dimanche 30 septembre 2007
Un regard extérieur
En mai dernier, la NEFAC accueillait deux camarades du réseau No Pasaran (France). De retour au pays, ils ont cogité sur l'expérience et ont publiés un court texte d'impression sur leur voyage au Québec. Ceux et celles qu'intéresse le regard que peuvent poser deux libertaires français sur notre petit mouvement liront avec intérêt «LIBERTAIRES AU QUEBEC, UN AUTRE CONTINENT POLITIQUE ?»
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vendredi 28 septembre 2007
De la compétition (bis)
Bon maintenant c'est officiel!
Lancement officiel du Blogue d’Informations Politiques de la Nefac-Mtl!!!
Le Blogue d’Informations Politiques (BIP!) de l’Union Locale de Montréal, groupe membre de la Fédération des Communistes Libertaires du Nord-Est (NEFAC), est le nouveau-né de la presse d’agitation montréalaise. La NEFAC-Montréal, aura donc maintenant en plus du matériel de la Fédération soit la revue Ruptures et le journal Cause Commune, un nouvel outil d’AgitProp sur le web. Cette nouvelle presse d’agitation nous permettra de réagir immédiatement à l’actualité, de pouvoir se positionner rapidement, de cracher nos coups de gueules autant à gauche qu’à droite, d’analyser l’actualité locale et internationale, de dénoncer, de revendiquer, de provoquer, de débattre et de diffuser le plus largement nos idées… Bref, un blogue d’agitation libertaire!
Le contexte politique étant de plus en plus moribond, il est plus que nécessaire d’agir sur tous les fronts et de tenter d’influencer et de radicaliser autant les mouvements sociaux et la gauche réformiste, que « Mr. et Mme tout le monde », nos voisins ainsi que nos collègues de travail. En tant que communistes libertaires, nous croyons qu’il existe une alternative politique radicale à la démocratie bourgeoise, à la droite sécuritaire et à l’extrême gauche autoritaire. Ce blogue nous permettra donc de continuer notre lutte pour une société libertaire, sans classe et sans État. La classe dominante et sa propagande néolibérale a maintenant un nouvel ennemi dans le maquis de l’information alternative. Nous ne ferons pas de quartier!! Nous en avons marre des compromis et des fausses alternatives, c’est pourquoi nous proclamons la Commune!
Restez branchés, les communards montent aux barricades…
Visitez La Commune
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jeudi 27 septembre 2007
Une première asso de Laval adhère à l'ASSÉ
L'association d'anthropologie de l'Université Laval vient de voter massivement d'adhérer à l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ). Adoptée à 88%, l'adhésion au syndicat étudiant a été présenté comme «un moyen de pression en soit». Dans la foulée, une assemblée de grève aura lieu le 10 octobre prochain. Notons que selon un décompte de l'ASSÉ, une quinzaine d'associations étudiantes --de quatre universités et sept cégeps-- ont des AG de grève d'ici à la fin octobre. Une première association --Science humaine à l'UQAM-- a d'ailleurs adopté aujourd'hui un mandat de grève à 65% (700 participant-es).
Pour ceux et celles que ça intéresse, la NEFAC a publié, dans le dernier Cause commune, sa position sur la grève étudiante.
Pour ceux et celles que ça intéresse, la NEFAC a publié, dans le dernier Cause commune, sa position sur la grève étudiante.
Attention aux chiens...
Encore une fois, un citoyen est mort après être passé aux mains des flics. Claudio Castagnetta, pour avoir refusé de circuler sur la rue St-Joseph, s'est fait assaillir par 6 flics qui ont dû utiliser leurs pistolets à décharges électriques (tazer) et lutter contre lui pendant UNE heure avant de réussir à l'embarquer. Les témoins de la scène affirment qu'à aucun moment, Castagnetta n'a été violent. Il ne faisait que se raidir le corps de façon à empêcher les flics de le menotter ou de l'embarquer. Visiblement hors de son assiète (il semblait incohérent et se promenait nu pieds), Castagnetta aurait du bénéficier des services du Programme d’encadrement clinique et d’hébergement, lequel ''offre aux patrouilleurs de la police de Québec un service d’intervention 24 heures sur 24 et sept jours sur sept « pour toute crise psychosociale ou psychiatrique''.
Au lieu de ça, il a été brutalisé et il est mort quelques heures après son incarcération. Les flics tentent maintenant de nous convaincre qu'il s'est tué lui-même en se frappant la tête sur les murs.... Voix de faits suivra l'évolution de ce dossier, sans grand espoir que la lumière soit faite ou que justice soit rendue aux membres de la famille de Castagnetta, parce que comme dans tous ces cas, ce sont des flics qui enquêteront sur des flics...
mercredi 26 septembre 2007
Tant qu'à voter pour un gérant d'estrade...
Le fan club du Rouge & Or --ça, pour les montréalo-centristes, c'est les couleurs de l'équipe de football de l'Université Laval--a décidé de présenter sa mascotte à la mairie. Impossible pour l'instant de savoir si c'est juste une joke ou si c'est vrai, ni si les «autorités» vont les laisser aller jusqu'au bout. À date, aucun bien-pensant ne s'est encore élevé contre le fait que c'est une façon de ridiculiser et dévaloriser le sacro-saint «processus démocratique». Cette candidature me semble à cheval entre le rhinocéros et le parti bleu (tsé, la bière...). Remarquez, c'est pas vraiment pire que la candidature --sérieuse!-- du proprio du Coin de la patate ou que celle de l'ex-boss de la Chambre de commerce.
En général, les anars ne votent pas mais s'ils votaient... Tant qu'à voter pour un clown ou un gérant d'estrade, aussi bien voter pour un vrai!
(via le blogue des élections municipales 2007)
En général, les anars ne votent pas mais s'ils votaient... Tant qu'à voter pour un clown ou un gérant d'estrade, aussi bien voter pour un vrai!
(via le blogue des élections municipales 2007)
mardi 25 septembre 2007
C'est lui qui le dit...
Lu dans Le Soleil de samedi dernier:
«Ce que je ne comprends pas, c'est comment une personne peut se plaindre de payer plus d'impôts, parce que le plus d'impôts vous payez, le plus d'argent vous avez fait», a lâché sans détour le président du conseil d'administration de BCE, Dick Currie.Ah bon, et moi que croyait qu'il fallait absolument réduire les impôts, que ça nuisait à notre compétitivité et gna gna gna...
dimanche 23 septembre 2007
De la compétition
Au rythme où vont les choses, les anars pourront bientôt afficher une blogroll spécifique qui n'aura rien à envier à "Blogues Souverains" ou "Droitistes". Il pleut des blogues anars! Tant mieux, contrairement à certains curés rouges, nous n'avons rien contre la saine émulation (!).
Outre ceux qui sont déjà dans notre blogroll (voir dans la colonne de droite), signalons pour aujourd'hui le tout frais, tout chaud blogue bilingue 'AnarchoRants'. Sa contribution d'aujourd'hui, La séparation de l'intelligence et de l'État (sur le maire Tremblay, les grenouilles de bénitier, la laïcité et patati et patata), aurait été tout-à-fait à sa place ici.
La rumeur veut que d'autres collectifs de la NEFAC entrent dans la danse sous peu... À surveiller.
Mise-à-jour : Je pense que c'est officiel... La gang de la NEFAC à Montréal a lancé un Blogue d'information politique : La Commune.
Outre ceux qui sont déjà dans notre blogroll (voir dans la colonne de droite), signalons pour aujourd'hui le tout frais, tout chaud blogue bilingue 'AnarchoRants'. Sa contribution d'aujourd'hui, La séparation de l'intelligence et de l'État (sur le maire Tremblay, les grenouilles de bénitier, la laïcité et patati et patata), aurait été tout-à-fait à sa place ici.
La rumeur veut que d'autres collectifs de la NEFAC entrent dans la danse sous peu... À surveiller.
Mise-à-jour : Je pense que c'est officiel... La gang de la NEFAC à Montréal a lancé un Blogue d'information politique : La Commune.
Place à la girouette
Vendredi, journée «En ville sans ma voiture» oblige, deux politiciens municipaux ont été obligé de parler de transport en commun. Selon le reportage du Soleil, ni Ann Bourget, ni François Picard, n'avaient plus à proposer que ce qui est déjà dans les cartons du Réseau de transport de la capitale (nouveaux trajets Métrobus, nouvelles voies réservées).
Il est toutefois intéressant d'examiner l'évolution du discours d'Ann Bourget sur la question du tramway. Alors que Le Soleil lui a offert sur un plateau d'argent un long dossier sur le Système de transport léger sur rail, étalé sur 3 jours, reprenant un à un tous les arguments possibles et imaginables, la candidate Bourget est soudainement incapable de prendre position à la veille de la campagne électorale!
Tout ce qu'elle trouve à dire c'est que les coûts de l'étude sur le tramway que veut faire le RTC doivent être assûmés par les gouvernements supérieurs. Ça tombe bien parce que c'est exactement ce que prévoient les programmes... D'ailleurs, personne n'a jamais demandé à la Ville de mettre une cenne là dedans! Là où ça se gâte c'est quand elle dit que, tout en conservant un préjugé favorable envers le tramway, «il n’est pas question d’enfoncer ce projet dans la gorge des gens s’ils n’en veulent pas...»
Pour être bien sur de noyer le poisson, la candidate veut que l’étude sur le tramway identifie des alternatives à ce moyen de transport ainsi que leurs coûts afin de faire une comparaison. «Les déplacements dans la région sont en augmentation. Au lieu du tramway, faudra-t-il d’autres autoroutes, élargir celles qu’on a, des nouveaux stationnements ? Ça va prendre des chiffres. ll faudra regarder tous les aspects du dossier avant de prendre une décision pour ou contre», a-t-elle ajouté au journaliste du Soleil.
Derrière le discours de politicien, ce qu'on comprend c'est que le projet de tramway est passé à la trappe des ambitions électorales d'Ann Bourget. La métamorphose de la candidate du RMQ se poursuit. De déclaration en déclaration, l'image de l'écolo granole un peu gô-gôche s'estompe et fait place à celle d'une politicienne comme les autres, une girouette qui n'est intéressée que par le pouvoir... Méchant contraste avec le mois de juin! Rappelez-vous, les membres du RMQ réunis en congrès s'étaient alors donné deux ans pour pour convaincre la population de la nécessité de doter la capitale d’un Système de transport léger sur rail. Quatre mois plus tard ce n'est plus le tramway qu'on veut vendre à la population mais Ann Bourget!
Ça confirme, si besoin était, que les militant-es ne peuvent compter que sur leurs propres moyens quand il s'agit de prendre le bâton de pèlerin pour faire avancer des causes sociales ou environnementales. Y'a pas un politicien qui va faire la job à notre place!
Il est toutefois intéressant d'examiner l'évolution du discours d'Ann Bourget sur la question du tramway. Alors que Le Soleil lui a offert sur un plateau d'argent un long dossier sur le Système de transport léger sur rail, étalé sur 3 jours, reprenant un à un tous les arguments possibles et imaginables, la candidate Bourget est soudainement incapable de prendre position à la veille de la campagne électorale!
Tout ce qu'elle trouve à dire c'est que les coûts de l'étude sur le tramway que veut faire le RTC doivent être assûmés par les gouvernements supérieurs. Ça tombe bien parce que c'est exactement ce que prévoient les programmes... D'ailleurs, personne n'a jamais demandé à la Ville de mettre une cenne là dedans! Là où ça se gâte c'est quand elle dit que, tout en conservant un préjugé favorable envers le tramway, «il n’est pas question d’enfoncer ce projet dans la gorge des gens s’ils n’en veulent pas...»
Pour être bien sur de noyer le poisson, la candidate veut que l’étude sur le tramway identifie des alternatives à ce moyen de transport ainsi que leurs coûts afin de faire une comparaison. «Les déplacements dans la région sont en augmentation. Au lieu du tramway, faudra-t-il d’autres autoroutes, élargir celles qu’on a, des nouveaux stationnements ? Ça va prendre des chiffres. ll faudra regarder tous les aspects du dossier avant de prendre une décision pour ou contre», a-t-elle ajouté au journaliste du Soleil.
Derrière le discours de politicien, ce qu'on comprend c'est que le projet de tramway est passé à la trappe des ambitions électorales d'Ann Bourget. La métamorphose de la candidate du RMQ se poursuit. De déclaration en déclaration, l'image de l'écolo granole un peu gô-gôche s'estompe et fait place à celle d'une politicienne comme les autres, une girouette qui n'est intéressée que par le pouvoir... Méchant contraste avec le mois de juin! Rappelez-vous, les membres du RMQ réunis en congrès s'étaient alors donné deux ans pour pour convaincre la population de la nécessité de doter la capitale d’un Système de transport léger sur rail. Quatre mois plus tard ce n'est plus le tramway qu'on veut vendre à la population mais Ann Bourget!
Ça confirme, si besoin était, que les militant-es ne peuvent compter que sur leurs propres moyens quand il s'agit de prendre le bâton de pèlerin pour faire avancer des causes sociales ou environnementales. Y'a pas un politicien qui va faire la job à notre place!
samedi 22 septembre 2007
Le 24 septembre dans Charlevoix : à droite toute?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les réacs du comté de Charlevoix auront l’embarras du choix parmi les candidatEs de l’élection partielle du 24 septembre. Jugez-en par vous même.
Même si les libéraux de Jean Charest ne présentent pas de candidat, le couronnement de la nouvelle cheffe du PQ, Pauline Marois, est loin d’être acquis. En fait, les libéraux lui ont servi un cadeau empoisonné en ouvrant la porte à un affrontement direct avec le candidat de l’ADQ, Conrad Harvey. Les récentes révélations sur le train de vie princier de Marois (qui possède un « chalet » dans Charlevoix, mais qui habite à l’année dans un « château » sur l’Ile Bizard, dans la région de Montréal) ont permis de mieux cerner d’où vient celle qui aspire à diriger la province. Mais ces considérations sont secondaires face à son triste bilan lorsqu’elle était ministre. Dès 1996, elle participait à la vague de réformes néolibérales mises en place après l’adoption de l’objectif du « déficit zéro » : coupures en éducation, coupure en santé, alouette... L’ADQ n’aurait pas fait mieux !
