h00 (314, Labelle)
Sam 23 jan - Waterloo - KWCCSJ à 20h (63 Courtland Ave East)
Dim 24 jan - London - Empowerment Infoshop à 19h (636 Queens Ave.)
Lun 25 jan - Hamilton - Skydragon Centre à 19h (27 King William Street)
Mar 26 jan - Toronto - OISE à 19h (252 Bloor Street West, Room 8-104)
Mer 27 jan - Ottawa - PSAC building à 19h (233 Gilmour St)
Ven 29 jan – Montréal – Université Concordia à 14h00 (local CI-201) au 2149 Mackay.
Sam 30 jan – Sherbrooke – Tremplin 16-30 à 19h00 (95, Wellington S.)
Mar 2 fév – Québec – Université Laval à 11h30 (local 1231 du pavillon De-Koninck)
Mar 2 fév – Québec - Café-Bar L’Agitée à 20h00 (251, Dorchester)
Jeu 4 fév – Chicoutimi - Café Cambio à 19h00 (405, rue Racine Est)
Sam 6 fév – Saint-Felicien - Café l'Associé T à 19h (1105 Blvd Sacré-Coeur)
Lundi 8 fév – Drummondville – Café Clovis à 19h00 (au cégep)
Mar 9 fév – St-Hyacinthe - Bar le Zariot à 20h30 (1450 Rue des Cascades)
Mer 10 fév – Montréal - Uqam à 18h30 au Pavillon N (1205 St-Denis) Local N-M530
Usines sans patrons
Nous traversons l’une des pires crises économiques de l’histoire du capitalisme et les réponses fournies par l'État et ses laquais sont illusoires. En plus, face à cette impasse nos dirigeant-e-s tentent de faire porter tout le fardeau de la crise aux travailleurs et travailleuses.
Comment pouvons-nous répondre autrement à cette crise économique? Pouvons-nous s’inspirer des expériences de luttes qui se sont passées ailleurs dans le monde?
Pour réfléchir à ces questions, l'Union communiste libertaire (UCL) organise cet hiver, en collaboration avec Common cause, une tournée de conférences au Québec et en Ontario sur la réponse des classes populaires argentines face à la grave crise économique qui secoua le pays au début des années 2000.
Du 18 janvier au 12 février prochain, Sebastián, un militant anarchiste de l’organisation Red Libertaria (Argentine), parcourra différentes villes du Québec et de l'Ontario pour nous entretenir sur ce sujet. Il traitera des différentes formes de résistance développées par le peuple argentin pour contrer les effets de la crise: récupération d'usine, création de coopératives autogérées, etc. ainsi que de l'implication des anarchistes dans ces différentes luttes.
La tournée s'arrêtera dans plusieurs villes : Montréal, Saint-Jérôme, Québec, Saguenay, Saint-Félicien, Drummondville, Sherbrooke, etc. Soyez alerte! Les lieux et dates de chaque conférence seront publicisés très bientôt.
Contact au Québec: ucl@causecommune.net
Contact en Ontario: commoncauseontario@gmail.com
QUI est le conférencier?
Étudiant en histoire à l’Université de Buenos Aires depuis 2002, Sebastián a développé des travaux de recherche historique sur le magonisme (révolution mexicaine). Il concentre actuellement ses efforts de recherche sur le mouvement ouvrier argentin du début du 20ième siècle.
Depuis 2007, il enseigne au collège populaire Escuela libre de construción (École libre de construction). Cette école, qui s’inscrit dans le mouvement d’éducation populaire et d’autogestion, s’adresse à des étudiants adultes de niveau secondaire qui désirent recevoir un titre officiel. Elle opère ses activités dans les locaux de la fédération Libertaria Argentina (http://escuelalibredeconstitucion.es.tl/ et http://www.cqblog.com.ar/escuelalibredeconstitucion/).
Militant anarchiste de l’organisation Red Libertaria depuis 2003, il s’est également impliqué au sein de la bibliothèque populaire José Ingenieros (http://www.nodo50.net/bpji/) où il a réalisé des travaux pour les archives et le centre de documentation. Entre 2004 et 2008, il a milité en tant qu’étudiant de la Faculté de lettres et philosophie de l’Université de Buenos Aires à l’intérieur du groupaction Acción Directa Estudiantil (Action Étudiante Directe).
samedi 26 décembre 2009
Des capitalistes cheap...
La convention collective des employés de Papier White Birch (la papetière dans Limoilou) prévoit qu'il faut payer temps triple pendant le temps des fêtes. Les boss trouvent que c'est trop cher. Cette année, ils proposaient de payer temps et demi. Les ouvriers ont refusé. Afin de contourner la convention, les patrons ont donc décidé de fermer l'usine quelques jours à Noël et une autre fois au Jour de l'an . Ça place leur 500 ouvriers en chômage technique. Selon Radio-Canada, ce nouvel arrêt de travail portera à 76 le nombre de congés forcés des employés de la papetière cette année. Que cheapo!
(Photo trouvé sur Québec Urbain)
Une décennie de lutte: 2005
À ce temps ci de l'année, tous les journaux nous gavent de bilans et autres récapitulatifs. Voix de faits ne voulant pas être en reste, nous vous proposons un rappel de la décennie, année après année, en nous concentrant sur les évènements qui ont pu être importants pour la gauche libertaire de la capitale. Aujourd'hui, nous poursuivons cette série avec 2005.
l'année 2005
Grève générale étudiante
C'est le 21 février 2005 que débute ce qui deviendra la plus longue et la plus large grève générale étudiante de l'histoire du Québec. Pour une rare fois, il s'agit d'une grève sur un enjeu de prêts et bourses. Un an auparavant, le gouvernement avait coupé 104 M$ dans le régime, ce qui avait pour effet d'alourdir l'endettement étudiant (en convertissant autant de bourses en prêts).
Au début, la mobilisation étudiante «traditionnelle» avait de la difficulté à lever. En effet, le gouvernement semblait inflexible et, franchement, si les syndicats n'avaient pu le faire bouger, qui donc le pourrait? Paradoxalement, c'est cette inflexibilité qui a rendu crédible la perspective d'une grève générale mise de l'avant par la gauche étudiante regroupée autour de la jeune Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ).
Au printemps, quand les associations ont commencé à tomber en grève une à une, ce fut rapidement une déferlante qui a fini par toucher quelques 185 000 étudiantEs. La différence de cette grève par rapport aux précédentes, c'est que ce fut essentiellement une grève universitaire, ce qui est excessivement rare. Ce qui s'est passé c'est que les militantEs ont contourné les difficultés habituelles liées à l'immobilisme des grandes fédérations (où les facultés de droite ont un poids démesuré) pour se tourner plutôt vers les associations facultaires ou départementales. Aussi, alors que les universitaires sont habituellement perméables au discours sur «l'étudiant privilégié», cette fois le gouvernement s'attaquait directement à un des (rares) éléments de justice sociale du système d'éducation, les prêts et bourses, celui qui rend justement acceptable toutes les autres attaques contre l'accessibilité. Cela explique sans doute le fait que même des facultés aussi à droite que Médecine ont pu faire grève, ne serait-ce qu'une journée.
Dans la région de Québec, la mobilisation fut tardive. En effet, dans un premier temps les étudiants des Cegeps refusent majoritairement la grève (entre autre sur les bons conseils d'animateurs de radio poubelle). Finalement, c'est l'Université Laval qui embarque le 10 mars (les premiers furent 650 étudiantEs des départements de sociologie, d'anthropologie, d'histoire et de théâtre). En tout, 18 000 étudiantEs de Laval feront grève au moins une journée. Notons que les universitaires du campus de Sainte-Foy avaient été (presque) complètement absentEs lors des grèves des deux décennies précédentes.
Autre nouveauté, pour la première fois de son histoire la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) s'est comportée en centrale syndicale. Non seulement a-t-elle finalement appelé ses membres à la grève mais en plus elle a soumis l'entente qu'elle avait négocié avec le gouvernement aux assemblées de grévistes (deux premières!).
Sur les 185 000 étudiants ayant participé au mouvement de grève générale illimitée, 110 000 voteront contre l'entente, alors que 75 000 l'accepteront.La majorité des associations membres de la FECQ et de la FEUQ a cependant accepté l'entente de principe, d'où l'arrêt rapide de leurs moyens de pression, alors que bon nombre d'associations membres de la CASSÉÉ --le pôle de gauche, non-reconnu par le gouvernement mais majoritaire chez les grévistes-- poursuivirent la grève jusqu'au 14 avril. Notons que certaines associations étudiantes rejetteront l'entente, tout en votant contre la poursuite de la grève. Les dirigeants de la CASSÉE ont proposé, en fin de grève, un repli stratégique, repli dont ils se relèveront jamais.
Cette grève est importante parce que, malgré tout, c'est une victoire (le gouvernement a reculé... même s'il n'a jamais remboursé les sommes économisées pendant le temps où la coupure a eu cours). Symboliquement c'est important. Deuxièmement, c'est la plus importante grève étudiante de l'histoire du Québec, ce qui n'est pas rien, et c'est le retour dans le décors d'une perspective clairement syndicale dans le mouvement étudiant.
==> L'article (très complet) de Wikipedia sur la grève étudiante
==> Rétrospective de la grève à l'Université Laval (avec une perspective assez représentative de la majorité des étudiantEs libertaires à l'époque)
La montée de la droite
L'autre évènement important de 2005 c'est la montée de la droite. Il y avait eu d'abord l'affirmation d'une base de masse pour la droite populiste (on peut penser aux manifs monstres pour sauver CHOIX Radio X à l'été 2004 ou au mouvement autour de l'enquête sur la prostitution juvénile (Scorpion). En 2005, cette base de masse est devenue une base électorale assurant coup sur coup l'élection de la mairesse André Boucher, des députés conservateurs et d'André Arthur. Ces résultats électoraux de la droite dure, unique à Québec à ce moment là, vont porter un dur coup à la gauche sociale et politique. Pour faire une histoire courte, c'est la débandade...
l'année 2005
Grève générale étudiante
C'est le 21 février 2005 que débute ce qui deviendra la plus longue et la plus large grève générale étudiante de l'histoire du Québec. Pour une rare fois, il s'agit d'une grève sur un enjeu de prêts et bourses. Un an auparavant, le gouvernement avait coupé 104 M$ dans le régime, ce qui avait pour effet d'alourdir l'endettement étudiant (en convertissant autant de bourses en prêts).
Au début, la mobilisation étudiante «traditionnelle» avait de la difficulté à lever. En effet, le gouvernement semblait inflexible et, franchement, si les syndicats n'avaient pu le faire bouger, qui donc le pourrait? Paradoxalement, c'est cette inflexibilité qui a rendu crédible la perspective d'une grève générale mise de l'avant par la gauche étudiante regroupée autour de la jeune Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ).
Au printemps, quand les associations ont commencé à tomber en grève une à une, ce fut rapidement une déferlante qui a fini par toucher quelques 185 000 étudiantEs. La différence de cette grève par rapport aux précédentes, c'est que ce fut essentiellement une grève universitaire, ce qui est excessivement rare. Ce qui s'est passé c'est que les militantEs ont contourné les difficultés habituelles liées à l'immobilisme des grandes fédérations (où les facultés de droite ont un poids démesuré) pour se tourner plutôt vers les associations facultaires ou départementales. Aussi, alors que les universitaires sont habituellement perméables au discours sur «l'étudiant privilégié», cette fois le gouvernement s'attaquait directement à un des (rares) éléments de justice sociale du système d'éducation, les prêts et bourses, celui qui rend justement acceptable toutes les autres attaques contre l'accessibilité. Cela explique sans doute le fait que même des facultés aussi à droite que Médecine ont pu faire grève, ne serait-ce qu'une journée.
Dans la région de Québec, la mobilisation fut tardive. En effet, dans un premier temps les étudiants des Cegeps refusent majoritairement la grève (entre autre sur les bons conseils d'animateurs de radio poubelle). Finalement, c'est l'Université Laval qui embarque le 10 mars (les premiers furent 650 étudiantEs des départements de sociologie, d'anthropologie, d'histoire et de théâtre). En tout, 18 000 étudiantEs de Laval feront grève au moins une journée. Notons que les universitaires du campus de Sainte-Foy avaient été (presque) complètement absentEs lors des grèves des deux décennies précédentes.
Autre nouveauté, pour la première fois de son histoire la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) s'est comportée en centrale syndicale. Non seulement a-t-elle finalement appelé ses membres à la grève mais en plus elle a soumis l'entente qu'elle avait négocié avec le gouvernement aux assemblées de grévistes (deux premières!).
Sur les 185 000 étudiants ayant participé au mouvement de grève générale illimitée, 110 000 voteront contre l'entente, alors que 75 000 l'accepteront.La majorité des associations membres de la FECQ et de la FEUQ a cependant accepté l'entente de principe, d'où l'arrêt rapide de leurs moyens de pression, alors que bon nombre d'associations membres de la CASSÉÉ --le pôle de gauche, non-reconnu par le gouvernement mais majoritaire chez les grévistes-- poursuivirent la grève jusqu'au 14 avril. Notons que certaines associations étudiantes rejetteront l'entente, tout en votant contre la poursuite de la grève. Les dirigeants de la CASSÉE ont proposé, en fin de grève, un repli stratégique, repli dont ils se relèveront jamais.
Cette grève est importante parce que, malgré tout, c'est une victoire (le gouvernement a reculé... même s'il n'a jamais remboursé les sommes économisées pendant le temps où la coupure a eu cours). Symboliquement c'est important. Deuxièmement, c'est la plus importante grève étudiante de l'histoire du Québec, ce qui n'est pas rien, et c'est le retour dans le décors d'une perspective clairement syndicale dans le mouvement étudiant.
==> L'article (très complet) de Wikipedia sur la grève étudiante
==> Rétrospective de la grève à l'Université Laval (avec une perspective assez représentative de la majorité des étudiantEs libertaires à l'époque)
* * *
Défaite des grévistes de la SAQ.
