jeudi 18 mars 2010

Desjardins, la crise et l'équité salariale

La crise est belle et bien terminée pour le mouvement Desjardins. Pour bien marquer le coup, les médias nous apprenaient que le salaire de la présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Monique Leroux, a plus que doublé en 2009, atteignant 1,56 million $.

Dans une logique libérale, le salaire de la grande patronne de la coopérative financière, qui comprend un salaire de base de 851 367 $ et une «prime d'intéressement» de 706 234 $, est sans doute justifié dans la mesure où Desjardins annonce des «excédents avant ristournes» de 1,08 milliards $ en 2009.

Il n'empêche, 1,56 millions $, ça commence à faire beaucoup d'argent! Et pourtant... C'est moins que les 1,64 millions $ qu'a touché Alban D'Amours, le prédécesseur masculin de Madame Leroux, en 2007. C'est également moins que ce qu'ont touché en 2009 Louis Vachon (6,15 million $) et Réjean Robitaille (1,94 millions $), respectivement patrons de la Banque Nationale et de la Banque Laurentienne. Deux banques pourtant plus petites que Desjardins. (source)

Cette «injustice» a fait pondre un communiqué ironique à l'un des syndicats du mouvement Desjardins. Constatant que «le niveau de sa rémunération est nettement inférieur à celui de ses prédécesseurs et à celui des présidents d'autres institutions financières», la section locale 575 du SEPB dit «s'attendre à ce que Madame Leroux se sente plus interpelée par le dossier d'équité salariale actuellement en cours pour les employées de son entreprise puisqu'elle semble elle-même être victime de discrimination salariale».

«Nous sommes donc heureuses d'apprendre que le mouvement Desjardins a enregistré pour la dernière année des excédents record de 1,08 milliard ce qui nous permet de croire que nous obtiendrons finalement cette année, le règlement tant attendu du dossier d'équité salariale. Il est important de rappeler que ce dossier a été amorcé il y a déjà plus de 10 ans» ont déclarée les dirigeantes du syndicat, qui représente 3500 membres, à 85% des femmes, travaillant pour Desjardins.

Pour le syndicat, «il existe actuellement un problème important de rémunération chez Desjardins: un sérieux écart sépare les hauts dirigeants du mouvement de leurs employées». Le moins que l'on puisse dire c'est qu'à ce chapitre rien ne distingue la coopérative financière du reste de l'économie capitaliste... (source)

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