Les autres « tiers-partis »
Outre les deux grosses pointures péquistes et adéquistes, 5 autres candidats se retrouveront sur les
bulletins de vote. Faisons la présentation de quelques-unes de ces figures peu connues qui profitent de l’élection partielle pour mousser des idées souvent nauséabondes.
Commençons par la droite masculiniste qui présente Daniel Laforest, le président de l’organisme « Fathers for Justice » depuis le mois de mai 2006. Fathers for Justice, vous connaissez? Vous savez, ces bons pères de famille déguisés en Batman qui escaladent les ponts pour crier leur haine des femmes et des féministes en particulier? Laforest a fait de la lutte contre les supposés « privilèges » de ce qu’il appelle « la caste des femmes » son principal cheval de bataille pour l’élection partielle. Son programme (qui tient sur moins d’une page) écorche également au passage les syndiquéEs du secteur public, responsables de détourner l’argent public au profit de leur caisse de retraite. Comme l’ADQ, Laforest pense qu’il faut mettre au pas les groupes de pression et les syndicats… Est-ce qu’il s’inclut, lui et son groupe, dans l’équation ?
Ce n’est pas la première fois que des masculinistes se présentent à des élections provinciales. Des membres du Parti de la Sagesse, une secte chrétienne fondamentaliste associé au groupe l’Après-Rupture, l’avait fait en 2002 dans au moins deux comtés. Mais dans le cas de « Fathers for Justice », il s’agit d’une première. Peut-être est-ce dû au fait que le Barreau du Québec intente des poursuites contre leur porte-parole Andy Srougy, accusé d’être un plaideur quérulent? Après tout, le cirque électoral permet à tous les clowns de se faire entendre!
Pour sa part, Paul Biron portera les couleurs du Parti Démocratie chrétienne du Québec. Surnommé « le frère de l’autre », ce vieux routier de l’extrême droite national-catholique et des milieux pro-vie est le frère de l’ex-chef de l’Union nationale et ministre péquiste Rodrigue Biron. On peut dire que Paul Biron a l’habitude des campagnes électorales. Au fil des ans, il s’est présenté à trois reprises sous la bannière du PDCQ dans divers comtés de la région de Québec, mais aussi comme candidat du PQ en 1970 et du Parti de la démocratie socialiste en 1998! Tu es mêlé ou tu l’es pas! Biron a toujours eu un faible pour le nationalisme ethnique. Il fait notamment partie des membres fondateurs du Mouvement de libération nationale du Québec (le MLNQ, dirigé par Raymond Villeneuve) et s’occupe aujourd’hui d’un petit groupe de patriotes revanchards basé à Québec, la Maison des patriotes. Biron, c’est le candidat du passé, complètement dépassé.
Ce qui nous amène au candidat du Parti République du Québec, l’ex-trésorier du Parti conservateur du Québec, François Robert Lemire. Le PRQ est un parti nationaliste fondé il y a environ un an par des souverainistes déçus du Parti Québécois. Le programme, plutôt confus, laisse une large place au débat sur l’immigration, un sujet chaud dans Charlevoix... Il faut dire que d’après Statistique Canada, la région compte 0,66% d’immigrants pour la plupart originaires de pays aussi exotiques que la France ou l’Italie! Le candidat du PRQ propose « d’interdire l’accès à l’aide sociale et aux soins de santé aux immigrants qui n’ont pas travaillé 5 ans à temps plein » de manière à favoriser leur intégration. Selon Lemire. « Le Québec en a assez des immigrants qui profitent des largesses de notre système santé universel gratuit. Le Québec en a assez des immigrants qui après 10 ans n’ont pas appris trois mots de français ou même d’anglais à la limite et qui semble être ici que pour pomper notre argent pour mieux vivre en pacha dans leur pays d’origine ». Ouf… Le PRQ propose finalement « de donner pendant 5 ans une formation en français, en histoire, en géographie, en culture québécoise et de vérifier par le biais d’un examen de compatibilité que les immigrants veulent s’intégrer au Québec. Si l’immigrant échoue l’examen non écrit (pour éviter les questionnaires appris par cœur) ça veut dire qu’il n’est pas intéressé à vivre parmi nous et bien qu’il retourne chez-lui à ses frais svp ». Et l’incompatibilité avec les racistes comme Lemire, qu’est ce qu’on en fait ?
Devant un tel choix, pas étonnant que de plus en plus de personnes décident de ne pas voter, même pas pour le moins pire.
Même si les libéraux de Jean Charest ne présentent pas de candidat, le couronnement de la nouvelle cheffe du PQ, Pauline Marois, est loin d’être acquis. En fait, les libéraux lui ont servi un cadeau empoisonné en ouvrant la porte à un affrontement direct avec le candidat de l’ADQ, Conrad Harvey. Les récentes révélations sur le train de vie princier de Marois (qui possède un « chalet » dans Charlevoix, mais qui habite à l’année dans un « château » sur l’Ile Bizard, dans la région de Montréal) ont permis de mieux cerner d’où vient celle qui aspire à diriger la province. Mais ces considérations sont secondaires face à son triste bilan lorsqu’elle était ministre. Dès 1996, elle participait à la vague de réformes néolibérales mises en place après l’adoption de l’objectif du « déficit zéro » : coupures en éducation, coupure en santé, alouette... L’ADQ n’aurait pas fait mieux !
Les autres « tiers-partis »
Outre les deux grosses pointures péquistes et adéquistes, 5 autres candidats se retrouveront sur les
bulletins de vote. Faisons la présentation de quelques-unes de ces figures peu connues qui profitent de l’élection partielle pour mousser des idées souvent nauséabondes.
Commençons par la droite masculiniste qui présente Daniel Laforest, le président de l’organisme « Fathers for Justice » depuis le mois de mai 2006. Fathers for Justice, vous connaissez? Vous savez, ces bons pères de famille déguisés en Batman qui escaladent les ponts pour crier leur haine des femmes et des féministes en particulier? Laforest a fait de la lutte contre les supposés « privilèges » de ce qu’il appelle « la caste des femmes » son principal cheval de bataille pour l’élection partielle. Son programme (qui tient sur moins d’une page) écorche également au passage les syndiquéEs du secteur public, responsables de détourner l’argent public au profit de leur caisse de retraite. Comme l’ADQ, Laforest pense qu’il faut mettre au pas les groupes de pression et les syndicats… Est-ce qu’il s’inclut, lui et son groupe, dans l’équation ?
Ce n’est pas la première fois que des masculinistes se présentent à des élections provinciales. Des membres du Parti de la Sagesse, une secte chrétienne fondamentaliste associé au groupe l’Après-Rupture, l’avait fait en 2002 dans au moins deux comtés. Mais dans le cas de « Fathers for Justice », il s’agit d’une première. Peut-être est-ce dû au fait que le Barreau du Québec intente des poursuites contre leur porte-parole Andy Srougy, accusé d’être un plaideur quérulent? Après tout, le cirque électoral permet à tous les clowns de se faire entendre!
Pour sa part, Paul Biron portera les couleurs du Parti Démocratie chrétienne du Québec. Surnommé « le frère de l’autre », ce vieux routier de l’extrême droite national-catholique et des milieux pro-vie est le frère de l’ex-chef de l’Union nationale et ministre péquiste Rodrigue Biron. On peut dire que Paul Biron a l’habitude des campagnes électorales. Au fil des ans, il s’est présenté à trois reprises sous la bannière du PDCQ dans divers comtés de la région de Québec, mais aussi comme candidat du PQ en 1970 et du Parti de la démocratie socialiste en 1998! Tu es mêlé ou tu l’es pas! Biron a toujours eu un faible pour le nationalisme ethnique. Il fait notamment partie des membres fondateurs du Mouvement de libération nationale du Québec (le MLNQ, dirigé par Raymond Villeneuve) et s’occupe aujourd’hui d’un petit groupe de patriotes revanchards basé à Québec, la Maison des patriotes. Biron, c’est le candidat du passé, complètement dépassé.
Ce qui nous amène au candidat du Parti République du Québec, l’ex-trésorier du Parti conservateur du Québec, François Robert Lemire. Le PRQ est un parti nationaliste fondé il y a environ un an par des souverainistes déçus du Parti Québécois. Le programme, plutôt confus, laisse une large place au débat sur l’immigration, un sujet chaud dans Charlevoix... Il faut dire que d’après Statistique Canada, la région compte 0,66% d’immigrants pour la plupart originaires de pays aussi exotiques que la France ou l’Italie! Le candidat du PRQ propose « d’interdire l’accès à l’aide sociale et aux soins de santé aux immigrants qui n’ont pas travaillé 5 ans à temps plein » de manière à favoriser leur intégration. Selon Lemire. « Le Québec en a assez des immigrants qui profitent des largesses de notre système santé universel gratuit. Le Québec en a assez des immigrants qui après 10 ans n’ont pas appris trois mots de français ou même d’anglais à la limite et qui semble être ici que pour pomper notre argent pour mieux vivre en pacha dans leur pays d’origine ». Ouf… Le PRQ propose finalement « de donner pendant 5 ans une formation en français, en histoire, en géographie, en culture québécoise et de vérifier par le biais d’un examen de compatibilité que les immigrants veulent s’intégrer au Québec. Si l’immigrant échoue l’examen non écrit (pour éviter les questionnaires appris par cœur) ça veut dire qu’il n’est pas intéressé à vivre parmi nous et bien qu’il retourne chez-lui à ses frais svp ». Et l’incompatibilité avec les racistes comme Lemire, qu’est ce qu’on en fait ?
Devant un tel choix, pas étonnant que de plus en plus de personnes décident de ne pas voter, même pas pour le moins pire.
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Party d’ouverture de la Page Noire… dans l’ancien Saint-Roch ;-)
Une invitation des amiEs de La Page Noire...
Bonjour camarades et ami-es de La Page Noire,
Le collectif de La Page Noire vous convie au party d'inauguration du nouveau local de votre infokiosque favori!
Venez prendre une bière, grignoter chilli et nachos et zieuter les couleurs du 265, Dorchester (à côté du café-bar l’AgitéE). Amies et ambiance sur place!
QUAND? Jeudi 27 septembre de 5 à 7 à 8 à 9 à ...
OÙ? 265, rue Dorchester
La librairie, toujours sociale et autogérée, est ouverte du mardi au dimanche de midi à 17h, ainsi que les jeudis et vendredi soir
Au plaisir de vous y voir,
Le collectif de la Page Noire
vendredi 21 septembre 2007
Wo les moteurs!
NOUVEAU! Cliquez pour écouter le reportage radio
Cliquez pour voir notre photo-reportage.
Marche populaire dans Saint-Jean-Baptiste
Une marche populaire, regroupant environ 200 piétons, piétonnes, cyclistes et poussettes, a traversé Saint-Jean-Baptiste vendredi après-midi pour souligner bruyamment et de façon originale la Journée «En ville sans ma voiture». Les résidant-es, mobilisé-es par le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, voulaient notamment dénoncer les graves problèmes liés à la circulation de transit dans leur quartier. La marche, qui a emprunté les rues d’Aiguillon et Saint-Jean, s’est déroulée dans une ambiance festive et s’est terminée par une fête de quartier sur le parvis de l’Église Saint-Jean-Baptiste.
Marre du trafic
C'est sur que Québec ne vit pas le même genre de problème de trafic automobile qu'une ville comme Montréal. Par contre, quiconque vit ou travail au centre-ville sait qu'aux heures de pointe c'est infernal. D'ailleurs, plus les années avancent, pire c'est et les «solutions» de la ville sont loin d'améliorer la situation. Pour les résident-es, la situation est devenue intenable puisque même les petites rues résidentielles sont maintenant prises d'assaut par les automobilistes.
Dans Saint-Jean-Baptiste, une révolte couve sur ce sujet depuis fort longtemps. Le problème n'est pas tant la circulation automobile en soit mais plutôt la circulation «de transit» : ces hordes d'automobilistes qui ne font que traverser les petites rues du quartier en fin d'après-midi pour éviter le trafic des grands boulevards. Plusieurs démarches auprès des autorités n'ont données aucun résultat. Ça peut prendre jusqu'à 10 ans avant que la ville bouge sur un dossier. Le cas de la rue d'Aiguillon est caractéristique. Depuis aussi longtemps que je me souvienne, les gens sont frustrés par la circulation automobile sur cette petite rue résidentielle (qui abrite notamment une école primaire). Il y a quatre ans, une consultation publique approuvait une «solution» pour limiter la circulation de transit sur cette rue. Depuis, silence radio de la Ville. Il y a deux ans, des citoyens révoltés ont même posés des panneaux de circulation maison pour protester contre la lenteur de la ville.
À l'occasion de la «Journée en ville sans ma voiture» les militant-es du Comité populaire ont donc décidé de souligner le problème. La marche de vendredi visait à permettre aux gens d'exprimer leur colère et de forcer la ville à bouger. Que plus de 200 personnes aient participé montre bien que le Comité a mis le doigt sur un problème majeur. Pour régler le problème et rendre le quartier à ces habitant-es, il n'y a pas 36 solutions: d'un côté, il faut ramener la circulation de transit sur les grands boulevards comme René-Lévesque (quitte à l'interdire sur les petites rues) et de l'autre il faut encourager au maximum le transport en commun.
