Nos camarades de Montréal viennent de republier, sous forme de brochure, La plateforme d'organisation des communistes libertaires, un classique de notre courant.
* * *
La tradition 'plateformiste' débute avec l'analyse que fait un groupe d'anarchistes russes en exil de leur défaite au main des bolcheviks durant la guerre civile. Ce groupe comprend des figures aussi importantes que Nestor Makhno, l'un des principaux leaders de l'armée insurrectionnelle de la paysannerie ukrainienne, Pierre Arshinov, historien de ce même mouvement et vieux compagnon de route de Makhno, et Ida Mett, chroniqueuse et partisane passionnée de l'insurrection de Kronstadt (2). Basé à Paris, le groupe gravite autour de la publication d'une revue bimensuelle anarcho-communiste en russe, Dielo Trouda (Cause ouvrière), dont Makhno et Arshinov avait rêvé dans les prisons tsaristes quinze ans plus tôt et qu'ils ont finalement fondée, à Paris, en 1925.
En plus des correspondances de plus en plus rares des camarades "restés aux pays", et de l'analyse de la nature du régime soviétique --Arshinov fut l'un des premiers à le qualifier, correctement, de capitalisme d'État--, la revue se concentre surtout à chercher les causes de "l'échec historique de l'anarchisme" dans la période révolutionnaire qui vient de balayer l'Europe. Comme la plupart des militantEs qui sont encore anarchistes en 1925 --les défections du côté des léninistes furent nombreuses-- Dielo Trouda pense que la principale cause de l'échec "est l'absence de principes et de pratiques organisationnels dans le monde anarchiste" qui a sa source dans "quelques défectuosités d'ordre théorique: notamment dans une fausse interprétation du principe d'individualité dans l'anarchisme; ce principe étant trop souvent confondu avec l'absence de toute responsabilité." C'est en juin 1926, que le groupe Dielo Trouda fait connaître le résultat de ces recherches sur l'organisation sous la forme d'une petite brochure intitulée "Plate-forme de l'Union générale des anarchistes (projet)" (3).
Extrait de «Nous sommes plateformistes» (texte mis en annexe de la brochure)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire