Un récent tract d'info de la CADEUL (l'asso de premier cycle à Laval) démontre clairement, comme nous l'avions déjà souligné, que la motivation du dégel des frais de scolarité est purement idéologique.
Afin de faire passer la pilule, le gouvernement a assorti le dégel des frais de scolarité de mesures visant à «maintenir l'accessibilité». Il s'agit d'une part de mesures fiscales (la création d’un régime enregistré d’épargne-études (REÉÉ) et des crédits d’impôts supplémentaires) et d'autre part de «bonifications» à l'aide financière aux études (les prêts et bourses). Au total, ces mesures coûteront cher, plus cher que ce que va rapporter le dégel. Selon les calculs de l'association étudiante, loin de rapporter de l'argent, le dégel des frais de scolarité coûtera 97M$. On nous prends vraiment pour des imbéciles!
Subventions aux riches et prêts et bourses insuffisants
Comme le souligne la CADEUL, les mesures fiscales consenties sont essentiellement des «subventions aux riches» qui, de plus, ne seront «pas utile aux étudiants qui sont sur le point de fréquenter l’université et qui subiront tout de même les hausses de frais». Cette mesure coûtera, selon le dernier budget, 192M$ (+ 34 M$ pour diverses autres mesures fiscales).
Pour ce qui est de la bonification des prêts et bourses, elle est non seulement financée par les étudiant-es eux et elles-mêmes (25% des hausses de frais seront affectés à cela) mais nettement insuffisante. En effet, après avoir gelé depuis 2002 les «dépenses admises» (une économie de 71M$, le gouvernement veut maintenant les indexés de 2,1% alors que le manque à gagner est de 11%. Au fait, Le Conseil supérieur de l’éducation estime à 120 millions $ le réinvestissement annuel nécessaire actuellement pour que le système d’aide financière réponde à son objectif premier, soit beaucoup plus que les bonifications de 31,2 M$ au régime annoncées à la fin du mois de juin 2007.
Tout ça pour des peanuts
Le pire c'est que la hausse des frais de scolarité ne rapportera que 213,75 M$ sur 5 ans, soit 42,75 M$ par année aux universités. Rappelons que la CREPUQ estime le sous-financement des universités à 400 millions $ par année. Même la dernière année, alors que le dégel sera plus important, le dégel ne règlera à peine que 17,8% du sous-financement.
La CADEUL se demande candidement, mais pourquoi donc le gouvernement n'a-t-il pas tout simplement investit 97M$ dans le réseau au lieu de dégeler les frais de scolarité. On peut se poser la question. Dans une optique rationnelle, ça tombe sous le sens. Mais qui a dit que le gouvernement travaillait dans une optique rationnelle? De plus en plus, le dégel apparait tout simplement comme de l'idéologie pure et dure.
(via Tetoine et Reactionism Watch (ce dernier blogue reproduit intégralement le tract de la CADEUL))
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