(Bon, maintenant, parlant de transport en commun, il faut reconnaître que le système a atteint son point de saturation à l'heure de pointe. C'est aussi pénible prendre le métrobus en fin d'après-midi que d'être pris dans le trafic. À la limite, l'engorgement des autobus est tel en fin de journée que c'est un désincitatif. C'est pour ça que le Comité populaire appuie le projet de tramway, ce qui permettrait d'améliorer le service et d'accueillir plus de passagers. Mais ça, c'est une autre histoire.)
mercredi 19 septembre 2007
Chronique Sportive : La lutte de classe est un sport de combat...
Le stade est même pas encore construit qu'il y a déjà des émeutes! Ouf... ça fait chaud au coeur... ;-)
Mondial 2010 - Stade du Cap: des ouvriers en grève affrontent la police
Des pierres ont été lancées sur des policiers mercredi au Cap, où des centaines d'ouvriers employés à la construction d'un stade en vue de la Coupe du monde de football 2010 en Afrique du Sud se sont mis en grève pour obtenir un moyen de transport jusqu'au chantier.
Armés de bâtons, coiffés de casques et chantant des hymnes révolutionnaires, les manifestants ont cassé les fenêtres des bureaux et jeté des pierres sur la police, dont un agent a été blessé à la tête.
"Il a été emmené à l'hôpital pour recevoir des points de suture", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police, Billy Jones, en niant que la police ait ouvert le feu sur les grévistes avec des balles en caoutchouc.
A midi, les portes du stade restaient fermées et des dizaines de policiers essayaient de garder la situation sous contrôle.
Les ouvriers demandent que leur employeur fournisse un car pour les transporter de la gare centrale du Cap (sud-ouest du pays) jusqu'au chantier de Green Point, situé à plusieurs kilmomètres.
Ils s'étaient déjà mis en grève à la fin du mois d'août pour cette raison.
"Cette question a été soulevée en juin", a indiqué Eugenia Peter, porte-parole du syndicat du bâtiment. "La direction avait promis de fournir un moyen de transport ce lundi, mais cela n'a pas eu lieu."
L'employeur, une société mixte d'entreprises du bâtiment, n'était pas disponible pour commenter l'information.
Environ 800 ouvriers travaillent sur le chantier du nouveau stade de 68.000 places qui devrait accueillir l'une des demi-finales de la Coupe du monde, qui se disputera pour la première fois en Afrique en 2010. (AFP)
Chronique Média : concentration, convergence et alternatives
Avec les luttes qui se déroulent actuellement chez les journalistes –on peut penser, bien sûr au lock-out au Journal de Québec mais aussi à la «cybergrève» des blogueurs de Cyberpresse—les questions liées à la concentration de la presse et aux pratiques de convergences reprennent le devant de la scène. Comme si ce n’était pas suffisant, le CRTC s’en mêle avec des audiences sur la «diversité des voix».
C’est dans ce contexte que les principaux syndicats québécois du secteur des communications ont fait connaître leurs inquiétudes. Curieusement, ce fut –jusqu’à maintenant—le silence radio à ce sujet dans les grands médias. Êtes-vous vraiment surpris de n’avoir entendu parler que des revendications de Quebecor (qui veulent grosso-modo le free for all)?
La convergence: un danger pour la démocratie selon les syndicats de journalistes
Pour le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), qui représente à peu près la moitié des syndiqués des médias, la convergence est un danger pour la démocratie. Rien de moins! Concrètement, en réduisant le nombre de sources d’information disponibles pour les citoyens, la convergence met à mal le droit du public à l’information. «Le spectacle est devenu désolant. On contemple de plus en plus de grands conglomérats qui contrôlent le marché, l’information et le placement de produits, que ces produits soient des nouvelles, des émissions, des livres ou même des vedettes», affirme Jean Chabot, président du Conseil provincial du secteur des communications du SCFP.
Pour le syndicat, l’exemple le plus patent des dangers de la convergence se trouve évidemment chez Quebecor. Une situation bien connue par les employés du Journal de Québec, qui sont présentement en lutte. «Le repiquage d’articles du Journal de Montréal est en hausse constante depuis les années 1990, ce qui réduit d’autant les nouvelles locales. Désormais, Quebecor exige une totale liberté pour échanger des contenus de ses postes de télé aux journaux en passant par Internet. Leurs demandes sont claires: ils veulent que les journalistes alimentent toutes les ramifications de la bête. Abolir l’étanchéité des salles de nouvelles, toutes les ressources réunies pour faire des profits. Il s’agit d’une tangente qui diminue la diversité des voix en information et ne respecte pas la qualité du travail journalistique et les spécificités des tâches reliées à chaque média», affirme Denis Bolduc, porte-parole des syndiqués du Journal de Québec.
C’est un point de vue que partage Claudette Carbonneau, la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui représente l’autre moitié des syndiqués des médias, pour qui «l’impact de la concentration de la propriété des médias au Canada et de la convergence sur la qualité, la diversité et l’intégrité de l’information soulève de fortes inquiétudes».
Pour la CSN, le mode de propriété des médias affecte les décisions relatives à la couverture journalistique et, par le fait même, l’intégrité de l’information. En d’autres mots, les conflits d’intérêts se multiplient… Les innovations technologiques ont facilité la convergence entre les médias, mais aussi favorisé l’uniformisation et menacent l’intégrité de l’information. Comme pour plusieurs médias, la convergence doit se faire à coût zéro, ça signifie qu’un journaliste habituellement chargée d’alimenter un média doit maintenant le faire à la fois la radio, la télévision, l’Internet et le journal.
Selon la CSN, les efforts de promotion croisée s’intensifient, ce qui nuit à la diversité de l'information et des points de vue. En plus, les syndicats dénoncent la centralisation de la couverture des nouvelles et de la programmation de la radio et de la télévision, une autre conséquence de la concentration des médias qui contribue à l’uniformisation. Le SCFP rappelle que les nouveaux acteurs du monde des médias sont des empires qui se livrent une guerre sans merci, où l’on s’échange des services entre amis ou dans la «famille». Dans ce combat de géants, l’éthique journalistique et le professionnalisme des artisans de l’information sont trop souvent relégués au second plan. Pour les syndicats, la répétition ad nauseam d’une même nouvelle sur plusieurs plates-formes réduit l’offre d’information aux citoyens et mine la santé démocratique de notre société. Bref, ce sont les mêmes contenus qui circulent partout ce qui fait que malgré la multiplication des sources d’information, ce sont toujours les mêmes qu’on entend.
Y’a-t-il une alternative?
Comme on le voit, le portrait est loin d’être rose. Quand c’est rendu que même les syndicats de journalistes dénoncent la convergence et la concentration des médias, c’est que ça va vraiment pas bien! Heureusement, il y a des alternatives… Les médias communautaires par exemple.
On a souvent l’impression d’un combat de David contre Goliath quand on parle des médias communautaires, voir même d’une goutte d’eau dans l’océan…. Mais, comme vous allez le voir, c’est vraiment pas si tant pire.
À Québec, de plus en plus de gens savent qu'il n'y a pas que CHOI Radio X et le FM 93 dans la vie. Selon un sondage CROP rendu public cet été, plus du tiers des habitant-es de la région de Québec connaissent les radios communautaires et au moins une personne sur dix les écoutent régulièrement.
Québec est une ville de radio. En plus des radios poubelles, la capitale abrite également trois postes hors-normes. Il y a CHYZ 94,3 FM, la radio étudiante, CKIA 88,3 MF, Radio Basse-Ville, et CKRL 89,1 FM. Faute de moyens, il n'y a pas de BBM parce que c'est trop cher, il était jusqu'à récemment difficile de mesurer l'impact de ces radios. L'an passé, CKIA --la station où on fait notre émission de radio-- avait brisé la glace avec un sondage Léger Marketing. Cette année, CKRL et CKIA ont unis leurs forces pour se payer un sondage CROP d'envergure (auprès de plus de 1 000 adultes de Québec).
Il y a du monde à l'écoute
Selon le sondage, réalisé du 16 mai au 1er juin 2007, il y a 171 000 personnes qui connaissent CKIA. C'est près du tiers de la population ! Du côté de l'écoute en temps que telle, on parle de 58 000 auditeurs réguliers.
Est-ce qu’on peut encore parler de station marginale avec 10% de cote d’écoute?… C’est quand même incroyable de voir tout ce qui peut se faire avec un centième des budgets des radios commerciales, une toute petite équipe permanente et des dizaines et des dizaines de bénévoles motivés.
Ça prouve que la radio communautaire répond à un besoin dans le contexte radiophonique actuel, surtout à Québec. Les gens veulent une autre forme de radio, plus diversifiée, plus respectueuse, plus près de la population. Bref, une radio… communautaire!
Du côté des permanents de CKIA, les résultats de ce sondage ont été reçus avec enthousiasme, et pour cause. «Cela représente une augmentation de 8,5 % de la côte d’écoute. C’est une excellente nouvelle! Cela veut dire que nous sommes appréciés par la population et de plus en plus connus dans les milieux urbains. Les gens veulent une radio de proximité, ouverte sur le monde, qui leur ressemble. Nous leur présentons le visage, les paroles et les musiques d’une ville de Québec de plus en plus métissée», affirme Ernst Caze, directeur général de CKIA FM (Radio Basse-Ville).
Des médias de masse
Notoriété de 30%, auditoire de 10%... des chiffres à faire rêver. Des chiffres qui forceront peut-être certain-es à casser leur image des radios communautaires, au moins à Québec. Avec tant de monde au poste, on peut parler sans complexe de véritables médias de masse. Voilà des outils avec un formidable potentiel mis à la disposition de tout un chacun. Espérons que les annonceurs en prendront bonne note et cesseront de bouder ces stations ... Parce que c'est bien beau faire des miracles bénévoles mais, un moment donné, il faut qu'il y ait de l'argent qui rentre au poste si les radios communautaires veulent se développer et prendre toute leur place sur les ondes et dans la vie de notre ville.
* * *
Portrait robot de l’auditeur de CKIA
Selon le sondeur CROP, le portrait-robot de l’auditeur moyen des radios communautaires serait celui-ci : un peu plus souvent un homme (56% de représentant de gent masculine), un plus scolarisé (74% d'études post-secondaire), avec un revenu plus faible que la moyenne (69% gagnent moins de 60K$... même s’ils travaillent dans 63% des cas), âgé de plus de 35 ans (à 81%).
Fait à noter: 53% de l’auditoire régulier de CKIA est membre d’un groupe communautaire ou d’une association. C’est pas pour rien que ça s’appelle de... la radio communautaire!
Selon le sondeur CROP, la radio communautaire est surtout écouté sur semaine et… en voiture! Les gens écoutent la radio en voiture dans 58% des cas, la semaine (78%), en moyenne 3h19 par semaine.
Information au programme
Quelques suggestions d’émissions d’information en onde cet automne sur CKIA 88,3 FM…
Pour l’instant, il n’y a pas de quotidienne d’information produite à Radio Basse-ville (mais on promet une émission du matin pour janvier). Les auditeurs peuvent toutefois se rabattre sur le magasine socioculturel de Radio France Internationale du lundi au jeudi, dès 16h.
Signalons le lundi Homologue (18h), un magazine socioculturel sur les réalités gaies et lesbienne, et Hasta siempre (21h), un magazine sociopolitique. Le mardi, il y a les incontournables Pitit Kay (17h), sur Haïti et ses voisins, et Radio-Terre (18h), l’émission des AmiEs de la Terre. On annonce également Voix autochtones à 19h. Le mercredi, il y a Mes amies de filles (18h), le magazine féministe, et Voix de faits (20h), un magazine libertaire. Le jeudi, il y a Radio Alternatives (18h), magazine internationaliste, et Ainsi squattent-elles (20h), un magazine féministe libertaire. Le vendredi, place à l’information culturelle avec Qulture, dès 16h.
N.B. La programmation complète est disponible en ligne à www.ckiafm.org
C’est dans ce contexte que les principaux syndicats québécois du secteur des communications ont fait connaître leurs inquiétudes. Curieusement, ce fut –jusqu’à maintenant—le silence radio à ce sujet dans les grands médias. Êtes-vous vraiment surpris de n’avoir entendu parler que des revendications de Quebecor (qui veulent grosso-modo le free for all)?
La convergence: un danger pour la démocratie selon les syndicats de journalistes
Pour le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), qui représente à peu près la moitié des syndiqués des médias, la convergence est un danger pour la démocratie. Rien de moins! Concrètement, en réduisant le nombre de sources d’information disponibles pour les citoyens, la convergence met à mal le droit du public à l’information. «Le spectacle est devenu désolant. On contemple de plus en plus de grands conglomérats qui contrôlent le marché, l’information et le placement de produits, que ces produits soient des nouvelles, des émissions, des livres ou même des vedettes», affirme Jean Chabot, président du Conseil provincial du secteur des communications du SCFP.
Pour le syndicat, l’exemple le plus patent des dangers de la convergence se trouve évidemment chez Quebecor. Une situation bien connue par les employés du Journal de Québec, qui sont présentement en lutte. «Le repiquage d’articles du Journal de Montréal est en hausse constante depuis les années 1990, ce qui réduit d’autant les nouvelles locales. Désormais, Quebecor exige une totale liberté pour échanger des contenus de ses postes de télé aux journaux en passant par Internet. Leurs demandes sont claires: ils veulent que les journalistes alimentent toutes les ramifications de la bête. Abolir l’étanchéité des salles de nouvelles, toutes les ressources réunies pour faire des profits. Il s’agit d’une tangente qui diminue la diversité des voix en information et ne respecte pas la qualité du travail journalistique et les spécificités des tâches reliées à chaque média», affirme Denis Bolduc, porte-parole des syndiqués du Journal de Québec.
C’est un point de vue que partage Claudette Carbonneau, la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui représente l’autre moitié des syndiqués des médias, pour qui «l’impact de la concentration de la propriété des médias au Canada et de la convergence sur la qualité, la diversité et l’intégrité de l’information soulève de fortes inquiétudes».
