Concrètement, Massé a analysé la croissance réelle des dépenses gouvernementales sous le gouvernement conservateur. Si on se fie à la perception populaire, un gouvernement de droite devrait sabrer dans les dépenses gouvernementales. Eh bien non! Sous Harper, les dépenses ont augmenté de 7,4% par année. En comparaison, les dépenses n'avaient augmentées que de 7% sous Paul Martin et de 5,9% sous Jean Chrétien. Le pire c'est que même le P.Q. de Bouchard-Landry a réussi à mieux contrôler les dépenses que Harpeur!
Ce que cela nous indique c'est que, dans les faits, la gouverne de droite ne nous amène pas «moins d'État» mais un État différent. Pour le contribuable, c'est kif-kif au niveau fiscal (en fait, c'est pire si l'on tient compte des baisses d'impôts des riches...). Tout est question de priorité politique. D'ailleurs, une analyse par poste de dépense nous indique bien quelles sont les priorités des conservateurs. Et on se rend vite compte que les citoyen-ne-s y perdent au change en terme de «retour sur les investissements».
Les vraies priorités des conservateurs
Globalement, les dépenses gouvernementales sont sensées augmenter de 4,9% en 2008 si l'on se fie au dernier budget (mais on annonce déjà des dépassements allant du simple au double).
Dans l'ordre d'importance, les postes qui augmenteront plus que la moyenne sont:
- 16.3% services gouvernementaux généraux (dont les principaux transferts comme la péréquation)
- 15.8% administration de l'assurance-emploi
- 12.3% transport
- 11.7% sécurité publique
- 7.9% environnement et ressources
- 7.8% immigration, affaires internationales et défense
- 5.9% soutien aux industries, aux régions, à la science et à la technologie
Dans l'ordre d'importance, les postes qui sont coupé ou qui augmentent moins vite que la moyenne sont:
- -8.6% programmes touchant la justice et la loi
- -2.9% service de la dette
- 3.4% programmes sociaux (dont les principaux transferts comme la santé, l'aide sociale, les pensions, l'assurance-emploi, etc.)
- 3.9% programmes touchant la culture
- 4% parlement et gouverneur général
Bref, ce que l'on peut ressortir de tout ça c'est que ce n'est pas à la taille de l'État que les conservateurs s'attaquent mais à la redistribution de la richesse et à la justice sociale. Comme quoi le bon vieux slogans des manifs de gauche --«Plus, plus, plus qui coupent pis plus qu'y mettent de flics!»-- est plus vrai que l'on pense...
Source
10 commentaires:
Quels menteurs hypocrites ces Con-conservateurs. On est bien au Ca-canada, ça ya pas de doute!
C'est la séduction conservatrice... avec nous, vous paierez moins d'impôt. Avec nous, il y aura moins de gouvernement. C'est un discours qui fait son chemin. Et les églises qui s'en mêlent. Ce qui a frappé les américains avec Reagan s'installe chez nous de façon assez dangereuse...
En passant, il s'est créé un regroupement ponctuel des bloguers politiques qui s'opposent à l'élection d'un gouvernement conservateur majoritaire. Si vous me le permettez, voici le message qui circule parmi les blogueurs:
Un regroupement ponctuel des blogues politiques québécois qui s’opposent à l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire vient de voir le jour. Je vous invite à visiter cette page régulièrement afin d’accéder à la liste des blogueurs qui ont décidé de s’y joindre et d’expliquer pourquoi, selon eux, il est essentiel d’unir nos efforts pour lutter contre la montée des idées néoconservatrices au Québec et au Canada: http://lutopium.wordpress.com/non-m-harper/.
Je vous invite évidemment à joindre le groupe! Et désolé pour le copié-collé, je suis débordé avec cette initiative!
«Les blogueurs politiques présentés ici tenteront de vous présenter des points de vue différents ainsi qu’une multitude d’arguments qui vous aideront à prendre une décision éclairée lorsque vous serez appelé à voter le 14 octobre prochain. Votre vote est important!»
Cette dernière partie du texte de présentation de ce groupe exclut automatiquement toute participation d'un groupe anarchiste.
Excellent billet Nicolas!
@Janie
Dommage que vous ne faites pas le lien...
@ anarchotruc
On se dit pas "anarchiste" pour avoir plus de hits sur TLMB... C'est parce qu'on y croit!
«anarchopragmatisme», qu'est-ce que tu veux dire par "Dommage que vous ne faites pas le liens"?
Alex
Moi, je vote.