Le 8 février 2005, après 3 mois de grève, se termine un important conflit à la SAQ. Comme le syndicat avait fait de son combat un combat social, contre la précarité, les libertaires s'étaient impliqués dans de nombreuses actions de solidarité. La solidarité du public ne fut toutefois pas au rendez-vous, les gens se sont approvisionné en masse dans la poignée de succursales maintenues ouvertes par des cadres, pas plus que l'action industrielle décisive (par exemple, le blocage d'entrepôts). C'est une défaite pour les syndiquéEs dans une grève qui eut un important retentissement médiatique. C'est important parce que c'est aussi une défaite pour un certain syndicalisme de combat qui aurait pu être un tremplin pour l'organisation de précaires dans d'autres secteurs du commerce. Au contraire, cela eu l'effet d'une douche froide.
==> Post Mortem de la grève à la SAQ
Le 8 février 2005, après 3 mois de grève, se termine un important conflit à la SAQ. Comme le syndicat avait fait de son combat un combat social, contre la précarité, les libertaires s'étaient impliqués dans de nombreuses actions de solidarité. La solidarité du public ne fut toutefois pas au rendez-vous, les gens se sont approvisionné en masse dans la poignée de succursales maintenues ouvertes par des cadres, pas plus que l'action industrielle décisive (par exemple, le blocage d'entrepôts). C'est une défaite pour les syndiquéEs dans une grève qui eut un important retentissement médiatique. C'est important parce que c'est aussi une défaite pour un certain syndicalisme de combat qui aurait pu être un tremplin pour l'organisation de précaires dans d'autres secteurs du commerce. Au contraire, cela eu l'effet d'une douche froide.
==> Post Mortem de la grève à la SAQ
* * *
La montée de la droite
L'autre évènement important de 2005 c'est la montée de la droite. Il y avait eu d'abord l'affirmation d'une base de masse pour la droite populiste (on peut penser aux manifs monstres pour sauver CHOIX Radio X à l'été 2004 ou au mouvement autour de l'enquête sur la prostitution juvénile (Scorpion). En 2005, cette base de masse est devenue une base électorale assurant coup sur coup l'élection de la mairesse André Boucher, des députés conservateurs et d'André Arthur. Ces résultats électoraux de la droite dure, unique à Québec à ce moment là, vont porter un dur coup à la gauche sociale et politique. Pour faire une histoire courte, c'est la débandade...
vendredi 25 décembre 2009
Voix de faits dans tes oreilles
L'émission de cette semaine est disponible en ligne.
Au menu cette semaine:
À ce temps ci de l'année, tous les journaux nous gavent de bilans et autres récapitulatifs. Voix de faits ne voulant pas être en reste, nous vous proposons un rappel de la décennie, année après année, en nous concentrant sur les évènements qui ont pu être importants pour la gauche libertaire de la capitale. Aujourd'hui, de l'an 2000 à 2004.
3657-1-voix_de_faits_23_12_09.mp3
Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).
Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.
Au menu cette semaine:
À ce temps ci de l'année, tous les journaux nous gavent de bilans et autres récapitulatifs. Voix de faits ne voulant pas être en reste, nous vous proposons un rappel de la décennie, année après année, en nous concentrant sur les évènements qui ont pu être importants pour la gauche libertaire de la capitale. Aujourd'hui, de l'an 2000 à 2004.
3657-1-voix_de_faits_23_12_09.mp3
Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).
Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.
jeudi 24 décembre 2009
Une décennie de lutte: 2004
À ce temps ci de l'année, tous les journaux nous gavent de bilans et autres récapitulatifs. Voix de faits ne voulant pas être en reste, nous vous proposons un rappel de la décennie, année après année, en nous concentrant sur les évènements qui ont pu être importants pour la gauche libertaire de la capitale. Aujourd'hui, nous poursuivons cette série avec 2004.
l'année 2004
La déportation de Mohamed Cherfi
Le 10 février 2004, Mohamed Cherfi, le porte-parole montréalais du Comité d'action des sans-statu algérien (CASS), trouve refuge dans une petite église de Québec (l'église unie Saint-Pierre). C'est son dernier recours afin d'éviter la déportation vers l'Algérie. Rapidement, un comité de soutien se met sur pied dans lequel plusieurs libertaires de Québec jouent un rôle clef.
Alors que les autorités respectent habituellement la pratique du «sanctuaire», le 5 mars la police profitera d'un tour de passe-passe légal et bureaucratique pour le violer tout en prétendant l'avoir respecter. Concrètement, c'est la police de Québec qui exécutera un mandat d'arrêt dans une autre cause --liée à une action pacifique dans le cadre de la lutte pour la régularisation des sans-statu-- avant de le remettre aux autorités fédérales qui s'empresseront de le déporter aux États-Unis.
Il est clair que dans ce cas précis, le gouvernement se venge sur un militant. En effet, suite à la lutte du CASS, un programme de régularisation avait été mis en place. 90% des cas soumis ont été acceptés. Reste 10% des cas qui ont été refusé pour «défaut d'intégration». Mohamed Cherfi faisait parti du lot. En effet, le porte-parole de la lutte s'était complètement identifiée à elle et avait omis de se trouver un emploi rémunéré (seule réelle preuve d'intégration aux yeux des fonctionnaires).
La lutte pour soutenir Cherfi, puis le rapatrier, a occupé pendant un bon moment toute une frange de la gauche libertaire. Cette lutte, l'une des rares autour des questions d'immigration dans la région, fut importante à cause de l'impact social et politique qu'elle a eu. De plus, elle touchait au coeur du dispositif néolibéral qui, tout en favorisant la libre circulation des marchandises, refuse celle des humains.
Après des années de lutte, Mohamed Cherfi a obtenu le statu de réfugié aux États-Unis. Ensuite, il a finalement pu émigrer à Montréal, en 2009. Autant il faut saluer la détermination de cet homme, autant la stupidité des autorités et tout le mal qu'elles ont pu causer est impardonnable.
Plus tôt cet automne les camarades de l'émission Ainsi squattent-elles ont réalisé une entrevue avec Mohamed Cherfi durant laquelle il revient sur son expérience (cliquez pour télécharger le fichier MP3 de cette émission).
==> Immigration Canada se venge sur un militant (texte paru à l'époque, dans le premier numéro de Cause commune)
Des mouvement sociaux en effervescence...
En rétrospective, on peut dire que 2004 a été une année d'effervescence des mouvements sociaux. Tous les secteurs étaient dopés par le mouvement «anti-Charest», débuté en 2003, et cela a donné lieu à une cascade d'actions qui se sont poursuivi pas mal toute l'année 2004. Ça coïncidait aussi à une volonté de beaucoup de libertaires d'intervenir dans les mouvements et d'amener une contribution autonome. Ainsi, par exemple, pour souligner le premier anniversaire de l'élection des libéraux, le 14 avril, des manifs étaient prévues un peu partout et un appel large à participer avait été lancé par plusieurs organisations libertaires. Idem dans le Camp des mal-logés, en octobre, lors duquel on avait même pu voir un cortège rouge & noir dans une manif communautaire. Et ainsi de suite dans une foule d'actions et de grèves. Malheureusement, tout cela est retombé un peu abruptement et les libertaires se sont retrouvés épuisés... et le bec à l'eau.
Naissance de Cause commune
C'est aussi en 2004 que la NEFAC sort le premier numéro de son journal Cause commune. L'occasion était la manif pour le premier anniversaire de l'invasion de l'Irak (voir la Déclaration contre la guerre en Irak publiée en une). Cause commune, c'était certes une volonté de produire une presse d'agitation accessible, gratuite et à grand tirage (3 000 ex.) mais c'est aussi le fruit d'un échec, soit le projet de fusion entre la NEFAC et le journal Le Trouble. Comme quoi, il y a des limites à la volonté d'unité...
Manifestation des «X»
C'est à l'été 2004 que les populistes de la radio poubelle ont réussi à transformer leur auditoire en mouvement de masse. En effet, cet été là des milliers de personnes (certains parlent de 50 000 mais ça semble un peu gros) se sont mobilisées contre la révocation de la licence de CHOI Radio X. C'est à l'été 2004 qu'on a pu voir et compter les partisans de la droite populiste... et on a du constater qu'ils et elles étaient nombreux et nombreuses, une véritable force sociale en fait. Ces mobilisations, qui ont données des sueurs froides à nombre de gauchistes, n'étaient qu'un avant-goût des choses à venir et annonçaient clairement la montée de la droite qu'on a vu l'année suivante.
l'année 2004
La déportation de Mohamed Cherfi
Le 10 février 2004, Mohamed Cherfi, le porte-parole montréalais du Comité d'action des sans-statu algérien (CASS), trouve refuge dans une petite église de Québec (l'église unie Saint-Pierre). C'est son dernier recours afin d'éviter la déportation vers l'Algérie. Rapidement, un comité de soutien se met sur pied dans lequel plusieurs libertaires de Québec jouent un rôle clef.
Alors que les autorités respectent habituellement la pratique du «sanctuaire», le 5 mars la police profitera d'un tour de passe-passe légal et bureaucratique pour le violer tout en prétendant l'avoir respecter. Concrètement, c'est la police de Québec qui exécutera un mandat d'arrêt dans une autre cause --liée à une action pacifique dans le cadre de la lutte pour la régularisation des sans-statu-- avant de le remettre aux autorités fédérales qui s'empresseront de le déporter aux États-Unis.
Il est clair que dans ce cas précis, le gouvernement se venge sur un militant. En effet, suite à la lutte du CASS, un programme de régularisation avait été mis en place. 90% des cas soumis ont été acceptés. Reste 10% des cas qui ont été refusé pour «défaut d'intégration». Mohamed Cherfi faisait parti du lot. En effet, le porte-parole de la lutte s'était complètement identifiée à elle et avait omis de se trouver un emploi rémunéré (seule réelle preuve d'intégration aux yeux des fonctionnaires).
La lutte pour soutenir Cherfi, puis le rapatrier, a occupé pendant un bon moment toute une frange de la gauche libertaire. Cette lutte, l'une des rares autour des questions d'immigration dans la région, fut importante à cause de l'impact social et politique qu'elle a eu. De plus, elle touchait au coeur du dispositif néolibéral qui, tout en favorisant la libre circulation des marchandises, refuse celle des humains.
Après des années de lutte, Mohamed Cherfi a obtenu le statu de réfugié aux États-Unis. Ensuite, il a finalement pu émigrer à Montréal, en 2009. Autant il faut saluer la détermination de cet homme, autant la stupidité des autorités et tout le mal qu'elles ont pu causer est impardonnable.
Plus tôt cet automne les camarades de l'émission Ainsi squattent-elles ont réalisé une entrevue avec Mohamed Cherfi durant laquelle il revient sur son expérience (cliquez pour télécharger le fichier MP3 de cette émission).
==> Immigration Canada se venge sur un militant (texte paru à l'époque, dans le premier numéro de Cause commune)
* * *
Des mouvement sociaux en effervescence...
En rétrospective, on peut dire que 2004 a été une année d'effervescence des mouvements sociaux. Tous les secteurs étaient dopés par le mouvement «anti-Charest», débuté en 2003, et cela a donné lieu à une cascade d'actions qui se sont poursuivi pas mal toute l'année 2004. Ça coïncidait aussi à une volonté de beaucoup de libertaires d'intervenir dans les mouvements et d'amener une contribution autonome. Ainsi, par exemple, pour souligner le premier anniversaire de l'élection des libéraux, le 14 avril, des manifs étaient prévues un peu partout et un appel large à participer avait été lancé par plusieurs organisations libertaires. Idem dans le Camp des mal-logés, en octobre, lors duquel on avait même pu voir un cortège rouge & noir dans une manif communautaire. Et ainsi de suite dans une foule d'actions et de grèves. Malheureusement, tout cela est retombé un peu abruptement et les libertaires se sont retrouvés épuisés... et le bec à l'eau.
* * *
Naissance de Cause commune
C'est aussi en 2004 que la NEFAC sort le premier numéro de son journal Cause commune. L'occasion était la manif pour le premier anniversaire de l'invasion de l'Irak (voir la Déclaration contre la guerre en Irak publiée en une). Cause commune, c'était certes une volonté de produire une presse d'agitation accessible, gratuite et à grand tirage (3 000 ex.) mais c'est aussi le fruit d'un échec, soit le projet de fusion entre la NEFAC et le journal Le Trouble. Comme quoi, il y a des limites à la volonté d'unité...
* * *
Manifestation des «X»
C'est à l'été 2004 que les populistes de la radio poubelle ont réussi à transformer leur auditoire en mouvement de masse. En effet, cet été là des milliers de personnes (certains parlent de 50 000 mais ça semble un peu gros) se sont mobilisées contre la révocation de la licence de CHOI Radio X. C'est à l'été 2004 qu'on a pu voir et compter les partisans de la droite populiste... et on a du constater qu'ils et elles étaient nombreux et nombreuses, une véritable force sociale en fait. Ces mobilisations, qui ont données des sueurs froides à nombre de gauchistes, n'étaient qu'un avant-goût des choses à venir et annonçaient clairement la montée de la droite qu'on a vu l'année suivante.
mercredi 23 décembre 2009
Une décennie de lutte: 2003
À ce temps ci de l'année, tous les journaux nous gavent de bilans et autres récapitulatifs. Voix de faits ne voulant pas être en reste, nous vous proposons un rappel de la décennie, année après année, en nous concentrant sur les évènements qui ont pu être importants pour la gauche libertaire de la capitale. Aujourd'hui, nous poursuivons cette série avec 2003.
L'année 2003
Manifestations contre la guerre en Irak
Au début 2003, il devient de plus en plus évident que les États-Unis ont l'intention d'envahir l'Irak. Le monde est alors secoué par une vague déferlante de manifestations monstres contre la guerre. Québec n'y échappe pas.
Bien que moins imposantes que dans la métropole, les foules mobilisées dans la capitale sont importantes (plusieurs milliers de personnes, parfois jusqu'à 20 000 selon le CMAQ). Les marches sont d'autant plus impressionnantes que la mobilisation est pour ainsi dire «spontanée». Ce sont les médias et les nouvelles des manifestations monstres dans toutes les grandes villes du monde qui font le travail de mobilisation. Les gens suivent littéralement la vague sans que les petites coalitions Québec-Irak/Québec-Palestine n'aient à faire de très gros efforts.
Pour cette fois, ce sont clairement les «réformistes» des réseaux de la gauche politique [c'est-à-dire les gens qui étaient à OQP-2001, puis au Forum social régional et qui aboutiront à Québec solidaire] qui ont eu l'initiative durant ces mobilisations. Les libertaires et autres radicaux n'ont pas vraiment su se démarquer et offrir une alternative (ce qui n'exclue pas, bien sur, de pimenter certaines manifestations comme en témoigne ce reportage du CMAQ sur les actions du cortège libertaire lors de la manifestation du 22 mars 2003 (le consulat américain avait notamment été bombardé... de balles de neige)).