Pour la CSN, le mode de propriété des médias affecte les décisions relatives à la couverture journalistique et, par le fait même, l’intégrité de l’information. En d’autres mots, les conflits d’intérêts se multiplient… Les innovations technologiques ont facilité la convergence entre les médias, mais aussi favorisé l’uniformisation et menacent l’intégrité de l’information. Comme pour plusieurs médias, la convergence doit se faire à coût zéro, ça signifie qu’un journaliste habituellement chargée d’alimenter un média doit maintenant le faire à la fois la radio, la télévision, l’Internet et le journal.
Selon la CSN, les efforts de promotion croisée s’intensifient, ce qui nuit à la diversité de l'information et des points de vue. En plus, les syndicats dénoncent la centralisation de la couverture des nouvelles et de la programmation de la radio et de la télévision, une autre conséquence de la concentration des médias qui contribue à l’uniformisation. Le SCFP rappelle que les nouveaux acteurs du monde des médias sont des empires qui se livrent une guerre sans merci, où l’on s’échange des services entre amis ou dans la «famille». Dans ce combat de géants, l’éthique journalistique et le professionnalisme des artisans de l’information sont trop souvent relégués au second plan. Pour les syndicats, la répétition ad nauseam d’une même nouvelle sur plusieurs plates-formes réduit l’offre d’information aux citoyens et mine la santé démocratique de notre société. Bref, ce sont les mêmes contenus qui circulent partout ce qui fait que malgré la multiplication des sources d’information, ce sont toujours les mêmes qu’on entend.
Y’a-t-il une alternative?
Comme on le voit, le portrait est loin d’être rose. Quand c’est rendu que même les syndicats de journalistes dénoncent la convergence et la concentration des médias, c’est que ça va vraiment pas bien! Heureusement, il y a des alternatives… Les médias communautaires par exemple.
On a souvent l’impression d’un combat de David contre Goliath quand on parle des médias communautaires, voir même d’une goutte d’eau dans l’océan…. Mais, comme vous allez le voir, c’est vraiment pas si tant pire.
À Québec, de plus en plus de gens savent qu'il n'y a pas que CHOI Radio X et le FM 93 dans la vie. Selon un sondage CROP rendu public cet été, plus du tiers des habitant-es de la région de Québec connaissent les radios communautaires et au moins une personne sur dix les écoutent régulièrement.
Québec est une ville de radio. En plus des radios poubelles, la capitale abrite également trois postes hors-normes. Il y a CHYZ 94,3 FM, la radio étudiante, CKIA 88,3 MF, Radio Basse-Ville, et CKRL 89,1 FM. Faute de moyens, il n'y a pas de BBM parce que c'est trop cher, il était jusqu'à récemment difficile de mesurer l'impact de ces radios. L'an passé, CKIA --la station où on fait notre émission de radio-- avait brisé la glace avec un sondage Léger Marketing. Cette année, CKRL et CKIA ont unis leurs forces pour se payer un sondage CROP d'envergure (auprès de plus de 1 000 adultes de Québec).
Il y a du monde à l'écoute
Selon le sondage, réalisé du 16 mai au 1er juin 2007, il y a 171 000 personnes qui connaissent CKIA. C'est près du tiers de la population ! Du côté de l'écoute en temps que telle, on parle de 58 000 auditeurs réguliers.
Est-ce qu’on peut encore parler de station marginale avec 10% de cote d’écoute?… C’est quand même incroyable de voir tout ce qui peut se faire avec un centième des budgets des radios commerciales, une toute petite équipe permanente et des dizaines et des dizaines de bénévoles motivés.
Ça prouve que la radio communautaire répond à un besoin dans le contexte radiophonique actuel, surtout à Québec. Les gens veulent une autre forme de radio, plus diversifiée, plus respectueuse, plus près de la population. Bref, une radio… communautaire!
Du côté des permanents de CKIA, les résultats de ce sondage ont été reçus avec enthousiasme, et pour cause. «Cela représente une augmentation de 8,5 % de la côte d’écoute. C’est une excellente nouvelle! Cela veut dire que nous sommes appréciés par la population et de plus en plus connus dans les milieux urbains. Les gens veulent une radio de proximité, ouverte sur le monde, qui leur ressemble. Nous leur présentons le visage, les paroles et les musiques d’une ville de Québec de plus en plus métissée», affirme Ernst Caze, directeur général de CKIA FM (Radio Basse-Ville).
Des médias de masse
Notoriété de 30%, auditoire de 10%... des chiffres à faire rêver. Des chiffres qui forceront peut-être certain-es à casser leur image des radios communautaires, au moins à Québec. Avec tant de monde au poste, on peut parler sans complexe de véritables médias de masse. Voilà des outils avec un formidable potentiel mis à la disposition de tout un chacun. Espérons que les annonceurs en prendront bonne note et cesseront de bouder ces stations ... Parce que c'est bien beau faire des miracles bénévoles mais, un moment donné, il faut qu'il y ait de l'argent qui rentre au poste si les radios communautaires veulent se développer et prendre toute leur place sur les ondes et dans la vie de notre ville.
* * *
Portrait robot de l’auditeur de CKIA
Selon le sondeur CROP, le portrait-robot de l’auditeur moyen des radios communautaires serait celui-ci : un peu plus souvent un homme (56% de représentant de gent masculine), un plus scolarisé (74% d'études post-secondaire), avec un revenu plus faible que la moyenne (69% gagnent moins de 60K$... même s’ils travaillent dans 63% des cas), âgé de plus de 35 ans (à 81%).
Fait à noter: 53% de l’auditoire régulier de CKIA est membre d’un groupe communautaire ou d’une association. C’est pas pour rien que ça s’appelle de... la radio communautaire!
Selon le sondeur CROP, la radio communautaire est surtout écouté sur semaine et… en voiture! Les gens écoutent la radio en voiture dans 58% des cas, la semaine (78%), en moyenne 3h19 par semaine.
Information au programme
Quelques suggestions d’émissions d’information en onde cet automne sur CKIA 88,3 FM…
Pour l’instant, il n’y a pas de quotidienne d’information produite à Radio Basse-ville (mais on promet une émission du matin pour janvier). Les auditeurs peuvent toutefois se rabattre sur le magasine socioculturel de Radio France Internationale du lundi au jeudi, dès 16h.
Signalons le lundi Homologue (18h), un magazine socioculturel sur les réalités gaies et lesbienne, et Hasta siempre (21h), un magazine sociopolitique. Le mardi, il y a les incontournables Pitit Kay (17h), sur Haïti et ses voisins, et Radio-Terre (18h), l’émission des AmiEs de la Terre. On annonce également Voix autochtones à 19h. Le mercredi, il y a Mes amies de filles (18h), le magazine féministe, et Voix de faits (20h), un magazine libertaire. Le jeudi, il y a Radio Alternatives (18h), magazine internationaliste, et Ainsi squattent-elles (20h), un magazine féministe libertaire. Le vendredi, place à l’information culturelle avec Qulture, dès 16h.
N.B. La programmation complète est disponible en ligne à www.ckiafm.org
lundi 17 septembre 2007
Ce matin, l'ASSÉ vous parle...
Des étudiants en grève cet automne
Guillaume Fortin
Secrétaire à la coordination de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)
Le mouvement étudiant combatif s'en va en lutte cet automne! La grève générale est le moyen de pression mis de l'avant par les assemblées générales des associations membres de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) pour contrer la dégradation de notre éducation. Non seulement avons-nous raison de vouloir sortir dans la rue pour défendre l'accessibilité à l'éducation postsecondaire, mais les raisons qui nous motivent à mener cette lutte sont aussi les bonnes. La plate-forme «Pour un réinvestissement, pas n'importe comment !» est très cohérente et réfléchie, en ce sens, elle vaut la peine d'être plus longuement expliquée. (...)
Lire la suite... dans Le Soleil!
dimanche 16 septembre 2007
Le carnet mondain de Voix de faits (et oui!)...
Mercredi, la gang du journal communautaire Droit de parole invite la population à son 5 à 7 de la rentrée. Comme le disait la coordonnatrice du journal à l'émission, ce sera l'occasion de visiter les nouveaux locaux saint-sauveurien du groupe et de prendre une copie du numéro de septembre. C'est au 266 Saint-Vaillier ouest.
Parlant de mercredi, ne manquez pas votre rendez-vous hebdo avec nous (à 20h au 88,3 FM ou sur le ouaibe). Et si jamais vous le manquiez, n'oubliez pas que vous pouvez vous reprendre le lendemain à 14h.
Vendredi sera une journée chargée... D'abord, il y a la Journée en ville sans ma voiture. Cette année, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste a décidé de frapper un grand coup avec une marche populaire. La cible? La circulation de transit. Rendez-vous à 16h à la Place d'Youville.
La marche populaire du compop se poursuivra dans une fête de quartier animée. En effet, comme on l'annonce depuis quelques jours dans la bande de droite du blogue, CKIA 88,3 FM - Radio Basse-ville lance officiellement sa programmation sur le parvis de l'église Saint-Jean-Baptiste dès 17h. Au menu : émission en direct, zizique engagée et blé d'inde.
P.S.: Si jamais j'oublie de quoi d'important, vous pouvez l'annoncer dans les commentaires...
Parlant de mercredi, ne manquez pas votre rendez-vous hebdo avec nous (à 20h au 88,3 FM ou sur le ouaibe). Et si jamais vous le manquiez, n'oubliez pas que vous pouvez vous reprendre le lendemain à 14h.
Vendredi sera une journée chargée... D'abord, il y a la Journée en ville sans ma voiture. Cette année, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste a décidé de frapper un grand coup avec une marche populaire. La cible? La circulation de transit. Rendez-vous à 16h à la Place d'Youville.
La marche populaire du compop se poursuivra dans une fête de quartier animée. En effet, comme on l'annonce depuis quelques jours dans la bande de droite du blogue, CKIA 88,3 FM - Radio Basse-ville lance officiellement sa programmation sur le parvis de l'église Saint-Jean-Baptiste dès 17h. Au menu : émission en direct, zizique engagée et blé d'inde.
P.S.: Si jamais j'oublie de quoi d'important, vous pouvez l'annoncer dans les commentaires...
Voici «L Land», le clip de Webster d'on en a parlé à l'émission la semaine dernière. Comme vous le savez, si vous nous avez écouté à la radio!, les amis du rappeur de Limoilou demandent de mettre de la pression sur Musique Plus pour que ça passe à des heures décentes... Si vous voulez faire votre part, vous pouvez aller voter pour le clip de Webster sur le site de Musique Plus.
(merci Arwen!)
vendredi 14 septembre 2007
Ann Bourget : à droite toute
Ça se confirme, les gens de Québec auront le choix entre la droite, la droite et... la droite pour la mairie de Québec. Même si elle n'ose utiliser le mot, encore tabou dans son parti, Ann Bourget se positionne dans un drôle de coin de l'échiquier politique depuis la mort de la mairesse Andrée P. Boucher.
L'héritière de la mairesse...
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la chef de l'opposition au Conseil de ville se présente dans ses déclarations comme une héritière d'Andrée P. Boucher. «Le plus bel hommage à rendre à Mme Boucher, ce serait de continuer. On partage ses objectifs, dans mon cas depuis la course à l'investiture du Renouveau municipal,» a-t-elle déclarée, le 4 septembre dernier, à un scribe anonyme d'un quotidien en lock-out.
Dans le même article, la candidate se permet même de casser du sucre sur le dos des syndicats et de se faire la porte-parole de la génération X. Pour elle, les finances de la Ville sont prioritaires et elle compte bien s'attaquer de front aux syndiqué-es. «Je ne fais pas partie de la génération du tout cuit dans la bouche, dit la chef du RMQ au JdeQ. On a bâti nos jobs. Il faudra qu'on présente clairement les enjeux : on n'a pas d'argent. Le discours d'Andrée Boucher, il est important de le reprendre...» Mettons que ça fait drôle d'entendre ça de la bouche d'une femme qui vient de l'économie sociale et dont la dernière vraie job a été à la direction de Vivre en ville, un lobby écolo, largement et grassement subventionné, composé essentiellement d'amis du parti.
Gérer la ville «comme une business»
Bourget en rajoute une couche dans Le Soleil de ce matin. Elle déclare au journaliste Jean-François Néron: «Je ne peux pas vous cacher que je voulais recentrer le parti (RMQ) pour l’amener à quelque chose qui me ressemble davantage. Je suis fondamentalement entrepreneure. Je pense que la ville doit être gérée comme une business. Tout ce que j’ai fait auparavant était dans l’optique de la plus grande rentabilité sur le plan économique, bien sûr, mais aussi sur le plan social, de l’environnement, etc.» Encore une fois elle ramène des priorités autour des finances publiques --qui seront plus serrée que sous L'Allier dit-elle--, de la négociation des conventions collectives et, c'est nouveau, du développement économique.
Courtiser «la» banlieue
Il est clair, et c'est confirmé par des sources proches du dossier, que Bourget tient ce genre de discours pour courtiser les banlieusard-es dont on suppose, évidemment, qu'ils sont tous à droite. Cela vient confirmer, une fois de plus, la marginalisation politique des habitant-es du centre-ville en général et des classes populaires en particulier.
Ce qui marche et émerge en ce moment c’est la classe moyenne, celle qui vit en banlieue. Quand le Journal de Québec titrait en «une» «la mairesse du peuple» à propos d'Andrée P. Boucher, c'était de ce peuple là dont il parlait. Étalement urbain et vulgaire démographie oblige, le centre-ville pèse d’un poid politique de plus en plus léger. On n’a qu’à voir les circonscriptions du centre s’aggrandir au fil des ans alors que le nombre de circonscriptions de banlieue, lui, va en augmentant. Il est de plus en plus clair que, depuis les fusions, les quartiers centraux de l'ancienne ville-centre sont devens otages des anciennes banlieues.
