lundi 22 mars 2010

Blocus d'usine à Beaupré



Selon les médias régionaux, une centaine de travailleurs et de travailleuses d'AbitibiBowater bloquent l'entrée de l'usine de Beaupré depuis 6h ce matin. Le blocus vise à empêcher la compagnie de sortir du matériel de l'usine. Le plus récent bulletin disait qu'une vingtaine de personnes étaient encore sur les lieux en soirée. Une vigile permanente est installée sur les lieux.

L'usine est fermée mais la compagnie doit encore de l'argent à ses ancien-ne-s employé-e-s (12M $ en primes diverses!). Comme AbitibiBowater s'est placée sous la protection de la «loi sur les arrangements avec les créanciers», la seule garantie qu'ont les gens de la région d'être payé un jour c'est d'empêcher le démantellement des machines. C'est là leur ultime rapport de force.

Le geste est qualifié de symbolique par le président du syndicat local. Pourtant, il s'agit bel et bien d'action directe. De tels blocus --parfois agrémenté de menaces diverses de détruire le matériel-- ont donnés des résultats un peu partout dans le monde (de la France à l'Ontario). C'est peut-être pas «légal« mais c'est tout à fait légitime! Lâchez pas le morceau!

Y'a des vidéos sur le site de LCN et sur celui de Radio-Canada (Le Soleil a aussi fait un papier sur le sujet).

Notons que la reprise des activités de l'usine sous contrôle capitaliste s'avère très improbable (et ce n'est pas faute d'avoir essayé, notamment avec un comité de relance appuyé par les élites locales!). Curieusement(!), personne ne semble avoir pensé à la relancer sous contrôle ouvrier, comme ça se fait en Argentine, au moins en attendant le versement des sommes dues. Une idée à creuser?

6 commentaires:

Mouton Marron a dit…

Les employé-e-s savent-ils/elles seulement que reprendre une usine de cette manière est possible?

Serge Charbonneau a dit…

Ces compagnies avides de profits voudraient une main-d'œuvre bénévole.

Les compagnies ne sont pas là pour plaire aux beaux yeux des employés, elles sont là pour faire le maximum de profit.

On notait le 5 mars dernier:
«AbitibiBowater demande de nouvelles concessions»
http://argent.canoe.ca/lca/affaires/quebec/archives/2010/03/20100305-090844.html

AbitibiBowater demande des compressions de près de 30% de la masse salariale.
La direction désirerait faire passer la semaine de travail de 37 à 42 heures.
Au Québec, sept installations et 3000 employés sont visés.

On demande constamment que les employés acceptent de travailler de plus en plus pour de moins en moins.

En février 2009, au Lac Saint-Jean, la compagnie AbitibiBowater exigeait de ses 85 employés, sous menace de fermeture de son usine de bois, qu’ils produisent 160 000 pieds de bois par quart de travail. S’ils ne réussissaient pas à le faire, ils devaient continuer à travailler sans être payés.
http://www.lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=1408

AbitibiBowater des actifs de plus de 10 milliards. 27 usines de pâtes et papiers et 34 usines de produits du bois. Plus de 50 % du papier journal produit en Amérique du Nord sort des usines d’AbitibiBowater.
Bref une compagnie qui fait pitié.

John W. Weaver, ex-président du conseil exécutif qui a sans doute travaillé bien plus fort que les employés "surpayés" (sic), a touché 17.5 millions lors de son départ à la retraite. De plus, la prime de M. Weaver s'est ajoutée à un salaire de crève-faim de 7,5 millions US obtenue non pas sur un an, mais lors de ses sept derniers mois en poste, de janvier à juillet 2008. C'est ce qu'on appelle "créer de la richesse.

On crée de plus en plus de richesse avec moins en moins d'emplois.
Vous voyez la richesse de qui? C'est ce que veut continuer Pauline Marois, créer de la richesse pour ces pauvres dirigeants.

Une petite prime pour un noble (sic) dirigeant "sous-payé" (sic). Pendant ce temps, on demandait aux employés de travailler pour rien parce que la compagnie est dans le trou. Tellement dans le trou qu'on avait augmenté le salaire de ce bon dirigeant de 2007 à 2008 de 3,6 millions US. L'entreprise allait mal, on disait aux employés de se serrer la ceinture et M. Weaver empochait.

Aussi notre ministre Bachand, toujours prêt à aider les pauvres compagnies, ces missionnaires au service (sic) des emplois, accordait une "aide" de 100 millions US. Notre gouvernement est au service des travailleurs ? !!! Ou aide à payer des primes de départ ?????

C'est ce qu'on appelle le capitalisme. Jamais assez de profit et toujours trop de salaires à payer.

Aujourd'hui on veut démanteler ce qui reste de l'usine de Beaupré. Cette usine devrait être acheté par le Québec et mise en service en bâtissant une économie locale.

On devrait nationaliser les usines d'Abitibi Bowater du Québec.

À lire:
« Il faut nationaliser Abitibi Bowater »
http://www.vigile.net/Abitibi-Bowater-il-faut


Serge Charbonneau
Québec

Anonyme a dit…

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Sam a dit…

Je crois pas que nationaliser AbitibiBowater serait une bonne décision pour les classes ouvrières et populaires. L'État ne ferait alors que renflouer une compagnie sévèrement amochée et présentement peu concurrentielle sur les marchés internationaux.

Les travailleurs doivent mener leur combat jusqu'au bout pour que soient respecter leurs conventions collectives malgré que l'entreprise soit placée sous la protection de la loi sur la faillite. Ils doivent préparer des stratégies créatives pour contrer l'injonction qui leur sera sans aucun doute bientôt servie.

Sam a dit…

À Terre-Neuve, où AbitibiBowater a été exproprié par le PM William, les usines de l'entreprise sont fermée et le gouvernement n'envisage pas la relance.

mollymew a dit…

Il y a une traduction à l'anglais de ce à Molly's Blog.