L'impact des mobilisations antiguerre de 2003 est ambiguë. D'un côté, ce fut indéniablement un succès populaire. De l'autre, comme l'opinion mondiale n'a pas su / pu empêcher la guerre, elles ont très certainement contribué au cynisme ambiant, confortant les gens dans le sentiment «qu'il n'y a rien à faire». Fait à noter, il s'agit des dernières grandes mobilisations de gauche de la région. Depuis 2003, seule la droite a su mobiliser autant de gens de Québec.
==> Compte-rendu d'A-Infos sur la marche du 22 mars 2003 et tract diffusé par les anars de Québec
L'année 2003 a vu le retour à Québec des luttes syndicales. Le lock-out des concessionnaires automobiles fut à cet égard emblématique. Un syndicat CSD, plutôt tranquille, qui se fait attaquer de front par les patrons. Il faut croire que le climat était à la résistance puisqu'ils ont résisté, et brillamment à part ça (jusqu'à la victoire complète des syndiqués). Ça coïncide avec un nouvel intérêt marqué de certains libertaires (principalement le Collectif anarchiste La Nuit, mais pas seulement) pour le syndicalisme. Sans dire que ça a eu un impact pour la gauche libertaire dans son ensemble, pour nous ce fut l'occasion d'une intense campagne de soutien qui s'est traduite par plusieurs visites sur les lignes de piquetage, la diffusion de tracts d'information de notre cru et la rédaction de nombreux articles de presse, sans oublier la rencontre avec des délégués du syndicat et même une émission de radio spéciale sur le sujet avec deux syndicalistes. Il n'empêche que ce conflit, comme d'autres que nous avons soutenu cette année là dans les épiceries (IGA-COOP, Métro-Champfleuri notamment), s'est déroulé dans l'indifférence généralisée, voir l'hostilité du grand public.
==> 850 syndiqué-e-s de Québec en lock-out : solidarité de classe ! (...et notamment Lock-out à Québec : scabs, violence et solidarité)
Élection des libéraux
Le 14 avril 2003, les libéraux de Jean Charest sont élus majoritaires à l'Assemblée nationale. Nous avions mené une petite campagne abstentionniste mais sans nous douter de la tempête qui allait se lever sur le Québec (bon, un peu quand même!). En effet, peu de temps après l'élection, le gouvernement libéral décide de s'attaquer de front au mouvement syndical. À notre très grande surprise, ce n'est vraiment pas passé comme une lettre à la poste. Les actions sont allé crescendo jusqu'au 11 décembre, alors que les principaux ports du Québec sont bloqués et que des actions de perturbation ont lieu aux quatre coins de la province. En fait, n'eut été de la trahison de la haute-direction de la FTQ, nous aurions probablement vécu une grève générale politique au début 2004. En effet, tant la CSN que la CSQ avaient le mandat de consulter leurs membres sur une «grève sociale» et de nombreux syndicats locaux de la FTQ poussaient dans ce sens. Malheureusement, Henri Massé et sa gang ont préféré remettre le couvercle sur la marmite en refusant même de consulter leurs affiliés (on ne se contera pas d'histoire, ça a du faire plaisir aux autres directions syndicales aussi). Résultat, le mouvement est retombé et les employés du secteur public ont mangé la claque l'année d'après. Par contre, il faut croire les libéraux ont eu chaud parce qu'ils n'ont plus jamais tenté d'attaquer de front les syndicats et ont rapidement remisés leurs plans de «réingénierie» pour gouverner pépère par la suite.
==> Entretien avec un préposé aux bénéficiaires anarchiste (et Deuxième partie) [à lire pour comprendre le climat à l'époque]
Journée autogérée & Réclame ta rue
2003, c'est aussi le début de «traditions» libertaires incontournables à Québec comme la Journée autogérée et le Réclame ta rue. La Journée autogérée était une journée d'ateliers et de spectacles en plein air organisée par les collectifs Dada à faim et Des bas quartiers. Il s'agissait de prendre un temps d'arrêt, en plein coeur de l'été, pour réfléchir ensemble à nos pratiques et permettre de découvrir celles de d'autres groupes activistes libertaires (notamment de Montréal). Après un break de 2 ans, la tradition a été reprise l'an dernier par le comité politique de l'AgitéE. Le Réclame ta rue, quant à lui, est essentiellement un party de rue anticapitaliste qui se tient à la fête du travail. L'idée fut importée de Grande-Bretagne par deux militants de Québec, qui avaient été bien impressionnés par les «Reclaim the Street» lors d'un voyage. Bien que toujours très populaire, le Réclame ta rue ne fait pas consensus chez les anars, plusieurs déplorant le fait que le côté festif prenne tellement le dessus que l'évènement en devient désincarné et à la limite apolitique.
==> « Réclame ta rue » : une belle réussite à Québec! (reportage enthousiaste du CMAQ sur la première édition... la photo, de Néonyme, en est d'ailleurs extraite)
Collectif anticapitaliste La Rixe
C'est fort probablement en 2003 qu'est apparu le Collectif La Rixe, à Québec. Il s'agissait d'un groupe dans la lignée de la CLAC et la CASA, c'est-à-dire d'un groupe d'action anticapitaliste à forte coloration libertaire. Les camarades ont notamment fait dans l'action politique [action abstentionniste devant un bureau de scrutin le 14 avril], ont perpétué la tradition des groupes d'affinité dans les manifs de toute sorte, ont organisé des autobus pour aller dans les grandes manifestations antimondialisation, mais ont aussi ont publié un bulletin et des recueil de textes. Si le groupe est éventuellement tombé, son ombre a continué de planer sur des groupes comme Piranhas ou la Coalition Guerre à la Guerre.
L'année 2003
Manifestations contre la guerre en Irak
(Photo de Neonyme reprise du CMAQ)
Au début 2003, il devient de plus en plus évident que les États-Unis ont l'intention d'envahir l'Irak. Le monde est alors secoué par une vague déferlante de manifestations monstres contre la guerre. Québec n'y échappe pas.
Bien que moins imposantes que dans la métropole, les foules mobilisées dans la capitale sont importantes (plusieurs milliers de personnes, parfois jusqu'à 20 000 selon le CMAQ). Les marches sont d'autant plus impressionnantes que la mobilisation est pour ainsi dire «spontanée». Ce sont les médias et les nouvelles des manifestations monstres dans toutes les grandes villes du monde qui font le travail de mobilisation. Les gens suivent littéralement la vague sans que les petites coalitions Québec-Irak/Québec-Palestine n'aient à faire de très gros efforts.
Pour cette fois, ce sont clairement les «réformistes» des réseaux de la gauche politique [c'est-à-dire les gens qui étaient à OQP-2001, puis au Forum social régional et qui aboutiront à Québec solidaire] qui ont eu l'initiative durant ces mobilisations. Les libertaires et autres radicaux n'ont pas vraiment su se démarquer et offrir une alternative (ce qui n'exclue pas, bien sur, de pimenter certaines manifestations comme en témoigne ce reportage du CMAQ sur les actions du cortège libertaire lors de la manifestation du 22 mars 2003 (le consulat américain avait notamment été bombardé... de balles de neige)).
L'impact des mobilisations antiguerre de 2003 est ambiguë. D'un côté, ce fut indéniablement un succès populaire. De l'autre, comme l'opinion mondiale n'a pas su / pu empêcher la guerre, elles ont très certainement contribué au cynisme ambiant, confortant les gens dans le sentiment «qu'il n'y a rien à faire». Fait à noter, il s'agit des dernières grandes mobilisations de gauche de la région. Depuis 2003, seule la droite a su mobiliser autant de gens de Québec.
==> Compte-rendu d'A-Infos sur la marche du 22 mars 2003 et tract diffusé par les anars de Québec
* * *
Luttes syndicales, le retourL'année 2003 a vu le retour à Québec des luttes syndicales. Le lock-out des concessionnaires automobiles fut à cet égard emblématique. Un syndicat CSD, plutôt tranquille, qui se fait attaquer de front par les patrons. Il faut croire que le climat était à la résistance puisqu'ils ont résisté, et brillamment à part ça (jusqu'à la victoire complète des syndiqués). Ça coïncide avec un nouvel intérêt marqué de certains libertaires (principalement le Collectif anarchiste La Nuit, mais pas seulement) pour le syndicalisme. Sans dire que ça a eu un impact pour la gauche libertaire dans son ensemble, pour nous ce fut l'occasion d'une intense campagne de soutien qui s'est traduite par plusieurs visites sur les lignes de piquetage, la diffusion de tracts d'information de notre cru et la rédaction de nombreux articles de presse, sans oublier la rencontre avec des délégués du syndicat et même une émission de radio spéciale sur le sujet avec deux syndicalistes. Il n'empêche que ce conflit, comme d'autres que nous avons soutenu cette année là dans les épiceries (IGA-COOP, Métro-Champfleuri notamment), s'est déroulé dans l'indifférence généralisée, voir l'hostilité du grand public.
==> 850 syndiqué-e-s de Québec en lock-out : solidarité de classe ! (...et notamment Lock-out à Québec : scabs, violence et solidarité)
* * *
Élection des libéraux
Le 14 avril 2003, les libéraux de Jean Charest sont élus majoritaires à l'Assemblée nationale. Nous avions mené une petite campagne abstentionniste mais sans nous douter de la tempête qui allait se lever sur le Québec (bon, un peu quand même!). En effet, peu de temps après l'élection, le gouvernement libéral décide de s'attaquer de front au mouvement syndical. À notre très grande surprise, ce n'est vraiment pas passé comme une lettre à la poste. Les actions sont allé crescendo jusqu'au 11 décembre, alors que les principaux ports du Québec sont bloqués et que des actions de perturbation ont lieu aux quatre coins de la province. En fait, n'eut été de la trahison de la haute-direction de la FTQ, nous aurions probablement vécu une grève générale politique au début 2004. En effet, tant la CSN que la CSQ avaient le mandat de consulter leurs membres sur une «grève sociale» et de nombreux syndicats locaux de la FTQ poussaient dans ce sens. Malheureusement, Henri Massé et sa gang ont préféré remettre le couvercle sur la marmite en refusant même de consulter leurs affiliés (on ne se contera pas d'histoire, ça a du faire plaisir aux autres directions syndicales aussi). Résultat, le mouvement est retombé et les employés du secteur public ont mangé la claque l'année d'après. Par contre, il faut croire les libéraux ont eu chaud parce qu'ils n'ont plus jamais tenté d'attaquer de front les syndicats et ont rapidement remisés leurs plans de «réingénierie» pour gouverner pépère par la suite.
==> Entretien avec un préposé aux bénéficiaires anarchiste (et Deuxième partie) [à lire pour comprendre le climat à l'époque]
* * *
Journée autogérée & Réclame ta rue
2003, c'est aussi le début de «traditions» libertaires incontournables à Québec comme la Journée autogérée et le Réclame ta rue. La Journée autogérée était une journée d'ateliers et de spectacles en plein air organisée par les collectifs Dada à faim et Des bas quartiers. Il s'agissait de prendre un temps d'arrêt, en plein coeur de l'été, pour réfléchir ensemble à nos pratiques et permettre de découvrir celles de d'autres groupes activistes libertaires (notamment de Montréal). Après un break de 2 ans, la tradition a été reprise l'an dernier par le comité politique de l'AgitéE. Le Réclame ta rue, quant à lui, est essentiellement un party de rue anticapitaliste qui se tient à la fête du travail. L'idée fut importée de Grande-Bretagne par deux militants de Québec, qui avaient été bien impressionnés par les «Reclaim the Street» lors d'un voyage. Bien que toujours très populaire, le Réclame ta rue ne fait pas consensus chez les anars, plusieurs déplorant le fait que le côté festif prenne tellement le dessus que l'évènement en devient désincarné et à la limite apolitique.
==> « Réclame ta rue » : une belle réussite à Québec! (reportage enthousiaste du CMAQ sur la première édition... la photo, de Néonyme, en est d'ailleurs extraite)
* * *
Collectif anticapitaliste La Rixe
C'est fort probablement en 2003 qu'est apparu le Collectif La Rixe, à Québec. Il s'agissait d'un groupe dans la lignée de la CLAC et la CASA, c'est-à-dire d'un groupe d'action anticapitaliste à forte coloration libertaire. Les camarades ont notamment fait dans l'action politique [action abstentionniste devant un bureau de scrutin le 14 avril], ont perpétué la tradition des groupes d'affinité dans les manifs de toute sorte, ont organisé des autobus pour aller dans les grandes manifestations antimondialisation, mais ont aussi ont publié un bulletin et des recueil de textes. Si le groupe est éventuellement tombé, son ombre a continué de planer sur des groupes comme Piranhas ou la Coalition Guerre à la Guerre.
mardi 22 décembre 2009
Une décennie de lutte: 2002
À ce temps ci de l'année, tous les journaux nous gavent de bilans et autres récapitulatifs. Voix de faits ne voulant pas être en reste, nous vous proposons un rappel de la décennie, année après année, en nous concentrant sur les évènements qui ont pu être importants pour la gauche libertaire de la capitale. Aujourd'hui, nous poursuivons cette série avec 2002.
l'année 2002
17 mai au 20 septembre: le Squat du 920 de la Chevrotière
(Photo de Neonyme)
Le 17 mai 2002, au terme d'une semaine nationale d'actions organisée par le FRAPRU, quelque 200 personnes mobilisées par le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste prennent d'assaut une maison laissée à l'abandon par son propriétaire (la Ville de Québec!). C'est le début du squat du 920 de la Chevrotière.
À l'époque, les groupes communautaires anticipaient une sévère crise du logement puisque le nombre de logement disponibles dans plusieurs villes frôlait le zéro. C'est pour faire monter la pression d'un cran qu'une semaine nationale d'occupations avait été adoptée dans la foulée du Sommet des Amériques et du squat d'Overdale lors du congrès de juin 2001 du FRAPRU. La plupart des actions furent des occupations de terrains et de bâtiments désaffectés qui duraient de quelques heures à quelques jours au gros maximum. Mais pas à Québec... Dans Saint-Jean-Baptiste, l'immeuble choisi était situé sur un terrain hautement symbolique, l'Îlot Berthelot, et appartenait de plus à la Ville. Toutefois, personne ne s'attendait à rester aussi longtemps.