C’est dommage mais les habitant-es du centre-ville ne sont plus à la mode avec leurs problèmes de logement, de transport et de pauvreté. Il n’y a plus grand capital à faire à nous courtiser! Politiquement, la force en émergence actuellement est une «nouvelle» droite populiste et décomplexée. Dans la grande région de Québec, on peut affirmer sans crainte d’être contredits que cette «nouvelle» droite est déjà la nouvelle majorité sociale et politique. Dans le fond, le RMQ ne fait qu'en prendre acte en tenant le même genre de discours de droite.
De notre côté, ce même discours vient confirmer ce que nous savions déjà, à savoir qu'Ann Bourget et son parti sont des ennemis de classe, au même titre qu'un Dolbec ou un Bellemare. Il faut en prendre acte: pas de cadeaux pour les socio-libéraux! Avouez que ça vous surprend de constater que les classes populaires n'ont que des ennemis chez les candidat-es à la mairie de Québec...
L'héritière de la mairesse...
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la chef de l'opposition au Conseil de ville se présente dans ses déclarations comme une héritière d'Andrée P. Boucher. «Le plus bel hommage à rendre à Mme Boucher, ce serait de continuer. On partage ses objectifs, dans mon cas depuis la course à l'investiture du Renouveau municipal,» a-t-elle déclarée, le 4 septembre dernier, à un scribe anonyme d'un quotidien en lock-out.
Dans le même article, la candidate se permet même de casser du sucre sur le dos des syndicats et de se faire la porte-parole de la génération X. Pour elle, les finances de la Ville sont prioritaires et elle compte bien s'attaquer de front aux syndiqué-es. «Je ne fais pas partie de la génération du tout cuit dans la bouche, dit la chef du RMQ au JdeQ. On a bâti nos jobs. Il faudra qu'on présente clairement les enjeux : on n'a pas d'argent. Le discours d'Andrée Boucher, il est important de le reprendre...» Mettons que ça fait drôle d'entendre ça de la bouche d'une femme qui vient de l'économie sociale et dont la dernière vraie job a été à la direction de Vivre en ville, un lobby écolo, largement et grassement subventionné, composé essentiellement d'amis du parti.
Gérer la ville «comme une business»
Bourget en rajoute une couche dans Le Soleil de ce matin. Elle déclare au journaliste Jean-François Néron: «Je ne peux pas vous cacher que je voulais recentrer le parti (RMQ) pour l’amener à quelque chose qui me ressemble davantage. Je suis fondamentalement entrepreneure. Je pense que la ville doit être gérée comme une business. Tout ce que j’ai fait auparavant était dans l’optique de la plus grande rentabilité sur le plan économique, bien sûr, mais aussi sur le plan social, de l’environnement, etc.» Encore une fois elle ramène des priorités autour des finances publiques --qui seront plus serrée que sous L'Allier dit-elle--, de la négociation des conventions collectives et, c'est nouveau, du développement économique.
Courtiser «la» banlieue
Il est clair, et c'est confirmé par des sources proches du dossier, que Bourget tient ce genre de discours pour courtiser les banlieusard-es dont on suppose, évidemment, qu'ils sont tous à droite. Cela vient confirmer, une fois de plus, la marginalisation politique des habitant-es du centre-ville en général et des classes populaires en particulier.
Ce qui marche et émerge en ce moment c’est la classe moyenne, celle qui vit en banlieue. Quand le Journal de Québec titrait en «une» «la mairesse du peuple» à propos d'Andrée P. Boucher, c'était de ce peuple là dont il parlait. Étalement urbain et vulgaire démographie oblige, le centre-ville pèse d’un poid politique de plus en plus léger. On n’a qu’à voir les circonscriptions du centre s’aggrandir au fil des ans alors que le nombre de circonscriptions de banlieue, lui, va en augmentant. Il est de plus en plus clair que, depuis les fusions, les quartiers centraux de l'ancienne ville-centre sont devens otages des anciennes banlieues.
C’est dommage mais les habitant-es du centre-ville ne sont plus à la mode avec leurs problèmes de logement, de transport et de pauvreté. Il n’y a plus grand capital à faire à nous courtiser! Politiquement, la force en émergence actuellement est une «nouvelle» droite populiste et décomplexée. Dans la grande région de Québec, on peut affirmer sans crainte d’être contredits que cette «nouvelle» droite est déjà la nouvelle majorité sociale et politique. Dans le fond, le RMQ ne fait qu'en prendre acte en tenant le même genre de discours de droite.
De notre côté, ce même discours vient confirmer ce que nous savions déjà, à savoir qu'Ann Bourget et son parti sont des ennemis de classe, au même titre qu'un Dolbec ou un Bellemare. Il faut en prendre acte: pas de cadeaux pour les socio-libéraux! Avouez que ça vous surprend de constater que les classes populaires n'ont que des ennemis chez les candidat-es à la mairie de Québec...
jeudi 13 septembre 2007
Audio de l'Assemblée publique de la NEFAC sur la grève étudiante
Alors que la grève étudiante se prépare au Québec, voilà disponible en fichier mp3 toutes les interventions de l'Assemblée publique que la NEFAC a organisée le 31 août dernier au Comité Social Centre-Sud, à Montreal. Plus de 75 personnes y ont participés et ont débattues des différentes perspectives et stratégies qui peuvent se dégager de l'intervention des anarchistes dans la grève à venir cet automne.
L'intégral des audios dont nous nous sommes servis pour monter le reportage présenté hier à l'émission Voix de faits, sur les ondes de CKIA 88,3 FM, sont sur cette page du A-Infos Radio Project.
L'intégral des audios dont nous nous sommes servis pour monter le reportage présenté hier à l'émission Voix de faits, sur les ondes de CKIA 88,3 FM, sont sur cette page du A-Infos Radio Project.
Le Canada s’oppose à la « Déclaration des droits des peuples autochtones »
(via Actualité citoyenne)
Le 7 septembre dernier, à Montréal, Femmes Autochtones du Québec (FAQ) organisait une manifestation pour dénoncer la position du Canada dans le dossier de l’adoption de la « Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ».
Vidéo: Le Canada s’oppose à la « Déclaration des droits des peuples autochtones »; réalisation Santiago Bertolino, durée: 8min.52
En effet, les États Membres de l’ONU seront appelés, le 13 septembre, à adopter par consensus cette déclaration reconnaissant le droit à l’autodétermination des peuples autochtones qui se négocie depuis 22 ans. Mais voilà que depuis l’entrée des conservateurs au pouvoir en janvier 2006, le Canada est devenu un farouche opposant à cette déclaration. Dernièrement, à quelques semaines du vote final pour l’adoption de la déclaration, le Canada, appuyé par l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Russie, la Colombie, la Guyane et le Surinam, a demandé de reprendre les négociations, manoeuvre qui a pour but de paralyser l’adoption de la déclaration.
Lire la suite...
L'union libre en progression
Selon les derniers chiffres de Statistique Canada, le Québec serait le champion mondial de l'union libre. Voilà une mutation sociale profonde qui devrait réjouir les libertaires.
Le Québec change
Selon les données du recensement de 2006, le nombre de couples québécois vivant en union libre est passé de 7,2% il y a 20 ans à 34,6% aujourd'hui. En contre partie, un peu plus de la moitié des couples sont mariés (54%) alors qu'il y a 20 ans c'était 80%. Notons que, selon les analystes, les couples en union libre sont aussi «stable» et font autant d'enfants, c'est-à-dire pas beaucoup, que les couples mariés. Du côté des familles, il y autant de familles, une sur six, dont les parents sont en union libre que de familles monoparentales (encore dirigée à 80% par des femmes). Bref, le mariage fout le camp et la famille est en mutation.
Ces chiffres sont intéressants dans le contexte actuel du débat sur les «accommodements raisonnables». En effet, outre la xénophobie, plusieurs réactionnaires tentent d'utiliser ce «débat», comme celui sur le mariage des conjoints de même sexe, pour faire croire que les québécois sont heurtés dans leurs «racines catholiques». Considérant que le mariage, civil ou religieux, offre une protection et des avantages légaux que n'offre pas l'union libre (même pas reconnue légalement), il faut croire que les gens les ont vraiment loin les «racines catholiques»!
L'ordre moral battu en brèche
Ce qu'il y a de marrant c'est que cette évolution sociale va dans le sens de 150 ans de combats anarchistes contre l'ordre moral. En effet, «l'amour libre» a longtemps été un thème fort du mouvement libertaire... Jusqu'à ce qu'il s'inscrive de fait dans l'univers social. Évidemment, cela n'implique pas une évolution «anarchiste» de la société et il n'y a pas lieu de se faire triomphant mais, tout de même, c'est le signe du recul d'un certain contrôle social multi-séculaire.
Il y a des signes qui ne trompent pas, le Québec a bel et bien changé, les réactionnaires (et la gauche!) devraient en prendre bonne note. Le combat pour le maintien d'un ordre moral traditionnel et pour des symboles catholiques est définitivement un combat d'arrière-garde. Avec le temps, des espaces de liberté se sont imposés dans l'organisation sociale, c'est pas grand chose mais c'est déjà ça... Raison de plus pour combattre avec acharnement ces populistes qui voudraient nous faire tous et toutes revenir en arrière. Libertaires: relevons la tête!
Le Québec change
Selon les données du recensement de 2006, le nombre de couples québécois vivant en union libre est passé de 7,2% il y a 20 ans à 34,6% aujourd'hui. En contre partie, un peu plus de la moitié des couples sont mariés (54%) alors qu'il y a 20 ans c'était 80%. Notons que, selon les analystes, les couples en union libre sont aussi «stable» et font autant d'enfants, c'est-à-dire pas beaucoup, que les couples mariés. Du côté des familles, il y autant de familles, une sur six, dont les parents sont en union libre que de familles monoparentales (encore dirigée à 80% par des femmes). Bref, le mariage fout le camp et la famille est en mutation.
Ces chiffres sont intéressants dans le contexte actuel du débat sur les «accommodements raisonnables». En effet, outre la xénophobie, plusieurs réactionnaires tentent d'utiliser ce «débat», comme celui sur le mariage des conjoints de même sexe, pour faire croire que les québécois sont heurtés dans leurs «racines catholiques». Considérant que le mariage, civil ou religieux, offre une protection et des avantages légaux que n'offre pas l'union libre (même pas reconnue légalement), il faut croire que les gens les ont vraiment loin les «racines catholiques»!
L'ordre moral battu en brèche
Ce qu'il y a de marrant c'est que cette évolution sociale va dans le sens de 150 ans de combats anarchistes contre l'ordre moral. En effet, «l'amour libre» a longtemps été un thème fort du mouvement libertaire... Jusqu'à ce qu'il s'inscrive de fait dans l'univers social. Évidemment, cela n'implique pas une évolution «anarchiste» de la société et il n'y a pas lieu de se faire triomphant mais, tout de même, c'est le signe du recul d'un certain contrôle social multi-séculaire.
Il y a des signes qui ne trompent pas, le Québec a bel et bien changé, les réactionnaires (et la gauche!) devraient en prendre bonne note. Le combat pour le maintien d'un ordre moral traditionnel et pour des symboles catholiques est définitivement un combat d'arrière-garde. Avec le temps, des espaces de liberté se sont imposés dans l'organisation sociale, c'est pas grand chose mais c'est déjà ça... Raison de plus pour combattre avec acharnement ces populistes qui voudraient nous faire tous et toutes revenir en arrière. Libertaires: relevons la tête!
mercredi 12 septembre 2007
Conservateur : ils sont plus à droite mais ils ne sont pas plus droits
Le scandale de la fraude électorale du Parti conservateur continue de faire des vagues et des langues commencent à se délier. Des conservateurs dénoncent même publiquement leur parti et ses pratiques électorales. À lire pour se convaincre que s'ils sont plus à droite que les libéraux, ils ne sont surement pas plus droits : Le Parti conservateur triche (c'est pas un gauchiste qui le dit mais une militante conservatrice de longue date).
Toujours autant d'enfants pauvres au Canada
L'ex «pluss meilleur pays du monde» cache encore 800 000 enfants pauvres. En soit, la nouvelle devrait faire rougir de honte les politiciens et les élites de ce grand pays riche à craquer. Mais non...
En 1989, les députés fédéraux s'étaient engagés solennellement à éliminer la pauvreté infantile avant l'an 2000. Comme ils n'ont rien fait (au contraire!), rien ne s'est passé et les chiffres sont restés sensiblement les mêmes: 12% d'enfants pauvres.
Ça va tellement mal au Canada, que, selon Le Devoir, une coalition d'organismes trouve le moyen de féliciter le Québec qui a «mis en oeuvre des stratégies de réduction de la pauvreté» qui «se traduisent par des progrès encourageants». Bordel! Les péquistes ont gelé les prestations d'aide sociale pendant cinq ans et les libéraux n'accordent qu'une demi-indexation aux «personnes aptes au travail» depuis qu'ils sont au pouvoir... Si «ça» c'est des «efforts encourageants», je n'ose imaginer ce qui c'est passé ailleurs au pays!
D'après ce réseau pancanadien d'organismes voués à l'élimination de la pauvreté des enfants et des familles au Canada, il faudrait investir au minimum 10 milliards $ sur cinq ans pour commencer à avoir un effet sur la pauvreté. Campagne 2000, c'est le nom du groupe, propose une série de mesures fiscales pour y arriver. Il y a là certaines bonnes idées (salaire minimum à 10$, hausse de la prestation fiscale canadienne pour enfants, etc.) mais rien pour révolutionner la lutte à la pauvreté.
La pauvreté, que ce soit celle des enfants ou de leur parents, est malheureusement là pour rester. En fait, pour prospérer le capitalisme a besoin de pauvres et d'inégalités! D'ailleurs, comme le souligne Campagne 2000, les dix dernières années de croissance économique et de prospérité au Canada n'ont pas fait de brèche dans le taux de pauvreté infantile au pays. Concrètement, sans luttes politiques pour la redistribution de la richesse et sans mouvements sociaux combattifs et à l'offensive, la pauvreté ne reculera pas. C'est, en soit, une raison suffisante pour vouloir changer le monde. C'est, en tout cas, l'une de mes motivations profondes.