- Pour lutter contre le cynisme et le pessimisme ambiant.
- Parce que les pays dont la population n'a pas droit au vote sont encore plus dans la marde que nous.
- Parce que le taux d'absentéisme alarmant ne veut pas dire que les gens boycottent les élections par conviction politique (contrairement aux anars). Ça signifie seulement que les gens sont trop lâches pour se lever le cul de leur chaise et d'unir leurs voix de façon constructive pour un projet progressiste.
N'empêche que j'avoue que la démocratie à la Canadienne est une farce grossière. Mais d'ici au matin des grands soirs, je vais continuer à m'opposer aux enculés de conservateurs qui veulent remettre en cause l'avortement, qui nient le réchauffement climatique et qui coupent dans les programmes sociaux tout en construisant plus de prison. Si ça signifie nier le défaitisme et donner sa chance à un système boiteux, so be it.
Moi je ne voterai pas. Le vote stratégique ne s'est pas révélé une stratégie pertinente pour faire avancer les causes progressistes et encore moins libertaires. De moins pire en moins pire on s'enfonce toujours un peu plus dans le pire que pire. L'échiquier politique n'en fini plus de glisser à droite.
Je pense que voter n'est pas une stratégie pertinente parce que ça donne plus du pouvoirs à des salauds qui nous chient ensuite dans les mains. Prenez le Bloc par exemple. Ils tiennent en ce moment un discours «de gauche». Pourtant, leurs intérêts partisans les ont fait voter contre le compromis Layton-Martin qui injectait des milliards dans les programmes sociaux. Le NPD n'est guère mieux. De leur côté, c'est leur vote qui a permis de prolonger l'occupation en Afghanistan. Et je préfère ne pas m'étendre sur les libéraux. C'est la loi du crétinisme parlementaire.
Mais il y a plus. Même si on arrivait à bloquer les conservateurs, ce dont je doute, le courant populiste sur lequel ils s'appuient n'en disparaitrait pas pour autant. Pas plus que la tentation pour tout les partis de se positionner à droite pour lui plaire.
Non, la lutte va être bien plus longue qu'une campagne électorale. Ce qu'il faut c'est saper à long terme le populisme. En ce sens, l'ultime défense ce n'est pas de voter mais de renforcer les mouvements sociaux et construire une vraie gauche libertaire. En s'inscrivant dans la politique partisane, nous minons notre autonomie et notre capacité de rebondir et de faire de l'éducation politique.
Je ne voterais donc pas pour un bouffon en croyant avoir fait ma part contre la droite. Je vais continuer d'agir au lieu d'élire. À l'année longue et sur une perspective à long terme. Je ne veux pas leur couper l'herbe sous le pied le temps d'une élection. Je veux les éradiquer. Et ça, ça commande d'autres moyens.
P.S.: nous devrions apprendre un peu plus de nos ennemis. La droite populiste a attendu d'être assez forte avant de se lancer en politique. Pendant longtemps elle s'est cantonnée dans un rôle ultra-critique et radical. Elle a accumulé des forces jusqu'à frôler la majorité sociale. Mais elle ne s'est jamais compromise avec les forces du statu quo. Résultat, c'est elle qui semble radicale et nous --la gauche-- qui avons l'air de défendre le système.
P.P.S.: Je ne me permet pas de faire la morale à qui que ce soit qui, pour quelque raison que ce soit, irait voter. Les gens agissent selon leur conscience. Je dis juste que ce n'est pas stratégique et que le mouvement anarchiste doit penser à long terme. Et avant de me le faire ramener, à court terme ce sont les luttes sociales et non les votes qui seront déterminant.
Je suggérerais quand même d'annuler son vote. De cette façon on montre qu'on a fait l'effort de participer tout en montrant clairement l'absence d'appui envers un quelconque bouffon.
Annuler c'est dire qu'aucun des choix ne me convient alors que s'abstenir c'est un refus de participer.
C'est sur qu'on peut toujours arguer que la très forte abstention n'est pas politique, que c'est le signe d'un désengagement et d'un désintérêt, voir d'un cynisme. C'est vrai (je ressens personnellement c'est trois choses quand je pense à la politique officielle). En même temps, je crois que c'est significatif politiquement. Peut importe la raison qui amène les gens à ne pas voter, c'est lourd de conséquences politiques. En effet, voilà une partie importante de la population qui choisi consciemment de ne pas poser l'un des gestes officiellement les plus importants de la démocratie. Ça en dit très long sur l'état de l'adhésion populaire à l'idéologie officielle de la démocratie libéral.
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