Voyant que l'occupation durait, le Comité populaire a transféré à l'assemblée des occupantEs le pouvoir décisionnel sur l'action. Comme l'expliquait un article sur les cinq ans du squat dans le journal l'Infobourg: «C’est tout naturellement que les occupants-es, toujours entre 10 et 30 personnes à la fois, se sont peu à peu approprié le contenu et la forme de l’action et l’ont d’abord transformée en occupation «ouverte», puis en squat politique autogéré.»
C'est suite à la trahison d'une partie du mouvement communautaire, des représentants de la Fédération régionale des coopératives d'habitation de Québec Chaudière-Appalaches sont allés négocier sans mandat un compromis avec la Ville (un projet mixte coop-condos), que l'expulsion du squat par la police eut lieu quatre mois plus tard. Le moins que l'on puisse dire c'est que l'expérience a laissé un goût amer à plusieurs personnes.
Le squat du 920 de la Chevrotière fut important et marquant pour un certain nombre de raisons. Premièrement, c'était l'action directe qui entrait par la grande porte dans le mouvement communautaire. Les libertaires et les radicaux présentEs dans certains groupes depuis un moment déjà passaient aux actes avec succès (avec l'appui moral et financier d'un nombre considérable d'organismes sociaux divers). Deuxièmement, pour plusieurs libertaires issus des mouvements antimondialisation ou étudiant, cette action a marqué le passage vers un militantisme plus ancrés dans les quartiers et les luttes sociales.
Mais le squat fut également un laboratoire de pratiques sociales et d'alternatives. Il a été vécu très intensément par toutes les personnes qui y ont participé activement. Au même titre que le Sommet des Amériques, ce fut le moment d'un rebrassage de cartes intenses au niveau militant et de nombreux groupes sont apparus dans la foulée (on peut penser au collectif «des bas quartiers» ou à «Dada a faim»).
Ironie de l'histoire, la défaite des squatters ne fut que temporaire. En effet, le promoteurs de condos c'est finalement cassé la gueule. Aujourd'hui, après tout de même quatre ans de nouvelles luttes, c'est un chantier «100% coop» qui a cours sur l'Îlot Berthelot... Comme le revendiquait les occupantEs de 2002!
==> Une archive de photos et d'articles concernant le 920 de la Chevrotière
L'infoshop La Page Noire
Le squat du 920 de la Chevrotière a été une pépinière de projets alternatifs. L'un d'eux, et non le moindre, se poursuit encore: la Page noire. En effet, l'infoshop de Québec a vu le jour dans le sous-sol du squat à l'été 2002. Depuis, elle a connu de nombreux locaux, dans Saint-Roch et Limoilou, mais continue son petit bonhomme de chemin. On le réalise rarement mais le maintien d'une «librairie sociale autogérée» à Québec est tout un exploit. En effet, il faut remonter aux années 1970 pour retrouver la dernière librairie alternative de gauche à Québec.
l'année 2002
17 mai au 20 septembre: le Squat du 920 de la Chevrotière
(Photo de Neonyme)
Le 17 mai 2002, au terme d'une semaine nationale d'actions organisée par le FRAPRU, quelque 200 personnes mobilisées par le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste prennent d'assaut une maison laissée à l'abandon par son propriétaire (la Ville de Québec!). C'est le début du squat du 920 de la Chevrotière.
À l'époque, les groupes communautaires anticipaient une sévère crise du logement puisque le nombre de logement disponibles dans plusieurs villes frôlait le zéro. C'est pour faire monter la pression d'un cran qu'une semaine nationale d'occupations avait été adoptée dans la foulée du Sommet des Amériques et du squat d'Overdale lors du congrès de juin 2001 du FRAPRU. La plupart des actions furent des occupations de terrains et de bâtiments désaffectés qui duraient de quelques heures à quelques jours au gros maximum. Mais pas à Québec... Dans Saint-Jean-Baptiste, l'immeuble choisi était situé sur un terrain hautement symbolique, l'Îlot Berthelot, et appartenait de plus à la Ville. Toutefois, personne ne s'attendait à rester aussi longtemps.
Voyant que l'occupation durait, le Comité populaire a transféré à l'assemblée des occupantEs le pouvoir décisionnel sur l'action. Comme l'expliquait un article sur les cinq ans du squat dans le journal l'Infobourg: «C’est tout naturellement que les occupants-es, toujours entre 10 et 30 personnes à la fois, se sont peu à peu approprié le contenu et la forme de l’action et l’ont d’abord transformée en occupation «ouverte», puis en squat politique autogéré.»
C'est suite à la trahison d'une partie du mouvement communautaire, des représentants de la Fédération régionale des coopératives d'habitation de Québec Chaudière-Appalaches sont allés négocier sans mandat un compromis avec la Ville (un projet mixte coop-condos), que l'expulsion du squat par la police eut lieu quatre mois plus tard. Le moins que l'on puisse dire c'est que l'expérience a laissé un goût amer à plusieurs personnes.
Le squat du 920 de la Chevrotière fut important et marquant pour un certain nombre de raisons. Premièrement, c'était l'action directe qui entrait par la grande porte dans le mouvement communautaire. Les libertaires et les radicaux présentEs dans certains groupes depuis un moment déjà passaient aux actes avec succès (avec l'appui moral et financier d'un nombre considérable d'organismes sociaux divers). Deuxièmement, pour plusieurs libertaires issus des mouvements antimondialisation ou étudiant, cette action a marqué le passage vers un militantisme plus ancrés dans les quartiers et les luttes sociales.
Mais le squat fut également un laboratoire de pratiques sociales et d'alternatives. Il a été vécu très intensément par toutes les personnes qui y ont participé activement. Au même titre que le Sommet des Amériques, ce fut le moment d'un rebrassage de cartes intenses au niveau militant et de nombreux groupes sont apparus dans la foulée (on peut penser au collectif «des bas quartiers» ou à «Dada a faim»).
Ironie de l'histoire, la défaite des squatters ne fut que temporaire. En effet, le promoteurs de condos c'est finalement cassé la gueule. Aujourd'hui, après tout de même quatre ans de nouvelles luttes, c'est un chantier «100% coop» qui a cours sur l'Îlot Berthelot... Comme le revendiquait les occupantEs de 2002!
==> Une archive de photos et d'articles concernant le 920 de la Chevrotière
* * *
L'infoshop La Page Noire
Le squat du 920 de la Chevrotière a été une pépinière de projets alternatifs. L'un d'eux, et non le moindre, se poursuit encore: la Page noire. En effet, l'infoshop de Québec a vu le jour dans le sous-sol du squat à l'été 2002. Depuis, elle a connu de nombreux locaux, dans Saint-Roch et Limoilou, mais continue son petit bonhomme de chemin. On le réalise rarement mais le maintien d'une «librairie sociale autogérée» à Québec est tout un exploit. En effet, il faut remonter aux années 1970 pour retrouver la dernière librairie alternative de gauche à Québec.
lundi 21 décembre 2009
Une décennie de lutte: 2001
À ce temps ci de l'année, tous les journaux nous gavent de bilans et autres récapitulatifs. Voix de faits ne voulant pas être en reste, nous vous proposons un rappel de la décennie, année après année, en nous concentrant sur les évènements qui ont pu être importants pour la gauche libertaire de la capitale. Aujourd'hui, nous poursuivons cette série avec 2001.
l'année 2001
Avril 2001: Le Sommet des Amériques
En avril 2001, 34 chefs d'État s'étaient donné rendez-vous à Québec pour discuter d'un nouvel accord de libre-échange continental (la fameuse ZLÉA). Le mouvement antimondialisation était alors à son plus fort et il allait de soi qu'il y aurait des manifestations monstres. Et il y en eut! Les syndicats et les ONG ont ainsi mobilisé quelque 50 000 personnes en marge du «Sommet des peuples».
L'originalité de cette mobilisation réside toutefois dans l'apparition d'un pôle radical autonome, à très forte coloration libertaire, organisé autour de la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC, à Montréal) et du Comité d'accueil du Sommet des Amériques (CASA, à Québec) et du principe de «diversité des tactiques». Cela ne se fit pas sans heurt mais un espace de radicalité fut ouvert.
Pendant plusieurs jours, Québec fut assiégé par des milliers de flics et des dizaines de milliers de manifestantEs. On a peine à l'imaginer aujourd'hui mais la ville fut littéralement coupée en deux par une immense clôture de sécurité. Le climat était littéralement explosif. Dans ce contexte, le choix de mettre la protestation radicale sous le signe du Carnaval de résistance fut judicieux. Pour une rare fois, il y eu jonction entre la population et les protestataires. Pendant trois jours, on a goûté à une politisation radicale de masse.
Le Sommet des Amériques fut sans doute *le* moment clef de la décennie pour les libertaires. Il y a très clairement un avant et un après Sommet. Avant le Sommet, la gauche libertaire était un micro-phénomène ultra minoritaire et tout à fait marginal, après le Sommet elle est devenue une composante centrale de la gauche de la capitale et l'un de ces éléments les plus dynamiques. Le Sommet des Amériques a décuplé le nombre de libertaires au sens large, leur a donné confiance en leur propres moyens et leur a apporté une certaine maturité politique et organisationnelle. Depuis lors, la gauche libertaire n'hésite plus à s'organiser sur ses propres bases et à prendre des initiatives autonomes.
==> Le Sommet comme si vous y étiez! (compte-rendu à chaud de la journée du 20 avril)
==> Sommet des Amériques : tract de la NEFAC (diffusé à 10 000 exemplaires!)
==> Québec: dans l'oeil du cyclone (une réflexion de militantEs de Québec pour le numéro post-sommet du journal Rebelles typique de l'état d'esprit du moment)
Gênes: dernière grande mobilisation altermondialiste
En juillet 2001, Gênes a été le théâtre de la plus grande mobilisation de masse du mouvement antimondialisation. Entre 200 et 250 000 personnes mobilisées contre le G8! La radicalité des affrontements fut à son comble et c'est soldé par un mort: Carlo Guiliani. La colère fut palpable aux quatre coins du monde et de nombreuses marches de protestation furent organisées (même à Québec et Montréal, à l'appel de la NEFAC). Après Gênes, toutefois, rien ne fut plus pareil...
==> G8 Assassins! Entre 100 et 200 personnes manifestent à Québec
11 septembre
Difficile de dire quels impacts ont eu les attentats du 11 septembre 2001 sur la gauche de Québec. En retrospective, on peut dire qu'ils ont provoqués un changement radical dans l'air du temps et que les mouvements anticapitalistes qui étaient en pointe du mouvement antimondialisation se sont retrouvé en rade. Les guerres en Afghanistan et en Irak ont complètement changé la donne. Peu de chance en effet, malgré de très grande mobilisations anti-guerre dans les années qui ont suivi, de retrouver à nouveau un graffiti comme le célèbre «We are winning» de Seattle. Peut-être parce qu'on était plutôt en train de perdre face à la puissante contre-offensive bourgeoise?
==> Nous refusons vos guerres sanglantes (déclaration de la NEFAC suite au 11 septembre)
Nouvelles publications
à l'automne 2001, le Groupe anarchiste Émile-Henry cède la place à l'«Union locale de Québec». Ces changements marquaient aussi des changements au niveau de la composition du groupe de la NEFAC à Québec. En effet, le Sommet des Amériques avait rebrassé les cartes militantes: il y avait des nouveaux et quelques départs aussi. C'est aussi cet automne là que sont apparues deux nouvelles publications anarchistes dans la capitale: La Nuit un bulletin gratuit et Ruptures, une revue d'analyse et de théorie produite par la NEFAC.
l'année 2001
Avril 2001: Le Sommet des Amériques
En avril 2001, 34 chefs d'État s'étaient donné rendez-vous à Québec pour discuter d'un nouvel accord de libre-échange continental (la fameuse ZLÉA). Le mouvement antimondialisation était alors à son plus fort et il allait de soi qu'il y aurait des manifestations monstres. Et il y en eut! Les syndicats et les ONG ont ainsi mobilisé quelque 50 000 personnes en marge du «Sommet des peuples».
L'originalité de cette mobilisation réside toutefois dans l'apparition d'un pôle radical autonome, à très forte coloration libertaire, organisé autour de la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC, à Montréal) et du Comité d'accueil du Sommet des Amériques (CASA, à Québec) et du principe de «diversité des tactiques». Cela ne se fit pas sans heurt mais un espace de radicalité fut ouvert.
Pendant plusieurs jours, Québec fut assiégé par des milliers de flics et des dizaines de milliers de manifestantEs. On a peine à l'imaginer aujourd'hui mais la ville fut littéralement coupée en deux par une immense clôture de sécurité. Le climat était littéralement explosif. Dans ce contexte, le choix de mettre la protestation radicale sous le signe du Carnaval de résistance fut judicieux. Pour une rare fois, il y eu jonction entre la population et les protestataires. Pendant trois jours, on a goûté à une politisation radicale de masse.
Le Sommet des Amériques fut sans doute *le* moment clef de la décennie pour les libertaires. Il y a très clairement un avant et un après Sommet. Avant le Sommet, la gauche libertaire était un micro-phénomène ultra minoritaire et tout à fait marginal, après le Sommet elle est devenue une composante centrale de la gauche de la capitale et l'un de ces éléments les plus dynamiques. Le Sommet des Amériques a décuplé le nombre de libertaires au sens large, leur a donné confiance en leur propres moyens et leur a apporté une certaine maturité politique et organisationnelle. Depuis lors, la gauche libertaire n'hésite plus à s'organiser sur ses propres bases et à prendre des initiatives autonomes.
==> Le Sommet comme si vous y étiez! (compte-rendu à chaud de la journée du 20 avril)
==> Sommet des Amériques : tract de la NEFAC (diffusé à 10 000 exemplaires!)
==> Québec: dans l'oeil du cyclone (une réflexion de militantEs de Québec pour le numéro post-sommet du journal Rebelles typique de l'état d'esprit du moment)
* * *
Gênes: dernière grande mobilisation altermondialiste
En juillet 2001, Gênes a été le théâtre de la plus grande mobilisation de masse du mouvement antimondialisation. Entre 200 et 250 000 personnes mobilisées contre le G8! La radicalité des affrontements fut à son comble et c'est soldé par un mort: Carlo Guiliani. La colère fut palpable aux quatre coins du monde et de nombreuses marches de protestation furent organisées (même à Québec et Montréal, à l'appel de la NEFAC). Après Gênes, toutefois, rien ne fut plus pareil...