En 1989, les députés fédéraux s'étaient engagés solennellement à éliminer la pauvreté infantile avant l'an 2000. Comme ils n'ont rien fait (au contraire!), rien ne s'est passé et les chiffres sont restés sensiblement les mêmes: 12% d'enfants pauvres.
Ça va tellement mal au Canada, que, selon Le Devoir, une coalition d'organismes trouve le moyen de féliciter le Québec qui a «mis en oeuvre des stratégies de réduction de la pauvreté» qui «se traduisent par des progrès encourageants». Bordel! Les péquistes ont gelé les prestations d'aide sociale pendant cinq ans et les libéraux n'accordent qu'une demi-indexation aux «personnes aptes au travail» depuis qu'ils sont au pouvoir... Si «ça» c'est des «efforts encourageants», je n'ose imaginer ce qui c'est passé ailleurs au pays!
D'après ce réseau pancanadien d'organismes voués à l'élimination de la pauvreté des enfants et des familles au Canada, il faudrait investir au minimum 10 milliards $ sur cinq ans pour commencer à avoir un effet sur la pauvreté. Campagne 2000, c'est le nom du groupe, propose une série de mesures fiscales pour y arriver. Il y a là certaines bonnes idées (salaire minimum à 10$, hausse de la prestation fiscale canadienne pour enfants, etc.) mais rien pour révolutionner la lutte à la pauvreté.
La pauvreté, que ce soit celle des enfants ou de leur parents, est malheureusement là pour rester. En fait, pour prospérer le capitalisme a besoin de pauvres et d'inégalités! D'ailleurs, comme le souligne Campagne 2000, les dix dernières années de croissance économique et de prospérité au Canada n'ont pas fait de brèche dans le taux de pauvreté infantile au pays. Concrètement, sans luttes politiques pour la redistribution de la richesse et sans mouvements sociaux combattifs et à l'offensive, la pauvreté ne reculera pas. C'est, en soit, une raison suffisante pour vouloir changer le monde. C'est, en tout cas, l'une de mes motivations profondes.
mardi 11 septembre 2007
DVD: Le vent se lève
Le vent se lève, le dernier film de Ken Loach qui lui a valu la palme d'or à Cannes, est finalement disponible dans les clubs vidéo. Il s'agit essentiellement d'une relecture révolutionnaire de la lutte armée ayant menée à la création de «l'État libre» d'Irlande dans les années 1920. Le cinéaste suit un groupe de volontaires de l'IRA dans les campagnes environnantes de Cork entre 1919 et 1923, jusqu'à la signature du traité de paix avec l'Angleterre et la lutte fratricide qui a opposé les compagnons d'armes d'hier. Pour une fois, cette histoire n'est pas racontée dans une perspective strictement nationaliste. Comme toujours avec Loach, les contradictions de classe du conflit sont explicités et les débats politiques qui ont déchirés les protagonistes ne sont pas escamotés. Même s'il est le cinéaste fétiche des trotskystes, Loach dénonce, comme dans Terre et Liberté, la logique liberticide et mortifère du militarisme, du nationalisme et de l'étatisme ainsi que l'effet que cela peut avoir sur un groupe de révolutionnaires armés. Oh, il est peut-être utile également de souligner que, indépendamment de l'aspect politique, c'est un très bon film de guerre, beau, poignant et... divertissant!
Le vent se lève (The Wind That Shakes the Barley)
Un film de Ken Loach, avec Cillian Murphy et Padraic Delaney
N.B.: Alternative libertaire a publié une critique plus étoffée du film. Même chose pour le Worker's Solidarity Movement, un groupe anarchiste irlandais, qui a publié lui aussi une critique du film et qui propose également une page regroupant plusieurs articles libertaires sur cette période historique de l'Irlande (en anglais).
Le vent se lève (The Wind That Shakes the Barley)
Un film de Ken Loach, avec Cillian Murphy et Padraic Delaney
N.B.: Alternative libertaire a publié une critique plus étoffée du film. Même chose pour le Worker's Solidarity Movement, un groupe anarchiste irlandais, qui a publié lui aussi une critique du film et qui propose également une page regroupant plusieurs articles libertaires sur cette période historique de l'Irlande (en anglais).
USA: Les anarchistes se préparent pour la Convention nationale républicaine
dimanche 9 septembre 2007
Le carnet mondain de Voix de faits...
Grosse semaine en perspective... Bien sûr, mardi soir, il y a le lancement du nouvel album de Webster au Velvet (voir l'entrevue de Farruco). Sagesse Immobile que ça s'appelle et il paraît que ça promet. Mais ce n'est pas tout...
Mercredi soir, ne manquez pas la deuxième livraison de 'Voix de faits' sur ondes de CKIA FM 88,3 (à 20h). Si tout va bien, l'équipe se promet de jaser, entre autre, de hip hop et de mouvement étudiant.
Si vous ne faites rien jeudi, à l'heure du 5 à 7, vous devriez venir boire une bière à l'AgitéE avec l'aile communautaire de La Nuit. C'est en effet le lancement du Calendrier des luttes sociales édité par le Fonds de solidarité des groupes populaires de Québec.
Et s'il vous reste de l'énergie vendredi, c'est le premier anniversaire de votre coopérative de solidarité préférée (l'AgitéE, évidemment...). Avis aux intéressé-es : c'est un digne représentant l'aile D.J. de 'Voix de faits' qui met la musique une partie de la soirée...
Mercredi soir, ne manquez pas la deuxième livraison de 'Voix de faits' sur ondes de CKIA FM 88,3 (à 20h). Si tout va bien, l'équipe se promet de jaser, entre autre, de hip hop et de mouvement étudiant.
Si vous ne faites rien jeudi, à l'heure du 5 à 7, vous devriez venir boire une bière à l'AgitéE avec l'aile communautaire de La Nuit. C'est en effet le lancement du Calendrier des luttes sociales édité par le Fonds de solidarité des groupes populaires de Québec.
Et s'il vous reste de l'énergie vendredi, c'est le premier anniversaire de votre coopérative de solidarité préférée (l'AgitéE, évidemment...). Avis aux intéressé-es : c'est un digne représentant l'aile D.J. de 'Voix de faits' qui met la musique une partie de la soirée...
Dégel des frais de scolarité : on nous prends pour des imbéciles
Un récent tract d'info de la CADEUL (l'asso de premier cycle à Laval) démontre clairement, comme nous l'avions déjà souligné, que la motivation du dégel des frais de scolarité est purement idéologique.
Afin de faire passer la pilule, le gouvernement a assorti le dégel des frais de scolarité de mesures visant à «maintenir l'accessibilité». Il s'agit d'une part de mesures fiscales (la création d’un régime enregistré d’épargne-études (REÉÉ) et des crédits d’impôts supplémentaires) et d'autre part de «bonifications» à l'aide financière aux études (les prêts et bourses). Au total, ces mesures coûteront cher, plus cher que ce que va rapporter le dégel. Selon les calculs de l'association étudiante, loin de rapporter de l'argent, le dégel des frais de scolarité coûtera 97M$. On nous prends vraiment pour des imbéciles!
Subventions aux riches et prêts et bourses insuffisants
Comme le souligne la CADEUL, les mesures fiscales consenties sont essentiellement des «subventions aux riches» qui, de plus, ne seront «pas utile aux étudiants qui sont sur le point de fréquenter l’université et qui subiront tout de même les hausses de frais». Cette mesure coûtera, selon le dernier budget, 192M$ (+ 34 M$ pour diverses autres mesures fiscales).
Pour ce qui est de la bonification des prêts et bourses, elle est non seulement financée par les étudiant-es eux et elles-mêmes (25% des hausses de frais seront affectés à cela) mais nettement insuffisante. En effet, après avoir gelé depuis 2002 les «dépenses admises» (une économie de 71M$, le gouvernement veut maintenant les indexés de 2,1% alors que le manque à gagner est de 11%. Au fait, Le Conseil supérieur de l’éducation estime à 120 millions $ le réinvestissement annuel nécessaire actuellement pour que le système d’aide financière réponde à son objectif premier, soit beaucoup plus que les bonifications de 31,2 M$ au régime annoncées à la fin du mois de juin 2007.
Tout ça pour des peanuts
Le pire c'est que la hausse des frais de scolarité ne rapportera que 213,75 M$ sur 5 ans, soit 42,75 M$ par année aux universités. Rappelons que la CREPUQ estime le sous-financement des universités à 400 millions $ par année. Même la dernière année, alors que le dégel sera plus important, le dégel ne règlera à peine que 17,8% du sous-financement.
La CADEUL se demande candidement, mais pourquoi donc le gouvernement n'a-t-il pas tout simplement investit 97M$ dans le réseau au lieu de dégeler les frais de scolarité. On peut se poser la question. Dans une optique rationnelle, ça tombe sous le sens. Mais qui a dit que le gouvernement travaillait dans une optique rationnelle? De plus en plus, le dégel apparait tout simplement comme de l'idéologie pure et dure.
(via Tetoine et Reactionism Watch (ce dernier blogue reproduit intégralement le tract de la CADEUL))
Afin de faire passer la pilule, le gouvernement a assorti le dégel des frais de scolarité de mesures visant à «maintenir l'accessibilité». Il s'agit d'une part de mesures fiscales (la création d’un régime enregistré d’épargne-études (REÉÉ) et des crédits d’impôts supplémentaires) et d'autre part de «bonifications» à l'aide financière aux études (les prêts et bourses). Au total, ces mesures coûteront cher, plus cher que ce que va rapporter le dégel. Selon les calculs de l'association étudiante, loin de rapporter de l'argent, le dégel des frais de scolarité coûtera 97M$. On nous prends vraiment pour des imbéciles!
Subventions aux riches et prêts et bourses insuffisants
Comme le souligne la CADEUL, les mesures fiscales consenties sont essentiellement des «subventions aux riches» qui, de plus, ne seront «pas utile aux étudiants qui sont sur le point de fréquenter l’université et qui subiront tout de même les hausses de frais». Cette mesure coûtera, selon le dernier budget, 192M$ (+ 34 M$ pour diverses autres mesures fiscales).
Pour ce qui est de la bonification des prêts et bourses, elle est non seulement financée par les étudiant-es eux et elles-mêmes (25% des hausses de frais seront affectés à cela) mais nettement insuffisante. En effet, après avoir gelé depuis 2002 les «dépenses admises» (une économie de 71M$, le gouvernement veut maintenant les indexés de 2,1% alors que le manque à gagner est de 11%. Au fait, Le Conseil supérieur de l’éducation estime à 120 millions $ le réinvestissement annuel nécessaire actuellement pour que le système d’aide financière réponde à son objectif premier, soit beaucoup plus que les bonifications de 31,2 M$ au régime annoncées à la fin du mois de juin 2007.
Tout ça pour des peanuts
Le pire c'est que la hausse des frais de scolarité ne rapportera que 213,75 M$ sur 5 ans, soit 42,75 M$ par année aux universités. Rappelons que la CREPUQ estime le sous-financement des universités à 400 millions $ par année. Même la dernière année, alors que le dégel sera plus important, le dégel ne règlera à peine que 17,8% du sous-financement.
La CADEUL se demande candidement, mais pourquoi donc le gouvernement n'a-t-il pas tout simplement investit 97M$ dans le réseau au lieu de dégeler les frais de scolarité. On peut se poser la question. Dans une optique rationnelle, ça tombe sous le sens. Mais qui a dit que le gouvernement travaillait dans une optique rationnelle? De plus en plus, le dégel apparait tout simplement comme de l'idéologie pure et dure.
(via Tetoine et Reactionism Watch (ce dernier blogue reproduit intégralement le tract de la CADEUL))
samedi 8 septembre 2007
Entrevue avec Webster (Limoilou Starz)
...ONE TWO MIKE CHECK
Limoilou reste un quartier unique dans notre petite capitale provinciale. On y trouve tout ce qui se fait de plus polluant de la ville, la rivière la plus sale du coin et surtout les odeurs les plus désagréables lorsque le printemps fait dégeler les égouts et qu’un arôme subtil s’en dégage. Toutefois, c’est un quartier qui, assez étrangement, inspire la fierté de ses habitantEs. Jeunes et moins jeunes, pouilleuxses ou biens miSEs laissent souvent voir leur amour de leur petit patelin. Masochisme? Étant moi-même habitant de cet endroit, je n’ai jamais cherché à développer le pourquoi de mon affection, mais je sais pertinemment que j’y suis très heureux.
Limoilou, c’est spécial. Creusez un peu sous la surface, et, en peu de temps, vous trouverez des joyaux dans sa faune. Outre les commerces style urbain qui tentent de s’établir sur la 3e avenue et les allées et venues trop fréquentes des policierEs, on retrouve quelques redskins et, ce qui nous intéresse particulièrement dans cette entrevue, des boys de Limoilou Starz (LS). Je me suis donc laissé tenter par une petite entrevue avec un ami à moi qui roule sa bosse dans le hip hop depuis bon nombre d’années : Webster (aka Mindbender).
Entrevue avec Webster (Limoilou Starz)
RU : Tout d’abord, tu fais du hip hop depuis combien de temps?
W : Euh… Ça fait douze ans. On a commencé en 1995. Dans le temps, y’avait pas beaucoup de monde qui rappait, y’avait un groupe qui s’appelait Presha Pack, des boys plus vieux que nous. On fait, en quelque sorte, partie de la deuxième génération. De notre époque (1995), y’a pas grand monde qui est encore là. Même le groupe Presha Pack s’est dissocié. Nous, alors, on a lentement travaillé la scène et on a continué depuis.
