lundi 29 mars 2010

[radio] Ronald Creagh - Utopies américaines

Chouette entrevue trouvée sur Anarsonore (via le perce-oreille)...




Ronald Creagh - Utopies américaines

Entretien avec Ronald Creagh réalisé dans les studios de Canal Sud Toulouse le 11 mars 2010 aux côtés de 2 membres de l’Athénée Libertaire Groupe Albert Camus (CGA) qui l’ont fait venir le lendemain pour présenter sa dernière parution "Utopies américaines, expériences libertaires du XIX° siècle à nos jours" chez Agone, oct.2009.

Du voyage du socialiste gallois Robert Owen en 1825 aux premières communautés fouriéristes, des mouvements contestataires des années 1960 à l’écologie et aux groupes punks ou lesbiens d’aujourd’hui, les États-Unis ont abrité nombre de communautés utopiques. Souvent installés comme jadis les moines dans des paysages magnifiques et isolés, mais aussi dans l’hôtel d’un village de l’ancienne Réserve de l’Ouest ou exploitant une mine de charbon sur leur territoire, ces groupes mettent à l’épreuve une volonté de vivre en dehors de la logique de la société dominante.

En revenant sur près de deux siècles d’expériences communautaires, ce livre lève non seulement le voile sur un phénomène méconnu et toujours actuel, mais le réinsère parmi les tentatives de lutte contre un système omnipotent, ouvrant une autre voie, originale et non exclusive, vers l’émancipation sociale.

L’histoire des communautés intentionnelles aux États-Unis montre que leur apparition provient de la réflexion et d’un libre choix plus que des conditions économiques et sociales.

Les colonies américaines, puis la jeune République présentaient sans doute une situation favorable à une solidarité communautaire. Dans les premiers temps, les régions faiblement peuplées bénéficiaient d’un réseau de communications peu fiables mais de terres peu coûteuses. Les agglomérations bénéficiaient parfois de l’aide de quelque philanthrope ou de spéculateurs avisés, prompts à offrir leurs propriétés inoccupées ou à investir leur argent pour des raisons diverses. Il existait même parfois des structures d’accueil, vestiges de communautés antérieures.

La disponibilité des terres et de l’argent a ainsi bénéficié aux associations warréniennes ; de même que les communautés owéniennes, elles se sont établies dans une conjoncture où les prix des terrains étaient en baisse et le crédit disponible. Aucun de ces groupes n’aurait pu se former sans ces conditions, et lorsque ces deux tendances se renversèrent, les groupes furent généralement balayés par les spéculateurs fonciers. Les circonstances changèrent par la suite, mais la presse locale fut toujours prête à claironner une nouvelle initiative collective. Plus récemment, une abondante littérature utopique, y compris dans la science-fiction, invente fréquemment de nouveaux types de société

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