==> G8 Assassins! Entre 100 et 200 personnes manifestent à Québec
* * *
11 septembre
Difficile de dire quels impacts ont eu les attentats du 11 septembre 2001 sur la gauche de Québec. En retrospective, on peut dire qu'ils ont provoqués un changement radical dans l'air du temps et que les mouvements anticapitalistes qui étaient en pointe du mouvement antimondialisation se sont retrouvé en rade. Les guerres en Afghanistan et en Irak ont complètement changé la donne. Peu de chance en effet, malgré de très grande mobilisations anti-guerre dans les années qui ont suivi, de retrouver à nouveau un graffiti comme le célèbre «We are winning» de Seattle. Peut-être parce qu'on était plutôt en train de perdre face à la puissante contre-offensive bourgeoise?
==> Nous refusons vos guerres sanglantes (déclaration de la NEFAC suite au 11 septembre)
* * *
Nouvelles publications
à l'automne 2001, le Groupe anarchiste Émile-Henry cède la place à l'«Union locale de Québec». Ces changements marquaient aussi des changements au niveau de la composition du groupe de la NEFAC à Québec. En effet, le Sommet des Amériques avait rebrassé les cartes militantes: il y avait des nouveaux et quelques départs aussi. C'est aussi cet automne là que sont apparues deux nouvelles publications anarchistes dans la capitale: La Nuit un bulletin gratuit et Ruptures, une revue d'analyse et de théorie produite par la NEFAC.
Une clinique médicale totalement privée à Beauport
Marc Lacroix et Frédéric Simard: ce sont eux les deux médecins qui "ont choisi de relever un nouveau défi" à en croire le Journal de Québec (pathétique!) soit d'ouvrir un clinique médicale totalement privée, une première dans la région de Québec. Pour la modique (hum...!) somme de 900$ annuellement, vous aurez droit à un suivi avec un médecin de famille dans les 48 hres. Ce que nos valeureux journalistes ne nous disent pas, c'est que l'Unité de Médecine Familiale (UMF) nous offre ce même service et cette fois-ci, accessibles pour tous et toutes!!!
Certes, l'accessibilité est somme toute relative à cause des difficultés pour avoir un médecin de famille au Québec. Ce serait d'ailleurs à cause de la gratuité des soins de santé qu'on en serait là à en croire certain.e.s, puisque tout le monde sait que les plus pauvres et les plus caves de la société en abusent abusivement... toujours les autres, évidemment. Tant qu'à moi, je pense plutôt que la journée où les médecins au Québec vont utiliser leur temps de travail à autres choses qu'à faire des chirurgies esthétiques (à ne pas confondre avec chirurgies plastiques) et à remplir un peu moins de papier, on comprendra que ce n'est pas la gratuité le problème de l'accessibilité mais plutôt les médecins qui décident de travailler à rendement pour faire plus de cash.
Le seul problème que ça va régler les cliniques médicales privées, c'est le casse-tête du gouvernement à savoir comment il va faire pour rémunérer davantages les médecins de famille sans sortir un sous de plus de sa poche!
Ça confirme surtout que l'argent achète tout.
À bas le capital.
Vive les maux de tête des gouvernants.
Certes, l'accessibilité est somme toute relative à cause des difficultés pour avoir un médecin de famille au Québec. Ce serait d'ailleurs à cause de la gratuité des soins de santé qu'on en serait là à en croire certain.e.s, puisque tout le monde sait que les plus pauvres et les plus caves de la société en abusent abusivement... toujours les autres, évidemment. Tant qu'à moi, je pense plutôt que la journée où les médecins au Québec vont utiliser leur temps de travail à autres choses qu'à faire des chirurgies esthétiques (à ne pas confondre avec chirurgies plastiques) et à remplir un peu moins de papier, on comprendra que ce n'est pas la gratuité le problème de l'accessibilité mais plutôt les médecins qui décident de travailler à rendement pour faire plus de cash.
Le seul problème que ça va régler les cliniques médicales privées, c'est le casse-tête du gouvernement à savoir comment il va faire pour rémunérer davantages les médecins de famille sans sortir un sous de plus de sa poche!
Ça confirme surtout que l'argent achète tout.
À bas le capital.
Vive les maux de tête des gouvernants.
Le syndicat FAU Berlin interdit!
Nous diffusons ce communiqué de la centrale anarcho-syndicaliste allemande à propos de l'interdiction de fait de leur section berlinoise dont nous avons parlé la semaine dernière à la radio.
Appel urgent à la solidarité internationale !
Depuis le 11/12/2009, le syndicat FAU Berlin est interdit de fait. L’arrêt a été prononcé sans audience contradictoire. Le fait même que l’entreprise « Neue Babylon GmbH » ait entamé une action judiciaire n‘avait pas été communiqué à la FAU Berlin, impliquée depuis plusieurs mois dans un conflit social avec cette entreprise. L’arrêt va bien au-delà de la privation pour la FAU Berlin de ses droits syndicaux au niveau de l’entreprise puisqu’elle n’a même plus le droit de se désigner comme « syndicat ».
L’interdiction prend effet immédiatement.
Le prélude
Depuis juillet 2009, la FAU Berlin et sa section syndicale revendiquent une convention collective et sont impliqués dans un conflit social avec ce cinéma, le seul partiellement communal de Berlin, recevant des subventions publiques et dans lequel on n’offre pas des salaires décents et ignore les droits de salariés. Dans ce cinéma une partie considérable du personnel est syndiquée à la FAU Berlin. Ce conflit social, qui est le premier conflit social majeur pour la FAU Berlin, encore bien petite, a rencontré un fort écho, non seulement à Berlin, mais dans toute la république. Les anarcho-syndicalistes lancés dans un conflit social, s’appuyant sur un boycottage très médiatisé et efficace pour gagner sur des revendications amples et innovantes, avec une participation, inhabituelle pour le syndicalisme allemand, des salariés eux-mêmes : tout cela a impressionné largement le public. Quand la pression a atteint un niveau tel que la direction ne pouvait plus éviter les négociations, ce ne sont pas seulement la municipalité, mais aussi le syndicat DGB ver.di qui sont intervenus.
Bien que ce syndicat ne dispose pas d’une base syndicale dans l’entreprise, ver.di a entamé des négociations avec la direction sans y être mandaté. Malgré son indignation, le personnel concerné n’a pas été impliqué.
Il est clair qu’un marché entre le syndicat ver.di, la municipalité et la direction est à l’origine de ces négociations afin de débarquer la FAU Berlin et de rétablir le calme dans la boîte. Mais les salariés et la FAU ne s’étant pas résignés, il s’est suivi plusieurs « coups de matraque » judiciaires et une campagne de ver.di contre la FAU. Ainsi, les modes d’actions de ce conflit social, comme le boycottage, ont été proscrits par un tribunal. Ce même tribunal mettait en doute la « représentativité » du syndicat qui est en Allemagne une condition préalable pour enclencher des conflits sociaux. Dans le même temps, il y a eu d’autres procédures
en diffamations initiées par la direction du cinéma. Mais la FAU Berlin ne reculant toujours pas, cela a mené à l’arrêt récent qui interdit quasiment la FAU en tant que syndicat.
La situation en Allemagne
Dès le début, la FAU Berlin a estimé qu’il s’agissait dans ce conflit social, si petit soit-il, non pas seulement de l’amélioration de conditions de travail, mais aussi des libertés syndicales en Allemagne. La tradition d’un syndicalisme de combat en Allemagne a pris fin en 1933. Outre-Rhin, le DGB, soi-disant « confédération unitaire », dispose presque d’un monopole dans la représentation des salariés (corporatisme) qui est bien sanctuarisé par la jurisprudence et qui empêche les syndicats alternatifs de s’établir. À cause de ce système syndical spécifique, l’autogestion et la décentralisation dans les syndicats ne sont ni reconnues ni souhaitées au niveau juridique.
Ce conflit social modeste animé par la FAU Berlin a montré pour la première fois en RFA qu’il existe : une alternative syndicale. Visiblement ceci ne pouvait pas être toléré par les syndicats établis et les partis politiques qui craignaient évidemment les conséquences de cet exemple. C’est dans ce contexte que le travail syndical de la FAU a été rendu illégal. Les implications de cet arrêt sont graves. Si la décision du tribunal est maintenue, cela rendrait impossible de fonder et de construire des syndicats reconnus juridiquement, le statut de syndicat dépendant a priori de la reconnaissance par la justice. Or les salariés entamant des conflits sociaux sans le statut de syndicat risquent des peines massives. Deux fois déjà, la FAU a été menacée d’une amende de 250.000 euros, ou le cas échéant d’emprisonnement du secrétaire, si elle poursuivrait ses actions syndicales.
Cet arrêt rend impossible le travail syndical légal de la FAU Berlin dans tous les domaines. Ainsi, les anarcho-syndicalistes allemands sont menacés de nouveau, après la première guerre mondiale et le troisième Reich, d’une prohibition.
Cet arrêt est d’autant plus scandaleux qu’il est le résultat d’une procédure d’urgence sans quelconques auditions ou autre possibilité de défense de la part de la FAU. Ceci alors qu’il n’existe en Allemagne aucune définition juridique claire d’un syndicat et que le pouvoir est apparemment capable de se mêler arbitrairement de la jurisprudence concernant les syndicats. Bien que l’Allemagne ait ratifié certaines conventions de l’OIT, elles n’y ont aucune valeur pratique comme ce sont essentiellement les syndicats unitaires, et désormais même le patronat, qui dictent ce qu’est un syndicat. Même sous l’Empire au XIXe siècle et dans les années
vingt, les syndicalistes disposaient de davantage de droits. Avec cet arrêt, la situation en Allemagne devient ressemblante à la situation misérable des syndicats en Turquie, traditionnellement hostile au syndicalisme. Bien sûr il existe la possibilité d’une révision de cet arrêt. Mais la FAU Berlin ne veut pas se faire d’illusions sur cette question. Entre-temps, tout semble possible alors que l’ingérence politique dans cette affaire et la volonté d’étouffer dans l’œuf une alternative syndicale sont évidentes.
La portée
La portée de l’arrêt est déjà considérable, mais son caractère durable serait une catastrophe. Depuis le 11/12, la FAU Berlin peut être considérée comme un syndicat interdit. De fait, cet arrêt est également susceptible de toucher tous les syndicats FAU en Allemagne. En tant que précédent il va nuire à tout le mouvement syndical et aux droits des salariés. Dans la foulée de cette jurisprudence, une quelconque alternative syndicale en Allemagne ne peut pas se construire. Ce cas de figure est une nouveauté dans la lutte anti-syndicale menée par les entreprises en Allemagne. Suite à cette décision judiciaire, le patron lui-même peut non seulement choisir
le syndicat dans son entreprise, mais aussi définir ce qu’est même un syndicat ! L’autogestion des organisations de travailleurs, dans le cinéma Babylon à Berlin ou ailleurs, est rendu illégale et l’institutionnalisation de la mise sous tutelle de la classe ouvrière progresse. Le syndicat ver.di porte une lourde responsabilité dans cet arrêt, avec son intervention hostile, contraire à toute solidarité syndicale. Hostilité volontaire, ver.di ayant déjà déclaré par écrit qu’il considère la FAU Berlin comme une organisation concurrente contre laquelle on doit agir !
Solidarité !
C’est maintenant que la lutte pour les libertés syndicales en Allemagne commence. Des actions de solidarité multiples s’imposent aujourd’hui. Protestez contre la situation en Allemagne, manifestez devant les ambassades et consulats allemands, revendiquez la révision de cet arrêt et réclamez toutes les libertés syndicales pour la FAU !
Vous pouvez, p.ex., nous soutenir concrètement par :
• des actions de protestation devant des ambassades et consulats allemands ou d’autres institutions qui représentent l’État allemand.
• des courriels de protestation adressés à la fois à l’ambassade allemande dans votre pays et à la direction du cinéma Babylon.
• des télécopies de protestation adressées au tribunal de grande instance de Berlin.
Dès que possible, vous allez trouver toutes les adresses nécessaires sur le site http://www.fau.org/verbot.
Il s’agit de la liste des agences allemandes à l’étranger, des indications concernant d’autres institutions envisageables, des modèles pour les lettres de protestation ainsi que des coordonnées nécessaires.
Pour le samedi, le 19/12, des actions de protestation à Berlin sont d’ores et déjà en préparation. S’il est faisable pour vous d’organiser en si peu de temps une action publique, nous l’approuverions fortement. Mais votre solidarité ne doit pas se limiter à une date seule. Elle peut se réaliser à n’importe quel jour.
Avis important : Il est possible qu’on arrive vite à faire retirer l’arrêt. Mais on ne veut pas se faire d’illusions. Le fait même qu’un arrêt (si passager soit-il) privant la FAU de ses libertés syndicales peut être prononcé d’une
façon tellement simple, exige une réaction forte. Ce cas est emblématique pour nos droits en tant que travailleurs en Allemagne.
Pour prendre contact avec la FAU Berlin : Lars Röhm | faub5@fau.org | +49 1577-8491072
Appel urgent à la solidarité internationale !
Depuis le 11/12/2009, le syndicat FAU Berlin est interdit de fait. L’arrêt a été prononcé sans audience contradictoire. Le fait même que l’entreprise « Neue Babylon GmbH » ait entamé une action judiciaire n‘avait pas été communiqué à la FAU Berlin, impliquée depuis plusieurs mois dans un conflit social avec cette entreprise. L’arrêt va bien au-delà de la privation pour la FAU Berlin de ses droits syndicaux au niveau de l’entreprise puisqu’elle n’a même plus le droit de se désigner comme « syndicat ».
L’interdiction prend effet immédiatement.
