lundi 3 mai 2010

[Premier mai] Pendant ce temps-là à Montréal...

À Montréal, la parade syndicale aboutissait dans Pointe Saint-Charles cette année. Les camarades de La Pointe libertaire accueillaient les manifestant-e-s dans le parc. Voici leur article et leur photo-reportage.

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2 manifs à la Fête internationales des travailleuses et travailleurs

Par l'Agence de presse libre de la Pointe - 2 mai 2010.

Manif syndicale

Parce que le 1er mai tombait un samedi cette année, 2 manifestations célébrant la fête internationale des travailleurs-euses se tenaient le même jour. Exceptionnellement, le collectif La Pointe Libertaire a décidé de participer à la manif syndicale du 1er mai. Le point d’arrivée de la marche se faisait au parc Saint-Gabriel dans Pointe-Saint-Charles et les libertaires ont décidé de souhaiter la bienvenue aux manifestantes et manifestants. Des militantEs de la Table communautaire Action-Gardien étaient aussi présentes dans le parc.

>>> Photos de l'Agence de presse libre, sur Flickr

La Pointe Libertaire a donc décidé d’afficher massivement le long du parcours et de déployer une large banderole et une table d’information dans la parc, banderole qui reprenait l’idée de grève sociale et d’autogestion en ces temps réactionnaires du patronat et du gouvernement Charest.

Manifestation bien encadré par un « service d’ordre syndical » et tout de même joyeuse à voir la mine des gens. S’il n’y a pas eu de grand discours à l’arrivée, rien n’avait été prévu, à part de la musique, pour inciter les manifestant.e.s à demeurer sur les lieux. Les organisateurs ont évalué le contingent à 14 000 personnes (7 000 selon la police). Sans aucune intention de les discréditer, nous croyons plutôt que ce sont de 5 à 10 000 marcheuses et marcheurs qui ont déambulé jusqu’au parc.

Manif anticapitaliste

Contrairement à la manif précédente, c’est la police qui encadrait très fortement la manifestation anticapitaliste qui s’était regroupée au carré St-Louis et tout le long du parcours. Avant même le début de la marche, des personnes pouvaient facilement douter du départ de cette manif à cause de l’attitude agressive des policiers. En effet, ceux-ci ont commencé, sans aucun motif valable, à fouiller les sacs à dos dans la foule et à tenter d’enlever à des manifestant.e.s des pancartes et des banderoles. Cela a provoqué quelques étincelles et un début d’échauffourée lorsque les policiers à chevaux se sont mis de la partie et ont tenté de traversé la foule. La police a finalement battue en retraite devant la ténacité des militant.e.s qui se sont mis à scander « police partout justice nulle part ».

Photo: Jacques Nadeau, Le Devoir

Ensuite une maître-chien visiblement nerveuse n'a pas réussie à contrôler son animal, lequel a pris "le mors aux dents" et a sauté sur un homme sans raison. Encore une fois la police montre qu'elle est incapable de ne pas faire de bavures.

Si depuis quelques temps la police a abandonné sa stratégie « d’arrestation de masse », d’ailleurs condamné par un comité de l’ONU, elle a cependant adopté celle de la dispersion des manifestations et de la perturbation des manifestations anticapitaliste. Lors de la manifestation contre la brutalité policière du 15 mars dernier, le SPVM a arrêté la personne qui amenait le système de son; elle a intimidé les personnes qui se rassemblaient et elle a tenté d'étouffer les discours en faisant descendre à ras du sol son hélicoptère.

La même stratégie a été employée le 1er mai: resserrer les manifestants dans le parc en les entourant, intimider avec les chiens et les chevaux, poster des lanceurs de lacrymogène derrière les personnes qui faisaient les discours d'ouverture et tenter d'étouffer ces discours en utilisant leur camion-système de son pour lancer des avertissements. En un mot comme en cent: de la provocation!

Organisé par la Convergence des luttes anticapitaliste 2010 (CLAC 2010), le parcours de la manif fut inutilement long bien que parsemé d’arrêts symbolisant quelques enjeux de fond. En face d’un hôtel chic une large banderole avait été accrochée sur la devanture du building du Club Mont-Royal. En grosses lettres ont y lisait « Ils sont riches parce qu’on est pauvre ». Plus loin, des confettis dénonçant la Standard Life (Cie d’assurances) ont été éparpillés sur la voie publique. En face d’un bureau de recrutement de l’armée canadienne sur la rue Ste-Catherine, les manifestant.e.s ont scandé des slogans anti-guerre. Cette longue marche s’est conclue en face des bureaux du premier ministre Jean Charest où on y a brûlé une marionnette à son effigie.

Enfin, l’Agence de presse libre de la Pointe a compté, avec une méthode qui a fait ses preuves, environ 1 500 personnes, un contingent qui grossit tranquillement. Rappelons que lors de la première année en 2008, environ 500 personnes ont marché. L’année dernière près de 1 000 personnes étaient au rendez-vous. D’ailleurs ont pouvait y voir cette année des militantEs de Québec solidaire, plusieurs syndiqué.e.s en plus de la base militante des groupes et collectifs radicaux.

Revue de presse (notre presse)

[vidéo] Premier mai 2010 à Québec (Voix de faits)

Une journée entière de célébrations vivantes du 1er mai à Québec! (CMAQ)

Plus de 800 personnes dans la rue contre le capitalisme le 1er mai ! (CLAC 2010 sur CMAQ)

Revue de presse (leur presse)


C'est malheureux à dire, mais les journalistes sont plutôt...épaisSES. Les articles sur les manifestations du 1er mai sont truffées d'erreurs, la palme revenant à la Grosse Presse qui titre Manifestation "anarchiste" à Montréal pour parler uniquement de la manif syndicale avec des photos de la manif anticapitaliste... C'est ce qui arrive quand on ne sort pas de son bureau...


Manifestations du 1er mai - Les travailleurs unis contre le gouvernement Charest (Le Devoir)

Montreal May Day rally draws thousands (The Gazette)

Des milliers de travailleurs marchent pour un Québec équitable (Rue Frontenac)

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