W : Euh… Ça fait douze ans. On a commencé en 1995. Dans le temps, y’avait pas beaucoup de monde qui rappait, y’avait un groupe qui s’appelait Presha Pack, des boys plus vieux que nous. On fait, en quelque sorte, partie de la deuxième génération. De notre époque (1995), y’a pas grand monde qui est encore là. Même le groupe Presha Pack s’est dissocié. Nous, alors, on a lentement travaillé la scène et on a continué depuis.
RU : Est-ce que c’était Limoilou Starz dès le début?
W : Non. Au début, mon premier groupe, ça s’appelait Northern X (Northern Exposure). C’est un groupe avec deux autres guys, DJ Def et Slick Cat. On était 3 qui rappaient en anglais. On a duré 7-8 ans, c’est comme ça qu’on a fait nos premières armes, mais on était toujours en connexion avec les boys (LS). Y’a Loki qui est de Montréal (mais vit à Québec aujourd’hui), Assassin (NDLR : le mec à la voix de velours), Shoddy, etc. On a toujours rappé ensemble, mais on n’était pas encore LS. Northern X a sorti un premier projet en 2000 qui s’appelait Winter Walk, c’était là notre premier démo, notre première expérience concrète de production d’album. C’est comme je dis toujours, chaque album, c’est comme une brique que tu poses pour bâtir ta maison. On a travaillé intensément là-dessus, on bossait en studio à Montréal les fin de semaines et, les semaines, on redescendait à Québec pour ramasser du cash dans nos jobs quotidiennes. C’était cool. Ça a été une première expérience de comment monter un album, faire ta promo, etc. On a vendu 500 à 600 albums alors, et y’a encore du monde aujourd’hui qui me disent qui l’écoutent encore ou qui m’en demande une copie. 2002, on commence à rassembler LS.
RU : Avant d’en arriver à LS, qu’est-ce qui t’a poussé vers le hip hop?
W : D’abord, j’écoutais ça depuis le début des années ’90, on était des gros mangeurs de hip hop. Ça a fini par rentrer dans nous, on kiffait le truc à fond et, à un moment donné, on s’est dit pourquoi pas nous aussi, au fond? Dès qu’on est tombé dedans, on y est allé hardcore : toujours en train d’écrire, toujours en train de rapper. On était à Brébeuf dans les marches pour se shooter nos nouveaux textes. On allait à la radio étudiante, peu importe qui faisait l’émission sur le coup, des fois pour faire des demandes spéciales, on mettait un beat et on jackait les ondes, on rappait jusqu’à ce qu’il y ait trop de pression sur nous. Cette époque-là était vraiment hardcore, c’est là qu’on s’est formé nous mêmes et c’est ce qui manque aujourd’hui. À l’époque, l’important était d’écrire un texte phat pour épater les autres et qu’au prochain coin de rue, au prochain party où on jackait la scène pour se relancer. C’est plus comme c’était avant… C’est comme ça que les MC se sont formés, les vieux de la vieille, notre génération. Ce qui m’a poussé aussi dans le rap, c’est le désir de créer, d’écrire, de pousser des textes.
Au début, on a appris à rapper en anglais, y’a fallu apprendre la langue correctement. C’était une culture anglophone, tu écoutais la musique en anglais, tu lisais les revues en anglais. Quand on a commencé à rapper, c’était pas concevable de le faire en français. On n’en entendait pas beaucoup encore, ça nous touchait pas vraiment. Les trucs de France, ça venait pas jusqu’à nous vraiment, ça venait chez quelques boys qu’on connaissait, mais pour nous, c’était pas concevable, fallait que ce soit en anglais. Quand la vibe est arrivée, tout le monde a commencé à switcher, mais avec un français de France, pas de joual, c’était fake, c’était bizarre. À un moment donné, je me suis dit qu’il fallait que je fasse le switch aussi pour que les gens comprennent mieux ce que j’avais à dire, mais pas avec le français de France ou l’accent fake là. Y’a fallu, après huit ans de travail en anglais, tout réapprendre comment faire en français pour que ce soit bon. Ça a été un peu comme une traversée du désert, pas facile à faire, mais je l’ai fait. J’ai commencé à y travailler dur dès l’automne 2003 pour n’être prêt que pour 2006 lorsque l’on a lancé l’album Les Boss du Quartier. Depuis 2003 jusqu’à aujourd’hui, j’ai du composer une quarantaine de tracks en français.
RU : T’as switché pour te faire comprendre, mais que veux-tu transmettre?
W : Premièrement, je veux que les gens comprennent les jeux de mots, la manière d’écrire le texte, le processus littéraire. J’veux que les gens comprennent, parce que forcément j’aime ce que j’écris. Y’a aussi le message, mais pas juste concentré sur le politique. Si j’ai en vie de parler de violence gratuite, comme sur mon album qui s’en vient (NDLR : le 11 septembre prochain!), je le fais hardcore juste pour hardcore. Si je veux parler d’amour ou quoique ce soit, je le fais. Toutefois, y’a un message central autour duquel s’axe mon truc, c’est le Terrorythm. Le Terrorythm, c’est le son et la manière de se battre contre le système en musique. Que ce soit du hip hop, du punk du hardcore, whatever man, le Terrorythm, ça a pas de style encadré, ça a des mots. J’aime bien faire des attentats verbaux, comme sur mon album, y’a une track qui s’appelle Guerilla Musique, et c’est straight hardcore, du terrorisme lyrical. On peut réveiller les gens! Le type de rap revendicateur et hardcore, c’est pas nouveau, y’en a du bon. Mais bon, Terrorythm, c’est le label que j’ai décidé d’amener, c’est comme ça que je définis mon shit. Y’a vraiment des trucs fucked up qui se passent, la lutte est universelle, et j’réagis. Le New World Order, les crosses du gouvernement, les complexes militaro-industriels, les shits comme ça, j’y reviens souvent dans mon nouvel album. Faut dénoncer ces choses là. Ils sont en train de ramolir les gens, puis y’a des changements fucked up qui s’en viennent et les gens vont pas être capable de réagir. Je suis pas un docteur en politique, mais je vois qu’il y a des trucs qui chient, l’argent va pas aux bonnes places. Le cash reste pris en haut, faut percer la membrane pour que ça revienne aux gens. Avec tout le cash, tout le monde pourrait vivre bien sur la planète, mais il est tellement concentré dans les poches de certains individus que c’est la merde pour la majorité. C’est plus compliqué que ça, mais tu sais comme moi que c’est wrong.
RU : Tu penses quoi de la scène de la région?
W : Pendant longtemps, y’a eu un gros beef entre la rive sud et la rive nord, principalement entre LS et 83. Nous, on travaillait notre rap ici, eux le faisaient là-bas et y’avait des grosses tensions qui ont mené à de sales situations pendant 6-7 ans. C’était à un point tel que c’était comme dans les pays en guerre. Les jeunes grandissaient avec la haine de l’autre côté, sans trop savoir pourquoi au fond. Les gens se battaient… Ça a commencé quand les guys de Constellation (NDLR : ils sont dans le 83 maintenant) ont sorti Dualité. Nous, on vibait pas ça et on les narguait. Ça a commencé à s’envoyer dans les shows, à faire des freestyles à la radio qui attaquait l’autre bord. C’est con tout ça parce que, au fond, tu te coupes du marché. On est en business, on veut faire d’l’argent, on veut rallier les gens, faire le party. Ça, tu le fais pas en te coupant de la moitié du marché! Ça a peut être même retardé la scène locale. Mais, d’un autre côté, ça nous a forcé à aiguiser nos skills, à être meilleurs que l’autre bord, à se monter notre arsenal. Nous, en tant que MC, nos armes sont nos textes. C’est ça qui montre comment on est bon. C’est en voulant toujours être une coche au-dessus, c’est peut-être le seul point positif d’alors. Heureusement, rien de grave s’est produit de ces chicanes futiles. Ça aurait vraiment pu mal virer… 2004-2005, on s’est parlé et c’est réglé. Maintenant, c’est réglé, on est des amis, c’est chill et y’a juste du love. C’est ça qui a créé une unité dans la scène locale. Y’a plus personne qui cherche le beef, les gens respectent les styles différents (musicaux, politique, hardcore, etc.). La scène se développe et y’a une couple de cliques solides qui montent présentement.
W : Pendant longtemps, y’a eu un gros beef entre la rive sud et la rive nord, principalement entre LS et 83. Nous, on travaillait notre rap ici, eux le faisaient là-bas et y’avait des grosses tensions qui ont mené à de sales situations pendant 6-7 ans. C’était à un point tel que c’était comme dans les pays en guerre. Les jeunes grandissaient avec la haine de l’autre côté, sans trop savoir pourquoi au fond. Les gens se battaient… Ça a commencé quand les guys de Constellation (NDLR : ils sont dans le 83 maintenant) ont sorti Dualité. Nous, on vibait pas ça et on les narguait. Ça a commencé à s’envoyer dans les shows, à faire des freestyles à la radio qui attaquait l’autre bord. C’est con tout ça parce que, au fond, tu te coupes du marché. On est en business, on veut faire d’l’argent, on veut rallier les gens, faire le party. Ça, tu le fais pas en te coupant de la moitié du marché! Ça a peut être même retardé la scène locale. Mais, d’un autre côté, ça nous a forcé à aiguiser nos skills, à être meilleurs que l’autre bord, à se monter notre arsenal. Nous, en tant que MC, nos armes sont nos textes. C’est ça qui montre comment on est bon. C’est en voulant toujours être une coche au-dessus, c’est peut-être le seul point positif d’alors. Heureusement, rien de grave s’est produit de ces chicanes futiles. Ça aurait vraiment pu mal virer… 2004-2005, on s’est parlé et c’est réglé. Maintenant, c’est réglé, on est des amis, c’est chill et y’a juste du love. C’est ça qui a créé une unité dans la scène locale. Y’a plus personne qui cherche le beef, les gens respectent les styles différents (musicaux, politique, hardcore, etc.). La scène se développe et y’a une couple de cliques solides qui montent présentement.
RU : Sagesse Immobile?
W : C’est un vieux concept bouddhiste inventé au XVIIe qui, en gros, s’applique au combat. C’est un concept de méditation, c’est dur à expliquer, comme les moines diraient, ça s’explique pas, tu le découvres. Le concept, une fois expliqué, se résume à : pratiquez jusqu’à ce que vos techniques de combat, de musique, soient rendues des réflexes et évitent de prendre trop de votre concentration et de se tromper.
* * *
On vous invite donc, après vous être procuré les albums passés de LS, d’aller voter bientôt sur le site web du top 5 de Musique Plus afin que le clip L. Land passe sur les ondes et montre au Québec entier à quel point Limoilou est capable de produire des génies musicaux. Sur ce, un gros merci à Webster pour son accueil et à Assassin pour avoir servi de décor de fond en regardant ses vieux Mangas.
Les boys, lâchez pas : on attend impatiemment l’album en septembre! - Farruco
mercredi 5 septembre 2007
Voix de faits à la radio !
Comme nous le disions lors du lancement de ce blogue, «la résistance libertaire doit se donner les moyens de ses ambitions». Depuis des années nous produisons journaux, affiches et sites web... C'est bien, mais nous avons l'ambition de rejoindre un maximum de gens. La radio est une corde supplémentaire à notre arc.
Attention, ça commence ce soir! (en passant vous pouvez nous écouter en direct sur le web)
MISE-À-JOUR: Pssitt: si des camarades veulent nous faire de la pub, on a fait une affiche en noir et blanc (format pdf).
mardi 4 septembre 2007
Dégel des frais de scolarité : alors que l'ASSÉ propose la grève générale, la FEUQ propose... une manifestation!
L'ASSÉ et les fédérations étudiantes rendaient public aujourd'hui leurs plans d'actions respectifs d'opposition au dégel des frais de scolarité décrété par le gouvernement. Alors que l'ASSÉ propose résolument la grève générale et de s'effacer (temporairement) devant une grande coalition des assos en grève, la FECQ et la FEUQ ne proposent... rien!
La poudre aux yeux des fédérations
Ce matin en conférence de presse les présidences des fédérations étudiantes annonçaient «une grande campagne de mobilisation étudiante contre la hausse des frais et pour l’avenir de l’éducation supérieure»... Or, à la lecteur de leur communiqué, on se rend compte qu'elles n'ont rien de concret à proposer! Les fédérations se proposent de sensibiliser et consulter les étudiant-es, de sensibiliser la population, de lancer une étude, de faire une tournée de députés (pour demander une commission parlementaire!), d'encourager une «participation massive» à une «consultation [gouvernementale] au sujet des frais afférents», de faire des «actions de mobilisation suprises visant les élus et leurs activités» et finalement de faire une manifestation nationale appuyée par des «journées de grève ou de levée de cours pour l’occasion». Bref, alors que le gouvernement dégèle les frais de scolarité, ce qui est probablement le pire affront qu'on puisse faire au mouvement étudiant, la FECQ-FEUQ proposent... une manif! Aussi bien dire que les fédérations acceptent la défaite.
Le plan de l'ASSÉ
L'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) voit les choses différements, elle entame une campagne de grève générale illimitée à l’automne 2007. L'ASSÉ veut que le mouvement étudiant «clame haut et fort que l’éducation est un droit et qu’un droit ne se monnaie pas». En conséquence, «les assemblées générales sont appelées à se prononcer sur la grève ainsi que sur une proposition d’adhésion à une coalition autour de l’ASSÉ, comme ce fut le cas avec la CASSÉÉ en 2005».
«Cet affront méprisant est un affront de trop ! Le gouvernement trouvera un obstacle à la hauteur de son irresponsabilité : un mouvement de lutte pour une réelle prise en charge collective du financement de l’éducation» avertit Hubert Gendron-Blais, Secrétaire aux communications de l’ASSÉ.