Le prélude
Depuis juillet 2009, la FAU Berlin et sa section syndicale revendiquent une convention collective et sont impliqués dans un conflit social avec ce cinéma, le seul partiellement communal de Berlin, recevant des subventions publiques et dans lequel on n’offre pas des salaires décents et ignore les droits de salariés. Dans ce cinéma une partie considérable du personnel est syndiquée à la FAU Berlin. Ce conflit social, qui est le premier conflit social majeur pour la FAU Berlin, encore bien petite, a rencontré un fort écho, non seulement à Berlin, mais dans toute la république. Les anarcho-syndicalistes lancés dans un conflit social, s’appuyant sur un boycottage très médiatisé et efficace pour gagner sur des revendications amples et innovantes, avec une participation, inhabituelle pour le syndicalisme allemand, des salariés eux-mêmes : tout cela a impressionné largement le public. Quand la pression a atteint un niveau tel que la direction ne pouvait plus éviter les négociations, ce ne sont pas seulement la municipalité, mais aussi le syndicat DGB ver.di qui sont intervenus.
Bien que ce syndicat ne dispose pas d’une base syndicale dans l’entreprise, ver.di a entamé des négociations avec la direction sans y être mandaté. Malgré son indignation, le personnel concerné n’a pas été impliqué.
Il est clair qu’un marché entre le syndicat ver.di, la municipalité et la direction est à l’origine de ces négociations afin de débarquer la FAU Berlin et de rétablir le calme dans la boîte. Mais les salariés et la FAU ne s’étant pas résignés, il s’est suivi plusieurs « coups de matraque » judiciaires et une campagne de ver.di contre la FAU. Ainsi, les modes d’actions de ce conflit social, comme le boycottage, ont été proscrits par un tribunal. Ce même tribunal mettait en doute la « représentativité » du syndicat qui est en Allemagne une condition préalable pour enclencher des conflits sociaux. Dans le même temps, il y a eu d’autres procédures
en diffamations initiées par la direction du cinéma. Mais la FAU Berlin ne reculant toujours pas, cela a mené à l’arrêt récent qui interdit quasiment la FAU en tant que syndicat.
La situation en Allemagne
Dès le début, la FAU Berlin a estimé qu’il s’agissait dans ce conflit social, si petit soit-il, non pas seulement de l’amélioration de conditions de travail, mais aussi des libertés syndicales en Allemagne. La tradition d’un syndicalisme de combat en Allemagne a pris fin en 1933. Outre-Rhin, le DGB, soi-disant « confédération unitaire », dispose presque d’un monopole dans la représentation des salariés (corporatisme) qui est bien sanctuarisé par la jurisprudence et qui empêche les syndicats alternatifs de s’établir. À cause de ce système syndical spécifique, l’autogestion et la décentralisation dans les syndicats ne sont ni reconnues ni souhaitées au niveau juridique.
Ce conflit social modeste animé par la FAU Berlin a montré pour la première fois en RFA qu’il existe : une alternative syndicale. Visiblement ceci ne pouvait pas être toléré par les syndicats établis et les partis politiques qui craignaient évidemment les conséquences de cet exemple. C’est dans ce contexte que le travail syndical de la FAU a été rendu illégal. Les implications de cet arrêt sont graves. Si la décision du tribunal est maintenue, cela rendrait impossible de fonder et de construire des syndicats reconnus juridiquement, le statut de syndicat dépendant a priori de la reconnaissance par la justice. Or les salariés entamant des conflits sociaux sans le statut de syndicat risquent des peines massives. Deux fois déjà, la FAU a été menacée d’une amende de 250.000 euros, ou le cas échéant d’emprisonnement du secrétaire, si elle poursuivrait ses actions syndicales.
Cet arrêt rend impossible le travail syndical légal de la FAU Berlin dans tous les domaines. Ainsi, les anarcho-syndicalistes allemands sont menacés de nouveau, après la première guerre mondiale et le troisième Reich, d’une prohibition.
Cet arrêt est d’autant plus scandaleux qu’il est le résultat d’une procédure d’urgence sans quelconques auditions ou autre possibilité de défense de la part de la FAU. Ceci alors qu’il n’existe en Allemagne aucune définition juridique claire d’un syndicat et que le pouvoir est apparemment capable de se mêler arbitrairement de la jurisprudence concernant les syndicats. Bien que l’Allemagne ait ratifié certaines conventions de l’OIT, elles n’y ont aucune valeur pratique comme ce sont essentiellement les syndicats unitaires, et désormais même le patronat, qui dictent ce qu’est un syndicat. Même sous l’Empire au XIXe siècle et dans les années
vingt, les syndicalistes disposaient de davantage de droits. Avec cet arrêt, la situation en Allemagne devient ressemblante à la situation misérable des syndicats en Turquie, traditionnellement hostile au syndicalisme. Bien sûr il existe la possibilité d’une révision de cet arrêt. Mais la FAU Berlin ne veut pas se faire d’illusions sur cette question. Entre-temps, tout semble possible alors que l’ingérence politique dans cette affaire et la volonté d’étouffer dans l’œuf une alternative syndicale sont évidentes.
La portée
La portée de l’arrêt est déjà considérable, mais son caractère durable serait une catastrophe. Depuis le 11/12, la FAU Berlin peut être considérée comme un syndicat interdit. De fait, cet arrêt est également susceptible de toucher tous les syndicats FAU en Allemagne. En tant que précédent il va nuire à tout le mouvement syndical et aux droits des salariés. Dans la foulée de cette jurisprudence, une quelconque alternative syndicale en Allemagne ne peut pas se construire. Ce cas de figure est une nouveauté dans la lutte anti-syndicale menée par les entreprises en Allemagne. Suite à cette décision judiciaire, le patron lui-même peut non seulement choisir
le syndicat dans son entreprise, mais aussi définir ce qu’est même un syndicat ! L’autogestion des organisations de travailleurs, dans le cinéma Babylon à Berlin ou ailleurs, est rendu illégale et l’institutionnalisation de la mise sous tutelle de la classe ouvrière progresse. Le syndicat ver.di porte une lourde responsabilité dans cet arrêt, avec son intervention hostile, contraire à toute solidarité syndicale. Hostilité volontaire, ver.di ayant déjà déclaré par écrit qu’il considère la FAU Berlin comme une organisation concurrente contre laquelle on doit agir !
Solidarité !
C’est maintenant que la lutte pour les libertés syndicales en Allemagne commence. Des actions de solidarité multiples s’imposent aujourd’hui. Protestez contre la situation en Allemagne, manifestez devant les ambassades et consulats allemands, revendiquez la révision de cet arrêt et réclamez toutes les libertés syndicales pour la FAU !
Vous pouvez, p.ex., nous soutenir concrètement par :
• des actions de protestation devant des ambassades et consulats allemands ou d’autres institutions qui représentent l’État allemand.
• des courriels de protestation adressés à la fois à l’ambassade allemande dans votre pays et à la direction du cinéma Babylon.
• des télécopies de protestation adressées au tribunal de grande instance de Berlin.
Dès que possible, vous allez trouver toutes les adresses nécessaires sur le site http://www.fau.org/verbot.
Il s’agit de la liste des agences allemandes à l’étranger, des indications concernant d’autres institutions envisageables, des modèles pour les lettres de protestation ainsi que des coordonnées nécessaires.
Pour le samedi, le 19/12, des actions de protestation à Berlin sont d’ores et déjà en préparation. S’il est faisable pour vous d’organiser en si peu de temps une action publique, nous l’approuverions fortement. Mais votre solidarité ne doit pas se limiter à une date seule. Elle peut se réaliser à n’importe quel jour.
Avis important : Il est possible qu’on arrive vite à faire retirer l’arrêt. Mais on ne veut pas se faire d’illusions. Le fait même qu’un arrêt (si passager soit-il) privant la FAU de ses libertés syndicales peut être prononcé d’une
façon tellement simple, exige une réaction forte. Ce cas est emblématique pour nos droits en tant que travailleurs en Allemagne.
Pour prendre contact avec la FAU Berlin : Lars Röhm | faub5@fau.org | +49 1577-8491072
dimanche 20 décembre 2009
Une décennie de lutte: l'année 2000
À ce temps ci de l'année, tous les journaux nous gavent de bilans et autres récapitulatifs. Voix de faits ne voulant pas être en reste, nous vous proposons un rappel de la décennie, année après année, en nous concentrant sur les évènements qui ont pu être importants pour la gauche libertaire de la capitale. Aujourd'hui, l'an 2000.
l'année 2000
22-23-24 Février: le Sommet du Québec et de la jeunesse
Dans la foulée de diverses autres grandes messes de la concertation, le gouvernement de Lucien Bouchard avait résolu de tenir dans la capitale un Sommet du Québec et de la jeunesse. L'enjeu était de forger un «consensus» autour d'un certain nombre de mesures néolibérales comme les «contrats de performance» avec les universités.
L'évènement fut un flop retentissant, notamment grâce à la mobilisation d'une improbable coalition hétéroclite d'organismes communautaires, de groupes politiques et de l'aile radicale du mouvement étudiant (MDE et cie). Environ 1500 personnes ont participé à la manifestation prévue pour coïncider avec l'ouverture du Sommet au Grand Théâtre de Québec. C'est peu pour une manifestation étudiante nationale mais les gens étaient particulièrement déterminés et ont forcé l'annulation de tout le programme de la soirée à force de turbulence, d'affrontement avec la police et d'agitation.
Le Sommet du Québec et de la jeunesse fut particulièrement important pour toute une frange radicalisée de la jeunesse. Cette manifestation a démontré que la détermination et l'usage de la force pouvait permettre à une minorité d'avoir un impact important (symboliquement, l'annulation de la cérémonie d'ouverture, ce n'est pas rien!). Après des années de débats stériles sur la question de la non-violence, cette manifestation a, dans la foulée de Seattle, réhabilité une certaine idée de l'action directe.
Ce fut aussi une manifestation où pour la première fois le rôle de l'extrême-gauche, au sens large, fut déterminant que ce soit dans la mobilisation ou dans l'action en tant que telle. Pour la petite histoire, on peut dire que c'est dans le mois précédent cette mobilisation que ce qui allait devenir le PCR a fait son apparition à Québec. Les maos avaient en effet édité un 4 pages tabloïd grand tirage (à 5 000 ex.) intitulé «Feu sur le sommet» et avaient même loué un appartement dans Saint-Sauveur pour servir de pied-à-terre aux révolutionnaires professionnels venus faire de l'agitation à Québec. C'est vraiment à partir de là qu'ils et elles ont commencés à s'implanter dans la jeunesse. Face à ça, plusieurs groupes libertaires --il y avait une réelle effervescence à l'époque-- se sont mobilisés en vitesse pour augmenter l'impact rouge et noir. Des affiches furent collées aux quatre coins de la ville, un tract fut tiré à 1 000 exemplaires et plusieurs bannières et drapeaux furent déployés sur place (sans oublier les groupes d'affinités qui sont passés à l'action sur le terrain en mode plus ou moins «black bloc»).
Finalement ce fut pour plusieurs le baptême du feu en ce qui concerne l'utilisation de gaz lacrymogènes! Comme un présage de ce qui allait suivre...
Pour en savoir plus:
==> Texte du tract diffusé par le Groupe anarchiste Émile-Henry (*)
==> Récit imagé des affrontements
(*) Le Groupe anarchiste Émile-Henry fut un groupe d'affinité anarcho-communiste de Québec, actif de 1998 à 2001. Ce fut l'un des groupes fondateurs de la NEFAC.
7-8-9 avril: Fondation de la NEFAC
Début avril 2000, une poignée d'anarchistes de Québec se rendent à Boston pour participer à la première partie du congrès de fondation de la Fédération des communistes libertaires du Nord-Est (mieux connus sous l'acronyme anglais NEFAC). Après un an de discussions virtuelles, c'est l'occasion pour deux poignées de libertaires de la grande région du Nord-est du continent de se rencontrer. Le congrès ne vient à bout que la moitié de son ordre du jour mais au moins une organisation plateformiste est fondée! Au début, peu de gens se montrent intéressés et les troupes sont faméliques (2 groupes seulement, dont l'un est à Boston et l'autre à Québec et quelques individus). Pourtant, jusqu'à la création de l'UCL huit ans plus tard, ce sera notre «maison commune».
==> Le communiqué de fondation
16 novembre: fondation de la CASA
Le 16 novembre 2000, deux collectifs libertaires de Québec, Émile-Henry et Le Maquis (*), unissent leurs forces à la toute nouvelle Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) pour une assemblée publique en basse-ville. L'objet de la réunion? Parler du Sommet des Amériques et «revenir à la base». C'est que les libertaires sont extrêmement déçu du travail de coalition entre organisations officielles où les appareils contrôlent tout. Plus de 120 personnes sont venues et 75 se sont montrées intéressées à construire «un groupe de base (composé d'individus et non d'organisations), democratique (avec une assemblée générale souveraine), anticapitaliste (et pas simplement reformiste) et respectant la diversité des tactiques (donc ne dénoncant pas les camarades qui choisissent d'autres moyens d'actions que nous)» [selon le texte de l'appel]. Ce groupe, ce sera le Comité d'accueil du Sommet des Amériques (la fameuse CASA).
==> Un nouveau groupe anticapitaliste voit le jour à Québec
(*) Le Maquis fut un collectif libertaire éphémère, apparu courant 2000 à Québec, qui a notamment publié au moins deux numéro d'un fanzine du même nom.
l'année 2000
22-23-24 Février: le Sommet du Québec et de la jeunesse
Dans la foulée de diverses autres grandes messes de la concertation, le gouvernement de Lucien Bouchard avait résolu de tenir dans la capitale un Sommet du Québec et de la jeunesse. L'enjeu était de forger un «consensus» autour d'un certain nombre de mesures néolibérales comme les «contrats de performance» avec les universités.
L'évènement fut un flop retentissant, notamment grâce à la mobilisation d'une improbable coalition hétéroclite d'organismes communautaires, de groupes politiques et de l'aile radicale du mouvement étudiant (MDE et cie). Environ 1500 personnes ont participé à la manifestation prévue pour coïncider avec l'ouverture du Sommet au Grand Théâtre de Québec. C'est peu pour une manifestation étudiante nationale mais les gens étaient particulièrement déterminés et ont forcé l'annulation de tout le programme de la soirée à force de turbulence, d'affrontement avec la police et d'agitation.
Le Sommet du Québec et de la jeunesse fut particulièrement important pour toute une frange radicalisée de la jeunesse. Cette manifestation a démontré que la détermination et l'usage de la force pouvait permettre à une minorité d'avoir un impact important (symboliquement, l'annulation de la cérémonie d'ouverture, ce n'est pas rien!). Après des années de débats stériles sur la question de la non-violence, cette manifestation a, dans la foulée de Seattle, réhabilité une certaine idée de l'action directe.
Ce fut aussi une manifestation où pour la première fois le rôle de l'extrême-gauche, au sens large, fut déterminant que ce soit dans la mobilisation ou dans l'action en tant que telle. Pour la petite histoire, on peut dire que c'est dans le mois précédent cette mobilisation que ce qui allait devenir le PCR a fait son apparition à Québec. Les maos avaient en effet édité un 4 pages tabloïd grand tirage (à 5 000 ex.) intitulé «Feu sur le sommet» et avaient même loué un appartement dans Saint-Sauveur pour servir de pied-à-terre aux révolutionnaires professionnels venus faire de l'agitation à Québec. C'est vraiment à partir de là qu'ils et elles ont commencés à s'implanter dans la jeunesse. Face à ça, plusieurs groupes libertaires --il y avait une réelle effervescence à l'époque-- se sont mobilisés en vitesse pour augmenter l'impact rouge et noir. Des affiches furent collées aux quatre coins de la ville, un tract fut tiré à 1 000 exemplaires et plusieurs bannières et drapeaux furent déployés sur place (sans oublier les groupes d'affinités qui sont passés à l'action sur le terrain en mode plus ou moins «black bloc»).
Finalement ce fut pour plusieurs le baptême du feu en ce qui concerne l'utilisation de gaz lacrymogènes! Comme un présage de ce qui allait suivre...
Pour en savoir plus:
==> Texte du tract diffusé par le Groupe anarchiste Émile-Henry (*)
==> Récit imagé des affrontements
(*) Le Groupe anarchiste Émile-Henry fut un groupe d'affinité anarcho-communiste de Québec, actif de 1998 à 2001. Ce fut l'un des groupes fondateurs de la NEFAC.
* * *
7-8-9 avril: Fondation de la NEFAC
Début avril 2000, une poignée d'anarchistes de Québec se rendent à Boston pour participer à la première partie du congrès de fondation de la Fédération des communistes libertaires du Nord-Est (mieux connus sous l'acronyme anglais NEFAC). Après un an de discussions virtuelles, c'est l'occasion pour deux poignées de libertaires de la grande région du Nord-est du continent de se rencontrer. Le congrès ne vient à bout que la moitié de son ordre du jour mais au moins une organisation plateformiste est fondée! Au début, peu de gens se montrent intéressés et les troupes sont faméliques (2 groupes seulement, dont l'un est à Boston et l'autre à Québec et quelques individus). Pourtant, jusqu'à la création de l'UCL huit ans plus tard, ce sera notre «maison commune».
==> Le communiqué de fondation
16 novembre: fondation de la CASA
Le 16 novembre 2000, deux collectifs libertaires de Québec, Émile-Henry et Le Maquis (*), unissent leurs forces à la toute nouvelle Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) pour une assemblée publique en basse-ville. L'objet de la réunion? Parler du Sommet des Amériques et «revenir à la base». C'est que les libertaires sont extrêmement déçu du travail de coalition entre organisations officielles où les appareils contrôlent tout. Plus de 120 personnes sont venues et 75 se sont montrées intéressées à construire «un groupe de base (composé d'individus et non d'organisations), democratique (avec une assemblée générale souveraine), anticapitaliste (et pas simplement reformiste) et respectant la diversité des tactiques (donc ne dénoncant pas les camarades qui choisissent d'autres moyens d'actions que nous)» [selon le texte de l'appel]. Ce groupe, ce sera le Comité d'accueil du Sommet des Amériques (la fameuse CASA).
==> Un nouveau groupe anticapitaliste voit le jour à Québec
(*) Le Maquis fut un collectif libertaire éphémère, apparu courant 2000 à Québec, qui a notamment publié au moins deux numéro d'un fanzine du même nom.
samedi 19 décembre 2009
[video] Grève dans le nettoyage en France
Des camarades de la CNT (anarcho-syndicalistes) nous ont envoyé cette vidéo concernant une grève pour la régularisation de leurs membres sans-papier dans le secteur du nettoyage en France.
Depuis le 18 octobre 2009, les travailleurs sans-papiers de l'entreprise de nettoyage ISS sont en grève pour leur régularisation. Membres du syndicat CNT nettoyage de la région parisienne, ils ont procédé à plusieurs occupations. A chaque fois, ils doivent résister à une forte pression tant policière (expulsion de la Cité des sciences par les CRS et arrestation de militants) que patronale (menaces constantes des vigiles surveillant les locaux d'ISS). Ils restent, malgré tout, plus que jamais déterminés à faire valoir leurs droits !
- Site web du syndicat CNT nettoyage de la région parisienne
- Site web confédéral de la CNT.
Depuis le 18 octobre 2009, les travailleurs sans-papiers de l'entreprise de nettoyage ISS sont en grève pour leur régularisation. Membres du syndicat CNT nettoyage de la région parisienne, ils ont procédé à plusieurs occupations. A chaque fois, ils doivent résister à une forte pression tant policière (expulsion de la Cité des sciences par les CRS et arrestation de militants) que patronale (menaces constantes des vigiles surveillant les locaux d'ISS). Ils restent, malgré tout, plus que jamais déterminés à faire valoir leurs droits !
- Site web du syndicat CNT nettoyage de la région parisienne
- Site web confédéral de la CNT.
Conspirationnisme : le boulet de la critique sociale
« J’ai des doutes sur les attentats du 11 Septembre. » Qui n’a déjà entendu cela ? Les théories du complot n’ont cessé de se développer depuis dix ans, et cela n’a rien de réjouissant. Car, après les superstitions et les religions, elles constituent de nouvelles œillères, une nouvelle entrave à la révolte, en obscurcissant la compréhension du capitalisme et de l’impérialisme.
Un dossier tiré du numéro de novembre du mensuel Alternative libertaire
Textes du dossier:
Un dossier tiré du numéro de novembre du mensuel Alternative libertaire
Textes du dossier:
vendredi 18 décembre 2009
La loi sur les indiens revisitée
La loi sur les indiens, vous connaissez? Ce traité régit la vie, le territoire et l'éducation des indiens du Canada depuis les années 1876. Ce n'est pas une loi très populaire. En effet, un groupe d'artistes contemporains d'origine autochtone ont revus et corrigés la loi des indiens. Et ça fait mal.
Un simple coup d'oeil sur l'exposition suffit pour réaliser que les artistes ont littéralement réglé leur compte avec la loi des indiens. Chaque page de ce traité injuste est affiché en grand format dans la salle de l'Hôtel-Musée de Wendake.
Par exemple, saviez-vous qu'encore aujourd'hui il est interdit à tout non-autochtone de mettre les pieds sur une réserve indienne? La loi des indiens est formelle:
"Quiconque pénètre, sans droit ni autorisation, dans une réserve commet une infraction et encourt, sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire, une amende maximale de cinquante dollars et un emprisonnement maximal d’un mois, ou l’une de ces peines. - La loi sur les indiens"
Il est aussi, bizarrement, interdit de sortir hors de la réserve ne serais-ce qu'une poignée de terre ou une roche sous peine d'amende.
Ou encore, saviez-vous que jusqu'à récemment les indiens étaient traités comme des personnes mineures? Vous aviez alors intérêt à avoir de bons amis blancs pour signer les papiers du notaire à votre place. Et pas possible de voter. C'est commode.
Les dictats de la loi sur les indiens sont absurdes. C'est justement ce qu'expriment les artistes ayant contribué à l'exposition. Parfois avec colère. C'est bien simple, on est accueilli à l'entrée par un exemplaire du texte de loi tirée a bout portant par une arme à feu. Du trou ainsi fait, jaillit le sang parsemé de wampum, ces coquillages ayant une grande importance culturelle pour les indiens d'avant la colonisation.
Vous serez vous-même encouragé à enfreindre la loi. En effet, l'une des artistes a déposé quelques pelletées de terre de la réserve dans un sac. Ce sac est disponible dans la salle d'exposition. Vous êtes donc invité à prendre vous-même cette terre pour la ramener chez vous, enfreignant ainsi la loi sur les indiens. Comble de l'ironie, c'est qu'il existe une carrière de pierre sur la réserve. Cette entreprise privée exporte donc déjà, depuis des années, des tonnes de granit à l'extérieur de la réserve. Ils le font en détruisant et en saccageant sans retenue le patrimoine des Hurons. Qui sait, peut-être votre propre entrée de char est composée de pierre provenant de la réserve de Wendake.
Allez voir l'exposition. Chaque oeuvre, vigoureusement subversive, tourne en dérision la loi fédérale. Les artistes ont visiblement pris du plaisir à le faire et le font avec une mordante ironie. Vous en apprendrez beaucoup sur la culture et l'histoire de ce que Richard Desjardins appelle le "peuple invisible". Et qui sait, vous laisserez-vous peut-être tenter à participer vous-même à transgresser la loi fédérale sur les indiens, faisant instantanément de vous d'authentiques terroristes.
L'exposition à l'Hôtel-Musée de Wendake aura lieu jusqu'en janvier ou octobre 2010 (à vérifier).
Révolutionnaires du Nouveau Monde
Une brève histoire du mouvement socialiste francophone aux États-Unis (1885-1922)
Lux Éditeur poursuit sur sa lancée d’histoire sociale avec ce petit livre de l’historien Michel Cordillot. Si l’histoire du mouvement ouvrier et socialiste américain est relativement connue, personne jusqu’à maintenant ne s’était arrêtée au rôle joué par l’immigration française. Et pourtant...
Dès 1885, dans les communautés minières de Pennsylvanie, un vigoureux mouvement socialiste francophone va voir le jour. La vie de ce mouvement est structurée autour d’une série de journaux, comme La Torpille, Le Réveil des masses, suivis du Réveil des mineurs et de la Tribune libre, et enfin l’Union des travailleurs. D’abord d’obédience anarchiste, le mouvement va devenir socialiste libertaire puis socialiste tout court au fur et à mesure de son américanisation. Son ancrage et sa permanence tiennent au fait que le mouvement des immigrés politisés organise littéralement la vie de l’ensemble de la communauté immigrée, notamment en publiant en français une presse dont les pages sont largement ouvertes à tous (jusqu’à un quart du matériel écrit fourni par les lecteurs), en organisant une foule de syndicats, de coopératives, de mutuelles et d’associations sociales et culturelles francophones.
Concernant essentiellement les communautés francophones d’origine européenne, une jonction s’opère avec la masse des Canadiens français émigrés en Nouvelle-Angleterre. En effet, la Fédération française du textile des Industrial Workers of the World (syndicalistes révolutionnaires) émerge en 1906-1907 chez les Québécois exilés, ce qui rend possible un activisme socialiste dans une communauté que les Français et les Belges méprisaient jusqu’alors pour son conservatisme et son attachement au catholicisme. C’est sur les presses de l’Union des travailleurs qu’est imprimé l’Émancipation, journal de cette fédération syndicaliste libertaire.
Dans la foulée, l’éditeur de l’Union des travailleurs fait des excursions jusqu’au Canada. On le trouve ainsi en tournée à Montréal et Québec au début du siècle où il rencontre plusieurs syndicalistes influents. On retrouvera ainsi plusieurs syndicalistes montréalais dans la liste d’abonnés de l’Union des travailleurs, comme J.-A. Rodier des typographes, L. Charbonneau des boulangers, E. Pelletier, des peintres ou encore Albert Saint-Martin, l’un des organisateur du 1er mai à Montréal. Québec n’est pas en reste et compte même un agent pour gérer localement les ventes et les abonnements en la personne de L.-G. Authier, du syndicat des typographes. L’histoire ne dit pas quel impact a eu ce journal socialiste franco-américain sur le devenir du jeune mouvement socialiste québécois d’avant-guerre.
Un petit livre utile qui lève le voile sur tout un pan méconnu de l’histoire de la gauche francophone en Amérique du Nord. À lire notamment pour se rappeler que la lutte pour l’égalité économique et sociale ne date pas d’hier, ni des années 1960!
==
Extrait du numéro de décembre du journal l'Infobourg.
Lux Éditeur poursuit sur sa lancée d’histoire sociale avec ce petit livre de l’historien Michel Cordillot. Si l’histoire du mouvement ouvrier et socialiste américain est relativement connue, personne jusqu’à maintenant ne s’était arrêtée au rôle joué par l’immigration française. Et pourtant...
Dès 1885, dans les communautés minières de Pennsylvanie, un vigoureux mouvement socialiste francophone va voir le jour. La vie de ce mouvement est structurée autour d’une série de journaux, comme La Torpille, Le Réveil des masses, suivis du Réveil des mineurs et de la Tribune libre, et enfin l’Union des travailleurs. D’abord d’obédience anarchiste, le mouvement va devenir socialiste libertaire puis socialiste tout court au fur et à mesure de son américanisation. Son ancrage et sa permanence tiennent au fait que le mouvement des immigrés politisés organise littéralement la vie de l’ensemble de la communauté immigrée, notamment en publiant en français une presse dont les pages sont largement ouvertes à tous (jusqu’à un quart du matériel écrit fourni par les lecteurs), en organisant une foule de syndicats, de coopératives, de mutuelles et d’associations sociales et culturelles francophones.
Concernant essentiellement les communautés francophones d’origine européenne, une jonction s’opère avec la masse des Canadiens français émigrés en Nouvelle-Angleterre. En effet, la Fédération française du textile des Industrial Workers of the World (syndicalistes révolutionnaires) émerge en 1906-1907 chez les Québécois exilés, ce qui rend possible un activisme socialiste dans une communauté que les Français et les Belges méprisaient jusqu’alors pour son conservatisme et son attachement au catholicisme. C’est sur les presses de l’Union des travailleurs qu’est imprimé l’Émancipation, journal de cette fédération syndicaliste libertaire.
Dans la foulée, l’éditeur de l’Union des travailleurs fait des excursions jusqu’au Canada. On le trouve ainsi en tournée à Montréal et Québec au début du siècle où il rencontre plusieurs syndicalistes influents. On retrouvera ainsi plusieurs syndicalistes montréalais dans la liste d’abonnés de l’Union des travailleurs, comme J.-A. Rodier des typographes, L. Charbonneau des boulangers, E. Pelletier, des peintres ou encore Albert Saint-Martin, l’un des organisateur du 1er mai à Montréal. Québec n’est pas en reste et compte même un agent pour gérer localement les ventes et les abonnements en la personne de L.-G. Authier, du syndicat des typographes. L’histoire ne dit pas quel impact a eu ce journal socialiste franco-américain sur le devenir du jeune mouvement socialiste québécois d’avant-guerre.