Réunies en congrès en fin de semaine, les associations membres de l’ASSÉ ont invité les associations étudiantes qui partiront en grève à joindre une coalition autour du syndicat étudiant national. En effet, comme en 2005, l’ASSÉ ouvre ses structures pour construire un rapport de force effectif face au gouvernement en vue de l’affrontement qui s’annonce à l’automne. «Nous appelons les étudiantes et les étudiants à se rassembler pour former un front de lutte qui viendra redonner à l’éducation publique la place qu’elle mérite en société» affirme Hubert Gendron-Blais. Des assemblées générales se tiendront au cours des prochaines semaines pour se prononcer sur la coalition de grève.
Rappelons que l’ASSÉ revendique la gratuité scolaire à tous les niveaux : un véritable projet de société qui s’oppose radicalement, selon le syndicat étudiant, à la marchandisation néolibérale de l’éducation. L’association étudiante nationale met aussi de l’avant la nécessité d’une amélioration de la qualité des ressources et services via un réinvestissement public massif hors de l’emprise du privé. En ce sens, l’établissement d’un système de garde public, pour permettre une véritable conciliation étude-famille, est aussi primordial pour les membres de l’association.
La poudre aux yeux des fédérations
Ce matin en conférence de presse les présidences des fédérations étudiantes annonçaient «une grande campagne de mobilisation étudiante contre la hausse des frais et pour l’avenir de l’éducation supérieure»... Or, à la lecteur de leur communiqué, on se rend compte qu'elles n'ont rien de concret à proposer! Les fédérations se proposent de sensibiliser et consulter les étudiant-es, de sensibiliser la population, de lancer une étude, de faire une tournée de députés (pour demander une commission parlementaire!), d'encourager une «participation massive» à une «consultation [gouvernementale] au sujet des frais afférents», de faire des «actions de mobilisation suprises visant les élus et leurs activités» et finalement de faire une manifestation nationale appuyée par des «journées de grève ou de levée de cours pour l’occasion». Bref, alors que le gouvernement dégèle les frais de scolarité, ce qui est probablement le pire affront qu'on puisse faire au mouvement étudiant, la FECQ-FEUQ proposent... une manif! Aussi bien dire que les fédérations acceptent la défaite.
Le plan de l'ASSÉ
L'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) voit les choses différements, elle entame une campagne de grève générale illimitée à l’automne 2007. L'ASSÉ veut que le mouvement étudiant «clame haut et fort que l’éducation est un droit et qu’un droit ne se monnaie pas». En conséquence, «les assemblées générales sont appelées à se prononcer sur la grève ainsi que sur une proposition d’adhésion à une coalition autour de l’ASSÉ, comme ce fut le cas avec la CASSÉÉ en 2005».
«Cet affront méprisant est un affront de trop ! Le gouvernement trouvera un obstacle à la hauteur de son irresponsabilité : un mouvement de lutte pour une réelle prise en charge collective du financement de l’éducation» avertit Hubert Gendron-Blais, Secrétaire aux communications de l’ASSÉ.
Réunies en congrès en fin de semaine, les associations membres de l’ASSÉ ont invité les associations étudiantes qui partiront en grève à joindre une coalition autour du syndicat étudiant national. En effet, comme en 2005, l’ASSÉ ouvre ses structures pour construire un rapport de force effectif face au gouvernement en vue de l’affrontement qui s’annonce à l’automne. «Nous appelons les étudiantes et les étudiants à se rassembler pour former un front de lutte qui viendra redonner à l’éducation publique la place qu’elle mérite en société» affirme Hubert Gendron-Blais. Des assemblées générales se tiendront au cours des prochaines semaines pour se prononcer sur la coalition de grève.
Rappelons que l’ASSÉ revendique la gratuité scolaire à tous les niveaux : un véritable projet de société qui s’oppose radicalement, selon le syndicat étudiant, à la marchandisation néolibérale de l’éducation. L’association étudiante nationale met aussi de l’avant la nécessité d’une amélioration de la qualité des ressources et services via un réinvestissement public massif hors de l’emprise du privé. En ce sens, l’établissement d’un système de garde public, pour permettre une véritable conciliation étude-famille, est aussi primordial pour les membres de l’association.
Cause commune no 16
Un pdf à basse résolution --format tabloïd-- est disponible.
Au sommaire du no 16 (format HTML)
- Perspectives libertaires : Réclame ta rue…
- Perspectives libertaires sur la Grève étudiante
- L'Anarchie de A à Z - «O» comme organisation
- Un blogue de combat à Québec
- De Limoilou à Saint-Roch... La Page Noire réouvre ses portes!
- Démocratie à la pointe du fusil
- Les SLAPP : Tiens toi, t’es dans la rue maintenant!
- DVD : Les Guerriers
- Polar : Le Cargo Sentimental
- Le coût du militarisme
- Mondialisation sécuritaire
- Sur les lignes - une chronique syndicale
Libellés :
mouvement libertaire
lundi 3 septembre 2007
Réclame ta rue V 5.1
MISE-À-JOUR: Superbe galerie photo de Neonyme
Écoutez le reportage radio! (6:07)
Cliquez pour voir notre photo-reportage sur Réclame ta rue
Plus de 600 personnes se sont données rendez-vous pour la cinquième édition consécutive de l’événement manifestif Réclame ta rue. La foule rassemblée sur le parvis de l’Église Saint-Roch ressemblait à tout, sauf à un groupe sur le point de manifester. Il n’y avait ni slogans, ni discours, ni pancartes. Et pourtant… c’était congé de capitalisme pour tout le monde! Comme le collectif qui organise l’événement demande aux gens depuis le début « d’amener ce qu’ils et elles veulent y trouver », l’équipe de Voix de faits a fait un mini-vox pop pour savoir ce que signifiait Réclame ta rue pour certains participantEs. En voici quelques morceaux spécialement choisis.
« C’est un exemple de prise de pouvoir de la population sur ses équipements collectifs, sa rue. Ça se fait dans une ambiance festive, de grand respect pour toutes les tendances qui peuvent s’y manifester. On y trouve de la musique, de la poésie et tout ce dont le peuple prendra l’initiative pour s’affirmer et réclamer un pouvoir encore plus large dans la société capitaliste. » –Guy
« Pour moi Réclame ta rue c’est d’abord une fête, c’est vraiment un événement festif. C’est vraiment une belle journée pour tripper avec les enfants, se laisser aller dans la création dans divers aspects. Mais reste que c’est une action politique de se réapproprier une rue, particulièrement à Québec parce qu’on sait que la voiture est omniprésente. » –Émilie
« Réclame ta rue, c’est le retour à la normale. C’est-à-dire que le centre-ville doit appartenir aux piétons et aux résidents avant l’automobile. Le centre-ville de Québec est envahi par l’automobile plus que toute autre ville que je connais et j’en connais plusieurs. Pour moi c’est symbolique mais c’est très important. C’est l’avant-goût de choses à venir. » –Marc
« Réclame ta rue pour moi c’est un événement où on reprend le contrôle sur un milieu de vie, sur la rue. Pour essayer aussi, surtout dans le contexte de la ville de Québec (une ville assez conservatrice, merci), de shaker un peu la place, de leur montrer qu’il n’y a pas juste Jeff Fillion, les « libartés », tout ça, dans cette ville-là. » –Janie
« Réclame ta rue c’est la population qui s’organise pour bloquer une rue, montrer que les gens sont là et qu’il y a des courants alternatifs. Ça nous permet de nous exprimer artistiquement, par la musique ou encore par des graffitti sur le sol, des trucs comme ça. C’est vraiment les gens qui s’organisent, tous styles confondus, et qui bloquent une rue toute la journée pour pouvoir en profiter pour échanger et pour mener une lutte commune, ensemble. » –Webster
Qu’est-ce que c’est?
Réclame ta rue, est l’un des plus important rassemblement libertaire de Québec. Il a lieu chaque année à la Fête du travail. Il s’agit d’un grand happening « manifestif » où, après une marche, les participantEs libèrent un bout d’asphalte pour y organiser un gros party sauvage afin de… Réclamer la rue.
À l’origine, Réclame ta rue est une idée importée de Grande-Bretagne. Là-bas, le mouvement est né en marge des luttes écologistes contre la construction de nouvelles autoroutes. Réclame ta rue, c’est surtout un pied de nez au « tout automobile », un rappel qu’ « une autre ville est possible ».
* * *
N.B.: Le Collectif anarchiste La Nuit était présent et nous avons entre autre diffusé plus de 400 copies du dernier numéro de Cause commune (qui comprend un texte critique sur Réclame ta rue... à lire ici demain)
Écoutez le reportage radio! (6:07)
Cliquez pour voir notre photo-reportage sur Réclame ta rue
Plus de 600 personnes se sont données rendez-vous pour la cinquième édition consécutive de l’événement manifestif Réclame ta rue. La foule rassemblée sur le parvis de l’Église Saint-Roch ressemblait à tout, sauf à un groupe sur le point de manifester. Il n’y avait ni slogans, ni discours, ni pancartes. Et pourtant… c’était congé de capitalisme pour tout le monde! Comme le collectif qui organise l’événement demande aux gens depuis le début « d’amener ce qu’ils et elles veulent y trouver », l’équipe de Voix de faits a fait un mini-vox pop pour savoir ce que signifiait Réclame ta rue pour certains participantEs. En voici quelques morceaux spécialement choisis.
« C’est un exemple de prise de pouvoir de la population sur ses équipements collectifs, sa rue. Ça se fait dans une ambiance festive, de grand respect pour toutes les tendances qui peuvent s’y manifester. On y trouve de la musique, de la poésie et tout ce dont le peuple prendra l’initiative pour s’affirmer et réclamer un pouvoir encore plus large dans la société capitaliste. » –Guy
« Pour moi Réclame ta rue c’est d’abord une fête, c’est vraiment un événement festif. C’est vraiment une belle journée pour tripper avec les enfants, se laisser aller dans la création dans divers aspects. Mais reste que c’est une action politique de se réapproprier une rue, particulièrement à Québec parce qu’on sait que la voiture est omniprésente. » –Émilie
« Réclame ta rue, c’est le retour à la normale. C’est-à-dire que le centre-ville doit appartenir aux piétons et aux résidents avant l’automobile. Le centre-ville de Québec est envahi par l’automobile plus que toute autre ville que je connais et j’en connais plusieurs. Pour moi c’est symbolique mais c’est très important. C’est l’avant-goût de choses à venir. » –Marc
« Réclame ta rue pour moi c’est un événement où on reprend le contrôle sur un milieu de vie, sur la rue. Pour essayer aussi, surtout dans le contexte de la ville de Québec (une ville assez conservatrice, merci), de shaker un peu la place, de leur montrer qu’il n’y a pas juste Jeff Fillion, les « libartés », tout ça, dans cette ville-là. » –Janie
« Réclame ta rue c’est la population qui s’organise pour bloquer une rue, montrer que les gens sont là et qu’il y a des courants alternatifs. Ça nous permet de nous exprimer artistiquement, par la musique ou encore par des graffitti sur le sol, des trucs comme ça. C’est vraiment les gens qui s’organisent, tous styles confondus, et qui bloquent une rue toute la journée pour pouvoir en profiter pour échanger et pour mener une lutte commune, ensemble. » –Webster
Qu’est-ce que c’est?
Réclame ta rue, est l’un des plus important rassemblement libertaire de Québec. Il a lieu chaque année à la Fête du travail. Il s’agit d’un grand happening « manifestif » où, après une marche, les participantEs libèrent un bout d’asphalte pour y organiser un gros party sauvage afin de… Réclamer la rue.
À l’origine, Réclame ta rue est une idée importée de Grande-Bretagne. Là-bas, le mouvement est né en marge des luttes écologistes contre la construction de nouvelles autoroutes. Réclame ta rue, c’est surtout un pied de nez au « tout automobile », un rappel qu’ « une autre ville est possible ».
* * *
N.B.: Le Collectif anarchiste La Nuit était présent et nous avons entre autre diffusé plus de 400 copies du dernier numéro de Cause commune (qui comprend un texte critique sur Réclame ta rue... à lire ici demain)
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mouvement libertaire
dimanche 2 septembre 2007
DVD: La mort d'un président
Ça fait des mois que je passe devant ce film sans oser le louer. Non, mais, quel intérêt réel un documentaire fictif sur l'assassinat de Georges W. Bush peut-il bien avoir? Malgré quelques critiques qui avaient piquées ma curiosité, j'avoue que c'est pas trop ma vision d'une bonne soirée cinéma... Ce que je peux être con des fois!
«La mort d'un président», donc, est un faux documentaire télé tourné un an après l'assassinat du 43ème président américain. Une sorte d'émission spéciale quoi! Le film, d'un réalisme incroyable --grâce à l'utilisation généreuse de vrais extraits d'archives télés, on croirait vraiment être devant un documentaire historique poche--, est l'occasion d'une dénonciation sans concession de la politique étrangère américaine, de la dérive liberticide de l'administration républicaine, du système d'injustice criminel et de la machine à broyer des humains que sont les forces répressives de l'État. D'ailleurs, le tout a fait scandale aux États-Unis, surtout chez la droite républicaine mais aussi dans le camp de Mme Clinton. Ça les enrage tellement c'est réaliste, ce qui est vraiment excellent!
Fait à noter, on voit énormément de scènes de manifestations de rue. Certaines sont «vraies», d'autres sont fabriquées de toutes pièces. J'ai été frappé par la place que prennent les anarchistes dans ces bouts de film. Bordel, on dirait qu'ils ont tourné ça dans un black bloc de la NEFAC du temps de Barricada! Sérieusement, le mouvement anarchiste --le black bloc plutôt-- joue vraiment un rôle dans ce film. Il faut croire qu'avec nous avons vraiment frappé l'imaginaire (où alors, nous sommes devenus la principale force radicale dans la rue et, ayant le nez trop collé dessus, je ne m'étais pas encore rendu compte qu'on crevait l'écran...).
La mort d'un président (2006) - Un film de Gabriel Range.
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