Un petit livre utile qui lève le voile sur tout un pan méconnu de l’histoire de la gauche francophone en Amérique du Nord. À lire notamment pour se rappeler que la lutte pour l’égalité économique et sociale ne date pas d’hier, ni des années 1960!
==
Extrait du numéro de décembre du journal l'Infobourg.
jeudi 17 décembre 2009
Voix de faits dans tes oreilles
L'émission de cette semaine est disponible en ligne.
Au menu cette semaine:
- Actualité sociale et militante
- Patro Saint-Vincent-de-Paul et crise du logement
- Nouvelles internationales
3657-1-voix_de_faits_16_12_09.mp3
Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).
Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.
Au menu cette semaine:
- Actualité sociale et militante
- Patro Saint-Vincent-de-Paul et crise du logement
- Nouvelles internationales
3657-1-voix_de_faits_16_12_09.mp3
Voix de faits c'est l'émission de radio du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec).
Actualité sociale, contre-culturelle et politique, info sur les luttes, coups de gueule et coups de cœur, ‘Voix de faits’ est la version radiophonique du blogue du même nom. Une autre façon d’occuper le terrain, d’exister politiquement. Une arme de plus dans les luttes sociales et politiques. Un point de ralliement dans la bataille des idées.
Du syndicalisme au lobbyisme
D'après le Devoir, ça grogne du côté du Commissaire au lobbyiste du Québec pour que les syndicats complètent leur étiquette officielle de lobbyiste en chef. Même l'AQRP, l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic, attaque les syndicats pour qu'ils s'inscrivent officiellement lors de leur négocation! On savait que l'AQRP a quelques relations nébuleuses avec les grandes centrales syndicales. Rappelons surtout le dossier des retraites où elle plaide pour être à la table de négociation, craignant que ses membres - les retraitéEs- qui ne sont plus membres des centrales syndicales ne soient pas représentéEs. Mais là! Tant qu'à moi ça vole bas: pousser pour que les syndicats achoppent leur (dernier!) petit pouvoir de mobilisation et de contestation auprès du gouvernement!
Il est vrai que dans les faits, c'est peut-être seulement un titre de plus, voire une question d'image, puisque les grandes centrales agissent déjà comme des groupes de pression à saveur lobbyiste (d'ailleurs les chef.fes syndicaux sont pour la plupart déjà inscritEs). Mais sur le long terme, cette entourloupette légaliste ne servira pas la cause des travailleurs et des travailleuses.
Surtout qu'idéologiquement, on entérine 1) que le gouvernement, en tant que patron, use de son pouvoir législatif pour baîllonner le combat syndical: d'où l'idée que les syndicats doivent inscrire leur négociation dans le registre des lobbyiste puisque la négociation du contrat de travail en lui-même ne requiert pas d'inscription au registre, seulement ce qui est encadré par la loi (les retraites par exemple). 2) que les syndicats sont un parti-pris comme un autre, au même titre qu'une entreprise privée ou qu'une branche d'industrie (le pétrole par exemple?); contrecarrant leur pouvoir de justice sociale pour tous et toutes et leur lutte pour l'amélioration des conditions de vie universelle, les faisant retomber au niveau d'une défense de droit lobbyiste du "plus pour soi, je m'en fiche des autres!".
Même s'il faut admettre que les grandes centrales syndicales négocient souvent lobbyistement, cherchant à protéger les acquis de LEURS travailleurs et travailleuses plutôt qu'à abolir le rapport capital-travail et à travailler pour l'ensemble des travailleurs et travailleuses exploitées, il n'en reste pas moins qu'ils sont un levier important pour la défense de la justice sociale. À ce point tel important que le gouvernement et le patronat ont compris depuis longtemps qu'il valait mieux encadrer leur puissance de frappe avant qu'elle ne porte le coup final.
La négociation des retraites risque d'être un sujet de plus où, sans démonstration collective de l'importance de la liberté syndicale, le dossier risque d'être clos avant même d'avoir instaurer un débat démocratique dans les instances syndicales. Toujours au profit des mêmes; toujours sur le dos de notre liberté à nous et de notre autonomie organisationnelle.
Il est vrai que dans les faits, c'est peut-être seulement un titre de plus, voire une question d'image, puisque les grandes centrales agissent déjà comme des groupes de pression à saveur lobbyiste (d'ailleurs les chef.fes syndicaux sont pour la plupart déjà inscritEs). Mais sur le long terme, cette entourloupette légaliste ne servira pas la cause des travailleurs et des travailleuses.
Surtout qu'idéologiquement, on entérine 1) que le gouvernement, en tant que patron, use de son pouvoir législatif pour baîllonner le combat syndical: d'où l'idée que les syndicats doivent inscrire leur négociation dans le registre des lobbyiste puisque la négociation du contrat de travail en lui-même ne requiert pas d'inscription au registre, seulement ce qui est encadré par la loi (les retraites par exemple). 2) que les syndicats sont un parti-pris comme un autre, au même titre qu'une entreprise privée ou qu'une branche d'industrie (le pétrole par exemple?); contrecarrant leur pouvoir de justice sociale pour tous et toutes et leur lutte pour l'amélioration des conditions de vie universelle, les faisant retomber au niveau d'une défense de droit lobbyiste du "plus pour soi, je m'en fiche des autres!".
Même s'il faut admettre que les grandes centrales syndicales négocient souvent lobbyistement, cherchant à protéger les acquis de LEURS travailleurs et travailleuses plutôt qu'à abolir le rapport capital-travail et à travailler pour l'ensemble des travailleurs et travailleuses exploitées, il n'en reste pas moins qu'ils sont un levier important pour la défense de la justice sociale. À ce point tel important que le gouvernement et le patronat ont compris depuis longtemps qu'il valait mieux encadrer leur puissance de frappe avant qu'elle ne porte le coup final.
La négociation des retraites risque d'être un sujet de plus où, sans démonstration collective de l'importance de la liberté syndicale, le dossier risque d'être clos avant même d'avoir instaurer un débat démocratique dans les instances syndicales. Toujours au profit des mêmes; toujours sur le dos de notre liberté à nous et de notre autonomie organisationnelle.
mardi 15 décembre 2009
Nouvelle proposition des hotels Jaro: Plus laid que jamais
Ça a brassé suite au dévoilement du premier plan des hotels Jaro à l'endroit de la facade de l'église St-Vincent de Paul. Le projet était d'une laideur extraordinaire.
Depuis, l'appui au projet d'expropriation a pris de l'ampleur au point ou même deux candidates de l'équipe Labeaume ont endossées l'idée. La grogne populaire s'est montrée aussi très importante.
On aurait pu s'attendre a ce que le promoteur Jacques Robitaille se fasse oublier. Mais non. Aujourd'hui, Le Soleil révèle les nouveaux plans.
Exit la facade, trop cher a reconstruire. On en gardera qu'une partie pour faire un cossin néo-romain gothique rococo à côté d'une pile de blocs de bétons.
Avec les bouboules de béton qu'on veut installer sur l'autoroute, a deux pas, on va avoir une entrée de ville "folle folle folle".
Si on en croit le Soleil, l'affaire est déjà classée et la saga tire à sa fin. Souhaitons que les citoyenNEs ne soient pas de cet avis.
Depuis, l'appui au projet d'expropriation a pris de l'ampleur au point ou même deux candidates de l'équipe Labeaume ont endossées l'idée. La grogne populaire s'est montrée aussi très importante.
On aurait pu s'attendre a ce que le promoteur Jacques Robitaille se fasse oublier. Mais non. Aujourd'hui, Le Soleil révèle les nouveaux plans.
Exit la facade, trop cher a reconstruire. On en gardera qu'une partie pour faire un cossin néo-romain gothique rococo à côté d'une pile de blocs de bétons.
Le maire Labeaume s’est déjà montré enthousiaste par rapport à ce nouveau projet, le décrivant comme «pas mal beau» et le qualifiant de «très spectaculaire». «Ça fait des mois qu’on demande de l’architecture éclatée, quelque chose qui a de la gueule», a-t-il rappelé. - Le Soleil
Avec les bouboules de béton qu'on veut installer sur l'autoroute, a deux pas, on va avoir une entrée de ville "folle folle folle".
Si on en croit le Soleil, l'affaire est déjà classée et la saga tire à sa fin. Souhaitons que les citoyenNEs ne soient pas de cet avis.
lundi 14 décembre 2009
[Vidéo] Journal de Québec, histoire d’un conflit
Le SCFP vient de sortir une vidéo sur l'histoire du lock-out au Journal de Québec. Selon ce qu'en a dit au Trente Robert Bellerose, conseiller aux communications, «au SCFP, il y a de plus en plus de demande pour qu’on documente des choses que nos patrons (ndlr: la direction du SCFP) estiment importantes».
C'est sur que ça reste la version syndicale officielle de l'histoire. Mais c'est une maudite belle histoire qui mérite d'être racontée. Ceux et celles qui savent laisser leurs lunettes roses au vestiaire en tireront surement quelque chose.
Journal de Québec, histoire d’un conflit from CUPE on Vimeo.
C'est sur que ça reste la version syndicale officielle de l'histoire. Mais c'est une maudite belle histoire qui mérite d'être racontée. Ceux et celles qui savent laisser leurs lunettes roses au vestiaire en tireront surement quelque chose.
Journal de Québec, histoire d’un conflit from CUPE on Vimeo.
Lancement de livre à la Page Noire
Ce vendredi 18 décembre
Lancement du livre Maurice Demers : oeuvre d'art total
En présence de l'auteure Anithe de Carvalho
dans le cadre du 5 à 7 du mois de décembre
À la librairie sociale autogérée
La Page Noire
au 265 rue Dorchester
***À noter que des breuvages et des petites bouchées seront disponibles pour assouvir vos besoins les plus urgents**
Le livre...
Entre 1960 et 1970, le monde de l’art délaisse massivement les galeries et les musées pour envahir avec enthousiasme et candeur les espaces publics. On explore en ces lieux de nouvelles formes d’expression artistique : la création collective, l’improvisation, les installations multimédias. De cette effervescence est né un nouveau genre artistique : l’environnement participatif. Cette pratique développe et revendique un art créé par et pour tous et toutes. Interactif, multidisciplinaire, ouvert sur le monde, ce genre artistique est soutenu par un idéal : l’œuvre d’art total. Au Québec, l’artiste Maurice Demers, dont les créations collectives ont marqué les esprits à la fin des années 1960, incarne à merveille cette quête à la fois culturelle, sociale et esthétique.
Pendant qu'on y est... Le collectif de la Page Noire aimerait vous communiquer ceci:
Lancement du livre Maurice Demers : oeuvre d'art total
En présence de l'auteure Anithe de Carvalho
dans le cadre du 5 à 7 du mois de décembre
À la librairie sociale autogérée
La Page Noire
au 265 rue Dorchester
***À noter que des breuvages et des petites bouchées seront disponibles pour assouvir vos besoins les plus urgents**
Le livre...
Entre 1960 et 1970, le monde de l’art délaisse massivement les galeries et les musées pour envahir avec enthousiasme et candeur les espaces publics. On explore en ces lieux de nouvelles formes d’expression artistique : la création collective, l’improvisation, les installations multimédias. De cette effervescence est né un nouveau genre artistique : l’environnement participatif. Cette pratique développe et revendique un art créé par et pour tous et toutes. Interactif, multidisciplinaire, ouvert sur le monde, ce genre artistique est soutenu par un idéal : l’œuvre d’art total. Au Québec, l’artiste Maurice Demers, dont les créations collectives ont marqué les esprits à la fin des années 1960, incarne à merveille cette quête à la fois culturelle, sociale et esthétique.
Pendant qu'on y est... Le collectif de la Page Noire aimerait vous communiquer ceci:
Pour la période des fêtes
En tant que librairie anti-capitaliste, nous NE vous incitons PAS à surconsommer, que ce soit à Noël ou à l'année longue. Par contre, si, pour une raison ou une autre, vous avez à offrir des cadeaux, ou que, vous voulez profiter de vos vacances pour lire, nous vous incitons fortement, à passer faire un tour à La Page Noire où il y a vraiment plusieurs livres intéressants. Nous vendons aussi des certificats cadeaux.
Pour les vacances des Fêtes, la librairie sera fermée du 24 décembre au 4 janvier inclusivement. Sinon, nos heures d'ouverture sont les heures habituelles: du mardi au dimanche inclusivement, de 14h00à 19h00.
C'est aussi le moment idéal pour renouveler votre abonnement à la bibliothèque, pour la modique somme de 5$.
Nouveautés
Voici quelques-unes de nos nouveautés du mois de décembre. Par ailleurs, le tout nouveau Slingshot (un agenda) de même que le calendrier du Fonds de solidarité des groupes populaires de Québec sont toujours sur nos tablettes; profitez-en pour le tournant de l'année et encourager les groupes de la région!
"J'haïs les féministes"
le 6 décembre 1989 et ses suites
Mélissa Blais
Révolutionnaires du Nouveau Monde
Une brève histoire du mouvement socialiste francophone aux États-Unis, 1885-1922
Michel Cordillot
Cuban Anarchism: The History of a Movement
Five Ring Circus: Myths and Realities of the Olympic Games
Another Dinner is Possible: Recipes for Food and Thought
Moments politiques. Interventions 1977-2009
Jacques Rancière
Pirate Utopias: Moorish Corsairs & European Renegadoes
Gilles Groulx, le cinéaste résistant
Paul Beaucage (Préface de Jean-Marc Piotte)
Mythmakers & Lawbreakers: Anarchist Writers on Fiction
The Story of Crass
George Berger
Strangers Devour the Land
Toolbox for Sustainable City Living
The Urban Homestead: Your Guide to Self-Sufficient Living in the Heart of the City
Wobblies and Zapatistas: Conversations on Anarchism, Marxism and Radical History
Anarchism And Other Essays
Emma Goldman
Rebel Moon: Anarchist Rants And Poems -
Norman Nawrocki
Inscription à :
Articles (Atom)